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C'est la première fois que je lis un livre de cet auteur et que j'expérimente ce style de lecture.
Cela n'est pas déplaisant à lire certes mais il ya de grands passages fort ennuyeux ; néanmoins l'écriture est de grande beauté ; de plus c'est culturellement très bien.
Quant aux deux histoires présentées : bof bof.
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Comme tous les héros
de Marguerite Yourcenar, Alexis s'interroge pour mieux comprendre le monde et mieux se comprendre lui même. . Il cherche à se sortir d'une situation fausse qui est l'échec de son mariage . Une longue lettre forme tout le récit où il prend son épouse à témoin du vain combat qu'il a mené contre son penchant naturel et sa vocation véritable. .
Alexis est le premier roman de Marguerite Yourcenar, il a révélé son grand talent d'écrivain.
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“Cette lettre, mon amie, sera très longue”, écrit Alexis à sa femme. En une centaine de pages, il ambitionne de révéler tout ce qui le tient éloigné de celle qu'il a épousé par dépit, à commencer par ses désirs homosexuels. Marquées par l'influence d'André Gide, les révélations d'Alexis sont aussi une libération : sil ne fait que “se résigner” à ses penchants, son courage permet à deux êtres - lui et sa femme Monique - de s'affranchir de la culpabilité et de sortir du déni.
Marguerite Yourcenar fait preuve d'une justesse redoutable dans l'analyse psychologique, annonçant déjà les profondeurs des Mémoires d'Hadrien, mais reste très prudente dans sa façon d'évoquer le désir d'Alexis. Signe d'une époque : elle n'a que 24 ans lorsqu'elle écrit Alexis, publié en 1929. Dans une passionnante préface écrite trente ans plus tard, elle revient sur cette langue “circonspecte” qu'elle prête à son héros tourmenté, mais aussi sur ses regrets d'avoir donné une cause psychanalytique trop forcée à son homosexualité. Quelques repentirs qui n'entament en rien la grande originalité de ce premier roman incontestablement attendrissant.
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C'est l'histoire d'un jeune homme très doué mais assez fragile. Sujet hardi pour l'époque même s'il y avait déjà quelques exemples. Autant dans l'Oeuvre au noir le héros Zénon est comme un frère pour Marguerite, autant ici Alexis apparaît plus comme ... un petit frère. Sa résistance est moindre, ses actions plus dispersées, contradictoires. On ne peut s'empêcher d'avoir du respect, de la tendresse pour lui, après tout sa lettre est honnête et belle. Elle n'est pas vaine: la sérénité qu'elle a dû lui apporter n'efface rien. Tout est pardonné? Oui, peut-être.
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Après avoir été ébloui par Mémoires d'Hadrien, j'avais hâte de lire un nouveau texte de cette académicienne et je n'ai pas été déçu par le travail que l'auteure a effectué pour se mettre non seulement dans la peau de ses personnages, mais également pour s'imprégner d'une pensée au sein d'une époque. Alexis se présente sous la forme d'une confession qu'un mari écrit à son épouse. Même si le mot n'est jamais évoqué, c'est bien d'homosexualité dont il s'agit dans les propos de cet homme qui ne peut plus mentir ni à lui-même, ni à son entourage. Ecrit en 1929, Alexis nous fait entrevoir une vie faite de renoncements au nom de la norme sociale, et cela est d'autant plus déchirant à lire que l'auteure respecte tout à fait la pensée feutrée de l'époque. Avec le coup de grâce, écrit en 1938, Marguerites Yourcenar place cette fois son récit (tiré d'une histoire vraie) juste après la première guerre mondiale. Des soldats allemands se sont réfugiés dans un château, cernés par l'armée russe. Dans ce décor sinistre et délétère sont réunis trois personnages, l'officier Erich von Lhomond, son ami Conrad de Reval et la soeur de ce dernier, Sophie. Là encore, le récit dramatique est écrit à la première personne, ce qui va mettre le lecteur dans la peau et la tête d'un soldat allemand dur et autoritaire, dont la personnalité latente exprime bien l'abîme dans lequel allait plonger l'Allemagne plus tard. Ainsi, un certain malaise parcourt le lecteur qui sent poindre une tension palpable qui ne pourra finir qu'en drame glaçant. Là encore, on ressent bien que cet homme viril et affirmé est passé à côté de sa nature profonde et a laissé développer en lui le pire sans même s'en rendre compte le moins du monde. Terrible miroir sans teint, le coup de grâce nous invite avec sagesse à réfléchir à la nature cachée du mal.
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Alexis, ou le Traité du Vain Combat est un long plaidoyer d'un homme qui explique son mariage voué à l'échec. Le narrateur, Alexis, écrit à sa femme Monique, pour lui témoigner son affection et son admiration pour la femme qu'elle est, tout en lui avouant à demi mot son homosexualité. Il n'est jamais précis, les mots sont détournés vers des périphrases floues, des expressions fleuries qui délivrent presque son secret, jamais explicitement.
Le style est fluide, touchant quoique parfois cruel dans ses propos: Alexis accuse les autres de ne pas accepter ce genre de différence et par ailleurs, de ne pas comprendre ce qu'il est. Sa "nature" fait de lui un être à part, luttant perpétuellement contre ses démons intérieurs, contre les autres.
La musique, le silence prennent tout deux une place majeure dans l'oeuvre puisque cette vocation lui permet de laisser échapper mélodieusement son mal de vivre. La musique exprime ce qui se cache derrière ce silence familial, mais surtout ce silence pesant qui nie ce qu'il est vraiment.
Cette lettre dévoile les mœurs de l'époque, le rejet de cette marginalité qui n'était pas acceptée, contraire à toutes ces normes sociales présentes jusqu'au XXe siècle.

Finalement, on éprouve de la compassion pour le narrateur, de l'admiration aussi, pour lutter contre ses penchants naturels mais "malsains" pour l'époque. C'est un personnage courageux, torturé, intelligent : ceux dont on ne peut se passer, qui nous appellent à la lecture et qui nous font aimer les mots, et à travers eux, la bataille dans laquelle nous plonge la vie.
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Dire que ce roman a été écrit par une jeune femme de 24 ans n'est pas anodin. Bien sûr toutes les femmes de 24 ans ne peuvent pas écrire comme Marguerite Yourcenar...
On reconnaît tout le talent de cet écrivain qui est sans conteste un des plus grands du 20ème siècle. On doit aussi souligner la perspicacité d'une femme qui parvient à faire vivre par l'écrit les sentiments éprouvés par de nombreux hommes face à la vie qu'ils se choisissent ou qu'ils se laissent imposer, par confort, par crainte, par manque de courage ou simplement par lassitude de questions auxquelles ils ne veulent ou ne peuvent répondre.
D'aucuns pensent que dire ce qu'on a sur le coeur par le biais d'une lettre n'est guère courageux. Alexis fait ce choix. Il écrit à sa femme pendant près de trois semaines pour lui dire tout, pour se dire tout, dans toute la nuance que peut prendre l'écrit, dans les détours qu'il permet, dans la sincérité qu'il suscite. C'est donc véritablement un acte de bravoure et de libération qu'entreprend Alexis. Ce texte est intemporel, les sentiments qui y sont décrits sont de tous les temps. Si nos sociétés peuvent être moins « choquée » par ce qui motive Alexis, rien ne permet de croire que le choix d'une vie, d'un mode de vie soit plus simple aujourd'hui qu'hier, c'est toute la portée de ces quelques 120 pages…
La langue de Marguerite Yourcenar est une des plus riches qui soient, parce que restant simple, elle cherche et trouve le mot juste, dans les formes les plus fortes.
Si le combat peut être vain, il mérite sans doute un jour d'être mené, parfois de manière égoïste, c'est ce que fait Alexis, il en a trouvé la force et le courage. Ce combat n'est donc pas si vain.
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Une lettre finement ciselée, lettre de rupture où tout est dit en peu de mots. La première œuvre publiée de Marguerite Yourcenar touche un thème alors tout juste sorti des ténèbres : l’amour masculin. Mais la situation décrite est encore souvent proche de la réalité du 21ème siècle : un homme qui n’accepte pas sa vie découvre, après quelques années de mariage, à quel point ses liens sociaux et conjugaux avaient entravé sa nature de musicien et d’homosexuel (terme utilisé à contre-cœur par Marguerite Yourcenar, qui le trouvait à juste titre trop « médical » ; « gay » n’était pas encore employé, gageons qu’elle ne l’aurait pas non plus accepté).
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Dans une lettre un jeune homme issu de l'aristocratie se confesse à sa jeune femme dont il est séparé. Il lui laisse entendre que, depuis son adolescence, il a des attirances répréhensibles, et que leur rencontre et leur mariage ont été des tentatives pour s'en affranchir...

Un roman court, qui mériterait le nom de nouvelle, assez agréable à lire, et si construit en aphorismes qu'on aimerait tout noter. Je crois bien que je noterai également la préface quelque part, une très belle réflexion sur la difficulté à exprimer "le vice" en littérature sans se retrouver dans des tonalités inadéquates. L'auteur étend ce constat à la vie matrimoniale où règne, dit-elle, la "superstition verbale". Elle la rendra à la perfection dans ce roman, en restant dans l'euphémisme, l'ellipse, le rébus, "(...) l'emploi de cette langue dépouillée, presque abstraite, à la fois circonspecte et précise, qui en France a servi durant des siècles aux prédicateurs, aux moralistes, et parfois aussi aux romanciers de l'époque classique pour traiter de ce qu'on appelait alors "les égarements des sens". (...) Par sa discrétion même, ce langage décanté m'a semblé particulièrement convenir à la lenteur pensive et scrupuleuse D Alexis, à son patient effort pour se délivrer maille par maille, d'un geste qui dénoue plutôt qu'il ne rompt, du filet d'incertitudes et de contraintes dans lesquelles il se trouve engagé, à sa pudeur où il entre du respect pour la sensualité elle-même, à son ferme propos de concilier sans bassesse l'esprit et la chair". C'est parfois un plaisir de jeu de pistes que d'essayer de reconstituer une anecdote incomplète.

Malgré ce luxe de précaution et l'intention affichée de ne pas confier à sa femme plus de turpitudes qu'il n'est nécessaire, de ne pas la blesser plus qu'il ne le faut, à mesure que le récit avance il se fait plus cruel, semblant être plus précautionneux avec les souvenirs des périodes où elle n'était pas que celles où ils se sont connus et où tout détail se retrouve forcément "miné".

J'ai juste été un peu piquée de ce qu'un passage entier semble extrait de Givre et Sang de Cowper Powys, publié quatre ans avant Alexis : "et les portraits de famille (...) cessaient d'être une présence pour devenir une apparition. Ainsi, la volonté qu'exprimaient ces figures d'ancêtres s'était réalisée : notre mariage avait abouti à l'enfant. Par lui, cette vieille race se prolongerait dans l'avenir ; il importait peu, maintenant, que mon existence continuât : je n'intéressais plus les morts, et je pouvais disparaître à mon tour, mourir, ou bien recommencer à vivre". Je ne peux croire qu'il s'agisse d'une coïncidence, mais ça n'est qu'un seul passage là où c'est le thème central de Givre et Sang.

Cf. lien sur mon blog pour "Le Coup de grâce".
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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