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EAN : 9791040548553
118 pages
Librinova (14/03/2024)
4.25/5   8 notes
Résumé :
Ce matin-là, quand Marie entre dans sa voiture, elle n’a plus la force ni d’avancer, ni non plus de s’appliquer encore une fois l’injonction au bonheur du « ça va aller ! ».

Parce que ça ne va plus !, tout simplement…

Comment en est-elle arrivée là ? Comment l’érosion lente de sa vitalité a-t-elle pu l’amener si discrètement et si sûrement d’une blessure du passé à l’effondrement actuel de son être ?

Commencera alors pour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici mon retour de lecture sur Comme un géant de sel de Mil Youri.
Ce matin-là, quand Marie entre dans sa voiture, elle n'a plus la force ni d'avancer, ni non plus de s'appliquer encore une fois l'injonction au bonheur du « ça va aller ! ».
Parce que ça ne va plus !, tout simplement…
Comment en est-elle arrivée là ? Comment l'érosion lente de sa vitalité a-t-elle pu l'amener si discrètement et si sûrement d'une blessure du passé à l'effondrement actuel de son être ?
Commencera alors pour cette jeune employée de banque un long cheminement intérieur… jusqu'à un singulier exercice que lui recommande la thérapeute qui l'accompagne ; un exercice en apparence banal, mais qui sera loin d'être anodin : l'écriture d'une lettre… d'une simple lettre…
Sauf que rien n'est simple quand on réapprend à exister.
Comme un géant de sel est un roman ayant pour thème la persécution au travail, le burn-out, le besoin de faire une pause pour se reconstruire. Des thèmes forts et totalement d'actualité de nos jours. Je dirais même que ça le sera de plus en plus vu le comportement de certains chefs et patrons.
Moi même ayant été harcelée au travail il y a quelques années, je connais bien le sujet. Impossible donc de rester indifférente face à ce roman.
Marie souffre, Marie est conseillère et elle n'arrive plus à tenir les objectifs demandés.
Elle essaye coûte de coûte de réussir mais ce que lui demande le nouveau collaborateur est impossible !
Alors Marie lutte, Marie essaye de se sortir la tête de l'eau jusqu'au jour où elle craque.
J'ai été touché par Marie, par son histoire. Son regard sur ce qu'elle vit est intéressant.
Toutefois, j'ai trouvé la lecture un peu longue car les chapitres sont entrecoupés par des réflexions sur le monde de l'entreprise, sur les grands groupes, leur fonctionnement.. Ce qui a vraiment coupé ma lecture et ne m'a pas toujours passionné.
En ce qui concerne Marie, une fois refermé mon roman, je me suis rendue compte que je la connaissais mal. Sa personnalité n'est pas assez fouillée, c'est vraiment dommage.
Malgré tout, j'ai apprécié dans l'ensemble Comme un géant de sel. C'est un roman qui montre bien ce qu'est la pression excessive au travail, le burn-out..
Et j'ai aimé les réflexions de l'auteur sur les ouvrages de développement personnel qui, en effet, n'apporte pas grand chose en cas de réelle détresse psychologique.
Même si ce n'est pas un coup de coeur je vous le recommande et le note 3.5 étoiles :)
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*** Burn-out***

Je remercie chaleureusement l'auteur pour l'envoi de son roman en Service Presse et pour sa sympathique dédicace qui résume le livre en son intégralité.

Trouver le bonheur dans le monde du travail ?
Pas évident tous les jours ...
Pas évident non plus de donner le conseil suivant :
"Quand tu arrives sur ton lieu de travail tu laisses tes problèmes personnels à la maison et quand tu rentres à la maison tu laisses tes problèmes professionnels au bureau ".
Celui ou celle qui n'y arrive pas ne peut s'épanouir dans son milieu professionnel et être productif.
Bien, c'est un fait. Mais quand au travail on vous persécute pour atteindre vos chiffres, toujours être le meilleur vis à vis de vos collègues, subir le debriefing tous les lundi matin la peur au ventre, la convocation dans le bureau du patron et toujours vous en demander plus et plus ... un moment donné l'esprit et le corps lâchent.
On appelle ça le burn-out et ce n'est pas anodin en matière de santé publique !
Personnellement j'ai toujours su partir d'une boîte avant que cela n'arrive, et j'ai même claqué la porte d'un de mes patrons en l'envoyant .....
C'est une question de caractère et de mental je pense ...

Aujourd'hui, Mil Youri revient sur ce thème douloureux de la souffrance au travail, avec le choc des phrases, des mots et qui donne le ton sur l'escalade de la souffrance au travail de Marie.
Cette dernière travaille dans une banque, pour un grand groupe. Son rôle est d'accompagner les clients dans leurs projets, les aider à remonter la pente quand leurs finances sont au plus bas, en laissant ses états d'âme et ses sentiments de côté. Elle subit quotidiennement la pression de ses supérieurs. C'est lorsque son Directeur d'agence quitte son poste et que son remplaçant arrive, un homme sans coeur courant après le succès et le poste évolutif, que Marie va peu à peu sombrer.
Surcharge mentale, réflexions déplacées, persécutions, la terrible machine est en marche par des personnes complètement déshumanisées.

L'auteur arrive par sa maîtrise des mots à décrire à la perfection ce monde professionnel qui peut être destructeur, tout en cousant le roman de fil blanc de cette montée du stress dans le monde impitoyable du monde du travail.
Un sujet récurrent et d'actualité dans ce monde de fou où tout doit toujours aller plus vite, plus loin pour faucher l'herbe sous le pied des concurrents.

Cela dit je regrette tout de même que la personnalité de Marie soit si effacée tout au long du roman car, sa situation nous noue le ventre, on aimerait la secouer, et j'aurais aimé la connaître mieux tout au long de l'histoire.
Un peu trop de longueurs également sur la politique de fonctionnement des grands groupes d'entreprises.

Je conseille vivement cette lecture aux malheureux qui subissent actuellement cette descente aux enfers afin d'ouvrir les yeux avant qu'il ne soit trop tard.
Et prenez (ou pas) ce conseil :
Privilégiez votre qualité de vie, quitte à gagner moins. Votre santé ne pourra jamais se monnayer et si votre famille vous quitte, par le ras le bol de vos ennuis professionnels que vous ramenez à la maison, vous allez perdre plus que vous n'allez gagner.
La qualité de vie ... n'a pas de prix.

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Le thème douloureux de la souffrance au travail, vu depuis l'intérieur des entrailles, là où se niche l'acide insupportable du quotidien dévastateur. Celui de Marie, employée dans une agence bancaire, en charge egalement des assurances, comme toute société financière qui se respecte. Et cette même agence en charge des profits, oubliant de centrer la toupie professionnelle sur le bon axe : celui de l'équilibre. 

Avec les mots d'une poésie au parfum de roman Noir, Mil Youri dépeint l'inéluctable destruction des risques psychosociaux : le stress pris à haute dose, voilant tout : ses proches, son estime de soi, son espace de respiration. 

Entre témoignage et analyse de notre société moderne qui broie les hommes, Comme un geant de sel est un manifeste indispensable pour dénoncer ce qui nous ronge : la perte de sens.


Une grande sensibilité ressort de ce texte marquant  à marquer d'une pierre de sel.


"Une fois la réclamation ou la doléance passé le bureau du Directeur de Secteur, posée sur le bureau du Directeur de Service. les nuances et les contrastes du dessin ne correspondaient plus en rien au dessin d'origine. Les rouges vifs se fondaient dans des roses ternes. 


Chacun s'étant efforcé de ne jamais franchir sa ligne rouge, les filtres avaient agi sur la blessure décrite par le message d'origine. le sang s'était appauvri. Son coeur avait cessé de battre. Les pulsations de colère étaient devenues des tâches informes, impersonnelles, sur un compte rendu médical technique, entre le gris blanc de l'aube et le gris sombre du crépuscule. Ces tâches ternes omettaient de parler des fièvres des journées étouffantes ou grelottantes sous la chaleur des échanges houleux des clients ou dans la froideur des remarques assassines. 


Le rapport qui serait remonté enfin dans la tour d'observation supérieure pourrait être décrypté sereinement dans l'indifférence de la déshumanisation qui avait transformé en bêtes celles et ceux qui jadis étaient encore des êtres humains. 


Car chose étrange, ce transhumanisme sauvage permettant à un être humain de vivre sans coeur, ne s'embêtait pas non plus de la notion de genre : hommes ou femmes, toutes et tous, sombrant dans cette mutation intérieure les amenant à révéler le pire pour aliéner le meilleur de leur humanité, finissaient par toucher le fond noir et putride du gouffre d'une implacable alexithymie."

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"Comme un géant de sel" offre un témoignage poignant sur la souffrance au travail à travers l'histoire de Marie, une gestionnaire de clientèle dans une agence bancaire. le roman dénonce avec justesse la pression implacable exercée par le système sur les employés, mettant en lumière les conséquences dévastatrices sur la santé mentale et l'équilibre personnel.

L'auteur décrit de manière percutante la descente aux enfers de Marie face à l'absence d'humanité de ses supérieurs, prisonniers d'une course effrénée aux performances. La souffrance au travail est dépeinte avec réalisme, sans concession, à travers des mots justes et sophistiqués qui résonnent avec émotion chez le lecteur.

Ce roman offre une plongée sans filtre dans un monde professionnel destructeur, où la pression, la surcharge mentale et les persécutions sont monnaie courante. L'auteur maîtrise brillamment son sujet, brodant une histoire captivante sur le fond d'une montée du stress dans un monde du travail impitoyable.

"Comme un géant de sel" est une oeuvre à lire avec compassion pour mieux saisir les ravages du burn-out dans la société moderne. À travers le récit de Marie, l'auteur nous confronte à la réalité cruelle d'un système où l'humain est souvent sacrifié sur l'autel de la productivité et de la rentabilité.
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Une oeuvre touchante par son écriture choisie et son juste témoignage
Pour son premier roman, Mil Youri nous emmène dans l'univers impitoyable du monde du travail. Quel que soit le régime politique et économique d'un pays, qu'il soit capitaliste, communiste, socialiste, planifié, social-démocrate, chaque salarié (-e) fait partie d'un « Système ». Ce livre décrit avec beaucoup de justesse la façon dont ce « système » peut vous broyer, vous et votre cerveau, en racontant l'histoire de Marie, gestionnaire de clientèle dans une agence bancaire de province. Marie témoigne de la souffrance au travail qu'elle ressent en elle, face à la course effrénée aux performances que le « Groupe » qui l'emploie lui réclame sans cesse, et comment elle décide un jour de se prendre en main et de dire stop, afin d'avoir une chance de sauver sa santé, et l'équilibre de son foyer.
Ce livre dénonce la « monstruosité » qui peut s'emparer de nombreux « petits chefs », eux-mêmes sous la pression d'une hiérarchie invisible, jusqu'à la perte de toute valeur d'humanité qui règne dans cette grande entreprise, derrière des valeurs de façade affichées uniquement à but marketing. Une belle oeuvre, un témoignage réaliste sans doute inspiré de faits réels, à lire avec compassion pour mieux saisir ce que le « burn-out » représente chez des milliers de salarié (-e)s aujourd'hui. le livre est très bien écrit, les mots sont justes, sophistiqués, les réflexions vous prennent les entrailles avec émotion.
La souffrance au travail est parfois dénoncée dans des romans, avec humour, avec ironie, comme exutoire. Mais les « kapos » que l'on y rencontre sont bien les mêmes que dans l'oeuvre de Mil Youri.
Petit bémol toutefois sur le relatif pessimisme de l'auteure, car il existe encore des milliers d'employeurs, publics ou privés, de petite ou grande taille, où l'Humain est respecté et où s'épanouissent bon nombre de collaborateurs. Ouf !
Un livre prenant, à lire pour mieux comprendre le monde actuel et pourquoi les rapports au travail ont changé de manière radicale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Une fois la réclamation ou la doléance passé le bureau du Directeur de Secteur, posée sur le bureau du Directeur de Service. les nuances et les contrastes du dessin ne correspondaient plus en rien au dessin d'origine. Les rouges vifs se fondaient dans des roses ternes. 

Chacun s'étant efforcé de ne jamais franchir sa ligne rouge, les filtres avaient agi sur la blessure décrite par le message d'origine. Le sang s'était appauvri. Son cœur avait cessé de battre. Les pulsations de colère étaient devenues des tâches informes, impersonnelles, sur un compte rendu médical technique, entre le gris blanc de l'aube et le gris sombre du crépuscule. Ces tâches ternes omettaient de parler des fièvres des journées étouffantes ou grelottantes sous la chaleur des échanges houleux des clients ou dans la froideur des remarques assassines. 

Le rapport qui serait remonté enfin dans la tour d'observation supérieure pourrait être décrypté sereinement dans l'indifférence de la déshumanisation qui avait transformé en bêtes celles et ceux qui jadis étaient encore des êtres humains. 

Car chose étrange, ce transhumanisme sauvage permettant à un être humain de vivre sans cœur, ne s'embêtait pas non plus de la notion de genre : hommes ou femmes, toutes et tous, sombrant dans cette mutation intérieure les amenant à révéler le pire pour aliéner le meilleur de leur humanité, finissaient par toucher le fond noir et putride du gouffre d'une implacable alexithymie.
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- Je sais, rassura Pierre. Le probleme, avrc ce "on na pas a se plaindre" , cest quau bout du compte, on cherche chez l'autre ce qui peut rendre plus supportable la souffranxe et la difficulté de nos emplois respectifs : le banquier n'a pas à se plaindre rapport au garagiste ; le garagiste, par rapport au déménageur; le déménageur, par rapport au mineur... Et de fil en aiguille, on reporte toujours sur un autre métier ce qui est bancal dans le nôtre. J'ai trop de primes ou trop de congés ? C'est que la production et les résultats de mon entreprise peuvent me servir ces primes et ces congés. C'est qu'en regard de cette productivité - qui est énorme ! Notre Groupe brasse quand même des milliards d'euros de résultat net ! - on fournit le travail qui permet à notre entreprise d'atteindre ces résultats !C'est donc légitime qu'en regard de notre investissement et des résultats atteints, on en arrive à se plaindre. Ce qui détonne, ce ne sont pas les avantages à comparer entre métier intellectuel ou métier physique, mais comment nos entreprises respectives rémunèrent et félicitent nos efforts, soit physique, soit intellectuel ! Comment nos dirigeants reconnaissent notre travail !
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Faire grandir l'intelligence et l'esprit de contradiction, accroitre l'humanité et l'empathie, accepter le compromis entre des résultats moins élevés et de meilleures conditions de vie au travail, toutes ces notions s'écroulaient au profit d'une redite laconique : « nous sommes une entreprise commerciale. »
Et sous le joug de ce leitmotiv, pliait toute humanité.
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Nous sommes comme un géant de sel, Lauranne : sous le soleil, quand tout va bien, on parait immense on brille de mille feux ; mais quand on passe ses nuits à pleurer les larmes nous vident et nous dénaturent. Il reste tellement peu de choses de nous, qu'on en devient invisible. J'étais comme une ombre sans force qui se remplissait de colère pour pouvoir continuer à avancer. Et quand tu n'es que colère avec tes proches au point de menacer la vie de ton couple, que tu n'arrives plus à avoir une vision claire la seconde d'après, que ta poitrine s'emplit de stress au point de t'étouffer, tous ces conseils "d'amour universel et de pensée positive " ne peuvent plus cultiver le déni que défendent ces écrivains.
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Le Groupe avait la réponse. En tant qu'entité autonome. il disposait de sa propre intelligence, de sa propre conscience. Le Groupe respirait, pensait, vivait sans forme ni aspect, sans couleur ni ton, mais il vivait, et depuis bien plus longtemps qu'eux. Le Groupe détenait le savoir et le savoir-faire, l'expérience. Le Groupe s'adaptait en épousant les lois, en les caressant, en les tenant par l'épaule ; il leur souriait, dandinait de la tête, affable, doux ; il courtisait les grands de ce monde ; il leur faisait même parfois courber l'échine.
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