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Ce récit — à l'aube de la Seconde Guerre mondiale — revient sur l'opposition entre un despote et un libre penseur. Ainsi, il retrace l'évolution de la carrière de Calvin, son appropriation et la transformation qu'il amène dans le protestantisme, afin de mettre en place son régime totalitaire. On y voit tous les efforts qu'il fait, jusqu'à renier sa parole, pour se débarrasser au sens propre de ses détracteurs. On suit donc également le chemin parsemé d'embuches que rencontre Castellion, un libre penseur, homme de foi également, mais absolument humaniste et en faveur des libertés de culte, de penser, etc.. En réalité, ce dernier semble bien plus proche des idéaux qui sont à l'origine de la fondation du protestantisme que ce que propose Calvin. Un livre très intéressant, très bien écrit comme toujours avec Zweig ; je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt bien que n'y entendant rien en religion, méconnaissant aussi bien le personnage de Calvin que le protestantisme.
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Alors que l'Allemagne flanche sous le nazisme, Zweig a écrit cette biographie de Sébastien Castellion avec la même grâce que d'autres plus connues, Marie-Antoinette par exemple. Tout simplement magnifique.

C'est l'histoire mêlée de Calvin qui après avoir fui la France pour échapper à l'intolérance contre les protestants fera preuve de la même intolérance vis à vis de cet autre protestant, Sébastien Castellion.

A noter que la postface de Sylvain Reiner est tout à fait intéressante.

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Magnifique de clarté et intemporel !
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S. Sweig analyse ici, à travers le personnage de Calvin, les modalités d'installation d'un état totalitaire....Au prise avec un contradicteur, Sébastian Castellion, Calvin utilise tous les épisodes de sa lutte pour renforcer sa main mise sur Genève...Edifiant. de plus, cet ouvrage datant des années 30 il est nécessaire de faire le parallèle avec la prise de pouvoir en Allemagne par Hitler...Une analyse fine et intéressante en ce début de siècle...
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Conscience contre violence est un petit livre bien écrit de Zweig sur l'intolérance religieuse et la montée en puissance du dictateur de Genève que fut Jean Calvin.

Témoin aussi de son temps et de la montée du nazisme, Zweig fait un parallèle bien vu – sans être anachronique – sur la construction du dictateur et de ses moyens pour éliminer ses opposants et contradicteurs.

La signature de 1936 à la fin de l'ouvrage donne d'ailleurs des frissons car on fait un saut dans le temps de quatre siècles pour constater que son analyse du modèle de dictateur a du sens. Cela rappelle l'ouvrage d'Alaa El Aswany sur le syndrome de la dictature.

Dans un style clair et journalistique, Zweig démontre l'opposition entre le Bien et le Mal, entre Castellion (Zweig ?) et Calvin (Hitler ?) en s'appuyant étonnamment sur des échanges épistolaires qui auraient bien mérité d'être sourcés. Mais cela n'enlève pas la qualité de l'ouvrage.

On découvre ainsi un Calvin austère protestant français ayant fait brûler un médecin espagnol, Michel Servet. le lecteur se rend compte quand même quel odieux personnage fut Calvin, un intolérant, un violent, et un lâche de surcroît.

Merci Zweig pour cet ouvrage qu'on devrait faire lire aux collégiens.
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Dans « Conscience contre violence », Stefan Zweig relate les débuts de la tyrannie que Calvin a exercé à Genève au 16e siècle et surtout la résistance intellectuelle que lui opposa Sebastien Castellion, grand humaniste de cette époque. Conscience contre violence, tolérance contre fanatisme, humanisme contre despotisme, doute contre certitude, coeur contre tête… autant de façons de résumer ce qui caractérisa leur joute. Et je dois dire que ça n'a pas chômé en moi pendant cette lecture !

Une des premières sensations qui a émergée est un franc agacement face à cette impression d'avoir été roulée : comment !?! Calvin était un sombre tyran d'une cruauté sans nom !?! Il n'est donc pas (seulement) ce héros de la liberté de conscience qui s'est dressé face aux obscurantistes de l'Inquisition ? Et bien non, Calvin s'est empressé d'agir avec tout autant d'intolérance, voire davantage, que les catholiques dès qu'il s'est retrouvé au pouvoir, et il n'a pas hésité une seconde à renier le peu d'humanisme de sa jeunesse. J'étais ébahie que tant de violences nous soient cachée par l'Histoire.

Ensuite, j'ai bien entendu été horrifiée à plus d'une reprise face aux violences telles qu'on les exerçait à l'époque : entre les excommunications, les tortures et exécutions des plus cruelles, il faut avoir le coeur bien accroché. C'est peut-être même davantage la froideur des exécutants qui m'a glacé le sang.

Enfin, il est facile de voir dans les évènements de ce livre et dans les « morales » qu'en tire l'auteur, les répétitions de l'histoire, les constances de l'humanité et donc toute l'actualité de ce texte qui, à mon avis, ne s'applique pas qu'aux dictatures (nous ne sommes pas dans un régime dictatorial, n'est-ce pas ? ;-)) : il y a bien sûr, l'idée centrale du danger qu'il y a à vouloir imposer sa vérité que l'on pense la seule « juste et vraie » et l'intolérance, le fanatisme, la violence qui peuvent en découler. Et aussi, d'autres petites leçons politiques qui me semblent bien au goût du jour.

Il me faut préciser que malgré tout, le livre de Zweig est habité d'optimisme et d'espoir et c'est d'ailleurs cette fin pleine de foi en l'humanité qui m'a presque arrachée quelques larmes. Pour Stefan Zweig même si par moment, la dictature l'emporte, ce ne sera jamais que pour un temps car : "Avec le temps, la vie s'avère toujours plus forte qu'une doctrine abstraite. Par ses chauds effluves, elle adoucit toute dureté, amollit toute raideur, fait se relâcher toute sévérité."
Lien : https://etsisite.wordpress.c..
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Sébastien Castellion est l'homme "vertical" (pour reprendre le titre d'un récit de Davide Longo): il agit sans faillir en sa bonne conscience en mettant pour ce faire sa vie en danger contre Jean Calvin et sa doctrine théocratique dictatoriale. Calvin est l'homme aveuglé par son orgueil démesuré qui n'accepte aucune contradiction.
A mon sens, cette analyse historique qui confronte un humanisme qui se tient dans la lumière et une tyrannie obscurantiste est malheureusement à nouveau d'actualité après le massacre de douze personnes à Charlie Hebdo ce mois de janvier 2015...
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Un réquisitoire sans concession - et pourquoi d'ailleurs en aurait-il fait - contre le théologien Jean Calvin (1508-1564) qui pour imposer son dogme et en faire le seul acceptable pour la Réforme du catholicisme, n'hésita pas à faire exécuter son adversaire trop opiniâtre Michel Servet (1515-1563) en le faisant monter sur le bûcher après des mois de cachot, de privations et de mauvais traitements. Il en eût fait de même avec le doux Sébastien Castellion (1515-1563) mais celui-ci eu l'heur d'échapper à pareille atrocité en mourant d'épuisement...
Lorsque Calvin parlait de Dieu, c'était avec haine et rancoeur et en instaurant le totalitarisme à Genève (Suisse), empêchant les habitants de penser librement et vivre normalement. Depuis, d'autres exemples de dictature religieuse ont surgi quand on songe en particulier à l'Iran et l'Afghanistan. Mais en 1936, date de parution de cet ouvrage majeure dans son oeuvre si dense et variée, Stefan Zweig ne pensait qu'à Hitler... un autre genre de monstre.
A lire absolument pour redécouvrir ce très grand écrivain et intellectuel autrichien mort dans les conditions qu'on sait.
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Je ne connaissais pas vraiment cette partie de l'histoire protestante. J'ai eu d'abord l'impression que l'auteur faisait un portrait à charge de l'austère Jehan Calvin, mais il a brillamment exposé les deux positions de deux antagonistes en cette période de fondation du protestantisme. Calvin, tout entier dans la construction et l'affirmation de la Doctrine ne tolère pas d'opposition. D'autant qu'il entend bien imprégner la ville de Genève de ses valeurs religieuses pour un protestantisme le plus pur selon lui. Castellion, précurseur de la liberté de conscience lui tient tête.
Pour l'auteur, Calvin n'hésite pas dans les moyens, pour se débarrasser de tous ses adversaires.
Que reste t il de ce combat à notre époque ?
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Magistral. Roman qui n'est pas facile à lire, où il se passe moins d'événements que dans _Marie Antoinette_ ou dans _fouché_, mais qui dépeint l'époque de la Réforme religieuse dans ses éléments les plus troubles. Ce roman est aussi d'une incroyable pertinence aujourd'hui, en ces temps de tensions entre les grandes religions mondiales.

J'ai fait une critique plus détaillée et approfondie, que j'ai tournée pour mon canal YouTube, "Impressions de lecture". Il me fait plaisir de la partager avec les membres de Babelio - merci! -; pour la voir, vous pouvez suivre ce lien:
Lien : https://youtu.be/S-Uy_SJ4g48
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