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4,12

sur 8484 notes
Inspiré par la grande grève des mineurs d'Anzin, cette fiction s'accorde tout à fait au projet de présenter la société du Second Empire.
Héros issu de la famille : Etienne Lantier, fils de Gervaise et de son premier compagnon. Ses deux frères, Claude et Jacques seront au centre de deux volumes, L'oeuvre et La bête humaine comme Nana l'a été dans le titre éponyme. Il a été apprenti de Goulet, l'amoureux malheureux de Gervaise sa mère. Puis il est parti à Lille où il est devenu mécanicien. le livre commence en 1867, Étienne a 21 ans.
Au début du roman, il erre sans travail dans le Nord après une altercation avec son chef. Un concours de circonstance le fait embaucher à la mine. Il pense d'abord ne pas y rester, mais l'injustice des conditions de vie des mineurs le pousse à rester pour lutter. C'est un ouvrier qui a cherché par ses lectures à s'élever. Malheureusement il n'a pas bien assimilé selon Zola ces lectures faites sans méthodes et seul. Il se lie plus ou moins avec Souvarine un émigré russe pour lequel il n'y a pas de moyen terme, il faut tout détruire pour tout reconstruire. Il correspond aussi avec Pluchart son contremaitre quand il était mécanicien qui dirige la section du Nord de l'Internationale.
Parallèlement il s'est lié avec Maheu et sa famille. Les mineurs travaillent en équipe, plusieurs hommes qui attaquent la veine et des femmes et enfants qui acheminent par des wagonnets le charbon jusqu'aux cages qui le remontent. Dans l'équipe auquel il appartient se trouve le père Maheu sa fille Catherine et son fils Jeanlin. Mais aussi Chaval qui s'est vite aperçu de l'intérêt mutuel que se portent Etienne et Catherine et décide de faire de cette dernière sa bonne amie. Car les femmes n'ont pas grand-chose à dire en la matière bien que cela décide de toute leur vie. le premier qui les possède dès l'adolescence a un droit de propriété sur elles. Elles ne se révoltent pas, c'est la vie. Celui-là ou un autre, elles savent que de toute façon leur vie sera dure et que n'être pas battues sera déjà un grand bonheur. C'est pourtant le cas de la Maheude qui est bien tombée et qui n'a pour seul problème si l'on peut dire, de faire vivre sa famille avec un revenu limité. Revenu qui diminuera encore car son fils ainé ayant fait deux enfants à la fille d'une voisine doit enfin l'épouser, puis c'est Catherine qui doit aller vivre avec son amant, défection que la Maheude ne lui pardonnera pas bien qu'elle n'ait guère eu le choix. Il reste encore 5 enfants qui avant de rapporter coûtent à nourrir.
Étienne encouragera les mineurs à la grève, leur suggérera la création d'une caisse de solidarité, qui d'ailleurs inquiète les propriétaires de la mine, et les fera adhérer à l'internationale socialiste qui vient d'être créée.
Autres personnages le directeur de la mine monsieur Hennebeau qui rejeté et trompé par sa femme en vient à envier les mineurs qui s'aiment librement, les Grégoire qui vivent de leurs rentes placées dans la mine et s'estiment les bienfaiteurs des mineurs dont ils ne comprendront pas la grève.
Comme Son excellence Eugène Rougon, Germinal se termine ainsi qu'il a commencé, Etienne marche sur la route cette fois pour quitter la mine et rejoindre à Paris Pluchart. Mais arrivé de nuit il repart dans le soleil.
C'est fort, c'est prenant. Je ne sais si tout est conforme à la réalité, n'étant pas du tout familière de cet univers. Et de toute façon je ne me permettrais pas d'émettre des réticences puisque les mineurs eux-mêmes ont jugé bon de venir scander Germinal, Germinal à l'enterrement de Zola. Nul doute qu'ils se sont sentis représentés, eux qui passaient tant de temps dans l'affreuse obscurité de la terre.
Quant au caractère d'Étienne, je l'ai trouvé très travaillé, écartelé qu'il est entre sa solidarité avec les mineurs, lui qui vient d'un autre univers et aurait pu tenter sa chance ailleurs et son envie d'y échapper par l'engagement politique, dont ses lectures lui fait ont entrevoir la possibilité.

Challenge pavés 2014-2015
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Oeuvre magistrale, lyrique et flamboyante, « Germinal » a ému et passionné des milliers des lecteurs dont je fais partie. Lu comme beaucoup pour la première fois dans un cadre scolaire, ce roman m'a tout simplement fait découvrir l'univers de Zola mais également un auteur du 19e siècle qui, plus d'un siècle après la parution de son titre, réussit toujours à bouleverser son lectorat.

Dans ce treizième opus de la série des Rougon-Macquart, nous suivons le fils de Gervaise Macquart, Etienne Lantier, ouvrier parisien au chômage, dans le Nord de la France. A la recherche d'un nouvel emploi, il se fait embaucher à la mine de Montsou et trouve pension chez les Maheu, une famille de mineurs. Là, auprès de ses compagnons de misère, il découvre le travail harassant et dangereux de la mine, la vie misérable au milieu des corons, la solidarité des gagne-petit et l'arrogance des bourgeois. Bientôt, sous son instigation, une grève éclate lorsque la Compagnie des Mines, arguant de la crise économique, décrète une baisse de salaire. le temps de la révolte est arrivé, qui sera marqué par des émeutes, de la bravoure et des morts.

C'est à la manière d'une véritable épopée que nous suivons le destin tragique des mineurs de Montsou. Dans ce récit où la noirceur est de mise, nous trouvons des personnages attachants, émouvants et durs à la fois. Leur personnalité est à l'image du milieu où ils vivent et ne laisse guère de place aux effusions sentimentales. Et pourtant, l'histoire d'amour d'Etienne et Catherine, belle, dure et tragique, est de celles qui vous transportent. le personnage de la Maheude est lui aussi inoubliable...
Roman social, « Germinal » dévoile de manière très réaliste les effroyables conditions de travail des mineurs, tandis que la « bonne conscience » des patrons-profiteurs est bien analysée. le tout sans faire de manichéisme avec les gentils ouvriers d'un côté et les méchants bourgeois de l'autre. La mauvaise graine prend partout chez Zola... Mais dans une société où les dés sont jetés dès la naissance, il ne reste aux hommes que leur volonté pour modifier un destin tout tracé. Etienne, l'étranger, est celui qui peut les mener à la révolte et leur redonner foi en un monde plus juste. Il fallait tout le lyrisme de Zola pour nous décrire ce combat éternel des miséreux contre les puissants, un combat qui semble souvent perdu mais qui a le mérite de montrer que l'espoir demeure. Et tant qu'il y a de l'espoir...

Une lecture inoubliable.
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C'est mon 3ème livre de la série Rougon-Macquart après « au bonheur des dames » et « l'assommoir»
C'est un récit toujours d'actualité, très noir mais tellement réaliste qui s'attaque à la condition ouvrière, à la lutte sociale et dresse un portrait psychosociologique de la famille minière et le parallèle avec la bourgeoisie de l'époque.
Zola nous impressionne encore une fois par sa précision incisive, son sens du détail et son obsession de la vérité terriblement journalistique. Les descriptions détaillées rendant l'histoire très réaliste et visuelle. On a l'impression de vivre les événements et on plonge sans difficultés dans une réalité sociale dure mais cruellement vraie de la vie des mineurs, univers qui pour de nombreux d'entre nous demeure méconnu.
Un vrai chef d'oeuvre que je conseille à tout le monde.
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Roman noir, au sens premier du terme.

Noire, la suie qui entame le poumon de l'homme descendu dans les fins fonds des entrailles de la Terre pour en récolter la quintessence, le caillou précieux.
Noire, la mine et ses coups de grisou, son atmosphère asséchant la gorge de celui qui l'habite.
Noir, l'enfer sordide aux mains desquelles des familles entières se suspendent.
Noire, cette société capitaliste qui broie sans état d'âme l'individu embarqué dans une logique manichéenne qui viole jusqu'à l'essence-même de ce qui fait d'un homme un Homme.
Noire, l'âme humaine, celle de miséreux, celle des bien-nés, celle des jolies femmes bien mises à la peau blanche, celle des catins, celle des filles et des mères.
Noire, noire et grandiose, l'adaptation de Claude Berri, qui rend hommage au naturalisme obstiné d'un Zola plus éloquent que jamais.
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Germinal est un livre que j'ai découvert grâce à ma soeur à qui on en avait imposé la lecture. Elle n'avait pas réussi à lire plus de cent pages et ne cessait de se plaindre. L'entendre gémir avait titillé ma curiosité, je me demandais ce qui clochait avec ce Germinal.

Non seulement j'ai réussi à le lire en entier mais en plus j'ai adoré ce roman que j'ai relu récemment.
Dire que c'est bien écrit est un euphémisme : Zola, c'est le Mozart de la littérature.

L'histoire est magnifique, cruelle, intense. C'est noir de chez noir. Aussi noir que le charbon qu'Etienne, Maheu et les autres doivent extraire des galleries au fond du puits.
Les conditions de travail sont épouvantables, les logis sont minables, les mineurs ne connaissent pas le mot « loisir »... C'est l'exploitation de l'homme par l'homme.

La grève conduite par Etienne n'apporte rien d'autre que la mort, le malheur et le dénuement. Les patrons sont inflexibles, l'État est de leur côté.
La fin du roman est d'une tristesse indicible. Les mineurs se sont battus en pure perte, certains ont perdu la vie et leurs conditions de travail n'ont pas évolué d'un iota. Seule la colère des ouvriers et le soleil qui baigne enfin la campagne du Nord laissent présager des jours meilleurs. Mais quand et à quel prix ?

Ma relecture m'a de nouveau émue aux larmes. C'est terrible l'effet que cette histoire me fait. Évidemment, il est impossible d'être indifférent à la misère humaine mais je pense que je suis touchée car mon grand-père était mineur. Être mineur en 1885 ou en 1960, c'est kif-kif. Le boulot était le même, seule les conditions de vie étaient un peu meilleures.

Aussi, ce roman me fout les boules. Je pense à mon grand-père, dont le job consistait à chercher le grisou, ce gaz invisible et inodore qui provoquait des explosions meurtrières. Trente ans de sa vie passée dans le noir, au fond du trou, à chercher du gaz et du charbon pour nourrir sa famille. Et au bout du compte, l'infarctus massif à cinquante piges à force de respirer de la poussière de charbon et à s'angoisser à l'idée d'un coup de grisou.
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La crise économique, la misère, les grèves, les mines… Abordant des sujets a priori lourds, qui nécessitent une entière disposition de l'esprit, ce Germinal fait craindre de retrouver le désespoir d'une situation qui ressemble, à certains égards, à celle d'aujourd'hui. Ajoutons à cela un discours politique et social qui nous paraîtra encore plus obscur que celui que l'on entend déjà au quotidien, du fait d'un ancrage fort dans un passé qui nécessite d'être contextualisé, et l'appréhension est à son comble. La barrière temporelle peut effrayer, à juste cause.

A cette première crainte vient s'ajouter le fait que Germinalest le 13e roman de la série des Rougon-Macquart, écrite par Zola entre 1871 et 1893. Je ne le savais pas avant d'entamer ma lecture, mais je me suis rendue compte assez rapidement que je m'embarquais dans un milieu dans lequel les personnages avaient déjà pris leurs aises depuis un petit moment… L'arbre généalogique des Rougon-Macquart est dense, et il ne faut pas sauter trois lignes des premiers chapitres sous peine de perdre le fil des liens qui unissent (ou séparent, d'ailleurs, le plus souvent) les familles et les individus. A condition de tolérer cette impression première d'être enseveli sous un flot de données civiles, Germinal constitue une lecture autonome, au même titre, peut-être, que les autres romans de la série.

Dans Germinal, le point de départ est constitué par Etienne Lantier. Parce qu'il se retrouve au chômage, il décide de partir dans le nord de la France. Là-bas, il se fait embaucher dans les mines de Montsou. La mécanique est huilée, mais les conditions de travail sont réputées pour être effroyables. Pas assez, toutefois, pour y mourir, ce qui est peut-être le pire. On se contente d'y agoniser, parfois jusqu'à un âge très avancé, alors que la vieillesse frappe à peine la quarantaine atteinte.
En dehors du travail aux mines, Etienne fait la connaissance de la famille des Maheu. Il s'éprend de la jeune fille, Catherine, brutalisée au travail mais aussi dans la vie privée (si tant est que cette notion ait un sens dans le contexte) par Chaval, un époux brutal et manipulateur. Pour ne pas semer la discorde dans la vie et l'esprit de Catherine, Etienne se fait discret sur ses sentiments, et la vie continue, jusqu'au jour où la Compagnie des Mines décrète une baisse de salaire... Vilaine bête qui vient saboter le rouage d'un système mis en place et accepté depuis longtemps, Etienne fait prendre conscience aux ouvriers de l'injustice de la situation. Pour lutter contre, il unit les exploités et les pousse à faire la grève, leur transmettant par là le germe (nous y venons…) de son rêve d'une société qui reconnaisse enfin les droits primordiaux des travailleurs. le seul espoir, c'est celui-ci. Les ouvriers qui suivent le mouvement, enthousiastes à leurs débuts, ne restent pas dupes très longtemps des illusions que nourrit Etienne. Ils déchantent rapidement, réalisant que la grève ne mène à rien. S'ils continuent toutefois à la mener jusqu'à ce que la situation devienne vraiment catastrophique, ce sont pour les mêmes raisons qui les avaient jusque là forcés à l'immobilisme et à l'esclavage. La grève, au lieu de permettre aux ouvriers d'accéder à un statut plus digne, détruit leurs dernières forces. Après Etienne, le paysage n'est plus qu'un vaste champ d'os… Aucune nouvelle disposition n'aura été prise par le patronat pour améliorer le sort de ses ouvriers. Toutefois, derrière cet apparent immobilisme, les mentalités de tous, exploitants comme exploités, ne pourront plus se défaire des idées qu'Etienne aura essayé de mettre en place.

Pas très ragoûtante cette histoire ? Elle laisse craindre les pires développements théoriques sur des sujets politiques et sociaux dans lesquels on craint de s'étouffer. D'ailleurs, Zola lui-même semblait parfois avoir du mal à se retrouver parmi ses références (une ou deux confusions de théories politiques dans le roman) mais son talent consiste à démontrer son point de vue personnel en l'élaborant sur toute la longueur du roman, de façon à ce qu'il apparaisse en filigrane derrière toute la structure du récit. Aucune allusion sociale ou politique de l'écrivain ne sera directement faite dans le texte, mis à part lorsqu'elles seront placées naturellement dans le discours des personnages. Grâce à cet ensemble de propos fictifs, de situations et de caractères, le point de vue de Zola se retrouve totalement synthétisé à la fin de la lecture de Germinal sans qu'il n'ait jamais eu besoin de partir dans des développements théoriques alambiqués.

Place nous est donc laissée libre pour le déploiement d'une écriture singulière qui s'attarde à décrire les conséquences sociales de la crise économique. Loin d'une froideur théorique, tout est organique chez Zola : la mine de Montsou, monstre avide, engloutit les hommes sans prendre le temps de les digérer. Ceux-ci sont recrachés, abasourdis, le corps vidé de toute matière leur permettant de penser. Leur carrière se devine sous les séquelles gardées par leur corps suite au travail éreintant. La seule joie, le seul étourdissement, sont fournis par la copulation frénétique qui n'a d'autant plus rien à voir avec le plaisir qu'elle perpétue au contraire le crime d'une vie misérable, faisant voir le jour à de nouveaux futurs mendiants qui se lamenteront toute une vie pour pichenette.
L'intérêt d'une écriture aussi organique est de rendre la thèse politique et sociale plus réaliste. Trop souvent coupée de cette réalité primaire, on aurait pu craindre qu'elle ne s'incarne sous des propos froids et distants. Dans Germinal, au contraire, elle se rapproche de la vie des hommes-bestiaux de Montsou. Tout est brutalité et cruauté parmi les pauvres, tandis que les propriétaires se laissent dériver au gré des toiles délicates et veloutées des fauteuils de leurs grands salons. Au moins, les mineurs, à travers leur grève, parviendront-ils à semer leurs propres terreurs dans les vies minutieusement réglées de leurs dirigeants. le germe, encore et toujours… Malgré cette propagation des sentiments, Zola s'attarde peu sur la psychologie de ses personnages. Etienne et Catherine échappent, dans une certaine mesure, à ce jugement, mais les autres personnages du livre ne se décrivent pas par la puissance de leurs doutes ou de leurs affres existentiels. Normal : ils ont d'autres chats à fouetter. Pris dans le mouvement politique, ils se distinguent en actes et en paroles, et cette description suffit à faire d'eux des personnages cohérents, éloignés de tout stéréotype.

D'une austérité formelle, Germinal ne se laisse pas aborder facilement. Impression plutôt injustifiée. En effet, si Zola s'attarde peu sur l'individu, s'il livre souvent un point de vue distancié pas toujours évident à suivre pour le lecteur d'aujourd'hui, il parvient toutefois à animer son récit d'une écriture vivante et singulière. Doué aussi pour retranscrire l'atmosphère pouilleuse des mines de Montsou, entre mort et renouvellement infini des générations, Zola bâtit au fil des pages la description d'un système vorace qui survit par la destruction modérée de ses composants. L'horreur surgit d'un univers purement pragmatique. Ainsi, Germinal convainc par la force de ses idées et charme par la description d'un monde dont le réalisme si terre-à-terre finit par prendre des allures de conte macabre.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Assurément l'une des oeuvres les plus connues et reconnues de Zola!

Magnifique evocation de la lutte des classes , du pot de terre contre le pot de fer , symbolisée par Etienne Lantier , mineur fraichement embauché et bien décidé , avec l'aide de ses camarades , a faire plier le patronnat sur les conditions de travail et les salaires ridiculement bas au regard des risques courus dans l'exercice de leur metier et du salaire indecent de ces patrons profiteurs ( pouce , je reprends ma respiration..)

Un sujet d'autant plus interessant qu'incroyablement dans l'air du temps!!Les Etienne Lantier d'aujourd'hui se nomment Bata , Molex , Philipps , les "Conti" de Continental , liste , hélas , non-exhaustive...
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Il y a peu de temps on m'a demandé ce qu'était un chef-d'oeuvre littéraire et je dois dire que la définition est personnelle, subjective parce qu'elle renvoie aux sentiments et à l'état dans lequel on se trouve à la lecture du livre en question.
Bref, pour moi c'est le roman qui aurait mérité une sixième étoile sur Babelio. le meilleur exemple est "Germinal" d'Émile Zola que je viens de lire et qui me laisse encore complètement bouleversée alors que je connais l'histoire depuis longtemps. Et si cette histoire est passionnante, chaque phrase est un délice de la langue française.

"Germinal" est le treizième roman sur vingt volumes de la série Les Rougon-Macquart sous-titré par l'auteur "Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire" oeuvre élaborée à partir d'enquêtes très fouillées lui permettant de dresser un tableau de tous les milieux sociaux. Ici, il s'agit des ouvriers, les mineurs du Nord de la France. Etienne Lantier est le personnage principal, lié à la famille Maheu dont les membres exercent différents métiers de la mine. C'est Lentier qui mène la grève, la révolte des opprimés à l'époque où L'internationale ouvrière tente d'agir pour plus de justice sociale. On a faim, on a froid, on a chaud et on a envie de crier avec eux face aux injonctions des soldats armés.

Émile Zola montre l'opposition de deux mondes celui du travail et celui du capital et considère comme possible une révolution de la misère. D'ailleurs le titre même du roman "Germinal" indique qu'il y a une perspective d'avenir. C'est vraiment un excellent roman sur la lutte des classes mais aussi sur l'amour, la solidarité et les relations humaines.


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J'avais déjà lu une dizaine de romans de Zola, dont l'Assommoir que j'avais adoré. Mais celui-ci sort du tas, du tas de charbons, de poussière noire, du pays Noir, des terrils comme chez nous en Belgique.
J'ai été très touché, mes grands-parents ayant travaillé dans les charbonnages, du côté de Charleroi, au siècle passé.
le roman retrace la vie des ouvriers au fond de la mine dans des conditions invraisemblables, courbés, fauchés, suants, peinant dans des lieux de travail extrêmes, suffoquants, les femmes et les gamines souvent pieds nus à aider à pousser les chariots de charbon. Les chevaux vivants , eux-aussi au fond à 700m sous terre, rêvant du soleil, là au dessus, qu'ils ne verraient plus jamais. Quelle noire ambiance, si bien décrite, avec des personnages, tous si attachants, beaucoup de misères, la faim, des révoltes, des grèves, des luttes impartiales contre les riches.
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J'ai lu Germinal dans le cadre de mon groupe de lecture et je suis très surprise d'y avoir pris autant de plaisir. Je me dis que l'édition y a peut-être contribué car le livre que j'ai en ma possession a été publié en deux volumes à l'imprimerie nationale par l'éditeur André Sauret en 1953. J'aime beaucoup le papier, la police de caractère, la présentation ainsi que la lithographie originale de van Dongen. Je m'attendais à m'ennuyer, à trouver le style démodé et pas du tout. Bien au contraire, je trouve que c'est étonnamment moderne. C'est comme si Zola nous parlait du monde du travail d'aujourd'hui. Cela m'a fait penser aux livres de Gérard Mordillat.
J'ai suivi avec intérêt la vie de famille des Maheu et celle d'Etienne Lantier J'ai été d'autant plus intéressée par leurs conditions de vie que j'avais récemment passé un WE dans le nord à visiter le familistère de Godin à Guise et les corons de Loos en Gohelle. C'est comme si les personnages de Zola s'incarnaient dans les paysages d'aujourd'hui. Cela me donne envie de prolonger le chemin de lecture avec Zola et de découvrir et/ou redécouvrir des grands classiques. Au final, j'ai vécu une belle aventure littéraire.
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