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4,12

sur 8484 notes
C'est presque grisant de ce dire voilà, j'ai lu une oeuvre assez costaud de l'un des plus grands écrivains français. Presque un exploit … Compte tenu du nombre de pages. Et pourtant ce fut une très bonne expérience je ne regrette rien.

Le style de l'auteur : On m'avait prévenu. Zola c'est de la description, généralement très longue et barbante. Suis-je bien tombée en commençant par Germinal ? Surement. de la description oui il y en a, longue oui un peu. Mais ce n'est pas répétitif au point de lâcher l'ouvrage. Un style fluide, avec les explications sur certaines pages nous pouvons voir le travail consciencieux de Zola afin d'intégrer dans une histoire ” fictive ” des faits qui l'ont révoltés. Ce qui m'a entre autre le plus plu, c'est le coeur mis à la tâche. Nous voyons l'auteur prendre possession mais sans se cantonner à des faits où il y a d'un côté les ” bons ” et de l'autre les ” méchants “. Les caractères humains sont mis en valeurs qu'ils soient bons ou mauvais.
Pour l'histoire : Germinal c'est la mise sur papier d'une situation dont la France a été victime : celle de l'exploitation des petits travailleurs qui ne servent qu'à engraisser les plus riches. C'est aussi pointer un doigt accusateur vers les profiteurs et vers les disparités du pays : les riches plus riches et les pauvres encore plus pauvres qu'ils ne le sont …

Pour les personnages : le fil de l'histoire est conduit par la famille Maheu ainsi que par Etienne Lantier, le nouvel arrivant dans le pays. Celui-ci a un fort tempérament, rêve de gloire malgré sa petite condition. Il sera à l'origine de la révolte des mineurs. Les personnages au début de Germinal sont peints dans la pauvreté pour les familles des mineurs, à peine de quoi manger pour pouvoir se lever le matin et il y règne une sorte de résignation de leurs sorts avant l'arrivée d'Etienne. Quand celui-ci entre en scène la révolte peut commencer contre ces riches qui vivent paisiblement sur le dos des pauvres. Au fil des pages, nous sommes les premiers à voir le changement de ton du livre. En effet, après avoir décris les riches et les pauvres nous pouvons voir des différences entre ces classes sociales autre que la richesse. Des pauvres qui veulent être à la tête du pouvoir pour écraser les autres, et des riches plus que compatissants pour les petits travailleurs.

Pour résumé : Quel formidable récit ! Ecrit sans aucune prise de position, Emile Zola ne condamne pas les pauvres ni les riches car dans les deux camps certains sont horribles. Il dénonce cependant les mauvaises conditions de travail, les mauvais traitements et pour faire crédit les moyens ignobles qu'exigent les patrons des boutiques. Entre période de famine, décès dans les mines, c'est toute la société de Zola que l'auteur remet en cause. Un ouvrage qui nous fait réaliser à nous, descendants de ces personnes à quel point la vie était difficile. J'ai adoré.
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Le livre qui a eu le plus d'influence dans ma vie c'est Germinal. Il faisait partie de mes lectures obligatoires lors d'un de mes cours de littérature au cégep. Lorsque j'ai vu la brique, j'étais découragé. de plus, l'écriture était minuscule.

Lorsque j'ai fini le livre, j'étais un être changé. J'ai vu le monde autrement. J'ai vu le monde avec les lunettes de la gauche. J'ai découvert comment les ouvriers pouvaient être traités. J'ai découvert ce qu'était l'injustice. Avec le temps, j'ai modéré mes idéaux mais j'ai toujours un parti pris pour les ouvriers.

Merci à Jean Martel, mon prof de littérature pour m'avoir obligé à lire ce livre.
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Evidemment…Germinal !
On pourrait trouver cette misère des mines forcée, manichéenne, voire repoussante, si l'on se réfère à l'animalité souvent évoquée des mineurs : on aurait tort. Germinal, à lui seul, définit « l'exploitation de l'homme par l'homme » de Marx. Et pour cette raison, il ne met pas les formes.
Mais ce n'est pas là la puissance irrésistible de ce roman que de nous offrir une description éminemment juste – hélas, pour les ultralibéraux de tout poil, le travail ce n'est pas toujours la santé ! – des conditions de vie des mineurs du XIXe siècle. Ce qui fait de Germinal une oeuvre sublime c'est sa dimension épique, portant un chant d'espoir sous-jacent, sans occulter l'horreur effective de ces esclaves modernes qui peuvent à l'occasion s'entredévorer – le personnage de Souvarine, n'hésitant pas à ensevelir ses camarades d'infortune pour servir sa cause anarchiste, en est l'exemple le plus frappant.
Germinal c'est aussi le refus d'admettre l'évidence de la servitude. Servitude qui connaîtra son point d'orgue quelques décennies plus tard dans l'asservissement final des peuples : la Première Guerre mondiale, qui sonnera le glas de cette époque où l'humble devait baisser la tête au passage du puissant. Et déjà, ces mineurs étaient des gueules cassées.
Roman social par excellence, puisqu'ici c'est la multitude qui compte, non plus exclusivement une poignée de personnages dont on suit la destinée tragique, voire sordide – L'Assommoir, L'Oeuvre, pour ne citer que ces deux-là. La grève des mineurs, point central du récit, l'atteste.
L'intime n'est pourtant pas absent du livre – lire la si touchante et non moins déchirante scène d'amour, au fond de la mine, entre Catherine et Etienne –, mais il est dilué dans une vision collective, portée par ce personnage rêvant aux lendemains qui chantent : Etienne Lantier, ce témoin révolté de son temps qui appelle ses semblables à la révolte…trop tôt. le temps n'est pas encore à l'égalité des chances.
Ces germinations futures, que l'auteur appelle finalement de ses voeux, sont comme un écho à cette exhortation de l'Internationale : « Debout ! les damnés de la terre ! / Debout ! les forçats de la faim. » Sauf que les « récoltes du siècle futur » n'advinrent pas, comme si l'élan collectif n'était qu'un spasme, souvent violent et désordonné, et l'individualisme viscéral du genre humain, une fatalité. Zola, à travers ces destinées brisées, ne le pressentait-il pas au fond de lui-même ?
Jules Maître, à propos des Rougon-Macquart, écrivit ceci : « une épopée pessimiste de l'animalité humaine. » C'est vrai…

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Une oeuvre majeure, historique, dense, noire, violente, pleine de larmes et de sang, regard sans concession sur le monde ouvrier du XIXème, précisément celui de la mine, soumis au quasi esclavagisme par une poignée de nantis. La révolte sera cassée grâces aux syndicats jaunes mais l'anarchiste de l'histoire aura le dernier mot... Avant que tout ne recommence. Germinal... Une oeuvre moderne aussi, où l'on voit combien ont été payés les progrès dans le monde du travail. le style est un régal, les dialogues aussi... Un monument.
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Le machineur Étienne Lantier a quitté Lille pour avoir presque tué son patron. Il crève la faim et marche droit au milieu de la nuit noire dans le grand vent de la plaine flamande. Ah! s'il avait mieux écouté, posé son oreille sur la boue gelée des champs de betteraves, n'aurait-il pas entendu le bruit des rivelaines creusant pouce après pouce les veines charbonnières à trois cents mètres sous terre? N'aurait-il pas entendu la marche lente du peuple sous le joug d'un invisible dieu capitaliste cynique dans son lointain tabernacle? Peut-être même que, s'il avait posé la main sur le sol, peut-être aurait-il perçu la vibration, la tension surfacique qui précède les tremblements, la poussée de révolte, la force de ce peuple prenant conscience de sa force, prêt à germer comme un végétal capable de faire vaciller la société sur son socle. Mais non il est trop tôt pour qu'il se rende compte de tout cela, les seules choses qu'il voit sont deux feux rouge sang qui marquent l'entrée de la fosse où il va s'enfoncer sans vraiment le vouloir, pour la simple raison que deux yeux verts limpides et francs lui ont souri et qu'il a souri lui aussi en retour…

Germinal est un roman phare de notre littérature, un cri poussé en 1885 par quelqu'un qui ne pouvait pas savoir que la plante dont il sentait la lente germination allait marquer à sang le siècle qui suivait. Un livre qui n'est pas qu'un monument, qui est aussi une intrigue, une romance, un roman que l'on ne peut plus poser une fois lue la première phrase.
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Je lis les Rougon-Macquart dans l'ordre et jusqu'ici c'est ce tome qui m'a le plus impressionné. Claustrophobe au cube, j'ai frémis à tous les épisodes qui se déroulaient dans la mine tellement Zola rend bien le sentiment d'oppression que l'on peut ressentir sous terre, la peur viscérale de l'enterrement, le manque d'air constant. Tout aussi habile est sa capacité de nous faire ressentir l'extrême misère des charbonniers, promiscuité et faim comme compagnons quotidiens. L'illustration des tiraillements au sein du mouvement ouvrier naissant est magistrale avec ses fluctuations entre colère et résignation, ponctuées de luttes internes et de doutes quant à la marche à suivre. La suffisance et l'arrogance des bourgeois, leur insensibilité profonde vis-à-vis les conditions misérables des travailleurs, font contrepoint éloquent avec la détresse des mineurs. J'ai trouvé ce livre très touchant, révoltant même par moments, d'une vérité crue qui heurte et d'une rare finesse dans l'observation de la nature humaine. Je ne me souviens pas d'avoir déjà utilisé le mot chef-d'oeuvre à propos d'un livre; mais ici, je crois que cela s'impose !
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L'hérédité est le seul dieu dont nous connaissons le nom
Oscar Wilde.

Une cité porteuse ou nauséabonde dont chaque élément toutes générations confondues propage sur elle-même et sa descendance les récompenses ou les pénalités de son opportunisme ou de sa dépendance.

C'est bien souvent grâce ou à cause de ceux qui nous ont précédés que nous sommes ou ne sommes pas.

La brioche ou le pain rassis. La liqueur ou le mauvais vin, le domaine ou le taudis, l'étendue ou la promiscuité pour toute une nomenclature préservée ou en bas de l'échelle avec comme seul relationnel de plus en plus précaire un outil de travail aussi dangereux que peu rémunérateur.

Chaque parti d'un ensemble incompatible protégé ou démuni entretient sa différence en devisant dans de beaux habits, devant une table bien garnie entouré de meubles rutilants ou bien se débarrasse sous le regard de tous dans l'unique pièce d'un logis surpeuplé d'une crasse tenace accumulée lors de longues heures de travail.

Selon certains extrémistes et dans l'impossibilité de changer quoi que ce soit, il ne reste plus qu'une chose à faire :

Déclencher un cataclysme laissant un site incapable de formater son équilibre relationnel respirer sa solitude pendant quelques siècles en "poubellisant" dans une unique déflagration, le patron manipulateur, l'épicier radin et pervers, la femme corvéable ou adultère et le bourgeois moralisateur accusant l'ouvrier relaps et analphabète d'être l'unique responsable de son triste sort, ne sachant que geindre, boire, se quereller et se reproduire tout en se satisfaisant de plaisirs simples.

Et c'est loin d'être gagné tout repousse toujours à l'identique.


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Un roman visionnaire encore tellement d'actualité. Un autre chef-d'oeuvre de Zola qui nous transporte ici dans le monde ouvrier des corons du Nord de la France. Une écriture parfaite, une intrigue extrêmement bien ficelée et les personnages sont tellement fouillés. J'ai été encore une fois envoûtée par Zola.
Un grand classique à lire et à relire !
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Une des grosses claques que j'ai prises adolescente lorsque j'ai découvert la littérature. Zola me faisait peur, mais j'ai osé, et je ne l'ai pas regretté. "Germinal" est un livre fort, puissant, qui vous emporte au fond de la mine et dans la misère des corons. Certains reprochent à Zola d'en faire trop, mais moi j'aime ce trop qui fait vibrer au fil des malheurs de la Maheude et de sa famille de mineurs. Bref, osez !
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germinal est un requisitoire contre le capital,une plaidoierie pour la classe ouvriere,le roman de la lutte des classes.
zola a travers ce roman nous montre ou l'on va:a la royaute triomphante de l'argent,des gros capitaux sur le travail.
la pauvre nourriture,le travail infernal,le danger constant,les moeurs,tout se retrouve dans la realite de l'histoire
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