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EAN : 9791097088514
240 pages
Divergences (07/10/2022)
4.06/5   141 notes
Résumé :
Parmi les livres les plus appréciés et les plus lus de bell hooks, À propos d'amour est un texte singulier. Avec sa perspicacité habituelle et ses talents de vulgarisatrice, l'autrice afroféministe s'y attaque à une thématique rarement abordée de front en théorie politique. Définissant l'amour comme un acte et non comme un sentiment, bell hooks démonte tous les obstacles que la culture patriarcale oppose à des relations d'amour saines, et envisage un art d'aimer qui... >Voir plus
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Best-seller aux Etats-Unis dès sa parution en 2000, All About Love est un ambitieux essai de l'afroaméricaine bell hooks, consacré à la brulante question de l'amour.

Aux prémices de ses réflexions, l'autrice part d'un constat alarmant, à savoir qu'il est difficile de définir positivement ce que c'est que d'être aimé.e. En effet, au sein d'une société patriarcale, l'expérience de l'amour se vivant essentiellement par le prisme du manque, l'entreprise s'avère délicate.

Exprimant un désir fort, celui de vivre dans une culture où l'amour (véritable) pourrait s'épanouir, elle amorce un travail de réflexion : elle tente de penser de nouvelles façons d'aimer, radicales et transformatrices, pour contribuer au changement qu'elle souhaite voir émerger.

Selon elle, pour aimer, il conviendrait de mobiliser divers ingrédients : soin, affection, mais aussi, reconnaissance, respect, engagement, confiance, et communication honnête. L'amour, bien qu'intrinsèquement complexe à caractériser, doit impérativement se déployer de manière concrète. Ce sont les actes qui structureraient l'amour, et non de simples sentiments.

En ce sens, par définition, l'amour et la maltraitance ne peuvent coexister. de même qu'on ne peut exercer une domination sur un individu et prétendre l'aimer profondément. Pour bell hooks, ces derniers constats constituent une menace à la structure familiale traditionnelle car c'est précisément en son sein que les un.e.s et les autres intègrent cette ambivalence, et parfois, la reproduisent. Elle écrit « nous partons du principe que nous saurions aimer instinctivement, malgré les preuves accablantes du contraire, nous admettons que la famille est la première école de l'amour. »

Mais en adoptant cette nouvelle acception de l'amour, la sphère familiale, lieu de violence patriarcale, ferait nécessairement l'objet d'une remise en question durable, ce qui ne fait bien sûr pas l'unanimité. Selon l'autrice, la critique extensive de la définition patriarcale de l'amour, qui rend la violence acceptable, « ne nous permettrait plus de dire qu'il y a de l'amour dans nos familles. »

Dans ce contexte, en raison de leur socialisation sexiste, les femmes seraient enclines à intégrer l'idée que l'affirmation de soi serait une menace pour leur féminité et leur capacité à relationner, là où, la socialisation masculine les encouragerait à considérer le maintien de leur position de contrôle comme une priorité, et à mentir pour affirmer leur puissance. A l'aune de tout cela, comment pourrait-il être possible de s'aimer ?

En filigrane, l'autrice évoque toutefois quelques perspectives, comme le fait de créer une éthique de l'amour fondée sur une démarche de vérité. Dire la vérité à soi-même et aux autres.

J'ai apprécié cette lecture dont j'ai tiré plusieurs réflexions qui me donnent à penser. J'ai toutefois été surprise de constater l'absence de considérations sociologiques et sociales, notamment s'agissant du travail, ainsi qu'une paradoxale propension à affirmer que l'amour, « c'était mieux avant »...
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« A propos d'amour » mais qu'est ce que l'amour, comment y accéder, comment lui rendre sa place d'acteur principal sur la scène de nos quotidiens, comment l'amour peut être salvateur aujourd'hui?

Bell Hooks décortique l'amour dans sa notion la plus entière et globale. Qu'il s'agisse de sentiment amoureux dans un couple, de l'amour que l'on se porte a soi, de l'amour du vivant, Bell Hooks s'empare dans un premier temps de la définition de l'amour de Scott Peck « L'amour est la volonté de s'étendre soi-même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui. » A partir de ce postulat, elle déploie tout un procédé démontrant que l'amour est avant tout un acte, un choix, une disposition, elle évince la conviction que l'amour nous tombe dessus.

Selon elle, l'amour a été pollué et amoché par les médias et par une société patriarcale. Les médias nous font croire que cet acte sentimental est celui des femmes exclusivement, qui elles sont en capacité et pleinement disposées à prendre soin de l'autre, comme si seules les femmes avaient ce besoin d'aimer. “Les hommes théorisent l'amour, mais les femmes le pratiquent”
La société patriarcale quant à elle favorise nettement la consommation, l'accumulation des biens et l'attachement matériel aux sentiments amoureux. Cumuler plutôt qu'aimer, le premier comblerai le deuxième.

J'ai particulièrement apprécié le chapitre sur la nécessité d'être vrai, de se montrer en communauté sous son vrai jour, en toute honnêteté. Cela éviterait, selon elle, bien des déconvenues, des déceptions voire même favoriserait l'accès à l'amour simplement pour un monde meilleur. Elle met un bémol sur la notion de famille nucléaire et mise sur l'ouverture à la communauté pour susciter cette effervescence sincère ce qui provoquerait l'amour à l'état pur.

Avec une humilité sincère, Bell Hooks nous parle d'amour en mélangeant théorie et expérience, que ça fait du bien de se nourrir de cet essai.
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Que dire de ce prodigieux essai ?
Déjà, devrais-je commencer par le définir. Ce n'est pas, à proprement parlé un "essai". Je l'ai plutôt perçu comme une formulation guidée vers l'amour divin et inconditionnel.

Pour nous proposer ce chemin, bell looks nous fait la lecture de 13 étapes qui décortiquent notre mal d'amour, où il provient et comment se débarrasser de ses couches de pollutions émotionnelles.

Et que dire, donc ? Déjà, je suis heureuse d'avoir découvert un livre dont le sujet est l'amour et où, très consciente des critiques, l'autrice balaye d'un revers d'introduction l'idée que l'amour n'est pas un sujet, ou une préoccupation naïve et féminine. le considérer revient à proclamer haut et fort que l'amour n'est pas un sujet de société et à affirmer par la même occasion sa propre incapacité à aimer.
Ça, c'est fait.

L'analyse est humble, s'appuie à la fois sur des lectures d'autres livres et sur l'expérience de l'autrice. J'ai beaucoup aimé découvrir des citations qui sont, très intelligemment choisi. Comment nier le manque d'amour dans sa vie quand on fait face à la citation suivante : "L'amour est la volonté de s'étendre soi-même dans le but de nourrir sa propre croissance spirituelle ou celle d'autrui."

Prenez garde, donc, à ne pas tomber dans la culpabilité. Mais rassurez-vous, ce livre n'est jamais culpabilisant. Il propose au contraire une voie pour se désaliéner du pouvoir de l'ego et se nicher dans les hautes sphères de l'Amour.

Seul bémol : j'ai trouvé que ce livre était une proposition guidée, mais on ne peut pas le qualifier d'essai. Ne vous attendez pas à y trouver des chiffres ou des propositions scientifiques. Mon esprit rationnel avait besoin d'un peu d'appui sociologique que je n'y ai pas trouvé. Considérez cet ouvrage pour ce qu'il est : une tribune pour l'Amour.
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C'est un livre qui change des autres essais écrits par bell hooks. Ici, il est question d'amour, comment celui-ci naît, se développe, et que permet-il ?

Il m'a surprise au début par son ton de développement personnel à l'américaine, à base de "si tu le veux tu le peux". bell hooks a mis l'accent sur la recherche sur l'amour, en lisant de très nombreux ouvrages, qu'elle cite tout au long du livre.

J'ai aimé l'importance et la confiance que bell hooks a mis dans l'amour : elle dit qu'en dépit de la mièvrerie que tout le monde lui attribue, l'amour peut libérer. Chaque chapitre est construit intelligemment, avec précision et clarté.

bell hooks a su dans ce livre démontrer comme l'amour peut être un élément déclencheur de changement et agissant au niveau à la fois sociologique, individuel etc. Je recommande cette lecture qui change de ce qu'on a l'habitude de lire, et qui a cette caractéristique unique d'avoir, vingt ans plus tôt, proposé une révolution romantique, alors même que ces deux dernières années des dizaines d'ouvrages abordant ce thème paraissent dans les librairies, sans jamais être aussi exhaustif que celui-ci.
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20 ans avant Communion, bell hooks publiait À propos d'amour, un texte qui n'a été traduit que récemment en français mais a contribué à inspirer toute une génération de féministes. Cet essai se veut relativement exhaustif sur la question, en déployant chapitre par chapitre les différents aspects de l'amour, ses composantes et les situations dans lesquelles il s'exprime, qu'il s'agisse de l'amour intra-familial, de l'amitié, de la romance voire d'un amour religieux. On ne peut nier l'impact d'un tel ouvrage qui a cherché à revaloriser la notion d'amour, que l'autrice tient absolument à remettre à sa place centrale dans toute relation humaine et même pour faire société, loin d'une conception cynique qui voudrait en faire une affaire de bonne femme, un thème galvaudé bon pour roman à l'eau de rose.

La réflexion allie des éléments de contexte personnel, l'autrice donnant quelques indices sur ses propres expériences, même si celles-ci restent moins concrètement explicitées qu'elles ne le seront dans Communion, des inspirations d'autres oeuvres et penseurs/euses, même si ici encore moins nombreux/ses, et une volonté de théoriser la place de l'amour à la fois dans le champ intime et dans le champ politique. Si on pouvait s'attendre à trouver des passages sur l'importance de l'amour accordé aux enfants pour leur donner des bases saines dans la vie, sur la nécessité d'entretenir un cercle amical cher, au-delà de la puissance des relations romantiques socialement plus souvent valorisées, on peut en revanche être un peu plus surpris par la présence de passages qui pointent clairement les travers de la société américaine, et plus largement des sociétés occidentales, du début des années 2000. le chapitre sur la perte, en fin d'ouvrage, analyse ainsi ce que bell hooks appelle le culte de la mort, et en vient à aborder le racisme comme problème fondamental qui place la peur au-dessus de l'amour et excuse l'attaque violente sous couvert de volonté de protection de la sécurité. On trouve aussi des pages virulentes concernant le patriarcat comme système qui enclos hommes et femmes dans des postures spécifiées qui nuisent aux deux genres, en donnant aux hommes l'impression d'un pouvoir à conserver à tout prix par n'importe quelle forme de domination, y compris au détriment de leurs affects et de leurs besoins. Car bell hooks rappelle que l'amour n'a pas de genre et qu'il est faux de considérer que les femmes y sont naturellement plus enclines et sensibles.

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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
L'une des raisons pour lesquelles les femmes se livrent traditionnellement plus que les hommes à des commérages s'explique par le fait que ce comportement est un type d'interaction sociale où elles se sentent à l'aise pour dire ce qu’elles pensent et ressentent vraiment. Bien souvent, plutôt que d’affirmer haut et fort ce qu'elles pensent au moment opportun, les femmes disent ce qui selon elles satisfera la personne qui les écoute. Ensuite, elles se livrent à des commérages, et c'est à ce moment qu'elles expriment leus véritables pensées. Cette division entre un faux moi inventé pour plaire aux autres et un moi plus authentique perd toute nécessité lorsque l’on développe une réelle confiance en soi.
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Lorsque l’on apprécie la solitude, on apprécie la compagnie des autres sans les utiliser pour échapper à soi-même.
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On ne donne pas assez d’importance à nos amitiés, même lorsqu’on y prend un plaisir réciproque. On les place au second plan, surtout par rapport aux relations romantiques. Or, lorsqu’on dévalorise ses amitiés, on crée un vide sans forcément s’en rendre compte, parce qu’on consacre toute son attention à chercher la bonne personne avec qui entretenir une relation romantique ou parce qu’on accorde toute son attention à un être cher qu’on a choisi. Les relations amoureuses où l’on s’engage sont beaucoup plus susceptibles de produire une codépendance lorsque l’on coupe tout lien avec ses ami-es pour accorder une attention exclusive à cette relation qu’on juge prioritaire.
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Dans un monde parfait chacun.e apprendrait à s'aimer soi-même dès l'enfance. Chacun.e d'entre nous grandirait en étant sûr.e de sa valeur, répandrait l'amour sur son chemin et brillerait de mille feux. Lorsque l'on n'a pas appris l'amour de soi dans sa jeunesse, il y a toujours de l'espoir. Le feu de de l'amour brûle toujours en nous, même si les braises sont froides. Toujours là, il attend que l'étincelle le ravive que le cœur s'éveille et nous rappelle à ce premier souvenir d'avoir été au sein d'un lieu sombre la force vitale prête à naître -à voir le jour.
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Il y a un fossé entre les valeurs que les gens prétendent défendre et leur volonté d’unir la théorie à la pratique de manière à concrétiser ces valeurs et à créer ainsi une société plus juste.
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Videos de bell hooks (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de bell hooks
bell hooks: Cultural Criticism & Transformation.
bell hooks is one of America's most accessible public intellectuals. In this two-part video, extensively illustrated with many of the images under analysis, she makes a compelling argument for the transformative power of cultural criticism.
In Part One, hooks discusses the theoretical foundations and positions that inform her work (such as the motives behind representations, as well as their power in social and cultural life). hooks also explains why she insists on using the phrase "white supremacist capitalist patriarchy" to describe the interlocking systems of domination that define our reality.
In Part Two, she domonstrates the value of cultural studies in concrete analysis through such subjects as the OJ Simpson case, Madonna, Spike Lee, and Gangsta rap. The aim of cultural analysis, she argues, should be the production of enlightened witnesses - audiences who engaged with the representations of cultural life knowledgeably and vigilantly.
"The issue is not freeing ourselves from representations. It's really about being enlightened witnesses when we watch representations." -bell hooks
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