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sur 1179 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Malgré sa louable ambition de refléter la situation des paysans français à la fin du 19e siècle, Emile Zola parvient moins à atteindre l'essence réelle de ce monde rural que le reflet qui s'en échappe, devenant vérité aux yeux de l'écrivain alors qu'il « s'est contenté de parcourir la Beauce en calèche ». En-dehors des impressions ethnologiques cumulées au cours de ce parcours touristique, les fantasmes et légendes folkloriques sont esquissés à gros coups de brosse : le sang, le sexe et la mort fricotent dans un sordide mélange d'inceste, de zoophilie et de consanguinité.


Ni jouissive ni répugnante, cette soupe doit se boire avec une cuillère en argent. Emile Zola observe de loin ses paysans et pardonne leurs péchés imaginaires avec l'indulgence du privilégié qui a échappé aux vices de la misère et de l'ignorance. Si quelques scènes sincèrement troublantes émergent de l'ensemble –l'évolution des relations entre le grand-père Fouan et le petit-fils Jules déterminée par la fatalité du jugement social- et si quelques mauvaises prédictions du piètre agronome Zola parviennent à nous faire sourire en cette époque où la décroissance semble plus raisonnable qu'un développement infini de l'agriculture industrielle, le reste de la Terre flotte dans un entre-deux trouble, ne parvenant jamais à atteindre la représentation percutante du monde de Jacques Bonhomme ou une représentation mythique, digne héritière des pastorales antiques.
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Il m'aura fallu attendre le quinzième tome des Rougon-Macquart - et je peux retirer La bête humaine des suivants, déjà lu et franchement apprécié -, pour émettre mes premières réserves sur un roman de Zola.

En racontant la plaine de la Beauce, entre Châteaudun et Chartres, par l'intermédiaire d'un petit village comme il en existait beaucoup à l'époque, le romancier fait le choix, comme à son habitude, de nous décrire le monde paysan dans son quotidien le plus banal et le plus cru, des batailles d'héritage qui morcellent la terre de génération en génération, rendant les arpents de plus en plus maigres, à l'arrivée galopante de l'agriculture mécanisée, de masse, qui connaît ses premières réussites aux Etats-Unis, et qui sonne tragiquement le glas de l'agriculture telle que pratiquée en France sous peu. Comme toujours, en somme, une description des travers du progrès qui ronge à petit feu la vie des plus petits, ceux qui ne vivent que par et pour la terre, ici, avec en toile de fond, en fin de roman, la guerre contre la Prusse qui ajoute une part d'ombre au destin déjà bien sombre des campagnes.

Comme pour Au bonheur des dames, ce n'est pas l'un des membres de la famille Rougon-Macquart qui sera central, mais cette fois une famille, les Fouan, qui vivent de la terre depuis des siècles, et dont le père, trop âgé pour travailler, décide de partager ses biens à ses trois enfants, Fanny, Buteau, et Jésus-Christ, avant sa mort. Cette décision sonnera le glas, aussi, de la famille, qui usera des pires stratagèmes, plus ou moins tragiques d'ailleurs, pour chacun obtienne mieux que le reste de la fratrie, poussant au vol, au mensonge, au crime. Jean Macquart, frère de Gervaise et de Lisa, d'abord menuisier, parti aux campagnes d'Italie, revenu pour se faire valet de ferme, ne sera qu'une pierre dans l'édifice de cette ruine familiale, puisqu'il n'est qu'un étranger à la terre, celui qui vient de Plassans, celui qui a vécu à la ville, celui qui ne peut comprendre cette terre qu'il tente, tant bien que mal de faire sienne, tout comme Françoise, nièce du père Fouan. Et finalement, c'est, encore plus que les Fouan, la terre qui est centrale, qui décide, par sa possession, par les aléas climatiques qui lui permettent, ou pas, de s'épanouir, de la vie et de la mort de ceux qui la cultivent.

L'on pourrait se demander, après tout ce que je viens d'énoncer, ce qui a bien pu me déplaire dans ce tome : et bien c'est le trop plein, de violence, d'inhumanité, de barbarie... que nous dépeint le romancier dans ce monde agricole qui est, pour une fois, la goutte d'eau qui fait déborder le vase. L'on n'y croit peu, et l'on ressent, et tout cas je l'ai personnellement ressenti, pour la première fois, une certaine forme de méchanceté, de mépris, de dégoût derrière la peinture qui se veut réaliste du monde décrit, à qui ni l'auteur, ni Jean - qui est l'un des rares membres des Rougon-Macquart à ne pas avoir de violente tare - ne fait de cadeaux, qu'ils jugent terriblement, sans laisser à aucun moment l'idée d'un certain déterminisme social, culturel, qui expliquerait les raisons du comportement immoral présenté, d'ailleurs présenté franchement à outrance - tous boivent à longueur de journée, se troussent derrière les bottes de paille, sont prêts à trahir ou voler leurs prochains pour rien ou presque, et j'en oublie...

La terre est, à mon sens, un roman qui ne remplit pas du tout les objectifs naturalistes que s'était fixé le romancier - il y a toujours eu des entorses aux objectifs, ne serait-ce que par la plume, souvent peu objective, mais le fond le restait toujours à peu près -, qui décrit à charge, plutôt virulente, voire haineuse, le monde paysan, qui met mal à l'aise, d'ailleurs, de ce fait.

J'espère ne pas avoir de nouvelles mauvaises surprises à la lecture des quatre tomes restants.
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Quinzième volume des Rougon-Macquart, La Terre constitue le retour de Zola à l'étude du mode de vie rural : après L'Oeuvre qui se déroulait au coeur du Paris artistique, l'auteur renoue avec les préoccupations terrestres qu'il avait mis entre parenthèses depuis Germinal. On y suit Jean Macquart, le frère de la Gervaise de L‘Assommoir.

Alors que Jean arrive à Rognes pour chercher du travail, cinq personnages du village sont en ébullition : trop vieux pour travailler la terre, le père Fouan a divisé son bien entre ses trois enfants.

"Mais ce qu'il ne disait pas, ce qui sortait de l'émotion refoulée dans sa gorge, c'était la tristesse infinie, la rancune sourde, le déchirement de tout son corps, à se séparer de ces biens si chaudement convoités avant la mort de son père, cultivés plus tard avec un acharnement de rut, augmentés ensuite lopins à lopins, au prix de la plus sordide avarice. Telle parcelle représentait des mois de pain et de fromage, des hivers sans feu, des étés de travaux brûlants, sans autre soutien que quelques gorgées d'eau. Il avait aimé la terre en femme qui tue et pour qui on assassine. Ni épouse, ni enfants, ni personne, rien d'humain : la terre ! Et voilà qu'il avait vieilli, qu'il devait céder cette maîtresse à ses fils, comme son père la lui avait cédée à lui-même, enragé de son impuissance."

L'amour de la terre et l'âpreté du gain vont rendre toute l'opération plus difficile que prévu, puisque les héritiers iront même jusqu'à l'élimination des adversaires. On peut visualiser l'ensemble des personnages comme une masse sale, non éduquée et égoïste tentant d'accéder à la richesse et écrasant tous les autres. Aucun sentiment n'est pris en considération, tout y feint, que ce soit l'amour filial, l'amour entre frère et soeur : les alliances se font et se défont au gré des intérêts de chacun. Aucun n'est à sauver. le désir de possession brutale est au centre de tout, qu'il soit terrien ou sexuel.

Au milieu de tous, mais un peu en second plan, seul Jean Macquart semble être à peu près propre, et tente d'être heureux avec celle qu'il aime.

J'avoue que j'ai fini par être totalement écoeurée par cette paysannerie misérable, sordide, brutale. Des défauts dont ne sont même pas exemptés les enfants, qui observent très tôt les manigances, les accouplements des animaux, et se font leur propre idée de l'âme humaine.

Le seul amour qui reste est finalement celui de la terre, mais c'est la seule qui ne peut pas le rendre : "combien pourtant elle était indifférente et ingrate, la terre ! On avait beau l'adorer, elle ne s'échauffait pas, ne produisait pas un grain de plus."

Et puis quand on ne peut plus travailler cette terre, c'est comme s'il ne restait plus qu'à mourir : les vieux Fouan à la retraite ne savent plus comment s'occuper maintenant que la terre a été donnée aux enfants et qu'eux-même sont des rentiers ! Il manque la télé quoi …

En bref un roman où Zola se fait plaisir en montrant la décadence des paysans eux-mêmes que l'amour imbécile de la terre a mangé, les rendant esclave, leur ôtant toute intelligence. En 400 pages, il nous offre une vision juste – quoique un peu caricaturée – de la bassesse de ces paysans, sans sensibilité ni sentiment. On comprend qu'il ait pu choquer en son temps.

En tout cas, ce n'est pas mon préféré, et de loin, des Rougon-Macquart.


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Premier livre d'Emile Zola que je lis et je suis assez partagé. Je dois avouer aussi que j'ai acheté le livre uniquement pour son titre et en me disant que ça pourrait être intéressant de voir un récit chez les paysans de l'époque. Donc sans savoir que ça s'enchâssait dans une série de romans mais peu importe en réalité.

On a une histoire brute de sexe, de meurtres et de trahisons. C'est l'histoire de Jean qui devient paysan après avoir été soldat et charpentier, qui se retrouve marié à la soeur de celle qu'il avait demandé en mariage et qui finit par repartir.
L'histoire est sale, sans aucune considération pour l'humain préférant dépeindre des familles qui se déchirent.

Après lecture, j'ai eu comme un sentiment que ça n'allait pas. le récit ne sonnait pas juste tout du long. C'est en finissant l'histoire que j'ai compris ce qui n'allait pas. Les paysans qui sont décrits ont tous les défauts possibles. Ils cumulent les péchés comme s'il y avait un cadeau à la fin. Entre l'inceste, le viol, le meurtre, le vol et j'en passe on a un panorama de la haine de l'auteur pour une classe qu'il ne connait pas et qu'il ne comprends pas.
D'ailleurs en prenant un peu de recul on remarque que l'église n'en prends pas moins plein la figure ici.
D'un autre côté la bourgeoisie y parait transfigurée. le petit bourgeois est un être sympathique que l'on moque avec gentillesse. Qu'importe que ce petit bourgeois soit propriétaire d'une maison close, lui est meilleur que les autres.
Et c'est ce mépris qui m'a gêné tout du long. L'auteur hait les paysans et fait ressortir le pire d'eux tout du long. Si je devais caractériser le mépris parisien pour la province je pense que je pourrais prendre ce livre qui suinte tout du long d'un air hautain.

Bref, au delà de cet aspect malsain le livre a tout de même des points positifs pour lui. Tout d'abord l'écriture qui est résolument moderne. Pas de fioriture mais un style direct et clair, bien loin de ce que j'ai pu lire de cette époque voir même un peu après. le récit même s'il semble déformé par le prisme de la haine raconte l'histoire d'une famille qui se lie et se délie au fil du temps.

Au final et comme dit au début je suis partagé. de par ses qualités littéraire, la Terre est un roman qui vaut le détour mais c'est par ses qualités humaines que ce livre est à proscrire.
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La terre... qui possède les paysans plus que ceux-ci ne la possèdent au cours de leur vie. Quel tableau de la vie à la campagne à cette époque... un village plein d'histoires, de rivalités, de jalousie avec le partage des Fouans. Les personnages sont hauts en couleur bien qu'un peu caricaturaux. On retrouve un brin de cette ambiance à la campagne de nos jours, le côté gaudriole en moins cependant.
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Il y avait longtemps que je ne m'étais pas replongée dans un Zola. Histoire particulièrement horrible et crue, se passant dans la Beauce, avec une famille de paysans acharnée à se détruire. On ne qualifie pas Zola de naturaliste pour rien ! On sort de cette lecture complètement horrifié !
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La Terre, c'est le 15ème tome des Rougon-Macquart. Encore une fois le lecteur se retrouve ni à Paris, ni à Plassans, mais dans un village paysan de la Beauce, Rognes.

Zo0la s'intéresse ici à la vie des paysans. Tois sont profondément attachés à la terre qu'ils possèdent, cet amour est beau. le roman raconte des événements banals de la vie : mariage, baptême, enterrements, séances du conseil municipal etc. L'agissement des paysans est vu dans chaque situation.

Ces scènes se succèdent au fil des pages, et j'ai trouvé ça long. le seul point d'intérêt est la guerre entre les enfants du père Fouan, qui est trimbalé de maison en maison.
Zola interroge le lecteur sur des actualités de son temps, notamment la crise agricole (poussée par les industriels voulant absolument nourrir leurs ouvriers, mais menant à la perte les paysans), la concurrence avec le blé étasunien, et les grandes exploitations vouées à prendre le pas sur les petits paysans.

Ce n'est pas un coup de coeur : c'est un bon livre, mais sans plus.

Lien : https://www.babelio.com/ajou..
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Emile Zola, l'écrivain naturaliste justicier, nous emmène découvrir la Beauce, sa Terre et ses habitants, les paysans, mais aussi leurs traditions ancestrales qui sont manifestement le viol, l'inceste, l'alcoolisme, le vol … Avec un talent digne des plus grands journalises, il amène son lecteur à considérer, comme lui, le paysan comme le dernier des abrutis. Mis à part Jean et Hourdequin, deux personnages socialement et intellectuellement mais aussi moralement supérieur à cette fange immonde de la population, aucune lueur d'espoir dans ce lamentable petit village de Rogne.
Commençons par les qualités du livre. L'auteur nous offre une magnifique description de la région et de l'activité paysanne. Il décide naturellement de faire de la « Terre » le personnage central de son roman, la comparant très, voir trop, souvent à une femme (et que l'homme veut détenir, ensemencer, contempler…). Ainsi, les horreurs commises par l'Homme sont souvent mis en perspective de la beauté du milieu naturel : les champs, les vignes, les forêts. Dans ce décor dépeint avec réalisme, Zola souligne la place de la Terre dans la vie de nos infâmes paysans. Ces derniers, ont l'impression de posséder cette terre en la parcellant, mais en fait, grande morale de l'histoire … c'est la Terre qui les possède. C'est elle qui les engloutira tous au final. Cette idée est intéressante et nous permet d'adopter le point de vue de l'auteur, qui consiste à regarder de loin les évènements.
Il est notamment intéressant de bien comprendre l'enjeu que représente le partage de l'héritage dans la vie paysanne. Ce partage est un paradoxal mélange de respect pour le bien ancestral, qui appartient souvent à des générations, et la haine suscitée par les soi-disant injustices de traitement. Cette haine qui dépasse l'entendement fini cependant toujours par s'estomper, les paysans devant bien vivre ensemble.
Enfin l'auteur nous gratifie de quelques tranches de vie mémorables comme les soirées paysannes autour de la grande table autour de laquelle on se raconte les légendes du coin les plus effrayantes. Il y a les vendanges, moment fort attendu de cohésion au village qui donnera lieu à la truculente anecdote de l'âne saoul. Bref, Zola sait décrire ces choses et la véritable puissance de son oeuvre repose précisément ici-même.
Mais Zola, avec la Terre, donne tout son sens au terme de roman populiste : l'objectif est de s'adresser au peuple avec les mots du peuple (du moins le peuple tel que Zola l'imagine avec mépris). Ce peuple qui a besoin de voir pour comprendre, on va lui montrer tout ce qu'il y a de plus sale et de plus abject dans la condition paysanne. Et dans ce domaine, Zola s'en donne à coeur joie. le viol, apparemment monnaie courante chez les paysans, se pratique en famille, entre frère et soeur, et même avec la femme que l'on aime : de vrais animaux ! A partir d'un chapitre, l'auteur a la brillante idée d'inclure des scènes de flatulence. Et c'est parti, chaque page contient son lot de scènes graveleuses, continuant de rabaisser notre cher travailleur de la terre à l'état de demeuré crasseux et notre cher lecteur à l'état de vulgaire consommateur d'histoire triviales. Tout en restant dans le scato, il y a bien évidement cette scène ou un personnage a la brillante idée de détourner les canalisations dans ses champs afin de fournir à la terre, le meilleur des engrais : les excréments... Surement documenté, Zola prend cependant un malin plaisir à insister sur cette partie pour être sûr que son lecteur en sente vraiment l'odeur. Dans ce monde paysan, l'amour filial, familial, et même conjugal n'existent pas, nous avons juste à faire à une bande d'escrocs stupides et vénaux, sans foi ni loi. Belle image de la paysannerie française, d'un grand auteur qu'on dit assoiffé de justice.
Pour mon premier livre de Zola, je dois dire que je ne suis pas déçu. L'auteur est cohérent avec ses idées républicaines. Dans un style incontestablement soigné, il déploie tout son mépris de classe sur le monde des campagnes et la paysannerie à la base de nos sociétés et piétine ainsi avec talent une activité noble et pluri millénaire.
Dans la logique intellectuelle qui régit la France depuis 1789 et qui consiste à renier le passer, Zola nous présente le monde paysan avec la plus grande malhonnêteté. Il décontextualise des faits divers pour nous en livrer un lamentable condensé dans un village d'arriéré, qui mériterait à l'en croire, d'être détruit par les prussiens à grands coups de canons.
Le procédé argumentatif est très simple : prendre un carnet, un stylo : s'enfermer dans une baraque à la campagne, poser deux ou trois questions au vieux péquenot aigri du coin, qui sera forcément heureux de vous raconter avec détail l'ensemble des rumeurs salaces du village et enfin, prendre sa plume lumineuse d'écrivain pour dénoncer l'horreur et l'injustice de cet ignoble monde paysan.
Les thèmes évoqués par Zola sont importants : fin du protectionnisme, mécanisation des campagnes, exode rural, régression des sols… Mais sa volonté de caricaturer le milieu, par soucis de populisme, bien évidemment, viens détruire de bonnes intentions originales et un travail de recherche incontestable.
D'autres écrivains se sont attaqués à la tâche difficile de décrire ce milieu qui n'a jamais vraiment su parler de lui-même dans la littérature (eh oui, peu d'écrivains paysans…). Depuis Virgile jusqu‘à Pagnol en passant par Bazin, Giono … Jamais un écrivain n'aura affiché autant de haine envers les paysans.
Heureusement, bien plus tard, le prix Nobel de littérature 1924, viendra couronner la magistrale fresque paysanne de Wladyslaw Reymont (prix Nobel 1920). Ce chef d'oeuvre ne cache pas l'âpreté du milieu, mais insiste sur la noblesse de cette vie, sur le courage des paysans, éternels travailleurs de la terre, ainsi que l'immense apport qu'ils ont offert à nos sociétés modernes.
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La fin du roman rattrape un début calamiteux et un fond abusif. Je ne sais quelle haine Zola voue aux paysans, une haine que j'avais déjà entraperçue dans La Faute de l'Abbé Mouret, roman raté par la lourdeur de ses allégories… La terre est mauvais, mais moins sur la forme. La lecture fut pénible.

Zola s'éparpille entre les personnages et le récit, abandonnant Jean Macquart, le héros, pendant plusieurs chapitres, pour camper des scènes grossières de concours de pets ou des disputes mesquines. le style semble forcé, comme s'il cherchait à choquer. Pas un paysan pour rattraper l'autre. Selon lui, ce sont des pouilleux sans élévation, pas même la reconnaissance du ventre, des barbares sordides et calculateurs, appliquant une philosophie fasciste d'élimination du faible… à l'en croire, leur anéantissement améliorerait le genre humain.

Il se rattrape in extremis sur la fin, dans les chapitres sur la concurrence avec l'Amérique, avec l'entrevision d'un futur où l'agriculture sera technologique. Jean, finalement écoeuré par ces êtres vils, préfère une perte matérielle et financière, plutôt que rester auprès d'eux. Alors enfin, on perçoit un peu de noblesse et un peu de cette hauteur de vue, absente tout au long du roman.
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Ce n'est pas le meilleur de la série des Rougon-Macquart mais cela reste une lecture très agréable tout au long du roman. Je vais bientôt en finir à bout des Rougon-Macquart
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