AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 829 notes
5
39 avis
4
40 avis
3
10 avis
2
4 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La joie de vivre... Cette expression correspond relativement bien à Pauline Quenu. Orpheline à dix ans, la fille de Lisa Macquart est recueillie par des cousins de son père, les Chanteau. le couple vit à Bonneville, un misérable village agressé sans cesse par la mer, avec leur fils Lazare et la bonne Véronique. La petite Pauline apporte avec elle sa joie de vivre... et sa fortune ! Eh oui, rappelons-nous comme la charcuterie Quenu-Gradelle marchait bien, à Paris !
Ainsi, après que Mme Chanteau a émis l'idée que Pauline prête à son cousin Lazare, qu'elle adore et qui l'adore en retour, l'argent nécessaire à la construction d'une usine, la jeune fille accepte immédiatement. Une partie de sa fortune passera dans un projet insensé... puis dans un autre... puis Mme Chanteau commencera à emprunter à sa nièce de quoi payer les notes. Jalouse, haïssant Pauline de plus en plus chaque jour, elle finira même par pousser son fils dans les bras de Louise, sa filleule. Lazare, fatigué par la vie, se laissera fatalement séduire par cette jeune fille délicate, qui lui semblera un instant plus attrayante que sa vive et forte fiancée. Après lui avoir volé son argent, Mme Chanteau vole le coeur de sa nièce. Et celle-ci, mettant de côté son tempérament de feu, marie Lazare et Louise au prix de son bonheur.

Voila. C'est l'histoire de ce roman : une vie de renoncement marquée par les théories de Schopenhauer. Pauline termine presque sans argent, à coup sûr sans mari. Et la pauvre fille doit en plus supporter les incessantes querelles de Lazare et de la femme qu'elle lui a donnée parce que, hélas ! les beaux jours du début de leur aventure ont vite fait place aux désillusions de la vie de couple. Ajoutez à cela que, bien sûr, Lazare lui avoue que c'est elle qu'il aurait dû épouser. le drame.
Mais Pauline est heureuse de souffrir si cela peut faire le bonheur des autres. du moins, c'est ce que le roman laisse entendre. J'en ai fini par me demander si elle ne se racontait pas cela pour tâcher de supporter cette existence.
Je n'ai pas beaucoup d'autres remarques personnelles à faire sur ce tome sinon celle-ci : pauvre Pauline !
Commenter  J’apprécie          121
Difficile de rester objective dans la critique de cette oeuvre. La plume est soignée, comme à l'habitude de cet écrivain qui affectionne les longues descriptions de personnages désabusés et de routines mornes. Il parvient toujours à parfaitement décrire le fonctionnement effroyablement réaliste du corps humain ainsi que le mécanisme émotions.
Toutefois, ces protagonistes sont des ratés qui ne s'en rendent pas compte ; ils sont désespérés et désespérants car ils tournent en rond, sans évoluer, et je ne me suis attachée à aucun d'entre eux. Ce qui est tout à fait compréhensible : toutes les relations qui les lient entre eux sont toxiques et cela fut très pénible de tous constater qu'ils n'avaient qu'un seul trait de caractère - voire deux.
Ce fut donc une lecture frustrante. J'ai tellement cru que Pauline allait s'émanciper, quitter cette maudite maison pour voler de ses propres ailes, puisque le début du roman promettait une héroïne indépendante au fort caractère. Il n'en est rien. C'est elle, plus que les autres, qui m'a déçue.
Cette folle s'est effectivement prise pour une sainte et, touchée par le syndrome de l'infirmière avant l'heure, elle ne se sent exister qu'en s'écrasant face aux autres pour les aider. le titre du livre n'en paraît que plus ironique et, croyez-moi, des migraines vous attendent.
Mais je ne devrais pas m'en étonner. Zola excelle dans l'art de déprimer ses lecteurs. Tout comme Pauline, je me suis sentie enfermée dans un quotidien morose et dans une sinistre maison. le pari de l'auteur était réussi, en un sens, mais quel pessimiste que ce Zola !
Commenter  J’apprécie          50
La joie de vivre, c'est le caractère de Pauline, infatigablement positif, bienveillant, dévoué aux autres. Peu à peu grignotée, à l'image de la côte par les vagues destructrices, par le tempérament autodestructeur de son milieu : monsieur Chanteau qui continue les écarts à son régime malgré tous les avertissements ; madame Chanteau qui soutient les lubies de son fils, joue l'argent de l'héritage de Pauline, Lazare qui est obsédé par la peur de la mort et fuit dans l'illusion, les gueux qui choisissent volontairement la pauvreté et la déchéance alors même qu'on leur propose de l'aide. Même la chatte qui retourne inlassablement se remplir d'une portée inutile, illustre cette destruction de soi.
Contrairement à l'attente romantique – le modèle de Causette chez les Ténardier –, l'environnement de Pauline, à commencer par madame Chanteau et Lazare, ou même Louise, ne cherche pas à lui faire du mal mais au contraire, reconnaissent et admirent son dévouement. Ils lui font du mal bien malgré eux, c'est leur nature négative, sans espoir de changement, comme ses vagues, qui la détruisent. Ainsi, la gentillesse se transforme en un cadeau de soi, une dette inacceptable pour madame Chanteau qui se met à haïr la petite tellement parfaite. Lazare lui aussi se sent écrasé face à l'immense bonté de Pauline, lui préférant alors Louise, destructrice elle aussi (qui choisit Lazare dont le caractère ne lui correspond pas, qui revient chaque été dans un lieu qui ne lui ressemble pas…).
Mais Pauline elle-même ne déteint pas de ce décor : elle est également auto-destructrice malgré elle. Malgré tous les avertissements, explicités par le médecin qui l'enjoint à partir, elle s'entête dans sa bonté, luttant elle-même contre sa nature jalouse. Triomphant de sa jalousie, d'une certaine forme de pingrerie qui n'est qu'une forme naturelle d'égoïsme, de volonté d'être heureux, elle s'enferme dans un destin malheureux. C'est la forme ultime de bonté, d'abandon de soi, qui provoque en fait, par sa dissonance avec le reste des hommes, une certaine dose de malheurs. Son aide aux malheureux gamins du village ne fait que les entretenir dans leur pauvreté, en flattant son ego généreux, au lieu de parfois les bousculer ou les laisser réagir d'eux-mêmes à leurs propres maux. En soignant M. Chanteau, elle adoucit les conséquences de son vice de gourmandise, les rendant acceptables. Lazare peut envisager de nouvelles lubies. Sa générosité alimente les tendances dépensières de la mère… Toute la gentillesse, la charité chrétienne de Pauline, au lieu de résoudre les problèmes existants, les fait persister voir naître. Cet aspect négatif de la charité pourrait être interprété comme un côté conservateur chez Zola : si vous donnez de l'argent à un pauvre, il le boira. Mais on peut aussi le comprendre autrement : la charité soutient le vice parce qu'elle se substitue à une vraie résolution des problèmes : intégration des populations pauvres par le métier et par l'éducation (le plein emploi condition sine qua none d'une société solidaire), interdiction de spéculer ; améliorer l'hygiène de vie plutôt que de soigner les conséquences (ce qui serait à rapprocher de la pensée d'Ivan Illich) ; ne pas donner de fausses illusions d'enrichissement et de gloire aux enfants... le don de soi chez Pauline est négatif parce qu'elle s'oublie elle-même et parce qu'il empêche une vraie réaction contre soi-même chez des personnages profondément négatifs.
Ce roman est ainsi celui de l'instinct de mort de l'homme, qui s'incarne explicitement chez Lazare par un dégoût, une peur de la mort paralysante qui ne peut être oubliée que par une fuite en avant. C'est cet élan vers le positif, vers l'oubli de soi qu'on peut appeler joie de vivre. La joie malgré tout, l'envie de se lever, de faire l'effort, d'y croire, c'est Pauline. Mais quelle que soit cet élan, même le plus noble et puissant, il ne fait que cacher cette pulsion macabre très schopenhauerienne. Toutefois, c'est peut-être dans le volume suivant du cycle des Rougon-Macquart, que Zola apporte une réponse par son personnage d'Étienne Lantier qui change lui-même, vainquant la violence de l'alcool, s'instruisant, parlant, créant une caisse de solidarité pour donner la force à ses camarades de se révolter contre leur condition...
Contrairement à l'essentiel du cycle des Rougon-Macquart, ce roman ne semble pas tout à fait centré sur un thème ou une catégorie sociale (la charité? ). Cette famille de petite bourgeoisie de province normande, cette vie de femme ratée, semble à rapprocher de Flaubert (Madame Bovary, 1856) ou De Maupassant (Une vie, 1883, sorti un an plus tôt). Chez Flaubert, madame Bovary se détruit par des illusions nourries par de mauvaises lectures ; chez Maupassant, c'est le manque d'éducation, la méchanceté fondamentale de certains personnages qui provoquent le malheur de l'héroïne. Tandis que chez Zola, c'est la nature humaine même qui va naturellement à son malheur.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          50
La vie de Pauline Quenu dotée d'un substantiel héritage, accueillie très gentiment par la seule famille qui lui reste. Va commencer pour elle une vie tranquille, avec une tante versatile, un oncle dépendant et un cousin, un tant soit peu inconstant. Une pièce de plus en la personne de Louise va venir dérégler le mécanisme de la routine de cette atypique famille. Pourtant, à l'inverse, des romans de la famille Rougon-Macquart que j'ai lu jusqu'à présent, celui-ci va finir dans… Ah non je ne peux pas révéler la suite ce ne serait pas bien pour les futurs lecteurs. A lire, pas le meilleur de la série ni le pire. Moi, j'ai bien aimé cette lecture tranquille.
Commenter  J’apprécie          40
La Joie de vivre raconte la vie de Pauline, fille des Quenu, charcutiers aux Halles de Paris et rencontrés dans le tome 3 de cette série des Rougon-Macquart. Après la mort de ses parents, Pauline est recueillie par les Chanteau,. L'histoire se passe loin de la capitale, dans une petite ville, dans une maison avec vue sur la mer. Il ne faut pas prendre le titre au premier degré. La Joie de vivre raconte la série de malheur que subissent les Chanteau et Pauline.

En fait, Pauline va se dévouer complètement à la famille qui l'a accueillie, et va perdre toute sa fortune (héritage de ses parents). D'ailleurs, Mme Chanteau ne va pas se cacher de lui voler son argent. Après, Pauline va aider son cousin dans ses multiples entreprises, qui ne réussiront pas. Lazarin va devenir obsédé par la mort, et cela va lui gâcher la vie.

La Joie de vivre est un livre sympathique racontant un drame familial au bord de la mer.

Lien : https://www.babelio.com/ajou..
Commenter  J’apprécie          40
Dire que je pensais lire quelque chose qui ne finisse pas trop mal... C'est probablement la chute zolienne la plus terrible qui m'ait été donnée de lire. Et en un paragraphe, encore !
Commenter  J’apprécie          40
Petite déception sur ce volume-là. On retrouve une très belle langue mais une intrigue très lente et peu fouillée. Alors les pages passent lentement, comme les journées des personnages passent lentement à Bonneville.

J'ai aussi été déçue par les commentaires en bas de page : certains donnent des indications intéressantes mais ici à plusieurs reprises le commentateur révélait ce qui allait se passer plus loin. Pas top pour le "suspens".
Commenter  J’apprécie          30
Certainement pas le meilleur tome de la série, la Joie de vivre illustre un peu le contraire de ce que laisse entendre le titre, sauf peut-être à la fin, avec une dernière phrase qui montre une réelle volonté de vivre (plus que de joie). Néanmoins, j'ai eu quelque difficulté à comprendre ce que Zola voulait raconter. Evidemment, l'écriture est comme toujours impeccable, mais...
Commenter  J’apprécie          20
On continue dans la lente descente aux enfers. Zola est très fort dans ce tome car il décrit une famille pleine de bons sentiments qui finalement se révèle cupide, vicieuse et pleine de rancoeur... Plus j'avance dans les Rougon-Macquart plus Zola s'entête à démontrer que l'amour n'existe pas. Maris et femmes ne peuvent plus se voir en peintures, jeunes passionnés oublient bien vite et éternels célibataires méprisent l'autre sexe. Bref, comme d'habitude bien noir mais passionnant!
Commenter  J’apprécie          20
Ce douzième volume de la série des Rougon-Macquart se polarise sur Pauline Quenu la fille de Lisa Macquart et Quenu, le couple de charcutier dans le Ventre de Paris. Orpheline et unique héritière, elle est confiée à des cousins normands à Bonneville.

M. et Mme Chanteau et leur fils Lazare recueillent la petite. Si au départ, ils ne veulent pas toucher son l'héritage, ils vont peu à peu faire main mise sur cette fortune.

Le père Chanteau souffre de la goutte et ne surveille pas son alimentation. Madame est une égoïste, manipulatrice, opportuniste. Lazare manque de stabilité tant psychologiquement que passionnellement. Ce dernier s'enchante et se passionne pour la littérature, la musique, la médecine ou la chimie. Il abandonne rapidement toutes ces activités. Son inconstance se retrouve dans la création de ses entreprises qui sont successivement des échecs. Tous dilapident agilement la fortune de Pauline. Seule la bonne Véronique semble vouloir la protéger…

À plusieurs reprises, j'ai eu pitié pour l'héroïne qui vit un aveuglement dans cette famille et ce village. Cette fille est si dévouée et généreuse, paraissant se plaire dans les souffrances endurées. Sa joie de vivre, elle semble la trouver en rendant les gens heureux même si ces derniers se moquent d'elle. Malheureusement, malgré l'air marin et le rythme narratif remarquable, j'ai eu plusieurs moments d'ennuis profonds. Ce tome des #rm se situe dans un entre-deux. Je ne l'ai ni adoré, ni détesté.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (2859) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages des Rougon Macquart

Dans l'assommoir, quelle est l'infirmité qui touche Gervaise dès la naissance

Elle est alcoolique
Elle boîte
Elle est myope
Elle est dépensière

7 questions
592 lecteurs ont répondu
Thème : Émile ZolaCréer un quiz sur ce livre

{* *}