AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cali (200)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Seuls les enfants savent aimer

De Cali, je me souviens de ce titre entêtant, C'est Quand le Bonheur. Puis de cette chanson plus sombre, AMOUR M A TUER, au texte bouleversant.

Je me plonge donc dans la lecture de son premier livre avec plaisir, sans à priori.



Et je sors mitigé de ce texte désenchanté.



Bruno, 6 ans, perd sa maman. Et il va devoir continuer sa petite vie. Sans celle qui va tellement lui manquer.



Bruno (Cali) nous raconte ce deuil fait dans l'enfance et s'adresse à sa maman durant tout le livre en racontant à la fois son quotidien d'enfant et cette absence qui le brûle tous les jours.



Ce livre est émouvant, sensible, touchant.



Et pourtant, j'ai attendu la fin avec une impatience de plus en plus marquée. Très mauvais signe pour un livre qui ne fait qu'environ 185 pages.

Je suis évidemment touché par l'histoire, la vérité de ce roman. Mais l'objet littéraire a fini par devenir redondant et m'a laissé là, m'éloignant complètement de l'émotion recherchée. Je n'ai pas réussi à suivre le petit Bruno et son quotidien. En revanche, j'ai beaucoup aimé certaines pages sur l'absence et le deuil.



En résumé, c'est un livre qu'on a envie d'aimer. Je n'y suis pas arrivé à 100%.



Tant pis. J'espère ne pas avoir perdu mon âme d'enfant.


Lien : https://labibliothequedejuju..
Commenter  J’apprécie          10211
Cavale ça veut dire s'échapper

Cali, tout comme Leny Escudero, Dominique A, Bertrand Belin ou encore Kent, fait partie de mes chanteurs préférés. Je les connaissais tous en tant que chanteurs et avais pu les apprécier sur scène. À chaque fois, lorsque ces auteurs-compositeurs-interprètes ont pris la plume, non pas pour écrire des textes de chansons, mais des romans autobiographiques ou pas, j'ai lu leurs oeuvres et, franchement, je n'ai pas été déçue .

En fait, rien de bien surprenant à cela, ce sont à la base de brillants poètes, mais encore faut-il avoir le talent de passer du texte court au récit. Bruno Caliciuri, alias Cali, vient de publier Cavale ça veut dire s'échapper son deuxième roman après Seuls les enfants savent aimer et signe là un livre magnifique où sa sensibilité affleure à chaque ligne.

Bruno a 15 ans, vit son adolescence, période où l'on se construit, comme si demain était son dernier jour, en cavalant. Il évoque dans ce livre toutes ses préoccupations du moment, les filles Sylvia, Fabienne, Patricia, la famille , son papa qu'il ne veut surtout pas faire souffrir, sa maman toujours présente malgré sa disparition, la musique avec Joe Strummer, Renaud, U2 et le rêve de partir en Irlande, Patti Smith, musique à laquelle il se raccroche et qui rythme ses états d'âme, les amis Alec, Nicolas et Fernand avec qui il formera ce groupe "Pénétration anale" qui fera des ravages !

Ce qui est bouleversant et décrit avec une très grande délicatesse, c'est son amour des filles mais surtout ce besoin et cette quête d'amour qui sont évoqués à chaque souvenir et gravés dans ses phrases.

L'adolescence, ce moment de vie si intense, Cali nous le fait vivre avec une écriture intime et sensuelle qui nous livre toute sa sensibilité et sa fragilité. Son extrême pudeur nous est souvent donnée à partager avec gravité mais aussi beaucoup d'humour. Les blagues qu'il fait avec ses copains, notamment avec les affiches du film recrutant des figurants dans le village ou la boite de chocolat à gagner en se rendant illico à l'épicerie nous permettent de récupérer et d'évacuer notre trop plein d'émotion.

C'est un roman extrêmement personnel sur son adolescence et dans lequel, pourtant, chacun peut se retrouver ! de plus, le livre va crescendo pour finir en apothéose avec ce fameux concert qu'il vous reste à découvrir et...!

En définitive, cette période marquera pour Cali, la découverte de sa vocation.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          943
Seuls les enfants savent aimer

M'étant régalée en lisant Cavale ça veut dire s'échapper de Cali, je n'avais qu'une hâte, lire celui qui l'avait précédé et qui était son premier roman, à savoir : Seuls les enfants savent aimer.

Si son deuxième roman racontait l'adolescence de Cali, de son vrai nom Bruno Caliciuri, le premier nous parle de son enfance où, à l'âge de six ans, il doit affronter le pire, c'est à dire à la perte de sa maman.

Jugé trop petit pour suivre l'enterrement, ne lui restent que des images de larmes et de peine aperçues derrière un volet mal fermé.

C'est ce vide laissé par l'absence de sa maman et le besoin d'amour immense que Cali va si bien nous décrire avec toute sa tendresse et sa naïveté et cet immense bonheur qu'il va ressentir lorsqu'Alec, nouvel élève, lui sourit. Voisin de Bruno, il l'invite à entrer : "Alec me présente sa maman. Elle n'est pas très grande non plus. "Maman, voici Bruno. C'est mon nouvel ami." J'ai envie de pleurer. Ces mots tombent en moi comme l'espoir d'une pluie sur un champ brûlé. J'aurais droit au bonheur ?".

Son frère et ses soeurs de même que son papa, ses grands-parents maternels et sa grand-mère paternelle l'adorent mais il y a toujours ce manque. Et quand le papa, abruti de douleur lui aussi, va s'arrêter plus souvent au bistro, le soir, c'est Bruno qui essaiera de le relever. Bruno souffre énormément de voir les gens qu'il aime, pleurer.

Ce petit Bruno, le narrateur, se révèle tout au long du roman d'une maturité étonnante et désarmante.

Ce pourrait être un roman triste mais Cali, au contraire, a écrit un livre radieux où l'amour envers ses parents, son frère, ses soeurs, ses grands-parents, son amour pour Carol "Je l'espérais depuis longtemps : tenir la main de Carol Bobé. La saisir délicatement et emmener ma bien-aimée au-dessus du village, vers la forêt.", sont relatés de manière naïve, mais tellement touchante, bouleversante et pleine de poésie, comme le vit un enfant. Quant à l'amitié qu'il va nouer avec Alec, elle est tout simplement merveilleuse.

Seuls les enfants savent aimer est un livre poignant qui parle à chacun d'entre nous. En effet, qui, au cours de son enfance, n'a pas perdu un être cher ?

Que ce soit en tant qu'auteur-compositeur-interprète ou en tant qu'écrivain, Cali révèle un immense talent.


Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          826
Cavale ça veut dire s'échapper

Pour son second roman toujours très autobiographique, Cali raconte l’histoire folle d’un adolescent en manque d’amour et pourtant, en lui, cet amour déborde, prêt à être offert. C’est cru, tendre, réaliste, parfois un peu exagéré mais tellement émouvant !

Dans Cavale ça veut dire s’échapper, Cali se livre et dévoile l’intimité d’un ado dévoré par la perte de sa mère alors qu’il était enfant. Dans le roman précédent qu’il me reste à lire, Seuls les enfants savent aimer, il a déjà confié tout cela. Lui, le petit dernier de la famille souffre, s’exprime mais surtout découvre les groupes irlandais et anglo-américains cultes : U2, les Clash, etc… Il cite ses références tout au long du livre et raconte avec beaucoup d’humour ses débuts dans un groupe formé avec ses deux meilleurs amis. Je vous laisse lire le livre pour découvrir le nom qu’ils avaient choisi…

Tout cela a formé Cali, ce chanteur que j’adore, que j’ai déjà vu sur scène et que je suis prêt à revoir dès que l’occasion se représentera. Il est celui que j’aime écouter parce qu’il est capable d’écrire et d’interpréter des chansons infiniment touchantes, d’une sensibilité à fleur de peau, la même qu’il exprime en tant qu’écrivain avec une franchise remarquable.

Commenter  J’apprécie          725
Lettre à ce prof qui a changé ma vie

Avant même d'ouvrir ce livre, je savais déjà que je lui attribuerai la note de 5/5 ; ma très modeste et ô combien infime contribution à l'hommage rendu à Samuel Paty.

Et, si j'ai lu avec beaucoup d'intérêt toutes ces lettres, celles qui m'ont le plus touchée ont été celles d'Irène Frain, Romain Slocombe, Franck Thilliez, Henri Loevenbruck et Philippe Torreton.



Toute ma scolarité s'est déroulée, de 1959 à 1969, à Issy les Moulineaux dans les Hauts de Seine. C'était une époque où nous étions quarante élèves par classe, rien que des filles (la mixité n'existait pas), le professeur était juché sur une estrade et écrivait, chaque matin, à la craie sur le grand tableau noir, la morale du jour, souvent extraite d'une fable de La Fontaine. Époque bénie où les parents n'avaient pas encore investi l'école ; le boulanger faisait le pain, le garagiste réparait les voitures, le maçon construisait les maisons, l'enseignant enseignait, et aucun d'entre eux n'avait la prétention d'apprendre à l'autre comment faire son métier.



Malgré toute la considération que je leur porte, ayant moi-même œuvré durant toute ma scolarité à me faire oublier d'eux, j'ai beau chercher, je serais bien incapable de témoigner d'une relation particulière que j'aurais pu entretenir avec un professeur.

Il faut dire que ça avait très mal commencé, ainsi qu'en atteste ce mot de ma maîtresse, en date du 3 octobre 1959, alors que je n'avais pas encore 6 ans et que mon entrée en CP à la "grande école" remontait à tout juste un mois :

"Monsieur, Madame,

Je vous communique à nouveau le cahier de votre fille pour que vous preniez connaissance de son travail. Rien qu'en regardant l'écriture (si on peut appeler cela écrire) vous vous rendrez compte qu'elle se moque totalement des conseils et des punitions, puisque tous les jours ce sont les mêmes griffonnages. Si cela persiste je serai obligée de ne plus m'occuper de son cahier où je ne vois jamais aucune application mais seulement les signes de l'indifférence, de la paresse et de la mauvaise volonté la plus évidente.

L'institutrice."

Comme vous pourrez le constater, mes parents ont dû, très tôt, revoir à la baisse leurs illusions quant à mon brillant avenir.

Quoique, cette institutrice dont la pédagogie reste très discutable, s'était au moins foulée d'une lettre. Celles qui ont suivi étaient nettement moins inspirées et me résumaient en un mot : fumiste ! Un peu décevantes, ces braves dames ; elles auraient pu développer. Ma constance méritait mieux que ce jugement laconique.



À dire vrai, je ne dois ma passion de la lecture qu'à mon père qui, dès mon plus jeune âge, m'a fait découvrir les contes des Milles et une nuits, ceux d'Andersen, le merveilleux Livre de la Jungle de Rudyard Kipling et son extraordinaire poème "If".

En conséquence de cela, les seules matières qui, à l'école, ont suscité mon intérêt se limitaient au Français, à l'Histoire et au Dessin. Ce qui m'a valu, durant toute ma scolarité, une certaine connivence avec mes professeurs de Français vu que ce n'était qu'à leurs seuls cours que ma participation était active.

Et je leur suis infiniment reconnaissante de m'avoir donné toutes les clefs, astuces et moyens mnémotechniques pour, au sortir du Primaire, maîtriser très honorablement la lecture et l'écriture.



Me revient une petite anecdote avec ce professeur de Français que j'aimais beaucoup, madame Celtan, d'origine Martiniquaise, dont l'accent prononcé occasionnait une prononciation des "R" différente de la nôtre :

- Dictée : "De ma fenêtre, je voyais des vagues de toits..."

En mode "traduction automatique", toute la classe écrit : "De ma fenêtre, je voyais des vagues de trois..."

Madame Celtan de s'énerver : "Mais enfin ! Je ne vous ai pas dit des vagues de t'ois, je vous ai dit des vagues de t'oits !"

Chuchotements dans la classe : "Qu'est-ce qu'elle a dit ? Trois ou toits ?"

Il a fallu qu'elle l'écrive au tableau pour mettre un terme à la confusion générale.



Beaucoup moins joyeux comme souvenir a été celui de madame Brigand, professeur de mathématiques, tailleur bleu marine, chignon mémère et gros mollets, qui, en fin de 6ème, a convoqué ma mère afin de lui "conseiller" de m'orienter vers un collège d'enseignement commercial (voix de garage de l'époque). Si mon prof principal avait été celui de Français, le bilan aurait été tout autre.

J'avoue que j'en ai beaucoup voulu à cette dame qui, parmi la centaine d'élèves dont elle avait la charge, devait ignorer totalement qui était cette gamine au fond de la classe qui rêvassait en dessinant sur un coin de cahier pendant ses cours. Ce qui ne l'a pourtant pas empêchée de se sentir légitime à décider de manière péremptoire et arbitraire de ce que devait être mon avenir.

Après trois ans d'études commerciales où j'ai continué à ne m'intéresser qu'au Français et n'ai absolument rien retenu des cours de sténo, de compta ou de Droit, je me suis retrouvée dans la vie active à 16 ans ; bien contente d'être enfin libérée des contraintes scolaires.



Il en ressort néanmoins que toutes les bases solides de ce que je sais aujourd'hui, et que j'ai eu la curiosité d'approfondir par la suite, m'ont été inculquées par l'École. Cette École de la République à qui je voue, à tout jamais, une profonde reconnaissance et un non moins profond respect.



Je dédie ce billet à mon fils qui, après une licence de biologie, ne sachant trop quelle orientation prendre, est parti, sac au dos, parcourir le monde et en est revenu, deux ans plus tard, en me disant, résolu : "Maman, je veux être enseignant. Instit ! Car c'est avec les petits que tout commence vraiment. Seule la connaissance sauvera le monde."

Il a donc repris ses études, obtenu tous ses diplômes et concours du premier coup ; la motivation était là et bien là. Cela fait quelques années maintenant qu'il exerce en qualité de directeur d'école et après une mutation durant deux ans au Lycée Français de New York où il a pu élargir ses connaissances pédagogiques, il est de retour à Bordeaux où il a repris la direction d'une école et y enseigne en classe de CP.

Malgré toutes les embûches et les problématiques liées au climat actuel auxquelles s'ajoute l'intrusion abusive et chronophage de certains parents, sa détermination et son investissement restent intacts.

L'homme qu'il est devenu, sa vocation, son état d'esprit, sont pour moi une incommensurable fierté.
Commenter  J’apprécie          7039
Brigadistes !

A l'occasion du 80ème anniversaire de la création des Brigades Internationales, les Editions du Caïman s'associent aux Amis des Combattants en Espagne Républicaine (ACER) pour nous offrir un recueil de nouvelles noires, Brigadistes! préfacé par Cécile Rol-Tanguy. Le cahier des charges est le suivant: « L'angle des nouvelles est libre : univers violent de la Guerre d'Espagne, regard tragique et pessimiste, aspect politique, complexité, mais aussi solidarité Internationale, histoires d'amour, collectivisme, vie artistique... tout cela en lien avec les Brigades Internationales ». Les 20 collaborateurs, auteurs comme Patrick Bard, Didier Daeninckx, Michel Embarek, dessinateurs comme Bruno Loth, musiciens comme Cali, nous livrent des histoires personnelles ou non sur ces volontaires venus du monde entier se battre aux côtés des Républicains espagnols.

Brigadistes est un recueil homogène, riche de souvenirs de famille, de rencontres, d'amitiés, de lectures, qui fait revivre pour le lecteur le Bataillon Commune de Paris, le Winnipeg, la compagnie France Navigation, la Retirada…

Brigadistes!, en vingt nouvelles de qualité, rend un bel hommage aux 35.000 volontaires de 53 nationalités, dont beaucoup payèrent au prix fort leur engagement. Elles nous permettent aussi de faire connaissance avec des auteurs moins connus dont on a hâte de lire les ouvrages, je pense à Patrick Fort dont la nouvelle intitulée "Els ombres del coll dels Belistres" m'aura beaucoup touchée. On espère que cette belle initiative trouvera l'écho qu'elle mérite.

Commenter  J’apprécie          694
Seuls les enfants savent aimer

Bonjour Cali



Je compte bien vous rencontrer à Quiberon pour le salon du livre, moi avec mes "fissures" vous avec Cavale...

Comment commenter "Seuls les enfants savent aimer", j'en suis incapable,

nos destins sont trop proches. Alors je dépose ce texte, il dit avec ma voix de 11 ans, un autre vécu de ces heures sombres.





Je ne perçois plus que son absence.

Ses rires se sont dilués dans le jardin de notre enfance,

la nature les a repliés dans les draps de ses souffrances,

la mère et son enfant se sont endormis sous la neige de l'hiver.





Je ne perçois plus que ton absence

et des points douloureux,

qui forment une ligne étrange à travers mon corps,

des points d’acupuncture.

Ton inconsolable absence a tout contaminé,

comme un immense sanglot sur tout mon corps.





La nuit venait se dérober à notre sommeil,

les jours mangeaient les nuits,

notre enfance s'ancrait dans le noir.

Un vide, a peu à peu, enfouis nos émois,

voilait de pluies mes souvenirs.

Les cauchemars se délectaient

ils chérissaient la peur,

et patiemment enveloppaient nos cœurs de honte,

enduisant notre peau de crachins.





Nous étions trois âmes errantes

de 5 , 6, et 8 ans

dans une maison devenue froide, privée de bruits,

aux espaces vides que nos mains ne savaient plus palper .

Aucune larme n'a coulé,

aucune plainte ne fut entendue,

mais une angoisse palpable,

increvable lessivait les murs.

Pareil aux brumes, l'absence

investissait chaque espace,

un nuage de cendres jointait les ouvertures pour l'éternité.





Tu es devenu un silence,

puis une pierre,

puis une prière dans le creux de nos entrailles,

et tous les jours un regard penché vers l'horizon.

Parfois une crevasse s'ouvrait sous mes pieds,

j'espérais alors

que mon pied glisse,

qu'il glisse pour te rejoindre.



Commenter  J’apprécie          458
Lettre à ce prof qui a changé ma vie

Devoir sur table, au lendemain du décès de Samuel Paty, professeur d'histoire-géo assassiné pour avoir 'blasphémé' :

« Quel(le) prof a changé votre vie ? »

.

Quarante célébrités se sont collées à l'exercice, répondant en quelques pages. Appartenant pour la plupart au milieu littéraire, les auteurs de ces lettres citent essentiellement des profs de français, théâtre & lettres classiques, et d'Histoire.

.

Au-delà de la matière enseignée, sont vantées les qualités de ces enseignants inoubliables : leur sens de la pédagogie, bien sûr, en tant que 'passeurs' de culture, mais aussi leur talent pour accompagner, éduquer, susciter la curiosité & l'envie d'apprendre, éveiller l'esprit critique, donner confiance (y compris, et surtout, aux plus rétifs).

.

Que je connaisse ou non son auteur, que je l'apprécie ou pas, chaque texte m'a captivée, éveillant des souvenirs de ma vie d'élève.

Certains sont particulièrement touchants.

Je retiens les méthodes d'Albert Algoud pour faire aimer lecture & livres aux enfants.

J'ai aimé l'inventaire sincère de Jul (l'auteur, pas le chanteur), qui n'oublie pas les 'mauvais' profs : ceux qui ont perdu la foi en leur métier (si tant est qu'ils l'aient eue un jour), ceux qui blessent. Eux aussi nous ont construits, ont forgé notre caractère (pensée amère & dégoûtée pour le prof de latin de 4e - cruel, vicieux, méprisant, probablement pédo, et doté d'un talent certain pour faire détester sa matière).

Parmi toutes ces lettres, c'est celle de Henri Loevenbruck que j'ai préférée, je vous laisse découvrir pourquoi, tout en remerciant à mon tour tous ceux qui m'ont "élevée".

.

A faire circuler très largement. Et à offrir, notamment aux jeunes profs, parfois découragés. 😉😘
Commenter  J’apprécie          432
Seuls les enfants savent aimer

Cali était présent à "lire à Limoges" et le moins que l'on puisse dire est qu'il a fait ce qu'on appelle "un tabac" pour sa disponibilité, sa gentillesse.Ce sont les libraires que je rencontre, eux mêmes qui m'ont avoué avoir été séduits,contrairement à l'habitude de certains.Bon,ça ,c'est fait.

Ensuite,je dirai que c'est mon épouse qui a souhaité lire ce récit, tout simplement parcequ'elle aussi a perdu sa maman très jeune.Alors,oui,un choix motivé par un point commun qui marque à jamais toute une vie.Certains parlent d'exutoire,c'est sans doute vrai,mais ceux qui n'ont pas de talent littéraire peuvent se projeter,se reconnaitre,partager,se fédérer derrière un porte parole.

Et l'écriture ?oh,oui,ce n'est peut être pas du très grand art mais est ce la finalité de ce genre d'ouvrage?

Alors,le contenu... Oui,il faut remonter dans les souvenirs pour retrouver l'intensité de la morsure de la douleur.Bruno nous dresse un tableau terrible de sa détresse, son refus de la mort de celle dont la présence tutélaire plane sans cesse sur le livre,le papa n'ayant pas la force morale de combler,même partiellement le vide sideral qui aspire l'enfant vers les plus noires abîmes.

C'est un récit fort dans lequel on pourra ou non se reconnaitre en fonction de son histoire personnelle.Ces ouvrages doivent exister,l'être humain réagit de multiples façons face aux drames de la vie.Cali nous relate la sienne.Nul doute qu'il en porte encore le poids.Et si c'était pour cela qu'on l'a trouvé si attachant et remarquable sur le stand?

Je ne conseille ni ne rejette ce livre.Pour moi,j'ai aimé ,je sais que certains sont déçus .C'est au moins que personne n'est indifférent .

Cali a de nombreux talents,j'aimerais bien connaitre la suite de la vie du petit Bruno et savoir ce que sont devenus ceux et celles qui l'ont aidé à se reconstruire.
Commenter  J’apprécie          432
Seuls les enfants savent aimer

Un premier roman émouvant, à la plume poétique, sensible, fluide, pleine de douceur, de tendresse mais aussi de révolte, de rage… Bruno n'a que 6 ans, mais il a déjà une vision du monde dans toute sa grandeur, tant pour la beauté de l'amour que dans la cruauté de la vie. Perdre sa maman, c'est une chose, mais vivre sans amour d'une maman c'est une cruauté. On peut brûler des vêtements, des photos, mais on ne peut brûler les souvenirs, le manque de tendresse, le vide sidéral, le froid qui s'installe, jamais un feu si grand soit il ne pourra réchauffer la perte d'un être cher et vital.



Bruno, nous conte, sa souffrance, son manque, son petit monde qui s'écroule, et comment il va pouvoir se raccrocher aux wagons de la vie.



C'est juste, c'est dit avec des mots d'enfant mais avec le vécu qui transpire entre les pages, on ressent cette douleur, ce besoin d'amour, ce voeu de rejoindre les bras de sa maman pour l'éternité.



En tant qu'artiste, il est touchant, il se donne à fond lors de ses concerts, se jetant dans la foule, ses chansons sont à l'image du personnage, et son premier roman est généreux, sans pudeur ni retenue, j'aime Cali en tant qu'artiste, et j'aime encore plus Cali en tant qu'écrivain.



C'est un personnage authentique, sans chichis, qui défend ses opinions : « je serais toujours du côté des perdants » cette phrase résume à elle seule son combat, un être marqué qui reste sensible malgré tout à la beauté de la vie, mais aussi un révolté.



C'est très beau, sans trop ni peu, juste équilibre entre la douleur d'une enfance meurtrie, et le besoin d'être aimer et d'aimer.



A cela s'ajoute des phrases renversantes que je ne peux hélas pas reproduites toutes. Ouvrez ce livre et vous serez transportés.



Si vous avez une petite appréhension de lire un livre d'un artiste connu que vous n'appréciez pas plus que ça, mais que vous aimez les belles plumes, alors je peux vous certifier qu'ici Cali est plus compositeur qu'interprète. Ce n'est pas un artiste de plus qui sort son bouquin, c'est un être humain qui partage un part de lui, un besoin de mettre de la lumière sur cette ombre qui le poursuit. Mettre des mots sur des maux, ça ne résout sans doute pas tout, mais ça peut aider à avancer.



La musique des mots résonne à chaque phrase, la justesse des sons, l'harmonie de l'écriture, l'écrivain-poète est avant tout un musicien, pour ne pas dire un magicien.



Le livre en tant qu'objet est sobre, délicat, j'aime ce genre de livre, tout simple et aérien. Et la photo du petit Bruno enfant sur la banderole, nous aide à nous imaginer ce petit bonhomme qui a souffert, si petit et déjà si marqué par la vie.



Un immense merci à Masse Critique de Babelio de m'avoir sélectionnée, ainsi qu'aux éditions Cherche Midi pour ce partage.

Commenter  J’apprécie          390
Seuls les enfants savent aimer

Un seul être lui manque et tout est dépeuplé. Il a 6 ans, on est au le lendemain du 6 janvier, Mireille est "partie pour un long voyage"La mort n'existe pas mais l'absence oui . L'absence commence ce jour là où, caché derrière les volets, il voit passer le cortège qui accompagne sa mère à sa dernière demeure. trop petit, interdit d'enterrement! Il aura fallu longtemps à Cali pour mettre noir sur blanc sa souffrance d'enfant, l'absence d'une mère adorée, la flopée de larmes versées.C'est avec ce texte que je découvre Cali , ou plutôt un homme dont l'enfance a été bouleversée par la disparition de celle qui était irremplaçable . Les premières pages coulent de source, son émotion , son chagrin d' enfant, ses larmes sont palpables, chagrins intemporels qui parlent à tout un chacun . Un enfant orphelin mais entouré, ils sont nombreux autour de lui pour le rassurer même si parfois ils sont maladroits, taiseux ou trop malheureux . Et puis il y Alec , son ami et Marie-Josée sa maman ... Mais voilà il y a les larmes, encore les larmes , toujours les larmes . Les mots se suivent, ce n'est plus l'enfant mais l'adulte qui parle , le ton change et mon ressenti de lectrice aussi . Un texte exutoire , j'allais dire encore un ! pardonnez ma sincérité mais une fois encore j'ai l'impression d'être prise en otage dans un texte autobiographique qui s'il apporte beaucoup à celui qui l'écrit m'apporte en définitive bien peu . Bien sur une fois encore il ne s'agit que d'un modeste avis !

Un grand merci aux éditions Cherche midi via NetGalley !

premier roman présent dans la sélection des 68 premières fois hiver 2018
Commenter  J’apprécie          341
Seuls les enfants savent aimer

C'est derrière les volets clos de la petite maison de Vernet-les-Bains que le petit Bruno suit la procession qui emmène sa maman vers le cimetière du village. A 6 ans, il a été jugé trop jeune pour assister à l'enterrement de celle qui va lui manquer tout le reste de sa vie. Car la vie continue, triste et vide, au milieu de ses frère et sœurs qui essaient comme ils peuvent de continuer à sourire et à aimer, et d'un papa qui de plus en plus souvent fait une halte au bistro avant de rentrer le soir. Enfant différent, solitaire, Bruno se console comme il peut, dans les bras de ses grands-mères, dans sa nouvelle amitié avec Alec, dans son amour pour le belle Carol. Ravagé par la tristesse, enragé par l'injustice, Bruno garde jalousement au fond de lui les souvenirs de sa jolie maman, pour ne jamais oublier, pour pouvoir affronter un monde qui désormais sera privé de sa présence douce et lumineuse.



Cali, le chanteur écorché-vif, nous raconte Bruno Caliciuri, le petit garçon orphelin de mère. Dans un récit plein de poésie et d'amour, il évoque ses 6 ans et tous les sentiments qui l'ont traversé à la mort de sa maman : tristesse infinie, solitude, manque insondable, rage, colère, refus de continuer à vivre. Mais la vie triomphe toujours et le petit Bruno connaît aussi des joies, l'amitié partagée avec Alec, le nouveau venu, les parties de rugby, les bras consolateurs de Pilar et Stella, ses deux mamies, une danse partagée avec Carol, son grand amour.

Les confidences du chanteur, pleines de peine et de fureur, racontent cette blessure à jamais ouverte, cette fragilité qu'elle a laissé en lui, ce besoin d'amour couplé à la peur de perdre encore une fois l'être aimé.

Une belle déclaration d'amour.
Commenter  J’apprécie          344
Lettre à ce prof qui a changé ma vie

Bon, je vais d'abord donner un aperçu de ce qu'ont écrit les 40 personnalités, puis j'irai, légèrement j'espère, de ma patte personnelle.

Ils sont tous touchants, mais la lecture m'est lente, car, évidemment, le style change, d'un auteur à l'autre. J'ai aimé les « cadeaux », faits par les enseignants ( je n'aime pas le mot « prof » ), la liberté pour plusieurs, l'affirmation par le blasphème pour Nicolas Beuglet, la pensée par soi-même pour la « blacksheep » Sophie Blandinière, les graines plantées, le gai savoir pour Irène Frain, l'empathie, l'écoute, le poids des mots pour Marius Jauffret, un superbe discours sur l'apparence et une belle mémoire pour Jul (n'est-il pas auteur de BD ou à Charlie ? ), que je trouve quand même un peu pompeux, une autre a fait de son enseignante d'Anglais sa marraine ! Je remarque la professeure d'histoire griote de Marc Lévy, l'hommage à ses parents enseignants d'Henri Loevenbruck, la prise de conscience de Tibault de Montaigu, le transport chez Zola de Tatiana de Rosnay, etc... Ce sont majoritairement les enseignants de lettres qui ont « le beau rôle », car beaucoup, parmi ces élèves écrivent maintenant.

.

A mon tour !

Pour moi, ce fut en première, Mr Freu, un vrai CAPEPSIEN d'EPS, qui me révéla la discipline que j'allais enseigner. Auparavant j'avais eu des maîtres d'EPS qui m'ont fait pratiquer peu de disciplines différentes. Mr Freu m'a ouvert l'esprit à tout un champ des possibles, que j'ai élargi par la suite.

Je vous passe rapidement les coups de baguette de Monsieur Majid en primaire ;

les trois enseignantes dont je fus amoureux ;

le prof qui m'a mis 09.5 / 20, que j'ai supplié de mettre 10, et je vous dis pas quand mon père l'a appris !

le professeur de 4è Techno qui, après « la paumelle », nous laissa un sujet libre et où je m'éclatai à dessiner les côtes d'une voiture de circuit 24 ;

celui de math de première et terminale qui semblait être injuste avec moi et que j'ai étonné au bac...

… et des enseignants assez connus dans le supérieur comme Christian Pociello qui a fait escale à Nancy pour nous donner un cours magistral de sociologie du rugby avant de s'envoler vers les Vosges, deltaplane sur le toit de sa voiture ;

l'impressionnante brochette Famose-Vigarello-Parlebas qui nous attendaient tous les trois derrière un bureau, Jean-Pierre Famose, l'inventeur de la trace bleue, Pierre Parlebas, en survêtement impeccable mais démodé, et surtout Georges Vigarello, qui me faisait penser au César dessiné par Albert Uderzo, expert en philosophie et en EPS, passionnant !

Je n'oublie pas Jean-Yves Nérin, qui m'a appris à « écrire », Dominique Durand qui m'a fait aimer Edgar Morin, les systémiques et... l'escalade !

Marc Durand, qui m'a permis de différencier la motivation intrinsèque et la motivation extrinsèque ;

Pierre Arnaud ;

… et Jean-Louis Dieu, le bien nommé !

.

Je termine l'évocation de ma carrière d'élève par le début, par la honte de ma vie... Oserai-je ?

J'ai fait pipi en classe de huitième, en plus devant une maîtresse super-jolie, parce que nous venions d'arriver dans un pays hispanique, et que je ne savais par dire «  Por favor, puedo ir al bano ? »

.

A l'inverse, pour ma carrière d'enseignant, je serai bref  :

En Picardie dans un collège sensible, où les enfants étaient défendus bec et ongles par leurs parents, l'administration ouvrant le parapluie, c'était un peu l'ambiance pourrie de la série « Sam », la pauvre, qui fait tout ce qu'elle peut pour défendre les harcelés, et se retrouve confrontée à la police. J'ai fait le grand écart, « instruisant » les élèves attentifs et essayant « d'éduquer » les élèves irrespectueux.

Par contre, je me suis éclaté à La Réunion, et, passionné, j'ai fait découvrir plein de sports à des élèves ébahis qui n'en avaient pratiquement jamais fait, et ce fut un plaisir, pour eux comme pour moi !
Commenter  J’apprécie          3211
Seuls les enfants savent aimer

Un petit garçon de six ans perd sa maman et son monde s'écroule. Sa vie bascule.

Ce petit garçon, c'est Bruno, du moins dans le livre. Dans la vraie vie, c'est l'auteur.



Cali a su exprimer avec des mots simples la profondeur de la blessure, l'intensité de la détresse.

Il arrive à nous faire sentir, voire ressentir, tout le désarroi de ce petit garçon.

Au-delà de cette faille qui l'engloutit, Cali nous parle de l'enfance, et j'ai trouvé qu'il en parlait plutôt bien.

L'enfance, cette période de grande fragilité où ce qui apparaît parfois sans importance aux yeux des adultes prend des proportions gigantesques. Où tout se vit très intensément, en positif comme en négatif.



Une maman, c'est important pour traverser ces années tourbillonnantes et pour bien grandir. Bruno n'a plus la sienne, alors il se débrouille avec ce (et ceux) qu'il a sous la main.



Ce texte, écrit très simplement, n'est pas de la grande littérature, mais Cali a gardé son âme d'enfant et se glisse parfaitement dans la peau de Bruno.

La justesse de Cali rend Bruno extrêmement touchant et ce court roman bien émouvant.
Commenter  J’apprécie          304
Seuls les enfants savent aimer

***



Cali est un chanteur connu et reconnu. C’est à l’age de 6 ans qu’il perd sa maman, et toute sa joie de vivre. Que comprend-on de la mort quand on est encore qu’un petit garçon ? Comment dire adieu à sa maman, quand on le prive d’un dernier au revoir lors de son enterrement ? Et comment accepter d’être heureux quand on a si mal ?



Cali évoque dans son premier la blessure vive et intense qu’il éprouve suite au décès de sa mère. Beaucoup de pudeur, beaucoup de tendresse, dans les mots qu’il choisit pour dire tout son amour et la douleur du vide... Touchant, ce petit garçon attendra toujours le retour de cette femme aux yeux verts qui lui manque tant...



Merci à NetGalley et aux éditions du Cherche Midi pour leur confiance...
Commenter  J’apprécie          290
Cavale ça veut dire s'échapper

S'identifier à un regard, que Cali scrute chaque soir, essayer d'en percevoir toute la puissance, toute la subtilité, épuiser toutes les façons de s'en faire un allié, ce regard a quelque chose de magique, de singulier, ce regard est différent de ceux de ses copains.



C'est le regard étrange et pénétrant, qui ne ressemble à aucun autre, c'est le regard de Joe Strummer son idole le chanteur des Clash.





Non c'est pas celui-là, écoute moi, il faut regarder beaucoup plus loin, fermer légèrement les paupières, et ne plus bouger, alors là quand il est bien en place, ce regard de Joe met en déroute une salle comble de spectateurs sous hypnose.





Cette obsession Cali s'en pénètre sur cette affiche des Clash. Dans ce livre témoignage, "Cavale, ça veut dire s'échapper," patiemment il construit son rêve de jeune adolescent de 15 ans, il n'y a pas de temps à perdre pour sa bande de copains, chacun a sa technique, son truc, sa mèche pour allumer le coeur des filles, les filles qui tournent, et qui tournent encore à rendre ses potes triomphants ou désespérés.





Elle s'appelle Louise ou Fabienne, le coeur s'enflamme pour un rien.

Louise a ajouté, « à ce soir ». Là, c'est moi qui marchait sur l'eau. Je suis sûr qu'elle m'a regardé m'éloigner.





Puis vient Sylvia et sans elle le récit n'aurait pas eu la même saveur. Elle n'est peut-être pas la plus belle mais elle sait bien embrasser et pour un gamin de 15 ans le nirvana n'est jamais loin des lèvres rouges des filles.





Mais s'il y a Sylvia et le coeur battant, il y aura de plus en plus le groupe des copains, leurs corps battant aux rythmes des Clash, des Bérruriers Noirs, des Rats Sulfatés, de la Souris Déglinguée. Mais la crête sur le crâne porté comme Fernand ou Alec ne suffit pas pour faire de la musique Punk.

Un groupe Punk c'est le choix d'un nom pourri, un nom aussi pourri que sa musique, un nom à faire frémir les filles, sinon c'est un désastre annoncé.





Leur nom pourri ne vivra pas longtemps, exit les Lutins Verts officiellement acté par le proviseur, le groupe P.A se dressera au lycée Charles Renouvier, défiant le protale du lycée, en une ultime provocation juste pour épater les filles, leur premier et dernier concert du groupe avant leur expulsion, vociférant j'en...le protale du lycée.





Les émotions enserre les anecdotes lycéennes, maman affleure de page en page avec un mot, un flash, un trouble, car l'enfant y pense sans cesse, parfois c'est le père qui émerge de sa souffrance ; quand Cali page 161 écrit, "pendant quelques secondes, papa s'en était sorti, n'était plus le noyé qui descendait vertigineusement."





Cette adolescence de Cali est un journal intime tenu au jour le jour, cadencé par l'évolution de sa relation avec Fabienne, « celle à qui Cali », a avoué un amour chaste et éternel. N'est-ce pas aussi un roman sur l'adolescence raconté de l'intérieur, extravagant et impudique, sensible et intraitable.



Ma lecture est plus audacieuse, je le vois tel un brouillon, car sans spontanéité impossible d'exprimer Sylvia ou d'autres rencontres. Dans ce faux brouillon sans tabou le récit est construit, il va du regard de Strummer page 13 à celui de Cali page 202, son regard se porte au loin, "Là-bas, on va là-bas tout au bout, là-bas."





Entre ces deux regards il crée un scénario en trois temps, moi, les filles, les copains, et le récit tourne pour monter de marche en marche, de moi, aux filles, puis aux copains, au sommet d'un phare pour voir au loin très loin.

"Tu sais pourquoi on est heureux ? Parce qu'on sait fabriquer des rêves..".p 185





J'ai été conquis par l'humour qui se dégage de ses blagues de potache, la dérision qui l'accompagne, et que résume : "en tentant d'expliquer, c'est comme essayer d'attraper la mer avec un filet". J'ai été bluffé par l'enthousiasme de ses potes Alec, Nico, ou Fernand, des figures, aux gueules d'atmosphère.



Ces cocasseries liées à l'émotion vivace de Cali, se fondent en des scènes poétiques, "la vie s'enfuyait entre mes doigts et je roulais à contresens" ou "j'allais seul jusqu'à la grotte des amoureux avec ma coupe de rat, au-dessus du village et je chantais comme ça en yaourt des onomatopées en franglais".





Un fin romancier est né, il en a les mots, les rêves, la drôlerie, il faut que son regard continue de le porter loin, très loin. .



Commenter  J’apprécie          280
Lettre à ce prof qui a changé ma vie

J’ai savouré ce recueil, je l’ai lu à petites doses… Forcément. Etant moi – même professeur, je ne pouvais qu’être touchée par ces témoignages de personnalités qui se sont plongées, le temps de quelques lignes, dans leur mémoire d’écolier, pour rédiger une lettre au(x) professeur(s) le(s) plus marquant(s) de leur parcours scolaire.



Pour une fois, en guise de chronique, j’ai envie de laisser la parole à ces personnalités qui ont si bien su poser des mots en l’honneur des professeurs qui ont jalonné leur vie, mais aussi, et surtout, en hommage à ce collègue éloigné que fut Samuel Paty.



« C'est là le plus grand don des professeurs, transmettre le savoir pour ouvrir les esprits, faire naître des désirs, et une farouche envie de vivre. » (Marc Levy).



« La plus belle chose que vous m'ayez apprise, c'est de mettre des points d'interrogation au bout de mes certitudes. » (Raphaëlle Giordano)



« C'est peut- être pour ça que tu souhaitais nous voir épanouis dans ta salle de classe ? Parce que tu savais toute la valeur d'une enfance nourrie à l’intelligence ? Tu le savais, n'est- ce pas, qu'une des meilleures armes contre la bêtise et la noirceur du monde reste l’humour ? » (Anne - Laure Bondoux)



« Alors voilà, toi que je ne nommerai pas, toi qui a coupé la tête de Samuel Paty au nom de ta foi viciée comme une charogne, c'est mon prof que tu as tué, c'est- à- dire un Père. » (Philippe Torreton)



Bref, un recueil à lire et à faire lire à toutes les générations d’écoliers…

Commenter  J’apprécie          270
Seuls les enfants savent aimer

La vie sans elle

« 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » Tout est dit, ou presque.



De Bruno Caliciuri, alias Cali, on connaissait l’habileté à associer des paroles fortes à des musiques pop-rock. De Rage, son livre d’entretien avec Didier Varrod, on sait l’origine de ses engagements, de sa famille italienne et espagnole, de son attachement au pays catalan. De la superbe chanson qui donne aussi son titre à ce premier roman Seuls les enfants savent aimer, on comprend que l’amour dont il est ici question est d’autant plus fort qu’il a la pureté d’une grande étendue blanche:

La neige est tombée cette nuit

La neige c'est l'or des tout petits

Et l'école sera fermée

Seuls les enfants savent aimer

À la fenêtre j'ai chaud au ventre

La neige n'a pas été touchée

Dehors la rue qui se tait

Seuls les enfants savent aimer

Je passerai te prendre

Nous irons emmitouflés

Marcher sur la neige les premiers

Seuls les enfants savent aimer

Nous marcherons main dans la main

Nous marcherons vers la forêt

Et mon gant sur ton gant de laine

Nous soufflerons de la fumée

Nous ne parlerons pas

La neige craquera sous nos pas

Tes joues roses tes lèvres gelées

Seuls les enfants savent aimer

Mon ventre brûlera de te serrer trop fort

De là-haut le village

Est une vieille dame qui dort

La neige est tombée cette nuit

La neige c'est l'or des tout petits

Et l'école sera fermée

Seuls les enfants savent aimer

https://www.paroles.net/cali/paroles-seuls-les-enfants-savent-aimer



Dès les premières lignes, on comprend que la personne à la fenêtre est un petit garçon de six ans qui vient de perdre sa mère. « 7 janvier, six ans, Vernet-les-Bains, enterrement de maman, interdiction d’y aller, ai tout vu de la chambre, volet mal fermé, ne pas pleurer. » S’il n’y a pas d’école en ce jour, c’est parce que le défunte était l’institutrice de ce petit village des Pyrénées-Orientales, au pied du Canigou.

À la douleur vient s’ajouter la colère, car Bruno n’est pas autorisé à accompagner les autres membres de la famille à l’enterrement, sans doute histoire pour le préserver.

Mais de la chambre où il est consigné, il voit ou devine presque tout de la cérémonie.

Et comprend qu’il lui faudra désormais apprendre à vivre sans la personne la plus importante de sa vie, même s’il lui reste frères et sœur, même s’il lui reste son père,

Même s’il lui reste Octave et tata Marcelle, leur chienne Diane, même s’il lui reste Arlette Buzan, la très bonne amie, son mari René et leurs enfants Bruno, Lili et Domi.

Il a beau les aimer tous, le vide demeure béant.

Il est où est le bonheur, il est où? Bruno en trouve des miettes dans la compagnie de son frère Aldo, de sa sœur Sandra qui, à douze ans, a pris les rênes du ménage «elle sauve comme elle peut notre famille du naufrage». Il y a aussi les repas du dmanche soir chez les Buzan quand il a droit aux câlins d’Arlette. « S’il reste un peu de joie, nous nous pressons pour la goûter autant que possible. »

Il ya enfin Alec, le vrai copain qui souffre avec lui et la belle Carol, sorte de fée qui rayonne dans toute la cour de l’école. Carol qui lui offrira un sourire quand il dansera avec elle une sardane, la traditionnelle danse catalane. Un instant pendant lequel il peut humer goût du bonheur. Comme quand, avec un ballon improvisé, il parvient à marquer entre le pylône électrique et l’escalier, le terrain de rugby improvisé.

Mais l’absence, la douleur, le mal qui le ronge ressurgissent aussi. Dans le regard des élèves, dans les yeux de son père qui a pris l’habitude de faire un détour pa rle bistrot avant de rentrer et qui veut noyer son désespoir avec le père de Franck Guitard, sans savoir que derrière la vitre Aldo, Bruno et Franck étaient les témoins muets et tristes de leur déchéance. « On se tenait là, tendus, le nez collé à la vitre, face au drame. Unis par la peine de nos pères qui se donnaient en spectacle, deux chiens abandonnés par la vie. »

Une appendicite suivie d’une péritonite ne va pas arranger les choses, pas plus que le colonie de vacances, vécue comme une nouvelle épreuve, même si Patricia, la fille du directeur, avec ses longs cheveux roux bouclés «comme du feu en cascade», ses petites tâches de rousseur et sa poitrine généreuse le divertira le temps d’un rêve éveillé.

Au fil des pages, on sent la fragilité du petit garçon, on aimerait le prendre sous notre aile, l’encourager, lui dire que le temps soignera ses blessures. Toutefois, dans cette longue lettre adressée à sa mère, c’est la sensibilité à fleur de peau qui fait preuve de la plus grande lucidité : « Ton enterrement s’éloigne un peu plus chaque jour. Ce que je sens, ce que je ressens, ce sont ces jours qui glissent les uns sur les autres. Chacun efface le précédent. Pourtant je distingue tout avec précision. Je suis toujours derrière ces volets, me demandant si je passerai toute ma vie caché, à regarder la procession. » Un roman fort, une superbe déclaration d’amour. Un prmier roman très réussi.


Lien : https://collectiondelivres.w..
Commenter  J’apprécie          252
Seuls les enfants savent aimer

Je remercie sincèrement les 68 premières fois pour la découverte d'un auteur tout en émotions.



Un roman délicat pour décrire la perte, l'absence d'une mère qui depuis la naissance de Bruno était omniprésente. Maman, bien sûr, mais aussi l'institutrice de maternelle du village. L'école et la maison ne faisaient qu'une.



Le petit Cali, jugé trop petit, à protéger, n'est pas autorisé à accompagner sa famille à la dernière demeure de sa mère. Il voit tout depuis la chambre sombre de ses parents.

"L’heure que je n’ai pas vécue. Ton enterrement. Ils m’ont dit de rester à la maison, et je me retrouve là, dans ta chambre, près du lit. Je vois leur peine. Et leurs larmes sous le soleil. Je vois cela à travers le volet mal fermé. Ça pleure, ça gémit, ça se tient par les mains. Les uns derrière les autres, à petits pas. Ils empruntent la route qui mène à la place de l’Entente-Cordiale."



Il y a de la poésie dans ce malheur incommensurable qu'est la perte d'une mère. Dans la mort lente et continue du père, qui se noie dans le chagrin, on perçoit la détresse de l'enfant. Beaucoup de larmes versées, d'incompréhension des réactions de ses proches ; de rage et de colères pas toujours rentrées. Mais, il faut vivre, grandir. Bruno sera à la fois très seul, pourtant entouré des grands-parents, oncles et tantes.



Bruno n'a que 6 ans, lorsqu'il retourne à l'école, tout le monde le regarde bizarrement. La maîtresse est gentille avec lui, l'embrasse ce qu'elle n'a jamais fait avant. Il est spécial.



Puis arrive Alex, venu d'ailleurs. Il a des yeux superbes. Cette rencontre est l'oasis dans ce désert d'amour qu'il habite. Il va découvrir l'amitié.



L'écriture m'a semblé parfois trop adulte pour une vision d'enfant de six ans.

Sensible, douce amer, on ne peut s'en détacher, espérant ainsi connaître mieux l'auteur aujourd'hui.



Aimer, détester ou méconnaître l'artiste ne sera en aucun cas un handicap à la lecture de ce roman. Il vous embarquera de toute façon dans une émotion universelle.
Commenter  J’apprécie          240
Seuls les enfants savent aimer

Le début de cet autobiographie commence par l'enterrement de la mère de Bruno, celui-ci n'y assiste pas étant jugé trop jeune pour y aller avec le reste de la famille.



Bruno nous raconte son enfance, son nouveau camarade à l'école, sa vie en famille, ses amourettes d'enfance, sa relation avec ces grands parents.



Le récit est un brin décousu ce qui peut se comprendre car y sont narrés des souvenirs d'enfance, cependant je suis déçu de ne pas avoir ressenti plus d'empathie pour lui et sa famille durant ma lecture.



Je garde cependant une très jolie dédicace de l'auteur dans ce roman ;).
Commenter  J’apprécie          220




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cali (661)Voir plus

Quiz Voir plus

Du Polar avec Jean Gabin

D'après le roman de Pierre-René Wolf, Martin Roumagnac est un film réalisé par Georges Lacombe sorti en 1946. La vie de Gabin, entrepreneur en maçonnerie, prend un mauvais tournant lorsqu'il rencontre une belle aventurière, interprétée par celle qui partagea sa vie: (Indice: L'ange bleu)

Greta Garbo
Marlene Dietrich
Arletty

12 questions
28 lecteurs ont répondu
Thèmes : jean gabin , polar noir , romans policiers et polars , acteur , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}