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Critiques de Basile Panurgias (18)
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Le doute

Basile Panurgias nous présente le cas de son ami Jean-Claude Arnault. Celui-ci, Français marié à Katarina, une Suédoise membre de l'Académie Nobel, est une figure éminente de la vie culturelle suédoise. Il a notamment créé à Stockholm le Forum, un lieu d'échanges culturels très en vue. Mais en novembre 2017, un scandale éclate : une tribune est publiée dans laquelle dix-huit femmes accusent Jean-Claude d'agression sexuelle. Ce scandale éclabousse de nombreuses personnalités, dont le roi de Suède lui-même, avec qui Jean-Claude était ami, et toute l'Académie Nobel. Pour la première fois de son histoire, excepté les années de guerre, aucun prix Nobel n'est décerné. Jean-Claude clame son innocence, sa femme, bien que consciente de ses infidélités répétées, le soutient. Basile, quant à lui, est en plein doute. ● Ce livre m'a laissé fort perplexe. Ce n'est pas un essai, ce n'est pas un récit, et ce n'est pas vraiment une enquête même si c'est de ce genre que l'ouvrage est le plus proche. ● C'est un peu comme une enquête que Basile Panurgias ferait dans sa tête, se remémorant ce qu'il a vécu avec Jean-Claude, pour essayer de savoir s'il est capable d'avoir commis ce dont on l'accuse. ● Il passe aussi en revue d'autres cas, se met lui-même en question. ● Il analyse aussi l'importance du prix Nobel et les sacrifices que sont prêts à faire certains écrivains pour l'otenir. ● Ce n'est pas inintéressant, mais c'est plutôt déroutant, car je m'attendais à un récit sur le scandale sexuel suédois de 2017. ● Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont de m'avoir offert ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.
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2017 : L'élection improbable

J'ai posté deux citations de ce recueil en en finissant la lecture le 25 novembre 2016, mais je n'en ai rédigé la chronique que ce 17 février. Et grand bien m'en a pris !

En donnant à ce recueil de récits de politique fiction, le titre « 2017 l'élection improbable », les éditions La Tengo ont fait mentir les tenants du complot et de la dénonciation d'un système politico-médiatique plus prompt à mettre le couvercle sur la marmite qu'à passer les plats à ceux qui ont réellement faim.

En effet, la réalité que nous vivons va au-delà de ces nouvelles qui, pourtant, au moment de leur parution, semblaient s'être placées sous l'égide de la plus haute improbabilité et de la plus grande iconoclastie.

Au fond, n'est-ce pas là, la preuve que ceux qui conspuent avec force la philosophie de mai 68 ont tort ? La campagne électorale que nous vivons actuellement montre non seulement que « l'imagination est au pouvoir » mais qu'il est aujourd'hui « interdit de s'interdire » toute hypothèse, même les plus farfelues.

D'ailleurs, la victoire du PSG sur le Barça, 4-0, n'est-elle pas à mettre à l'actif de cet air de liberté qui souffle et renvoie à dash les certitudes du passé ?

Ça vous en bouche un coin, non ? Ce retour de slogans que certains n'avaient pas hésité, tout à leur enthousiasme juvénile, à jeter aux orties.

Bref. La vie est vraiment formidable !

11 nouvelles. 11 auteurs. Comme dans une équipe de foot.

Pour moi, La palme revient à «Sarko Papillon», de Thomas Legrand qui imagine notre Nicolas, enfermé dans son propre corps après une collision avec la Porsche Cayenne de Didier Barbelivien, qui s'est suicidé au passage. Réveil du cycliste à l'hôpital. Seule Isabelle Balkany est autorisé par lui à lui rendre visite. On craint le pire. Un nouveau choc. Nicolas est resté dans le coma pendant toute la campagne des présidentielles et il faudra prendre des pincettes pour lui annoncer qui est l'heureux élu. Je ne dévoile rien. Il vous faut lire cette nouvelle.

J'ai bien aimé aussi, « En attendant Angela » de Marie Desplechin. Une famille d'immigrés qui donne à ses enfants pour prénom, le nom des Présidents de la République. Sarkozy et Hollande pourraient être frères…et leur soeur Angela… La famille se demande avec angoisse s'il faudra en arriver à baptiser Marine la petite dernière. Heureusement les évènements en décident autrement…

Jérome Leroy a, sans s'y attendre, anticipé la sortie de Juppé. Vainqueur des primaires, il se retrouve candidat face à Alfred Garcia le candidat de l'ESD (l'Eglise de la Sainte Déconne).

On ne peut passer sous silence la mise sur orbite de Rachida Dati par Frédéric Ciriez dans « le Théâtre Ovale », après une éclatante victoire à la primaire de la droite et du centre. Elle installe son QG de campagne dans les tours Les Mercuriales Porte de Bagnolet « Les Twin Towers » du pauvre précise l'auteur.

Que dire de cette soirée électorale dans «Les Quatre Mercenaires» de Jérémy Collado. Marine le Pen est élue au premier tour. Conseil de guerre à l'Élysée. Sarko, Méluche, Hollande et Bayrou continuent à se bouffer le nez, et à se lancer leur responsabilité réciproque au visage. Incapables de saisir la réalité de ce qu'ils sont en train de vivre.

Je ne vais pas passer en revue les 11 nouvelles, qui présentent toutes un intérêt, vues du 17 février 2017.

Au fond, et je ne fais ni de l'antiparlementarisme, ni du « tous pourris », un fil rouge commun à toutes ces histoires, les hommes et les femmes politiques qui prétendent à l'investiture suprême, ont-ils vissé au corps et à l'esprit le désir de servir la France ou simplement le désir de parachever une carrière politique par la plus haute distinction ? Je n'ai toujours pas la réponse, et cela ne m'empêche pourtant pas d'aller voter. C'est cela aussi la Démocratie. Croire en l'incroyable.


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Le doute

Un livre déconcertant, en effet. Comment répondre à un ami proche qui vient de sortir de prison pour viol et vous relance comme si de rien n'était, sans remords ni prise de conscience de ses actes ? Basile Panurgias a trouvé la manière puisqu'il parle de lui et de ce qui est réellement arrivé à Jean-Claude Arnault il n'y a pas si longtemps, après un retentissant scandale à Stockholm, dans le célèbre entourage du prix Nobel. Il a besoin de rédiger plus qu'une lettre ou un sms, il agit donc avec ce qu'il maîtrise puisqu'il est écrivain. Il a beaucoup à dire, à comprendre sur son ami et le curieux milieu autour duquel il gravite.

C'est donc ce livre qui sera la réponse. Plusieurs chapitres font alterner des énonciations à la deuxième personne comme dans une lettre et d'autres qui reprennent la réflexion à haute voix pour analyser et revoir les événements des années passées qui auraient pu mettre Basile sur la voie du soupçon.

Un si gentil garçon, ne peut pas violer, mais en réfléchissant bien, le doute s'installe.

Basile, entame donc une mise à plat de tout ce qui montrait déjà la fausseté du personnage, de son côté frimeur, dragueur de femmes artistes, désireuses de percer, de faire partie des élites littéraires et artistiques qui cultivent l'entre-soi et font et défont les carrières comme tous ceux qui tiennent un petit pouvoir d'influence.

Mariée à une femme géniale qui lui pardonne tout, qui se tient derrière le rideau, dira-t-on, il finit par être mis en cause par 18 femmes dont une chère amie de Basile qui d'ailleurs lui dédicace son livre.

Avec une plume sans concession où il se malmène lui-même d'avoir été heureux de cette amitié qui lui donnait un passeport vers le jury des Nobel, il y a une course pour le prix, un terreau fertile à toutes les compromissions pour un peu de célébrité, et aussi des possibilités de rencontres sexuelles en grand nombre avec un franchissement aisé des limites.

J'ai beaucoup appris sur le Prix Nobel, ça rappelle le même genre de milieu que dans le cinéma, la télévision, le sport, le monde politique, où se dévoilent chaque jour de nouveaux cas de scandale.

Le point de vue d'un homme sur la question du viol après meToo est intéressant , l'analyse fait progresser Basile vers une sincère remise en question. Son amitié prend fin, je reste à me demander comment Jean-Claude reçoit ce livre/lettre et comment les Nobel s'en sortiront.

Merci à Babélio et à l'éditeur Robert Laffont pour cet envoi dans le cadre de masse critique.

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Perdre le Nord

Voilà un roman qui ne va pas forcément rabibocher les détracteurs d'une forme de roman français autobiographique dénoncé souvent comme autosuffisant, nombriliste et que sais-je encore, à tort, comme à raison d'ailleurs. C'est bien dommage car même si Perdre le nord est à mille lieues du type "roman américain du Midwest", celui des "grands espaces", genre destiné aux lecteurs européens essentiellement, et si on n'est pas non plus dans le polar classique et encore moins scandinave, ce nouveau "roman-roman" de Basile Panurgias parle de ces genres littéraires et même bien plus que cela d'ailleurs, puisqu'il recycle subtilement le matériau de son récit Une littérature sans écrivains, publié chez Léo Scheer en 2012, avec comme thèmes de prédilection : la littérature avant tout, mais aussi le livre, le livre à l'ère Gutenberg 2.0 pour être précis, à l'heure de l'internet, d'Amazon, des occasions à 1 euro, des librairies "traditionnelles" - mais qui servent du café Nespresso -, des éditeurs de beaux livres ancrés dans la terre, le régionalisme, le "local", donc plus vrai, plus authentique, alors que Kafka avait pourtant été très clair : "Loin d'ici, voilà mon but." Ce but est partagé par le narrateur de Perdre le nord : un écrivain qui s'ennuie, envers et malgré tout ! comme il le dit page 51 : "L'ennui ne se maîtrise pas." Séparé de sa compagne danoise, il part à Bruxelles pour y séjourner durant la première moitié du roman, tombant dans une sorte de loose complète et trouvant le réconfort dans les livres, les bons auteurs, les classiques, comme il le signale d'ailleurs page 87 : "Je me sentais merdeux. Mais qu'aurait fait un autre à ma place ? Qu'aurait fait Shakespeare ? Puis la réponse s'imposa comme une évidence. Il aurait écrit." Ce qu'on lit est donc ce qu'écrit le narrateur, qui pourrait bien être Basile Panurgias. Mais à l'instar de ce qui se lit trop souvent dans ce type de roman - la dénonciation des magouilles, de la misère derrière les paillettes, etc. - le narrateur, lui, constate en toute simplicité et, tel un stoïcien, fait avec, mais avec une certaine distance ; il continue sa vie, il continue son récit, un peu comme Beckett dans l'Innommable : "il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer", en dehors du fait que si l'écrivain irlandais répondait à la question "Pourquoi écrivez-vous?" par un "Bonkassa!", Panurgias se demande lui plutôt "Akoibon" (tout en continuant quand même). Le point fort de ce roman, c'est au final une magnifique réflexion sur le "métier" d'écrivain, aujourd'hui. Réflexion placée dans un roman qui tend parfois vers le polar, fait un clin d'œil aux "page turner" américains (pleins de dialogues), un roman souvent drôle (on y croise un éditeur fan d'Anatole France qui finit par vendre son catalogue prestigieux à Amazon!), touche-à-tout, plein de rebondissements et pour le moins picaresque. Pour celles et ceux qui avaient lu L'écrivain national de Joncourt, Éditeur! d'Émile Brami ou encore le Journal de stage de Bruno Migdal, je ne peux que recommander chaleureusement ce nouveau Basile Panurgias qui est un merveilleux livre sur le milieu littéraire (et même les bords, là où se trouve l'abîme) - pour les autres, je recommande toutes ces lectures à la fois. Et je finirais en citant Victor Hugo : "Ceci tuera cela. Le livre tuera l'édifice."
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Le doute

Basile Panurgias est un ami de Jean-Claude Arnault. Présenté comme le Weinstein suédois, ce récit nous présente l'ascension de ce français d'origine au sein de l'intelligentsia culturelle suédoise, les liens tissés grâce à son mariage avec l'académie Nobel et enfin sa chute suite à des plaintes répétées (18 au total soit tout autant que de membres de l'académie) pour harcèlement sexuel.

Dans ce contexte particulier de montée en puissance d'un féminisme libéré et revendicatif, voire de suspiscion généralisée, nés de #MeToo, Basile doute et nous le partage.

Jean-Claude est finalement jugé et condamné à 2 ans de prison pour ses crimes ; peine qu'il purgera dans une prison spécialisée en Suède.

A sa sortie, il tentera de reprendre contact avec Basile qui décide de ne pas donner suite sans lui fournir d'explication.

Ce livre est un droit de réponse.



Je suis heureux de ne pas compter Basile Panurgias au nombre de mes amis car je ne souhaiterais pas qu'il fasse de notre amitié et de son droit de réponse un prétexte pour un roman.

Je suis d'ailleurs mal à l'aise chaque fois que des artistes se servent de leur notoriété pour tirer sur l'ambulance (comme Raphaëlle Bacqué dans "Richie" par exemple).

Finalement, je ne peux m'empêcher de faire un association d'idées entre le patronyme de l'auteur et le personnage de Rabelais dont les moutons se sont jetés à l'eau sans se poser de question.



Basile Panurgias se qualifie lui-même d'auteur "sous le radar"; ce n'est pas le cas de son livre puisqu'il s'est retrouvé entre mes mains et aussi sur la liste des finalistes du prix de Flore.

Puisse la sensibilité du radar avoir été correctement paramatrée...

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Le doute

Voilà un livre qui n'est ni un roman, ni un récit, ni une autobiographie mais plus une quête de vérité d'un homme, Basile Panurgias, refusant d'admettre que son grand ami, Jean-Claude Arnault, ait pu être LE Weinstein Suédois.



Basile se replonge tout au long de ce livre dans son passé et repense aux moments partagés avec Jean-Claude où parfois/souvent/la plupart du temps ses propos envers les femmes étaient déplacés mais qu'il avait alors délibérément occultés pour ne pas avoir à remettre en question leur belle amitié naissante et grandissante.



Comme par exemple cette fois lorsque Basile lui demande ce qu'il pense de Johanna Ekström, une connaissance qu'ils ont en commun, et que Jean-Claude lui réponde "je me la suis tapée".. choquant mais vite occulté. Car commentaire pas digne de leur amitié.



Nous assistons tout au long de ce livre à une "mise à nu" si j'ose dire de Jean-Claude, homme amoureux de sa femme Katarina qui elle, lui voue un amour inconditionnel malgré toutes les relations extra-conjugales compulsives et violentes de son mari. Elle aussi fait le choix (inconscient?) de tout occulter et de préserver leur amour. Jean-Claude peut ainsi laisser libre cours à ses pulsions sans perdre les gens qu'il aime pour autant, sans être jugé.



Jusqu'au jour où il sera accusé de viols par 18 femmes. Ce sont ces accusations et son futur procès qui déclencheront chez Basile ce besoin? ce désir? de retour en arrière parsemé de doutes et qui donneront naissance à ce livre qui, malgré lui, devient comme une lettre d'adieu à leur amitié.



Je ressens la douleur, la déception, la trahison à travers ses mots/maux. Comment ne peut-il en être autrement quand on découvre la face cachée et obscure d'un ami, pouvons-nous seulement tout accepter de lui?



J'ai trouvé très intéressante la partie Prix Nobel que nous découvrons grâce à la femme de Jean-Claude, Katarina Frostenson qui est membre de l'Académie Suédoise et ainsi du jury du Prix Nobel.



J'ai également apprécié la pudeur de l'auteur malgré les horreurs qu'il peut nous relater sur Jean-Claude et je n'ai pas pu refermer ce livre en me demandant ce qu'en avait pensé Jean-Claude lui-même, mais ça, même l'auteur ne le saura sans doute jamais car leur amitié n'est plus.



Je remercie Babelio et les Editions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre dans le cadre de Masse Critique. J'ai apprécié découvrir ce nouvel auteur que je n'aurais sans doute jamais lu sans eux.







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Une littérature sans écrivains

Un auteur qui écrit que "l'enthousiasme aveugle ne convient qu'aux mauvais livres" est à tout égard fréquentable. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert cet essai, en même temps que son auteur d'ailleurs (qui publie pourtant depuis vingt ans). Le style me rappelle un peu le Journal volubile d'Enrique Vila-Matas. C'est de ces livres qui en citent d'autres, ce qui multiplie les possibilités de lectures. Panurgias questionne la valeur du livre et de la littérature même, à travers des récits intimistes d'une causticité dénuée d'amertume, et surtout : l'auteur ici ne verse pas dans la nostalgie à la Houellebeigbedantzig&co qui voudraient bien que "c'était mieux avant", mais replace le questionnement dans la simplicité de notre époque, à savoir le téléchargement gratuit. Grâce à lui on n'a plus honte de critiquer un classique - pour ma part Ulysse me tombe des mains ... - ni de parler de livres qu'on n'a pas lus, ou juste feuilletés. "Ma lecture de Camilla Läckberg est, somme toute, conditionnée par la présentation d'Easyjet Magazine, et me dispense de la lire. Plus grave, plus ridicule et plus libérateur, je peux juger de beaucoup de livres sans prendre la peine de les lire. Du coup, je comprends que leurs auteurs en bâclent l'exécution". En attendant cette nouvelle ère sans livres physiques, ni librairies, ni éditeurs, et où l'importance de l'écrivain sera toute relative, la lecture même de cet essai est des plus sympathiques.
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Écrivains d'Italie

Il est des ouvrages où le plaisir du lecteur est démultiplié. Habituellement un livre fait pénétrer dans l'univers d'un écrivain à travers une de ses oeuvres. Écrivains d'Italie propose au lecteur quatorze écrivains italiens choisis par quatorze auteurs français à qui Philippe Vilain a demandé ”de décrire un écrivain italien qui a particulièrement marqué leur parcours d'écriture et qui a contribué à nourrir sa pratique et son imaginaire”. Or comme une lecture entraîne souvent une autre lecture, l'envie vient non seulement de lire ou relire l'oeuvre décrite mais aussi les ouvrages de celui où celle dont la plume a su si bien partager sa prédilection. Un effet domino qui offre un vaste choix et une grande variété de styles et d'époques. De Dante à la mystérieuse Elena Ferrante en passant par Pasolini, Primo Levi ou Pirandello, et d'autres encore, plus ou moins connus, avec Pierre Adrian, Mona Azzam, Pierre Vilain et d'autres auteurs français contemporains, confirmés ou novices, l'Italie vient à nous pour un voyage littéraire, amoureux, intimiste, passionné et passionnant. Bravo à Philippe Vilain d'avoir eu l'idée de ce recueil, palette haute en couleurs et belle occasion de découvrir une littérature italienne quelque peu méconnue de notre hexagone. Une réussite.

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L'inconnue de la factory

Quand l’attaché de presse m’a proposé ce livre, je n’ai pas hésité une seconde pour dire oui. L’une des principales raisons c’est qu’une partie de l’action se passe à Venise, ville que j’ai découverte pour l’anniversaire de mes 30 ans avec mon chéri. J’espère y retourner un jour pour la découvrir encore mieux.



Mais avant cela ce livre nous offre un voyage dans les années 90 à New York, la ville de tous les possibles. Notre personnage principal, un vénitien, va essayer d’y trouver sa place via la vente des forcole. Il arrive au moment où cette ville explose artistiquement parlant. Ces amis sont dans ce milieu et c’est presque le seul sujet de conversation. Il y découvre aussi toutes combines quand on a peut d’argent pour s’en sortir.



Alvise est assez seul dans cette ville et il sent bien qu’il n’y a pas vraiment sa place. Mais le jour où il rencontre cette inconnue, tout bascule pour lui.



Cette première partie du livre est intéressante autant sur l’histoire d’Alvise que sur le plan de ce qu’il se passe dans ce New York des années 90. On sent bien que ça bouillonne et que les changements ne s’arrêtent pas. On voit autant le bon côté comme le mauvais côté de cette ville. Mais on voit aussi que c’est un peu la fin d’une époque et la modernité va engloutir cette ville et la changer.



Le personnage d’Alvise est attachant. J’ai beaucoup aimé sa vision des choses et son refus de trop de modernité mais de rester plus sur un côté plus artisanal des choses. On voit bien là son éducation resurgir en tant que vénitien de souche. Il est toujours un peu en décalage avec les autres et c’est quelque chose qui ma plu aussi car je me reconnais un peu là. Il est là en tant qu’observateur dans ce livre et très peu en tant qu’acteur des choses du moins jusqu’à un certain point du livre.



La seconde partie se passe donc à Venise et je peux vous dire qu’elle m’a ravie. On découvre la ville et surtout les petits détails et un peu de son histoire. Je ne connaissais pas tout ça car quand on va là bas on regarde cette ville comme un touriste lambda et non comme quelqu’un de curieux. Alvise nous parle de ce qu’elle était avant et de ce qu’elle devient. On le sent très nostalgique dans cette seconde partie et aussi impuissant de voir l’âme de Venise changer pour mieux correspondre à une certaine idée pour le tourisme. Cette ville ne vit que de ça et on voit bien que c’est un problème.



Son passé et son avenir sont en train de se jouer dans cette ville. Les réponses aux questions sont là pour lui et il lui faudra encore un séjour dans une autre ville pour le comprendre.



La fin du livre est magnifique et tellement représentative du livre et de la vie. Il y a la presque une morale, celle de ne pas rentrer dans la case qu’on nous demande de remplir mais de regarder à côté et d’écouter ses envies et ses rêves.



Avec ce livre je suis tombé encore plus amoureuse de Venise. L’histoire est belle et intéressante car on apprend beaucoup de chose avec ce que va vivre Alvise. Le style nous immerge bien et les pages ont défilées vite. Ce fût une très belle lecture qui m’a fait voyagé à travers des époques et des villes qui nous font presque regretter de ne pas y avoir été pour de vrai.
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Le doute

Cette confession revient, en partie, sur la triste affaire entourant l'(ex‐)ami de Basile Panurgias, à savoir Jean‐Claude Arnault. Ce dernier, marié à une académicienne et poétesse suédoise – Katarina Frostenson –, fut accusé en 2017 de harcèlement sexuel et de viol par dix‐huit femmes, scandale qui éclaboussa l’année suivante le Nobel de littérature au point que son attribution fut annulée. Mais le doute ici, sur la conduite à prendre, mène aussi Panurgias à ce constat angoissant : « Et moi, dont le métier est censé être celui d’un voyant, comment ai‐je pu être aussi aveugle (…) ? Ta folie, est‐il possible que je l’aie croisée cent fois dans ton regard sans l’entrevoir ? À moins de ne pas avoir su te “lire”. Et les mauvais lecteurs ne font pas de bons écrivains… » Pour évoquer le doute, l’abus et comment le juger, l’auteur va chercher dans ses souvenirs de jeunesse d’abord ; il fait le portrait poignant d’une amie victime elle aussi de Jean‐Claude Arnault ; il cite une nouvelle de

Pirandello fort à propos et détaille d’autres affaires sordides. C’est toute l’intelligence et la subtilité de ce livre souvent émouvant dans ce que l’écrivain divulgue et toujours juste dans ce qu’il confesse.
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L'inconnue de la factory

L'inconnue de la Factory, de Basile Panurgias : dans les quelques nonante romans reçus ces deux dernières semaines, voilà que je tombe sur Basile Panurgias, dont j'avais tant aimé l'essai La Littérature sans écrivains et le roman Perdre le Nord. Joie. J'espère que je ne serais pas le seul lecteur, car il nous plonge dans une intrigue sentimentale bercé par différents va-et-vient comme l'avant internet et son avènement, Venise et new York, l'art ancien et le Pop Art, la frénésie et l'introspection. Il y parle de design et beaucoup de typographie aussi. Du bon contemporain et une belle surprise tiens.
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2017 : L'élection improbable

Ce que les sondeurs, oracles, et autres statisti-ciens-ciens du jeu politique n'avaient pas encore osé faire (ou faisaient sans nous dire), eux l'ont fait :

battre les cartes, les jeter en l'air, et piocher avec gourmandise et talent pour composer des attelages électoraux peut-être improbables, mais (presque) jamais impossibles.



Les onze auteurs : Marie Desplechin, Jérôme Leroy, Thomas Legrand, Frédéric Ciriez, Arnaud Viviant, Maël Renouard, Jérémy Collado, Basile Panurgias, Johann Zarca, Antoine Bello, Jean-Noël Orengo.



Leurs personnages : pour ne citer que les plus étonnants, Thomas Picketty et Alfred Garcia ; pour tous les autres voir les colonnes politiques de votre quotidien préféré, ou les plateaux des chaînes d'info continue d'ici à mai 2017.



Résultat : un malicieux recueil de onze politiques fictions qui fera un cadeau clin d’œil bien sympa pour la fin d'année ; et pour vous-même bien sûr aussi : vous auriez tort de passer à côté de ce petit plaisir littéraire plein de jolies surprises !



Mention spéciale empathie féminine à Marie Desplechin pour le joli titre et la chute maligne de sa nouvelle : "En attendant Angela".

Dans une petite famille de sans papiers venus d'Europe de l'Est, on choisit les prénoms des enfants en hommage reconnaissant au pays d'accueil... C'est pour ça que le garçon né en 2007 a été baptisé Sarkozy :

“ Vouant un fils à la France, il estimait offrir une preuve convaincante de sa volonté d'intégration, et peut-être même appuyer son dossier de demande d'asile. Cinq années durant, il avait regretté sa précipitation. À sa décharge, rien ne laissait deviner que l'enthousiasme serait si bref, le mandat si court, le président si décrié, et le prénom finalement si embarrassant. Quant à la demande d'asile, on ignorait où elle avait peu se perdre. Sans doute un fonctionnaire sarkozyste zélé l'avait-il égaré dans une poubelle. ”

Une nouvelle naissance est prévue au printemps 2017 !

Pas de chance, elle pouvait pas savoir : Marie Desplechin a tiré une carte faible avec Rocard... La camarde a emporté pour de vrai, après la sortie du livre, celui que l'écrivain imaginait en unique survivant de la caravane politique décimée et sauveur de la république. Peu importe, à ce détail près, son histoire tient la route.



Mention spéciale franche rigolade à Thomas Legrand, éditorialiste politique, pour "Sarko Papillon" où l'on voit Nicolas enfermé dans le scaphandrier du locked-in syndrome harcelé par une Isabelle Balkany en nounou perverse.



Accessits découverte à Jean-Noël Orengo, Johann Zarka, Frédéric Ciriez, Jérémy Collado



Certificats confirmation à Basile Panurgias et Arnaud Viviant.



Une curiosité : l'outsider Maël Renouard qui a été plume chez François Fillon ; il fait "L'hypothèse de l'automne". Sachant que les élections qui ont lieu après l'été sont nettement plus favorables aux sortants que celles du printemps, que faut-il faire pour retarder l'échéance de six mois, se demande le cabinet de Hollande ?



Enfin, en tête et en ballotage très serré : Antoine Bello et Jérôme Leroy



Bello, pour le piège à double détente tendu au lecteur et l'ironie élégamment maîtrisée de son histoire : "Les Portes-Paroles" ; un jeune surdoué a développé une intelligence artificielle produisant des discours politiques à façon :

“ Devant le journaliste médusé, Saulnier se livra à une démonstration de son joujou. "D'abord, vous choisissez la longueur — disons 3000 mots — et le scrutin. Puis le thème dans un menu déroulant. Nous avons déjà 150 options possibles. Qu'est-ce qui vous ferait plaisir ? Les subventions agricoles ? L'immigration ? Le mariage gay ? Va pour l'immigration. Ici vous sélectionnez votre niveau d'applaudissement. Si vous tenez à développer un raisonnement, mieux vaut ne pas être interrompu trop souvent ; en revanche, si le but est d'être repris dans les médias, je recommande les phrases courtes et percutantes. Ah, cette option est importante : elle permet d'indiquer le niveau socioculturel du public. On ne s'adresse pas à des dockers CGT comme à des profs d'université, n'est-ce pas ? Disons "commerçants et artisans". Vous pouvez de la même façon choisir votre style : lyrique, fleuri, volontaire, empathique, compassionnel, et j'en passe. Compassionnel ? Si vous voulez. Ma foi, c'est presque fini. Comment ? Le parti ? Ah oui, j'allais oublier ! Vous avez une préférence ? Non ? Alors disons "centre droit". ”



Leroy pour Dans la peau d'Alain Juppé ; AJ, défait, rentre à Bordeaux, de nuit, sous une pluie battante :

“ La pluie redouble, une pluie de cinéma. Je vais avoir le temps d'aller au cinéma, moi du coup. Ne sois pas amer. Il y a pire que d'aller voir un cycle Bergman avec Isabelle à l'Utopia de Bordeaux :

"Pensez, chers confidents d'un amour si fidèle,

Tenez-moi compagnie et parlons d'Isabelle"

Tristan L'Hermite... Je n'ai pas lu de poésie depuis un temps fou, moi. Tiens, écrire un roman et puis faire une anthologie de la poésie française aussi, comme Pompidou. Je me demande à qui ça a manqué, de ne pas pouvoir lire de poésie, parmi les candidats de cette élection pourrie. Sûrement pas à Alfred Garcia, ni à Philippot. Ni même à Dufflot. À Mélenchon peut-être. Il doit bien être emmerdé, lui, tiens, ce soir... Une aussi vilaine surprise que la mienne, dans le genre. ”






Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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L'inconnue de la factory

Une belle découverte faite lors du vide-bibliothèque de Babelio !

Entre le New York des années 90 et le Venise d’hier et d’aujourd’hui, l’auteur nous fait voyager dans des lieux et époques différentes. À travers les aventures et les rencontres d’Alvise, nous découvrons un personnage à l’histoire originale et en apprenons beaucoup sur la culture artistique new yorkaise et vénitienne. Entre le vernissage de Lichtenstein, l’atelier Factory de Warhol en passant par les « forcole » et « nizioleti » de Venise, et les subtilités de la typographie, c’est un roman riche, intéressant et qui se lit très bien !
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2017 : L'élection improbable

Cinq satires de qualité fort inégale. Et hop à la poubelle de l'histoire.
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2017 : L'élection improbable

Assez drôle comme livre. Les auteurs mettent en scène les acteurs politiques actuels en nous décrivant à certains moments des scènes rocambolesques. La politique n'est-elle pas ceci: un jeu improbable?
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Perdre le Nord

Pourtant, j'étais vraiment parti pour apprécier ce roman, mais cette posture un peu désinvolte de dénigrement des bobos, de dénonciation des futilités du monde des arts et de la culture, finit par lasser.

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Le doute

Basile Panurgias remet l'affaire du Weinstein de Stockholm en perspective masculine, cinq ans après le #MeToo du Nobel de litterature.
Lien : https://www.lepoint.fr/cultu..
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2017 : L'élection improbable

Vous avez tort. Entre les lignes de ce pamphlet collectif d'anticipation se cachent quelques vérités. A vous de les découvrir en vous faisant plaisir. Car ce livre en donne, ainsi que des frissons.
Lien : http://bibliobs.nouvelobs.co..
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Fuyez, pauvres fous !

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