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Citations sur Fouché (127)

La Convention, apôtre de l'humanité, se déshonore devant le monde entier par un décret d'une folie qui n'a comme exemples que ceux des califes et de Barberousse détruisant Milan tel un vandale. Le 12 octobre (1793), le président de la Convention déroule cette feuille atroce qui renferme tout simplement la proposition de détruire la deuxième ville de France. Ce décret très peu connu dit littéralement :
"Art 1er .-Il sera nommé par la Convention nationale, sur la Présentation du Comité du Salut Public, une commission extraordinaire, composée de cinq membres, pour faire punir militairement, et sans délai, les contre-révolutionnaires de Lyon.
Art II.- Tous les habitants de Lyon seront désarmés. Leurs armes seront distribués sur le champ aux défenseurs de la République.
Une partie sera remise aux patriotes de Lyon qui ont été opprimés par les riches et les contre-révolutionnaires.
Art Iii.- la ville de Lyon sera détruite ; tout ce qui fut habitė par les riches sera démoli ; il ne restera que la maison du pauvre, les habitations des patriotes égorgés ou proscrits, les édifices spécialement affectés à l'industrie, et les monuments consacrés à l'humanité et à l'instruction publique.
Art IV.-Le nom de Lyon sera effacé du tableau des villes de la République. La réunion des maisons conservées portera désormais le nom de "Ville-Affranchie"
Art V.- Il sera élevé sur les ruines de Lyon une colonne qui attestera à la postérité les crimes et la punition des royalistes de cette ville , avec cette inscription : "Lyon fit la guerre à la liberté. Lyon n'est plus'.
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Car le pouvoir est comme la tête de Méduse : celui qui en a vu la figure ne peut plus en détourner son regard, reste fasciné et charmé. Celui qui, une fois, a goûté à l'ivresse de la domination et du commandement ne peut plus s'en passer.
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Parce qu'ils sont de la même race spirituelle et qu'ils ont le même rôle diplomatique, ils se haïssent avec le fiel et la connaissance froide de rivaux fieffés.
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"Traître, où veux-tu que j'aille?" demande-t-il (Carnot) avec un mépris hautain au ministre de la Police royaliste fraîchement nommé.
Mais avec le même mépris Fouché lui répond : "Imbécile, où tu voudras."

Et c'est par ce dialogue typique et laconique des deux anciens Jacobins, derniers survivants du 9 Thermidor, que s'achève le drame le plus étonnant des temps modernes, la Révolution, et son éblouissante fantasmagorie : le passage de Napoléon à travers l'histoire universelle. La période des aventures héroïques est terminée, l'ère de la bourgeoisie commence.
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Croire que Fouché est entré dans le ministère de Napoléon en étant partisan de Louis XVIII et en qualité d'espion payé par le roi, c'est l'avoir en trop piètre estime, c'est surtout méconnaître la magnifique complication psychologique et le mystère démoniaque de son caractère.
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Les artistes n’ont toujours fait qu’accuser l’exil, comme une interruption apparente de l’essor, comme un intervalle sans utilité, comme une cruelle rupture. Mais le rythme de la nature veut ces césures violentes. Car celui-là seul connaît toute la vie qui connaît l’infortune. Seuls les revers donnent à l’homme sa pleine force d’attaque.
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Une révolution, il le sait, dans son expérience précoce, n’appartient jamais au premier qui la déclenche, mais toujours au dernier qui la termine et qui la tire à lui, - comme un butin.
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Le tiers état est encore exclu de tout, dans le royaume corrompu et mal administré ; il n'est pas étonnant qu'un quart de siècle plus tard le poing exige ce qu'on a refusé trop longtemps à la main humblement suppliante.
Il ne reste que l'Eglise. Cette grande puissance, vieille de mille années, infiniment supérieure aux souverains dynastiques quant à la connaissance du monde, pense avec plus d'intelligence, un esprit plus démocratique, un cœur plus large. Elle trouve toujours une place pour qui est doué et elle accepte même le plus humble dans son royaume invisible. Comme le petit Joseph s'est déjà distingué par son zèle à l'étude, sur les bancs de l'école des Oratoriens, ceux-ci lui accordent volontiers, lorsqu'il a fini ses classes, un poste de professeur de mathématiques et de physique, de surveillant général et de préfet des études. A vingt ans il a, dans cet ordre, qui depuis l'expulsion des jésuites dirige partout en France l'instruction catholique, une charge, à vrai dire modeste, et sans beaucoup d'avenir, mais qui constitue pour lui cependant un moyen de s'instruire en enseignant les autres.
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Tel est, encore une fois, le secret suprême de la puissance de Joseph Fouché : tout en voulant l'autorité, et même l'autorité la plus haute, il se contente, contrairement à ce que font la plupart des hommes, de la conscience qu'il a de posséder cette autorité elle-même, sans avoir besoin de ses marques extérieures ni de son uniforme. Fouché est ambitieux au plus haut degré, plus que tout, mais il ne cherche pas la gloriole, il a de l'ambition mais non de la vanité. En véritable joueur intellectuel, il n'aime que les valeurs positives du pouvoir, mais non leurs insignes.

...la peur met sa couleur grise sur leurs figures , et rien n'avilit plus l'homme, et surtout une masse d'hommes, que la peur de l'invisible.

Fouché connaît trop bien Napoléon pour essayer, lorsque leurs idées sont opposées, de lui faire partager les siennes. Il se laisse commander et il accepte les ordres, comme tous les autres flatteurs et serviles ministres de l'époque impériale, - seulement avec une petite différence qu'il n'obéit pas toujours.

Plus Napoléon devient puissant, plus Fouché le gêne. Plus Fouché devient fort, plus il hait Napoléon....Tous les deux cherchent à se tromper mutuellement, tous les deux en jouant à découvert , de nouveau, la question se pose : qui, à la longue, l'emportera, le plus fort ou le plus habile, le sang chaud ou le sang froid ?...Napoléon a dit de lui à Sainte-Hélène ce mot profond : Je n'ai connu qu'un traître véritable, un traître consommé : Fouché.

Mais plusieurs fois déjà nous avons fait allusion à ce qui est chez Fouché le point faible : son ambition a toutes les habilités, à l'exception d'une seule, celle de savoir s'en aller à temps.
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C’est toujours, précisément, le croyant pur, l’être religieux et extatique, le reformateur brûlant d’améliorer le monde, qui, avec les desseins les plus nobles, donne l’impulsion aux meurtres et aux maux que lui-même abomine.
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