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3.45/5 (sur 21 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 12/07/1967
Biographie :

Basile Panurgias est un écrivain français. Il est né le 12 juillet 1967 à Paris. Après avoir effectué des études d'histoire de l'art à l'université de New York, l'institut Courtauld de Londres, et l'Institut Michelet à Paris, il se consacre à la littérature.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
"Quelques jours après mon arrivée à Bruxelles, un ami écrivain débrouillard m'écrivit qu'une fondation finançait une résidence sur la place Sainte-Catherine, au cœur du territoire de la reconquête flamande. À quelques pas de là, je pris mes habitudes à l'Archiduc, un vieux bar avec mezzanine, dans son jus depuis les années 1930. Pendant la guerre, c'était le repaire des nazis en goguette. Après le passage des doryphores, comme on surnommait les Allemands, on a épargné le piano à queue Bösendorfer. Et comme beaucoup de lieux à l'architecture parfaite, chaque époque s'est réappropriée l'Archiduc qui paraît toujours moderne malgré sa patine. Le choix pointu et original de musique - la Belgique est le paradis des risques musicaux - le rend même contemporain. Quelques hipsters flamands qui travaillent dans les boutiques de la rue Antoine-Dansaert sont accoudés au bar. Parfois les fonctionnaires atypiques des institutions européennes viennent s'aventurer ici - ils ont juste le temps de tomber la cravate avant de sortir du taxi pour se précipiter vers la porte à guichet de l'établissement.

C'est ici, naturellement, que je commandais mes cocktails - jamais de bière, comme pour me différencier des autres habitués. Parce qu'il faut bien l'admettre, en quelques jours, j'étais devenu un habitué.

Après la naissance de ma fille, je ne sortais qu'occasionnellement. Je réappris à le faire, mais je n'avais plus la tchatche. La ribambelle d'alcoolos qui faisaient corps avec le bar était d'une autre espèce. Ils parlaient encore le bruxellois et avaient su s'approprier cet endroit devenu rock. L'un deux portait toujours le même perfecto jadis blanc, sillonné maintenant de rides noires et qui semblait tenir grâce aux nombreux pin's et autocollants l'ornant. Un jour, le gars n'est plus venu et ça n'est qu'après quelques semaines d'absence que l'un de nous s'est demandé où il était passé. Personne n'avait ses coordonnées ni même son nom, tout juste savait-on qu'il habitait de l'autre côté du quai du Hainaut. Sa place fut vite prise, un ketje de la nuit en remplace un autre. Ces types ne dansaient jamais. Ils ne draguaient pas non plus. Ils parlaient. Les jeunes, eux, s'agitaient dès qu'une fille entrait. Ils pensaient être discrets et tentaient d'accrocher son regard dans un effet qu'ils jugeaient magnétique. Si elles n'étaient pas accompagnées, les plus jolies ressortaient aussitôt. Les autres, les vilaines comme on dit en Belgique, s'aventuraient au bar. Ici, elles étaient adoptées dans une ambiance rigolarde.

Je me faisais de la peine, il est triste d'être sur le marché au-delà d'un certain âge. Et puis il y a le verre de trop qui trahit, surtout auprès des femmes. Bien sûr, il y a ceux qui veulent être seuls et mourir à petit feu. Puisque j'étais là tous les soirs, ils pensaient que j'étais comme eux. Ils m'offraient des verres, mais comme je buvais des cocktails, deux fois plus chers que des bières, ils hésitaient, ils me traitaient de pédé ou d'étranger pour que je me range à leurs goûts. Je finis par me réfugier aux tables de la mezzanine en fer à cheval, celles d'où l'on peut observer la foule en bas et, de l'autre côté, les amoureux qui savourent des spritz. C'est la position que j'ai adoptée sur les réseaux sociaux : ne rien dire, ne pas déranger, mais jouir de la vue du cirque, à bonne distance."
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Basile Panurgias
Après le cinéma, le théâtre, la photographie, le monde des lettres t'a accueilli. Malgré ce qu'en disent les ronchons, la littérature, c'est souple, peu coûteux à mettre en oeuvre, un peu secret, et puis en Suède, il y a les cinq lettres NOBEL qui scintillent symboliquement à Stockholm, comme HOLLYWOOD sur une colline californienne.
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"Après avoir été caché dans les maisons américaines, question de mode, le livre est réapparu comme une "prop", un objet qui a une fonction évocatrice. Les cafés les plus prestigieux, les plus anciens et les plus littéraires n'ont jamais eu de livres sur leurs murs. Les trois beaux cafés du trottoir nord du boulevard Saint-Germain, Les Deux Magots, Le Flore et Le Rouquet sont vierges de livres. Quand Christian de Portzamparc a conçu le Café Beaubourg, l'esprit des lettres françaises était déjà moribond, il y a placé des étagères avec quelques livres. Il est révélateur que la crasse ait pu s'accumuler pendant trente ans sans qu'on se soucie de leur existence ; la manière positive de voir les choses est de se dire que les ouvrages ont été manipulés, même si personne n'a daigné les voler car la valeur marchande d'un livre s'est effondrée.
Depuis la mode récente de rénovation à l'ancienne de cafés parisiens - fauteuils Thonet en osier et carrelage métro en faïence aux joints noirs -, les livres qui se sont multipliés dans les troquets sont plus lisibles que ceux des Éditeurs, café du VIè arrondissement, et ceux du Café Beaubourg. Au Fumoir, le poche est mis en valeur, la tranche orange des Penguin, et le bleu ciel des Feltrinelli. Chez Panis, quai de Montebello, et au Rubis, avenue du Maine, ce sont les premiers livres de poche, ceux de l'avant-guerre, avec leur couverture minimaliste ocre clair qui depuis a été rigidifiée pour donner cet effet si typique de l'édition française. Ici j'ai passé des heures à feuilleter les ouvrages de Boisleve et d'Axel Munthe, provoquant des regard surpris de la part des serveurs, et oui, les livres sont faits pour être lus ! Quelle frustration de devoir partir après le premier chapitre de L'Homme invisible de H.G. Wells..."
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Comme toute personne construite sur des sables mouvants, tu dois multiplier les performances, en flux tendu. C'est le propre des queutards : ce n'est pas l'identité des femmes, l'essentiel, mais le rythme qui les maintient en vie, comme les requins qui s'asphyxient s'ils restent immobiles. L'artiste a un moteur hybride en lui, et quand les sentiments sont à sec, la création prend le relais. Mais tu n'es pas un artiste et tu as besoin de fuel en quantité.
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« En plus, elle aime les femmes. Et puis, même si… jamais je n’aurais voulu d’elle. » Ces phrases, on les accepte encore à cette époque. Je suis rassuré, tu es victime de la chasse aux sorcières. Oui, la victime, c’est toi. Je te dissocie complètement des psychopathes du sexe, comme Harvey Weinstein, dont un assistant piquait la verge au Viagra liquide avant chaque battue, et de Dominique Strauss-Kahn, un spécimen à part, lui aussi. C’est ce que je me dis alors. Instinctivement, bien sûr. À tort peut-être. Mais bon, je ne suis certainement pas devant un prédateur de leur calibre en ce bel après-midi d’automne.
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Je sais que tu me caches des choses, et je l’attribue au mystère que tu aimes cultiver. Dans le fond, je ne suis pas inquiet pour toi, le manque de logique et de cohérence de la plupart de mes amis ne les a jamais empêchés de retomber sur leurs pieds ; comme toi, je vis dans un pays scandinave à mi-temps et je constate que l’ordre ne mène pas toujours à la félicité. La mienne, je la puise dans les histoires que l’on me raconte, le charbon de mes livres, donc je t’écoute d’une oreille alerte.
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"(...) J'avais concentré tous mes regrets dans la vision de cette nuit avec l'inconnue. New York c'était elle. Elle, c'était aussi la victoire de l'imprévisible, du hasard et de l'euphorie que ces sentiments faisaient renaître. Le réveil fut brutal : le paternalisme de Venise me fit retomber lentement, comme un paquet mal transporté."
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"Ma lecture de Camilla Läckberg est, somme toute, conditionnée par la présentation d'Easyjet Magazine, et me dispense de la lire. Plus grave, plus ridicule et plus libérateur, je peux juger de beaucoup de livres sans prendre la peine de les lire. Du coup, je comprends que leurs auteurs en bâclent l'exécution".
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« Tu iras t’expliquer là‐bas, en Suède, même
si, en tant que citoyen français, tu n’y es pas
obligé. J’y vois plus ton entêtement à te
croire innocent qu’une forme de courage. »
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Comme toute semi-célébrité, tu dois faire attention à chacun de tes actes car, dans ce domaine, les réseaux sociaux n’épargnent que les invisibles ou les grandes stars qui savent rendre les coups. Quelques mois avant cet automne 2017, une femme qui témoignait contre un agresseur sexuel était encore naturellement soupçonnée de le faire avec une arrière-pensée, souvent vénale, ou dans un fantasme de célébrité victimaire. Mais le monde change à toute vitesse.
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