Le livre a été écrit à la fin des années 80, soit à la fin de l'ère dite Showa (1926-1989), en pleine euphorie économique, soit avant la fin de ce boom et l'éclatement dans les mois qui vont suivre de la bulle économique.
L'auteur évoque donc principalement les générations qui ont connu, participé à la Haute Croissance (jusqu'en 1975, cf les chocs pétroliers) ou nées après- guerre. Années de labeur, de grande consommation.
Elle décrit les us et coutumes, le rapport au travail, la place des femmes, la vie quotidienne... d'un pays par ailleurs en plein changement. Cela pourrait sembler "daté" (livre paru en mars 1990), mais fourmillant d'exemples, on y apprendra toujours quelque chose, ce qui permet : de saisir les évolutions sociétales du Japon ; de comprendre certains usages qu'on voit décrit dans les oeuvres japonaises de fiction etc.
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Comment les Japonais s'adaptent-ils à ce changement brutal, eux qui tenaient si obstinément à leurs traditions ? Ils passent de l'un à l'autre, comme s'ils sautaient un fossé, avec l'innocence des enfants émerveillés par ces nouvelles inventions dont l'éclat les aveugle, les empêchent de voir ce qui se dissimule au-delà. Ainsi ne jaugent-ils pas la profondeur de cet abîme qui sépare ces deux univers. Ou plutôt ils refusent de constater sa présence, car ils savent bien que s'ils le mesuraient, ils seraient saisis de vertige. En réalité, ils continuent à vivre comme si de rien n'était en manœuvrant quotidiennement leurs appareils ultrasophistiqués. Ils ne voient ni inconvénients ni contradictions dans cette étonnante cohabitation d'une vie à la fois traditionnelle et futuriste.