Talleyrand sourit : « M. Fouché méprise les hommes, sans doute cet homme s’est-il beaucoup étudié. » À son tour, Fouché raille lorsque Talleyrand est nommé vice-chancelier : « Il ne lui manquait que ce vice-là.
Talleyrand est obligé de définir de nouveau, avec dépit, la position du ministre de la Police : « Le ministre de la Police est un homme qui se mêle de ce qui le regarde, et ensuite de ce qui ne le regarde pas. »
Le crime des révolutionnaires français n’est donc pas de s’être grisés de sang, mais simplement de paroles violentes : uniquement pour stimuler le peuple et se prouver à eux-mêmes leur propre extrémisme, ils ont commis la folie de créer un jargon sanguinaire et de parler sans cesse à la légère de traîtres et d’échafaud. Ensuite, lorsque le peuple, enivré, saoulé et comme possédé par ces paroles sauvages et furieuses, exige réellement les « mesures énergiques » qu’on lui a représentées comme nécessaires, les chefs n’ont plus le courage de résister : ils deviennent inévitablement guillotineurs, afin de ne pas démentir leurs menaces de guillotine.
Comment un homme politique a-t-il pu rester au pouvoir sous les différents régimes de la révolution et de l'empire napoléonien ? Régicide (par le vote) de Louis XVI, il sera un des ministres de Louis XVIII. Napoléon fut obligé de compter sur lui malgré ses craintes du personnage.
Croire que Fouché est entré dans le ministère de Napoléon en étant déjà partisan de Louis XVIII et en qualité d'espion payé par le roi, c'est l'avoir en trop piètre estime, c'est surtout méconnaître la magnifique complication psychologique et le mystère démoniaque de son caractère.
roire que Fouché est entré dans le ministère de Napoléon en étant partisan de Louis XVIII et en qualité d'espion payé par le roi, c'est l'avoir en trop piètre estime, c'est surtout méconnaître la magnifique complication psychologique et le mystère démoniaque de son caractère. Ce n'est pas Fouché amoraliste absolu et machiavéliste, ne fût pas, le cas échéant, capable de cette trahison ou de tout autre; mais une telle vilenie était beaucoup trop simple, trop peu excitante pour cet esprit téméraire et maniaque du jeu.
Talleyrand sourit: "M. Fouché méprise les hommes, sans doute cet homme s'est-il bien étudié." A son tour, Fouché raille lorsque Talleyrand est nommé vice-chancelier: "Il ne lui manquait que ce vice-là."