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4,31

sur 11760 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En regard du nombre étonnant de critiques sur cette oeuvre, je me contenterai simplement d'une petite comparaison. Voici un petit livre qui me rappelle beaucoup "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme".
En effet, la technique de construction en est la même : le récit rétrospectif d'un personnage qui se confie au narrateur. le thème abordé est assez proche bien que très différent en apparence. Il s'agit de la folie du jeu, ou, plus exactement, de l'emprise que peut avoir un jeu jusqu'à rendre fou. Nous avions affaire au casino dans "vingt-quatre heures", ici ce sont les échecs, mais la lente aliénation est assez semblable.
Pareillement Stefan Zweig débute son histoire par une introduction concernant un autre personnage mais qui appelle l'analogie avec le récit central, comme dans "vingt-quatre heures". Enfin, de la même façon qu'avec la vielle dame, ici aussi, un bref épisode de la vie du personnage central a un retentissement à vie durant. (Au passage, cette construction en deux moments distincts doit nous faire catégoriser l'ouvrage parmi les romans et non parmi les nouvelles bien que sa faible longueur puisse nous y faire songer.)
En somme, si vous avez aimé l'un (vingt-quatre heures), vous aimerez l'autre (joueur d'échecs). C'est court, c'est facile à lire, c'est bien fait dans son style, mais il me manque le petit brin de je-ne-sais-quoi qui me fait croire au chef-d'oeuvre quand un livre m'enthousiasme complètement mais, vous l'aurez compris, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand chose.
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En 1939, entre New York et Buenos Aires, Mirko Czentović, l'arrogant champion mondial des échecs, affronte un aristocrate autrichien, un homme, torturé par les nazis, qui a été sauvé de la folie par le jeu d'échecs.

On peut bien sûr faire un parallèle entre le champion d'échecs et les nazis, Stefan Zweig étant l'aristocrate de cette oeuvre posthume - qui est une abstraction du conflit mondial dont il imagine l'issue.

Une oeuvre admirable de la part d'un homme qui veut mourir, ne supportant plus le sort réservé aux Juifs et le délitement de la culture européenne. Un expatrié forcé qui n'espère plus en un monde qui agonise, mais garde sa confiance en l'homme.
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Tout en tension dramatique
Partie d'échecs hypnotique
Un espace clos, un paquebot
Et la folie au fil de l'eau
Monsieur B. et Czentovic
Deux êtres si antinomiques
Fixés devant l'échiquier
Dans leur jeu enfermés
Démons enfer du passé
Réveillés, si torturés,
Le souvenir d'une chambre
Où la raison si fort tremble...

Cette nouvelle admirable, la dernière écrite par Stefan Zweig en 1942, quatre mois avant sa mort, clôt un parcours littéraire éblouissant. Subtilement construite en récits enchâssés, elle nous présente une histoire intense et poignante. Je n'ai qu'un mot: sublime!
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J'avais souvent emprunté ce livre à la médiathèque en espérant avoir le temps de le lire. Les autres ouvrages prenaient toujours plus de place et je repoussais sans cesse la lecture de ce petit livre. J'ai fini par l'acheter et le lire en quelques heures. Cet ouvrage a été écrit durant les derniers mois de la vie de Stefan Zweig, l'auteur relate une courte histoire sur fond de seconde guerre mondiale.L'action se passe sur un paquebot, le champion mondial des échecs nommé Czentovic est présent et va se confronter à quelques amateurs dont M.B. le narrateur de l'histoire rencontre M.B qui va lui raconter son passé périlleux, il a été mis en résidence surveillée par les nazis puis il a sombré dans la folie peu à peu mais il a réussi à survivre grâce au échecs. Nous suivons une ambiance inquiétante, une certaine pression psychologique est perceptible. M.B va raconter au narrateur l'isolement et la torture mentale dont il a été victime. Cette nouvelle nous tient en haleine du début jusqu'à la fin. Néanmoins, ce n'est pas mon oeuvre préférée de l'auteur. Je conseille ce petit livre, la concision est au rendez-vous et le style est très accessible.
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Dans le joueur d'échecs, Stefan Zweig nous propose le portrait de deux hommes aux personnalités diamétralement opposées, tous deux joueurs émérites d'échecs : d'une part le champion mondial, intellectuellement limité et dépourvu de toute finesse, et de l'autre un homme discret et cultivé pour qui les échecs ont été la seule échappatoire pendant la guerre au point de mettre en péril sa raison.

Tout au long du roman, l'auteur s'attache aux détails qui rendent le récit si réel malgré l'abstraction du propos parfois et qui rendent captivant un jeu qui, habituellement, me laisse plutôt indifférente. Car comme dans Vingt-quatre heures de la vie d'une femme, le plus remarquable dans le joueur d'échecs c'est la passion que Stefan Zweig retranscrit si bien ; la passion du jeu qui envahit tout et prend possession du joueur jusqu'à le rendre fou.
Lien : http://lecturesdestephanie.b..
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J'ai l'impression d'avoir croisé le Joueur d'échecs au pas de course, lors d'une escale du paquebot dans un port.
Sensation d'urgence alors que la contemplation était de mise.
Sensation de rapidité alors que la lenteur voulait s'inviter.
Ce n'était pas le bon moment pour lire ce petit roman que j'ai presque oublié après quelques semaines.
Quel scandale alors que je suis fan de Stefan Zweig !

J'ai aimé cette lecture mais la brièveté du roman m'a perdue. A peine plongée dans l'ambiance, l'histoire était déjà finie. Et lorsque je suis dispersée par mes obligations quotidiennes, j'ai besoin d'un bon roman très épais qui me laisse le temps de m'ancrer dans l'histoire.

Alors c'est décidé. Je vais me reposer, profiter de mes vacances et récupérer mes forces et après, je redonnerai une nouvelle chance à ce petit roman que nombre d'entre vous ont aimé passionnément.
Je sais au fond de moi que c'est une pépite. C'est pour cela que je lui mets quatre étoiles. Et je sais également que je ne pourrai l'apprécier à sa juste valeur qu'une fois ma tête et mon esprit libérés de toute entrave.

La prochaine fois, je commence cette partie avec les pièces blanches et un peu plus de concentration :-)
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Sur un paquebot entre New York et Buenos Aires, au début des années 40, le narrateur fait la connaissance de Mirko Czentovic, jeune champion du monde d'échecs, personnage aussi antipathique que rustre et arrogant. Intrigué par l'énergumène, le narrateur se renseigne à son sujet, et c'est ainsi que nous sont livrés la biographie et le parcours atypique du jeune homme.

Malgré ce personnage hors normes, ce court roman serait cependant anodin, sans la survenance d'un événement interpellant : au cours du voyage, un parfait inconnu affronte Czentovic aux échecs, et à la surprise générale, fait jeu égal avec celui-ci. le narrateur cherche alors à en savoir davantage sur cet homme mystérieux, et voilà un second récit de vie, enchâssé dans le premier. L'inconnu, qui jure ne plus avoir joué aux échecs depuis vingt ans, s'avère être un aristocrate autrichien, torturé par les nazis pendant des mois, et que les échecs ont sauvé de la folie.

La partie d'échecs sur le bateau s'apparente à une allégorie des débuts de la seconde guerre mondiale, Czentovic représentant l'imparable et destructeur rouleau compresseur nazi qui impose une pression physique ou psychologique inouïe à ceux qu'il emprisonne pour en obtenir des informations. L'inconnu du paquebot symbolise quant à lui les opprimés, écrasés par le régime, mais résistant de toute leur force mentale, au bord de la folie, et qui parviennent à trouver l'échappatoire dans un recoin de leur cerveau.

Construit sur un schéma similaire à celui de "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", "Le joueur d'échecs" aborde également le thème de l'addiction au jeu mais pousse plus loin dans la souffrance. Entre enfermement et ouverture, rationalité et déconnexion mentale, l'addiction est ici causée par la torture de l'isolement absolu. Salvatrice dans un premier temps, elle ne cesse cependant de faire planer sur sa victime le spectre d'une rechute fatale.

Bijou d'analyse et de tension psychologiques, tout en pudeur et concision et suscitant l'empathie, "Le joueur d'échecs" est le dernier livre de Stefan Zweig, qui s'est donné la mort en février 1942, désespéré devant la folie des hommes.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Malgré son poids plume, ce livre m'intimidait, jusqu'à ce que je me lance enfin. (Poussée, il faut le dire, par Srafina).
Tout ça parce que je n'ai jamais eu la patience de faire plus de trois parties d'échecs et que j'entendais toujours ceux qui y jouaient vanter ce court roman! Et bien, disons-le tout de suite, même si quelques subtilités manqueront sans doute à ceux qui sont dans mon cas, mais après tout on n'en saura rien, le Joueur d'Echecs peut tout à fait s'apprécier malgré cette lacune. Car les échecs ne sont qu'un prétexte au récit de cet homme emmuré, confiné au vide et à la solitude absolue.
Court, ce livre n'en est pas moins dense, c'est fou tout ce que ce récit comporte en rebondissements. L'intrigue est bien amenée, on est pris de court assez vite, et le mystère règne jusqu'aux dernières lignes. Bref, pour son dernier roman, Stefan Zweig sait très bien mener le lecteur par le bout du nez, et on n'est pas loin d'Edgar Allan Poe.
Voilà une bonne chose de faite, je peux enfin le rayer de ma liste!
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A la suite de la lecture d'un roman de Mme Nothomb, découvrir un roman de M. Zweig c'est émigrer de la Terre Amélie glaciale et fascinante pour rallier les mots brûlants et passionnés de la Stefansphère.

En enfourchant mes lunettes interpresbytérales pour une meilleure pénétration des couches historiques, sociales et politiques de cette oeuvre qui franchit allégrement les couloirs du passé par sa justesse et sa modernité, je m'attends à vivre des turbulences de destinées.
Ne vous souciez pas, dans ce roman, vous n'aurez pas à affronter ce genre de phrases pompeuses et ampoulées.
Cette histoire toute en densité demeure d'une aisance touchante à décrypter nonobstant la profondeur et la complexité de ses personnages.

« Toute ma vie, les diverses espèces de monomanies, les êtres passionnés par une seule idée m'ont fasciné, car plus quelqu'un se limite, plus il s'approche en réalité de l'infini. »

Car il s'agit bien de ça, lors d'une partie d'échecs, deux hommes embrasés par le même engouement jusqu'au délire vont s'affronter, s'évaluer mais aussi se dédaigner, se négliger.

Pour atteindre un tel paroxysme, Stefan Zweig dévoile avec subtilité les sinuosités de leur lourd et douloureux antécédent respectif. Sa maîtrise parfaite de l'écriture rend ce roman captivant et immédiatement addictif.

Pour vous, ma petite conclusion. Comme aux échecs, dans la vie :
« Mettez la gomme pour avancer, au lieu de vous défendre. »







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Lorsque je choisis un livre, je suis souvent attirée par le titre. Autant vous dire que « Le joueur d'échecs » avait très peu de chance de se retrouver un jour entre mes mains de lectrice.
Je n'aime pas les échecs et là je vais faire ma « tête de ronchon butée  » : j'comprends rien, j'retiens pas les déplacements des pièces et avec ça j'suis incapable d'anticiper plusieurs coups à l'avance. Alors lire un livre qui s'appelle « Le joueur d'échecs « , très peu pour moi !
Oui, mais ! C'est un livre de Stefan Zweig !
Ma nouvelle passion pour cet auteur me portait donc naturellement vers cet ouvrage. Oui, oui, j'avoue, j'avais une certaine appréhension. Et si cette nouvelle ne me plaisait pas ? le peu de pages a eu raison de mon inquiétude et je me suis dit : «  Cette nouvelle est si courte que je n'aurais même pas le temps de tomber dans l'ennui. »
Oui mais... c'est du Stefan Zweig. Et la magie a encore opéré. Je crois que s'il avait écrit une histoire sur le développement de la mécanisation agricole - sujet qui me paraît ô combien rébarbatif - j'aurais plongé de la même façon !
Zweig est un virtuose de la nouvelle, un conteur captivant.. Telle une araignée qui guette sa proie, l'englue dans sa fine toile délicate et savamment tissée, et la happe brusquement.
Je suis bien heureuse d'avoir découvert cet auteur, croyez-moi ! Ceci dit, ça ne me donne pas plus envie de me mettre aux échecs.... ;)
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