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4,31

sur 11996 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le joueur d'échecs est un livre vraiment palpitant, on est directement plongés dans l'ambiance intrigante de cette nouvelle.
La plume de Stefan Zweig est incroyable. J'ai été totalement happée par l'histoire et même les longues descriptions sont intéressantes. Entre les parties d'échecs et les récits dans le passé on a pas le temps de s'ennuyer, surtout que ce n'est pas long du tout.
Tout au long du livre, on tremble pour les personnages et on se mord les lèvres face à l' « implacable et froide logique » de Czentovic.
Stefan Zweig m'a vraiment donné envie de jouer aux échecs. Ça beau être une courte nouvelle, ce livre reste dans la tête longtemps…
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Charmée et transportée dans le monde de Zweig. Quel virtuose et génie des mots! J'ai à peine pu détourner les yeux de cette petite plaquette d'à peine 70 pages jusqu'à ce que je l'aie terminée. Prodigieux.

Certes une courte nouvelle, mais tout est là. Rien à ajouter. Un seul mot de plus serait superflu. Ce récit, bien qu'éphémère, est assez long pour créer cette troublante ambiance où l'on est presque, malgré nous, complètement aspiré par l'univers mental de Zweig. Il nous emmène habilement avec lui dans le monde des échecs, ce "jeu royal" qui devient un jeu de survie pour l'un de ses personnages. Même sans rien connaître aux échecs, je l'ai suivi aveuglément dans les dédales de la souffrance mentale de celui-ci. Dernier roman de Zweig, juif autrichien, avant son suicide en 1942, alors qu'il est en exil à Buenos Aires durant la deuxième guerre mondiale, on se demande s'il ne s'est pas carrément personnifié par son "Monsieur B".

Tout simplement happée par la puissance du talent de Zweig qui s'empare de son lecteur dès les premières phrases et ne lui laisse aucun répit jusqu'à la toute fin.
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Le champion du monde des échecs, Mirko Czentovic, monte à bord d'un paquebot qui relie New-York et Buenos Aires. Lors de ce voyage des passagers mettent au défi ce grand champion. Un inconnu intervient et le met en difficulté. Qui est-il ? Pourquoi ne joue-t-il plus aux échecs depuis plus de vingt ans ?

Cette nouvelle se lit rapidement et j'ai retrouvé avec plaisir le style de Stefan Zweig. En moins d'une centaine de pages, il arrive à introduire ces deux personnages principaux et son sujet : comment éviter la folie lorsqu'un être humain est totalement isolé du monde extérieur et de tout être humain ?
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Il est toujours difficile d'écrire une critique (du moins un avis) sur un livre qui est un classique, mais je me lance.
Un prologue m'a permis de mieux contextualiser cette histoire dans L Histoire. Je vais me contenter de donner mon ressenti à l'issue de cette lecture.
L'histoire repose sur les échecs "le seul d'entre tous les jeux inventés par l'homme qui puisse se soustraire souverainement à la tyrannie du hasard et le seul qui ne dispense ses lauriers qu'à l'intelligence ou plutôt une certaine forme d'intelligence". Et sur deux joueurs, le champion du monde rustre qui monnaye ses parties et un joueur, pour lequel les échecs sont devenus une , une forme de folie.
C'est l'histoire de ce joueur, le Dr B, qui nous est racontée par lui même. Soumis à un isolement total (suite à une arrestation par les SS), il a pu se procurer un manuel sur des parties d'échecs. A partir de ces parties jouées et rejouées dans sa tête, les échecs vont devenir une addiction mentale. le récit du personnage est poignant et on sent monter en lui la schizophrénie.
La partie jouée contre le champion du monde le fait basculer de nouveau dans sa folie. Tout comme pendant son récit, on sent la folie s'installée au travers les remarques du narrateur sur son comportement. On comprend alors le mécanisme d'addiction et le faible équilibre mental dans lequel vit le Dr B.
Un texte court, intense, lu d'une traite, qui a su m'embarquer dans les méandres de la folie provoquée par la torture.



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Sur un paquebot entre New York et Buenos Aires, au début des années 40, le narrateur fait la connaissance de Mirko Czentovic, jeune champion du monde d'échecs, personnage aussi antipathique que rustre et arrogant. Intrigué par l'énergumène, le narrateur se renseigne à son sujet, et c'est ainsi que nous sont livrés la biographie et le parcours atypique du jeune homme.

Malgré ce personnage hors normes, ce court roman serait cependant anodin, sans la survenance d'un événement interpellant : au cours du voyage, un parfait inconnu affronte Czentovic aux échecs, et à la surprise générale, fait jeu égal avec celui-ci. le narrateur cherche alors à en savoir davantage sur cet homme mystérieux, et voilà un second récit de vie, enchâssé dans le premier. L'inconnu, qui jure ne plus avoir joué aux échecs depuis vingt ans, s'avère être un aristocrate autrichien, torturé par les nazis pendant des mois, et que les échecs ont sauvé de la folie.

La partie d'échecs sur le bateau s'apparente à une allégorie des débuts de la seconde guerre mondiale, Czentovic représentant l'imparable et destructeur rouleau compresseur nazi qui impose une pression physique ou psychologique inouïe à ceux qu'il emprisonne pour en obtenir des informations. L'inconnu du paquebot symbolise quant à lui les opprimés, écrasés par le régime, mais résistant de toute leur force mentale, au bord de la folie, et qui parviennent à trouver l'échappatoire dans un recoin de leur cerveau.

Construit sur un schéma similaire à celui de "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", "Le joueur d'échecs" aborde également le thème de l'addiction au jeu mais pousse plus loin dans la souffrance. Entre enfermement et ouverture, rationalité et déconnexion mentale, l'addiction est ici causée par la torture de l'isolement absolu. Salvatrice dans un premier temps, elle ne cesse cependant de faire planer sur sa victime le spectre d'une rechute fatale.

Bijou d'analyse et de tension psychologiques, tout en pudeur et concision et suscitant l'empathie, "Le joueur d'échecs" est le dernier livre de Stefan Zweig, qui s'est donné la mort en février 1942, désespéré devant la folie des hommes.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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La dernière, ou une des toutes dernières oeuvres de Stefan Zweig, écrite peu avant son suicide, et parue après sa mort, qui relate, sous forme d'une partie d'échecs, une confrontation entre deux êtres que tout oppose.
D'un côté, un être fruste, limite crétin, quasi analphabète, totalement inculte ..... et paradoxalement génial au jeu d'échecs (ce qui peut paraître quelque peu anachronique !) au point de devenir champion du monde
et de l'autre un homme sensible, cultivé, intelligent, pour qui le jeu d'échecs n'est qu'un passe-temps, sans grand intérêt, parmi d'autres,
mais .....
Et c'est là que ce court roman prend tout son suc, car ce parfait honnête homme va se trouver incarcéré du jour au lendemain, en fait au moment où Hitler s'approprie l'Autriche sans autre forme de procès, en tant qu'opposant au régime nazi et va se retrouver enfermé à l'hôtel Métropole, placé sous la férule du sinistre Heydrich, un des monstres les plus infâmes du régime.

Alors qu'est-ce qui est important dans ce texte et qu'a voulu transmettre Stefan Zweig ?
Le duel entre ce champion du monde, brut de décoffrage, et ce distingué joueur dilettante ?
L'antagonisme entre deux êtres, l'un pour qui le jeu d'échecs est un but en soi alors que pour l'autre il ne représente rien d'autre qu'un dérivatif ?
Ou, beaucoup plus important, l'incarcération de cet homme, qui durant plusieurs mois, va se retrouver totalement coupé du monde dans une chambre d'hôtel, subissant des interrogatoires destinés à lui faire avouer on ne sait trop quoi ?
La machine destructrice nazie, extrêmement douée dans sa capacité à anéantir les humains et qui va montrer son immonde visage ?
Ou les exceptionnelles ressources mentales de cet homme qui, pour échapper à ses bourreaux va forcer son esprit à se concentrer au delà des limites des dispositions humaines, au risque de franchir la frontière entre raison et folie ?
L'utilisation des échecs comme sauvegarde, qui, d'échappatoire à la barbarie, va peu à peu devenir une force destructrice de son cerveau ?
Ou encore la dimension horrible du totalitarisme visant à détruire cette part quasi inaltérable de l'esprit humain ?

... Tout cela et plus encore grâce au talent de Stefan Zweig, et son aptitude, faite de précision et de concision, à entraîner le lecteur au bout de son jeu.
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Mirko Czentovic est un grand champion d'échecs. Il se trouve sur un paquebot au départ de New-York et à destination de l'Argentine pour une tournée mondiale. Jusqu'ici personne ne l'a encore battu, c'est un génie en la matière. le narrateur ressent une véritable admiration pour cet homme. Il ne pense qu'à l'approcher, l'interviewer et photographier ce champion du monde qui sillonne l'Amérique d'est en ouest, disputant des tournois partout.

Sur le bateau, Czentovic trouve un nouveau partenaire de jeu. Il s'agit d'un ingénieur écossais, riche, arrogant, n'aimant pas perdre. Les joueurs vont se confronter puis l'homme, que l'on appelle Monsieur B, va raconter son histoire. Les circonstances de son terrible secret nous emmène durant les années 1939-1945 en pleine guerre mondiale, lorsque les nazis envahissent l'Europe.

"Le joueur d'échecs" est mon premier roman de Stefan Zweig. J'ai beaucoup aimé cette lecture. le texte est bien écrit, compréhensible et se lit bien. A travers l'histoire de ce champion, l'auteur nous décrit les caractéristiques du jeu d'échecs et pour quelqu'un qui n'a jamais joué à ce jeu, les règles sont abordables.

Le livre est très court et aborde dans un premier temps l'histoire d'un inconnu qui fascine par son talent et sa capacité à mettre en difficulté un champion du monde. Puis, subtilement, on parle d'expériences nazies, non pas dans les camps, mais dans des lieux plus sécurisés, plus confortables, dans lesquels on enfermait des gens riches, des intellectuels, des scientifiques, des personnes proches du pouvoir. Certains perdaient la raison, d'autres ont pu s'en sortir. Comment ne pas sombrer dans la folie ? Mr B nous parle de son expérience et de sa survie.

Ce livre est une très bon approche de l'auteur. En très peu de texte, il a su captiver mon intérêt, tant sur la personnalité des personnages que sur le contexte de l'époque.

A découvrir !
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Un joli condensé des thèmes de Zweig dans la dernière nouvelle qu'il écrivit avant son suicide en 1942. L'auteur prétendait pourtant y être attaché autant par ses faiblesses que par ses qualités.
La seule faiblesse qui a été reprochée à Zweig tient à la crédibilité politique du récit. Un avocat des institutions cléricales et monarchistes visé comme farouche opposant au nazisme paraît peu crédible en 1938.
Mais pour le reste on retrouve le récit du témoin, qui relate des récits enchâssés, la prise de pouvoir des nazis, l'addiction et la possession (on pense à Amok), l'intérêt pour le psychisme, l'art du récit surprenant, et finalement ce style, brillant et fluide. Un beau moment de plaisir de lecture.
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J'ai l'impression d'avoir croisé le Joueur d'échecs au pas de course, lors d'une escale du paquebot dans un port.
Sensation d'urgence alors que la contemplation était de mise.
Sensation de rapidité alors que la lenteur voulait s'inviter.
Ce n'était pas le bon moment pour lire ce petit roman que j'ai presque oublié après quelques semaines.
Quel scandale alors que je suis fan de Stefan Zweig !

J'ai aimé cette lecture mais la brièveté du roman m'a perdue. A peine plongée dans l'ambiance, l'histoire était déjà finie. Et lorsque je suis dispersée par mes obligations quotidiennes, j'ai besoin d'un bon roman très épais qui me laisse le temps de m'ancrer dans l'histoire.

Alors c'est décidé. Je vais me reposer, profiter de mes vacances et récupérer mes forces et après, je redonnerai une nouvelle chance à ce petit roman que nombre d'entre vous ont aimé passionnément.
Je sais au fond de moi que c'est une pépite. C'est pour cela que je lui mets quatre étoiles. Et je sais également que je ne pourrai l'apprécier à sa juste valeur qu'une fois ma tête et mon esprit libérés de toute entrave.

La prochaine fois, je commence cette partie avec les pièces blanches et un peu plus de concentration :-)
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Le narrateur, dont nous ne connaissons pas l'identité, assiste à une partie d'échecs sur un bateau. Un champion mondial d'échecs et un inconnu s'affrontent, et à la surprise générale, l'inconnu bat le champion. le narrateur cherche donc à connaître l'histoire de cet inconnu.

Cette nouvelle ne fait qu'une soixantaine de pages, pourtant le récit est puissant. En effet, l'histoire de l'inconnu est bouleversante tant par son déroulement que sa fin. Ici, l'auteur met en lumière la violence psychologique indicible pratiquée par les nazis, tout aussi dévastatrice que la souffrance physique. La démence de l'inconnu nous touche profondément et sa confession nous ébranle. Au delà de l'histoire, le récit est merveilleusement bien écrit, dense et je n'ai pas perçu de longueurs. Je relirai Zweig avec grand plaisir.
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