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EAN : 9782355770944
218 pages
La rumeur libre Editions (26/01/2016)
4.17/5   3 notes
Résumé :
Une invitation à découvrir l'oeuvre de ce poète russe (1903-1958). D'abord proche de Daniil Harms et du mouvement de l'Oberiou, il se rapproche progressivement de l'inspiration écologique de Vladimir Vernadski et de la sensibilité futuriste de Velimir Khlebnikov. Son écriture évolue d'une fantaisie joviale et utopiste à un regard plus grave sur l'humanité.
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DANS NOS DEMEURES
[1926]



Extrait 3

Dans nos jambes courent des vagues,
Une humidité qui monte et ruisselle
Jusqu’à notre visage feuillu :
Ainsi la terre caresse-t-elle ce qu’elle crée
Tandis qu’au loin fument les becs de gaz,
Hastes dressées au-dessus de la ville.

Cette ville était un bourriquet, une maison à quatre murs.
Sur deux roues de pierre,
Avec ses cheminées obliques
Elle se déplaçait vers le solide horizon.
En ce jour si clair, les nuages déserts
Naviguaient comme des bulles plissées.
Le souffle du vent contournait la forêt.
Et nous restions là, arbres graciles
Dans le vide incolore des cieux.


/traduit du russe par Jean-Baptiste Para
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Les voûtes de la maison toujours verte
Ne se sont pas encore effondrées.

Nous ne siégeons pas encore dans des cages
Pour manger les rogatons d'autrui.
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DANS NOS DEMEURES
[1926]



Extrait 2

Nous ne pouvons pas comprendre cette beauté –
L’haleine humide des arbres.
Délaissant la hache, les bûcherons les regardent
Immobiles dans un profond silence.
Qui sait quelles pensées les traversent,
Quels souvenirs, quelles découvertes,
Et pressant leur visage contre le tronc froid
Pourquoi ils ne résistent plus aux larmes ?

Ici nous avons trouvé une jeune clairière,
Nous avons fait halte et quelque chose en nous
Est devenu plus effilé, plus subtil.
Nos têtes poussaient, le ciel descendait vers nous.
Notre chair flaccide était raffermie,
Nos veines s’engourdissaient de béatitude,
Nous ne soulevions plus nos pieds enracinés,
Nous n’abaissions plus nos bras ouverts.
Nos yeux étaient clos, le temps avait fait sécession,
Le soleil ami nous touchait le front.



/traduit du russe par Jean-Baptiste Para
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DANS NOS DEMEURES
[1926]



Extrait 1

Dans nos demeures
Notre vie se règle sur le bon sens, non sur la beauté.
En célébrant la vie, les nouvelles naissances,
Nous oublions les arbres.

Sous l’éclat vert de leur tignasse drue
Ils ont en vérité le poids du métal.

Soulevant leur couronne vers les cieux
Certains semblent cacher là-haut leurs yeux.
Leur feuillage de mousseline
A le charme versatile des mains d’enfants
Et s’ils ne sont pas encore chargés de fruits charnus
Ils prodiguent déjà leurs fruits sonores.

Ainsi scintillent les fruits opportuns
À travers les siècles, les villages, les jardins.



/traduit du russe par Jean-Baptiste Para
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