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Critiques de Gébé (33)
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Charlie Hebdo : Les Unes 1969-1981

Ce soir, nous sommes tous CHARLIE...

Hommage à Cabu, Charb, Tignous, Wolinski et tous les autres...
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Sept cartouches

Un coup de feu a déchiré le silence et un homme accroupi s'est écroulé au bord de sa vigne !

Une moto s'éloigne ...

C'est le début de la grande affaire, d'une partie d'échecs déroutante entre le tueur à la moto bleue marine et la société du Lozange.

"Sept cartouches" est un roman de Gébé, paru en novembre 1982 aux éditions "Hachette".

C'est étrange et déconcertant !

C'est normal, c'est Gébé.

Ce roman est à la lisière de la science-fiction et du policier.

Et pourtant, ce n'est pas ce qui le caractérise principalement.

Car il en émane d'abord une atmosphère à la fois conservatrice et révolutionnaire, un récit écrit au cordeau de manière presque cinématographique et un propos aussi subversif que rassurant.

En un paragraphe, Gébé a situé son récit aussi bien que s'il l'avait dessiné.

D'ailleurs il y a également intercalé des dessins, tirés d'un film qui n'existe pas, "Le tueur du Lozange", lui-même inspiré du seul livre, "Sept cartouches", dans lequel on parle de lui.

Étonnant non !

Aloys Bertin du hameau n°4 a été touché au poumon par une arme qui aurait échappé au grand ramassage.

Un révolver ?

Non, un pistolet automatique Walther P.P.K de calibre 7,65 mm.

Le tueur à la moto a frappé un monde qui ne s'y attendait pas.

Le Lozange !

10 millions d'habitants sur 93.000 Km2 d'une nouvelle société qui a banni l'argent, la hiérarchie, l'idéologie et les religions, le folklore, l'armée et les armes, ainsi que quelques autres petites broutilles qui font aujourd'hui encore la joie de nos contemporains.

Depuis quatre générations, le Lozange a entrepris de modifier le monde par l'exemple sans violences ni agitations ...

C'est la méthode Gébé ... peut-être la meilleure qui soit :

"On arrête tout, on réfléchit" !

Quoi qu'il en soit, un deuxième crime a été commis.

Et une commission d'urgence a été convoquée.

Six membres parmi lesquels Jean l'instituteur.

Après la quatrième victime, il a demandé par vote l'obtention des pleins pouvoirs ...

Qui est l'assassin ?

A qui ressemble-t-il ?

Tant qu'il lui restera une cartouche, aura-t-il encore envie de tuer ?

Ce roman, où le récit n'est finalement qu'accessoire, est écrit de manière splendide et quelque peu poétique.

Une arme est venue perturber ce monde qui a été voulu presque parfait.

Le crime est encore possible.

Pourquoi ? Comment ?

Est-il vraiment détestable et comment le punir ?

Il n'est pas sûr que toutes les réponses soient dans le roman, pas sûr non plus que les questions y soient même toutes posées.

Pourtant il va ici s'insinuer entre la lecture et la lectrice ou le lecteur une sorte de réflexion vague et irraisonnée, une trouble envie de remise en question :

"On arrête tout, on réfléchit" ?



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Qu'est-ce que je fous là ?

Gébé était un auteur hors-norme.

Me le confirme, s'il en était encore besoin, la lecture de cet album emprunté à mon frangin. Une parution de la Série bête et méchante des Éditions du Square de joyeuse mémoire.

Gébé était un auteur singulier.

Son graphisme unique ressort d'un schématisme au trait fermé, extrêmement élaboré.Un dessin au service de récits loufoques et parfois inquiétants.

Les décors de Gébé sont aussi dépouillés que les mécanismes qu'il dessine sont précis; les personnages sont presque des ectoplasmes, mis dans des situations absurdes mais naturelles.

Gébé navigue entre kafka, Roussel, Sternberg, Prévert et Cami... mais c'est son monde à lui, porté par son graphisme et la narration propre à la bande dessinée.

Gébé mérite donc amplement la découverte ou la redécouverte de ses histoires étranges et nimbées d'un malaise diffus.
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Qu'est-ce que je fous là ?

Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que Gébé nous pose une question pareille ?

Il s'est passé que l'un de nous s'est mis en tête d'aimer une fille.

Cela nous a paru tellement beau qu'on a fermé les yeux pour laisser un peu courir le soleil et tourner la terre.

Mais à peine on avait cligné de l'oeil que le temps s'est mis à filer.

On n'a jamais pu le reprendre en main.

Et on en est là où on en est en ce moment, avec bagnoles, usines et guerres ...

"Qu'est-ce que je fous là ?" est un album déconcertant.

Le propos est étrange, décousu parfois presque incompréhensible.

Pourtant "Qu'est-ce que je fous là", c'est quatre-vingt pages de poésie pure.

C'est le délire et l'insensé projetés dans la vie quotidienne.

Car Gébé manie l'ironie et l'absurde comme personne.

Le dessin, dont le trait paraît pour l’inattentif comme bâclé, s'avère être au service d'une pensée, d'une idée, d'un propos dont le sens parfois échappe.

Le noir et blanc est de rigueur, la couleur est rare, judicieusement utilisée.

Gébé ne ménage pas le lecteur, il le force à utiliser son intelligence.

Parfois en vain ...

Et moi, après avoir lu ce magnifique album, je me pose une question :

"Alors, monsieur Georges Blondeaux, qu'avez-vous fait pendant tout ce temps ?"

Avez-vous regardé les hommes, étudié leur physionomie et observé leur comportement ?

Ensuite, condensant notes et croquis, avez-vous composé une galerie de vos contemporains ?

Eh bien, voyons cela ensemble ! ...

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L'Âge du fer

Gébé poussait très loin l'imaginaire et le parti-pris qu'il en tirait.

Dans cette suite de récits aussi inquiétant que métallique, on ne trouve que les humains et le fer!.. Et encore, que le fer riveté qui habille même les personnages!... Et, par grande chaleur, la dilatation métallique fait perdre sa culotte à une dame... La chute des feuilles d'arbres (en fer, comme il se doit), est organisée.

Cette sorte de cauchemar en noir et blanc, est impeccablement déroulée par Gébé. Gébé qui, rappelons-le, commença une vie professionnelle à la SNCF. Les chemins de...fer!

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L'an 01

L'An 01 de Gébé a été pour moi la découverte d'une pépite. Il s'agit d'une bande dessinée qui a également pour mérite d'être un essai politique engagé et impertinent qui s'emploie à imaginer le monde d'après 1968, en l'occurrence, un monde utopique sans aucune économie de marché galopante avec ses mauvais côtés, mais au contraire où sont mis en valeur et où sont prédominants l'esprit de solidarité et d'entraide, un mode de vie limité aux choses et besoins simples et utiles.



Découvrir ou redécouvrir cet ouvrage incontournable actuellement, à l'heure où une nouvelle ère se profile et doit se dessiner en tenant compte du "pourquoi et comment en est-on arrivé là ?" est propice à une réflexion de fond avec pour slogan premier "On arrête tout ; on réfléchit, et çà va pas être triste !".
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Tout s'allume

Vingt camions sillonnent la France.

Ils appartiennent à la "Fondation pour l'Accession à la Conscience Supérieure et Universelle".

Chaque camion comporte un point d'information, un stand d'exposition, un sas de préparation, un module d'épanouissement et une cabine réservée à l'équipage.

Le but de la fondation est de faire éclore un parterre, immense comme l'humanité, d'esprits épanouis et de se fondre, un jour, dans une multitude éclairée ...

"Tout s'allume", à mi-chemin entre la bande-dessinée et le scénario, est un feuilleton, en noir et blanc, de onze épisodes.

C'est de la science-fiction ? de la poésie ? de la politique ? de l'humour ?

C'est un peu tout cela à la fois.

Comme dans "l'an 01", dont il est un prolongement sans être une suite, le style est déroutant.

C'est celui de Georges Blondeaux que l'on connaît mieux sous le surnom de Gébé.

Le propos est intelligent, original, novateur et semble intemporel.

Mais il est de parti-pris. Il ne laisse pas indifférent.

Il agace parfois l'esprit chagrin et l'esprit de l'homme en cravate !

Le propos est engagé, souvent aigu dans ses angles.

"Tout s'allume" est une politique-fiction mais le mot "politique" n'y est pas décliné dans le sens qu'on lui connaît.

Il est utilisé, remodelé, de manière nouvelle et ironique, pour illustrer l'utopie d'un monde clair, intelligent et égalitaire.

J'ai adoré, par contre, je n'ai pas été convaincu ni par la préface, ni par la postface.

La première ressemblait trop à un tract électoral.

La seconde m'a paru une pompeuse "intellectualisation".

Sait-il le professeur Choron que tous "ses jeux de con et ses conseils de bricolage sont autant de gestes qui tiennent à la fois du coup de sabre et de la fleur tendue, détruisant un monde de faux-semblants ..."

S'il l'apprend, il n'a pas fini de se marrer !

Je remercie les éditions "Wombat" de ce beau cadeau.

Il va rejoindre, dans ma bibliothèque, quelques exemplaires de la série bête et méchante, le magnifique album "une plume pour Clovis" et de nombreux vieux numéros de "Pilote" où j'ai fait, il y a bien des années, mes premières rencontres avec Gébé.

Cela dit, je remercie, aussi, l'équipe de la "masse critique" qui, jour après jour, participe au rêve de "Tout s'allume" car "si on décidait librement de se connecter tous, quelle force ! On ne peut s'empêcher d'y rêver" ...







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Charlie Hebdo : Les Unes 1969-1981

" C’était mieux avant ». » Mais oui ma bonne dame c’était BIEN mieux avant »…..Ho…lalalala c’était vraiment mieux avant…….Mais au fait c’était comment avant ?



-1969 à 1981 douze années où c’était mieux avant !



1969…….il y a la famine en Afrique, Les cyclistes se dopent, les Allemands traitent les Français de feignasses, le ministre de l’intérieur interdit Hara-Kiri Hebdo pour protéger la jeunesse, les prêtres veulent se marier, Tino Rossi est le plus grand chanteur Français, les femmes doivent se battre pour faire reconnaitre le viol comme un crime, la peine de mort existe,...



les Français passent leurs vacances en Espagne sous la dictature de Franco, le Portugal est une dictature, les femmes doivent se battre pour le droit à l’avortement, Mireille Mathieu passe souvent à la télé, le salon de l’auto est la plus grande manifestation culturelle de la saison, Richard Nixon est président des Etats-Unis, des militants Pétainiste veulent réhabiliter le Maréchal et demandent qu’il soit enterré au Douaumont dans la Meuse, le service militaire est obligatoire, des parlementaires sont victimes d’écoutes téléphoniques, la Grèce est une dictature, le conflit Israélo- Palestinien fait rage, l’essence augmente,





un cardinal est retrouvé mort chez une prostituée, jusqu’en 1975 on ne peut pas divorcer par consentement mutuel, une université est fermée pour avoir mis un cours de sexologie à son programme, des Français sont otages en Afrique, Jacques Chirac trahi Valéry Giscard d’Estaing, Line Renaud n’a pas encore fait ses adieux aux Music-hall, deux chômeurs se suicident par le feu, marée noire en Bretagne, quatre morts dans l’attentat d’une synagogue à Paris, un réseau pédophilie dans le Gard des politiques impliqués, attentat dans la gare de Bologne revendiqué par l’extrême droite 85 morts 200 blessés, Berlin est partagé par un mur…………1981



Merci, Merci, aux Unes de Hara-kiri et CharlieHebdo recueillies par les éditions indépendantes « Les Échappés » Merci à Cabu, Wolinsky, Willem, Choron, Gébé, Cavana, Reiser surtout Reiser, témoins de leur temps…….Près de 700 dessins politiques, sociologiques, philosophiques et drôles pour un formidable survol de la France et de du Monde d’il y a plus de 40 ans. Alors madame Michu, c’était mieux avant ????.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les résistants du square

Gébé, futur dessinateur de bande dessinée à Pilote, puis à Hara Kiri et Charlie Hebdo, travailla comme dessinateur à la SNCF.

L'auteur du Service des cas fous et autres récits insolites, raconte avec verve son enfance à Villeneuve Saint-Georges.

C'est la guerre, et son cortège d'occupation et de rationnement qui ont suivi

l' exil vers le sud... Les bombardements meurtriers aussi, puisque Villeneuve Saint-Georges est un nœud ferroviaire et une gare de triage stratégiques du réseau ferroviaire français.

La bande de Georges, semi-clandestine, entre dans une résistance théorique à la mesure de l'âge des résistants... avec moult bêtises dont la dernière sera dramatique.

Gébé se livre et nous livre ses souvenirs dans un style limpide et précis comme son dessin dépouillé.

Un volume à lire, donc, comme l'ouverture d'une fenêtre sur l'hiver d'une guerre.
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William Splatch

Je suis détective privé.

C'est une profession prestigieuse : Sherlock Holmes, Dick Tracy, Hercule Poirot...

Un métier passionnant dont l'équation est :

Intelligence + Folle Audace = Réussite foudroyante !

Ainsi, moi, j'ai débuté dans un bureau minable...maintenant j'ai ma petite agence.

L'ennui c'est que les gens prennent mon agence pour une guérite de la loterie !...

Cette mini-série, écrite et dessinée par Gébé, est initialement parue dans les pages du journal "Pilote", le journal d'Astérix et Obélix.

Elle comporte deux courts récits de 6 pages.

Le premier qui est une présentation du personnage, en même temps que sa première aventure s'intitule simplement "William Splatch".

Le deuxième qui s'enfonce plus profondément dans l'univers policier titre : "Enquêtes ténébreuses, cas difficiles".

Dessinée en noir, blanc et rouge, cette mini-série est traitée d'une façon absurde. Disons-le, elle n'est pas impérissable.

Beaucoup moins, en tous cas que les chroniques d'une ou deux planches que Gébé a offert au journal "Pilote".

Avec "L'indiscipline" par exemple, chronique sociale, paru dans le numéro 545 du 16.04.1970, Gébé touche presque au génie et se rapproche de ce qu'il a pu faire dans "l'an 01" :

Il nous y livre quelques observations afin d'éviter la confusion fréquente entre révolte et indiscipline et nous y offre quelques remèdes qui sont irrésistibles.

Gébé, dans "Pilote", c'est aussi : "des torchons et des fusils", "Les HLM s'ennuient, il leur faudrait des fantômes", "le moteur rotatif", Napoléon fait vendre" et quelques duos savoureux dont "les policiers se déguisent" avec Alexis, quelques pages d'actualité avec Fred et surtout "Liberté chérie ! Un peu de tenue ! Il y a des enfants ici" avec Cabu et Reiser.

Titre prometteur, non !



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Une plume pour Clovis

Clovis, un retraité, vient d'arriver dans son village natal. Il veut retrouver un de ses anciens amis, Casimir, qui avait disparu, il y a de cela 65 ans, le lendemain du jour où il avait promis de lui rapporter une plume de faisan.

Clovis vient d'ailleurs de retrouver celle-ci, mais une chose l'intrigue.....

Passée la ville, passée la banlieue, ce n'est pas encore tout à fait la campagne.

C'est là que vit Clovis dans une bizarre de maison biscornue posée au milieu d'un tas d'épaves de voitures, de pneus et de pièces mécaniques abandonnés à même le sol.

Clovis, il est de 1893, il est increvable.

Il boit peu, tête la pipe et mange des choses.

Il lit peu ou des vieilles ordonnances, des vieux modes d'emploi.

Il allume la radio et jette le poste. Il a tout deviné, tout compris.

Et il retire sa casquette pour dormir.

Mais c'est un sorcier, il pratique la mécanique noire et la médecine à l'huile de vidange.

Il recueille et réanime n'importe quelle épave, redonne la joie de pétarader à n'importe quel char fourbu. Il achète des débris mécaniques pour une bouchée de pain, les répare pour une demi-bouchée, les revend pour deux et place le bénéfice dans une vieille boîte de vitesses, sous une pile de draps , dans un vieux réfrigérateur à serrure secrète de son invention.

"Un vieil original comme ça, ça n'a jamais eu ni amis, ni rien ! C'est sûr !".

Cette dernière apostrophe haineuse de sa femme de ménage va le lancer à la poursuite de ses souvenirs....

"Une plume pour Clovis" est le seul grand récit sous forme d'histoire à suivre que Gébé ait offert au journal "Pilote" avec lequel il a pourtant activement collaboré entre 1966 et 1971.

Cette aventure atypique, originale et pleine de poésie, y était présente du numéro 470, paru en novembre 1968 jusqu'au numéro 482 du 30 janvier 1969.

Elle y était présentée en couleur.

Gébé est l'homme de "l'an 01".

"Une plume pour Clovis" est un album teinté du même esprit tendre et contestataire.

Le style de Gébé fait tout le bonheur de sa lecture. Il ne semble pas avoir vieilli.

Il nous réserve dans ses deux éditions disponibles en album, malheureusement en noir et blanc, beaucoup de plaisir et laissera, à coup sûr, perplexe les plus jeunes.











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J'ai vu passer le bobsleigh de nuit





Je connaissais un peu l'oeuvre de Gébé, ancien rédacteur en chef de Hara-Kiri, puis directeur de Charlie Hebdo, hebdomadaire dans lequel il dessina chaque semaine jusqu'à sa mort, survenue en 2004, mais pour moi, Siné était essentiellement un illustrateur polémiste et satririque, anarchiste, presque révolutionnaire, bref assez proche à mes yeux de l'oeuvre d'un Gotlib que nous avons longuement défendu.Or, dix ans après sa disparition, ce très bel album paru dans l'excellente collection de Buchet Castel, Les cahiers dessinés, nous proposer d'élargir la vision que l'on a de l'artiste et nous montre une facette résolument originale à travers de planches et de dessins parus pour la plupart dans Hara-Kiri, Charlie Mensuel, Pilote et Charlie Hebdo, mais qui n'ont pas fait l'objet d'une édition. Une belle occasion de voir une oeuvre plus accessible, plus poétique et mélancolique qu'hilarante, proche parfois du fantastique.

Aussi, pour mieux apprénder cette veine plus poétique de Gébé, trois textes permettront de mieux connaître l'homme son ouvre, signés Cavanna, Delfeil de Ton et Frédéric Pajak.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'an 01

Résolution 1 : « On arrête tout. » Telle est la proposition de Gébé à ses lecteurs de Charlie au début des années 70. Réfléchir ensemble à ce qui se passerait et filmer tous ces « pas de côté » : l’imagination qui prend le pouvoir pour de vrai.

(...)



Ces pages de matériaux permettent d’aller plus loin, de mieux cerner sa genèse et de comprendre les retombées de cette utopie qui agita le début des années 70, déparant des ressassements dogmatiques et autres bavardages : une révolution sans armes ni barricades. On rêve en grand, avec une majuscule. On explore l’infini des possibles. On s’en donne à cœur joie et ce n’est qu’un commencement. De la très savante exploration de quatre exemples de représentations de l’activité cérébrale selon la méthode de l’investigation sensorielle à la poétique rosbeef-party, l’imagination de Gébé, portée par la dynamique collective qu’il a enclenchée, ne connait plus de frontière et c’est fichtrement bénéfique de s’y plonger en ce début d’année. Un catalogue de bonnes résolutions !



Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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L'an 01

Ce livre est tout simplement réjouissant, c'est un pur moment d'optimisme et de gaité.

Dans les dessins et les textes qui brisent toute structure les idées foisonnent qui nous appellent à réinventer l'existence.

"On arrête TOUT, on réfléchit et c'est pas triste". Merci Gébé, et maintenant je vais me regarder, une fois de plus, peut-être, le film...
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Une plume pour Clovis

Ce recueil d'histoires en Bd est paru dans la série Bête et méchante . On y retrouve la veine poétique , libertaire et farfelue de Gébé. Les deux premières (la seconde est inachevée) on pour héros un vieil homme parti en quête de son passé , bien qu'il soit un tantinet ronchon la plupart des gens l'aiment bien et l'aide dans son improbable recherche. Dans "200 balançoires" Clovis se sent atteint par la vieillesse (il a mon âge le bougre) et tente encore de remonter le temps. Les autres 6 histoires sont toutes dans la même ambiance onirique . Les deux dernières sont des parodies de série policière .
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Il est fou

Il est fou. Complètement fou. Dire la vérité ça peut rapporter gros ! Surtout de gros ennuis ! Dire que les politiques sont un ramassis de grosses truffes, ça ne se dit pas ! Dire que les masses populaires sont de doux moutons qui se laissent bercées par les illusions des politiques ! Ça ne se dit pas ! Ou irions-nous si de telles inepties étaient écrites, dites, dessinées ? Ou irions-nous ?

Cette BD parut en 1971 est toujours d'actualité, seules quelques têtes ont changé, les conflits se sont déplacés. 65 Pages de crobars fortement politisés, pas des images pour nous faire rire mais pour nous faire réfléchir : à ce qui nous entoure, à ce qui se passe au delà de notre nombril. Car il y a une vie au delà. Je vous jure, c'est vrai !



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L'an 01

Parfois, le hasard fait bien les choses.

De temps en temps, j’exhume quelques livres de ma bibliothèque. L’envie de relire une vielle série, l’opportunité de la sortie d’une nouveauté qui me rappelle un titre plus ancien... voire l’accident pur et simple.

La sortie de Transperceneige -Terminus m’avait donné envie de relire Requiem Blanc, récit d’anticipation très noir de Rochette et Legrand. Ce récit de SF atypique m’a donné envie de relire également Life on Another Planet, l’excellent titre de Will Eisner qui est un autre exemple de science-fiction atypique. Mais je n’arrivais pas à remettre la main dessus. Mon système de classement est plus ou moins consciemment guidé par une logique assez aléatoire. Estimant qu’il est difficile, voire impossible d’aboutir à un système qui soit sans faille (à part une classification par numéro ISBN, je n’en vois pas) et satisfaisant. Je laisse donc faire en partie le hasard, fourant un peu où je peux, et advienne que pourra.

Ce fut le cas, lors de cette recherche de Life on Another Planet, séparé des autres Eisner pour une raison qui m’échappe.

Je suis alors tombé sur Tout s’allume de Gébé. J’avais acheté ce livre à se sortie en 2012, mais ne l’avais pas encore lu. Je ne me rappelais même plus de quoi il s’agissait, si ce n’est qu’il était présenté comme une sorte de suite à l’An 01. Cela fait justement au moins 2 ans que j’envisage de consacrer une note à cette joyeuse utopie, mais je ne m’y suis jamais attelé.

L’occasion était trop belle.

J’ai enfin lu ce petit livre assez étrange qui mèle bande dessinée, textes et quelques expériences narratives originales d'associations multiples .

Soyons clair, la connection de ce livre à L’An 01 ne tient qu’au fait qu’il explore une thématique similaire, tout en étant le témoin de l’évolution de la pensée de Gébé.

Le constat de départ est simple.

La société actuelle ne convient plus au peuple, si elle lui a jamais convenu.

Elle est stupide, obtuse, nulle…

Il faut la changer!

Dans L’An 01, qui s’inscrit dans la continuité de l’esprit de Mai 68, Gébé pense que les aspirations des gens au changement sera un moteur suffisant pour initier cette révolution.

Une étincelle suffirait à tout enflammer.

Il ne s’agirait pas d’une insurrection violente ou d’un acte spectaculaire.

Il s’agirait d’un simple simple pas de côté.







L’image qu’il utilise est celle du navetteur. Il prend le même train tous les matins pour faire le même trajet qui le conduit au même bureau, où il exécute le même travail abrutissant.

Et si un jour, face à la porte du train, au lieu de faire un pas vers l’avant pour monter dans le train, il faisait un pas de côté?

Ce pas de côté, c’est le refus de continuer. Marquer un temps d’arrêt, et utiliser ce temps pour réfléchir. D’ailleurs, il sous-titre L’An 01:

On arrête tout, on réfléchit et ce n’est pas triste.

De là, à raison d’une page hebdomadaire dans Hara-Kiri, il dresse les plans d’un grand projet à faire ensemble. Il imagine cette société à l’arrêt, ne produisant que le strict nécessaire, réfléchissant à une nouvelle société plus libre.

Mais L’An 01 ne se résume pas aux pages de Gébé. Ce fut une vraie aventure collective qui a duré plus de 2 ans. Les lecteurs intervenaient, donnaient leur avis, imaginaient leur propre version du pas de côté... progressivement, l’idée d’un film s’est imposé. Un film à faire ensemble, tourné à la sauvage avec un mélange d’amateurs, de pros (Alain Resnais), de débutants (Jacques Doillon, la troupe de Splendid, Gérard Depardieu, Coluche…).

Pour Gébé, le changement est tout proche. Il est inévitable, joyeux et spontané.

Les idéaux libertaires de mai 68 sont encore proches.

Mais L’An 01 n’a pas eu lieu dans la réalité. Dans une scène du film, un employé de banque (joué par un tout jeune Coluche) parle de son père et de son engagement dans L'An 01 (sa participation à la 3ème manifestation à bicyclette, à un défilé du 14 juillet au cours du quel la foule et les troufions se sont barrés, bras dessus, bras dessous). Il termine en expliquant que son père a assisté à la projection du film de L’An 01 au premier rang et que depuis, il ne l'a plus vu, mais qu'il doit être heureux.

De là à dire que l’An 01 n’aura qu’un spectacle, un happening qui n’aura débouché sur rien, il n’y a qu’un pas. Cette dernière scène est-elle le résultat d’une prise de conscience de Gébé ? Que cette aventure qu’il a initié restera un “spectacle”?

En 1979, Gébé publie Tout s’allume en feuilleton estival.

Le choc pétrolier est passé par là. Pompidou puis Giscard ont enterré les velléités de changement. Les conditions de L’An 01 ne sont plus réunies.

L’évolution de la pensée de Gébé est claire. Elle témoigne aussi d’un certain pessimisme. Cette révolution est plus que jamais nécessaire mais elle ne sera pas spontanée. Il semble intégrer ce que pense Cavanna depuis les premières heures d’Hara-Kiri: que le plus grand obstacle au changement, ce n’est pas la connerie de ceux qui nous gouvernent, mais la connerie qui prévaut dans le peuple, de ces cons qui suivent les cons qui les gouvernent, sans se poser de question.





l'illumination qui évoque également la prise de conscience ésotérique et le troisième oeil



Pour que ce changement survienne, il faut qu'une avant-garde pour l’initier. Un simple pas de côté ne suffit plus. Gébé imagine des camions qui sillonnent la France pour illuminer les volontaires. Ces camions proposent une prise de conscience, acte assimilé à une prise de sang par les badauds. Au terme d’une procédure précise qui vise à débrider le cerveau en connectant le neo-cortex et le siège de la conscience primaire, tout s'allume.!.

Par certains aspects, la procédure de débridage du cerveau employée évoque le lavage de cerveau, l'illumination spirituelle bouddhique et les techniques de l’Eglise de scientologie. La prépondérance de la technologie rend aussi cette procédure inquiétante. Gébé soufflé le chaud et le froid. Les évolués, comme se nomment ceux dont le cerveau a été débridé, présentent des revendications ambiguës, dont celle de constituer une sorte d’état dans l’état. Une élite pour en chasser l’autre ?

Je ressens très vite une inquiétude qui se déroule au fil des pages. Qui affrète ces camions ? Dans quel but ? Gébé imagine une association mystérieuse, aux ressources et aux motivations obscures. Tout au long de ce feuilleton, Gébé semble lui-même hésiter. Il ressent la nécessité de tels éclaireurs mais il pressent également l’aspect dangereusement anti-démocratique intrinsèque à cette démarche. Il est difficile de ne pas y voir le spectre du totalitarisme. Si ce système est mauvais, faut-il pour autant se jeter dans les bras de la première alternative venue sans se poser de question? Ne sera-t-elle pas pire ?





La procédure d'illumination passe par une série de stimulii pour préparer le cerveau



Cette analyse plutôt sombre me vient peut-être parce que je lis ce livre plus de 35 ans après sa parution. Peut-être qu’à l’époque, le ton paraissait encore lien d’espoir.

Mais Gébé explorer encore une fois cette nécessité de changer la société et les obstacles qui l’empêche.

Mais il ira encore plus loin dans les moyens.

En 1971, il suffisait d’un pas de côté.

En 1979, il fallait débrider artificiellement les cerveaux

En 1982, il faut faire table rase. Dans Lettre aux survivants, il imagine une famille de français moyens claquemuré dans son abri-anti-atomique, alors que la surface de la terre est ravagée par la guerre nucléaire. L’isolement de cette famille est soudain brisée par l’arrivée d’un facteur qui, depuis la surface, leur rend visite et leur lit des lettres. Qui est ce facteur ? Qui a écrit ses lettres? Pour préparer les survivants à reconstruire le monde, mais un autre monde. Un mode qui a appris des erreurs du monde précédent. Pour changer la société, il faut la détruire et espérer que celle qui renaîtra de ses cendres sera meilleure…

Gébé n’a guère d’espoir.









On pourrait ajouter qu’en 1989, il imagine L’Age de Fer, fantaisie noire qui présente un monde entièrement manufacturé, ou tout est en fer: vêtement, plantes, eau… le triomphe de l’artificiel sur le naturel, de l’ordre sur le désordre, de la machine froide et cruelle sur l’humain.

Gébé reste un poète, mais l’utopiste du début des années 70 a laissé la place à un artiste qui n’a plus guère d’espoir. Peut-on lui donner tort ?
Lien : http://labdmemmerde.blogspot..
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L'an 01

Vous aimez Mai 68, la contestation sociale, les mouvements étudiants, la volonté d'aller à contre-sens de la société ? Oui ? Alors c'est le genre de livre que vous devriez aimer (j'ai adoré et je le revendique). C'est l'esprit de la contestation sociale (celle qui à ratée) des années 70, le moment où l'on dit merde à tout et qu'on recommence à zéro, partant vivre dans le Larzac. On fait table rase, on repart à neuf, c'est la remise en route de tout le bazar, c'est l'an 01 !



L'an 01, c'est avant tout une BD, mais qui fut également adapté en film, un vieux film en noir et blanc avec plein de vieux acteurs (genre Gotlib, Coluche, l'équipe du splendide encore non connue, Depardieu jeune et beau gosse ...), qui fut apparemment un petit succès (je n'en ai pas les chiffres officiels donc je ne m’avancerais pas plus que ça). Actuellement la BD est très dur à trouver, on ne l'imprime plus depuis des années, malgré les rééditions de l'Association (ce qui est fort dommage d'ailleurs) mais en cherchant un peu on trouve le film.





Pour ne pas faire trop durer la chose, je vous propose de commencer rapidement par les défauts : c'est moche, désordonnée et brouillon. Bon, là le cadre est campé. C'est du dessin qui n'est pas beau. Mais alors vraiment. On ne distingue pas toujours tout. Ensuite, c'est une belle saloperie à lire, avec des cases dans tout les sens, du texte écrit en spirale parfois, des pavés énormes à lire (du genre une page énorme) et des sens de lectures qui sont aléatoires. Parfois il faut relire plusieurs fois pour s'assurer d'avoir bien compris. Et vu les pavés, la lecture est tout sauf fluide. Mais en même temps, l'histoire est très déconstruite, on a droit à une succession de petit sketch, des idées en vrac, des planches sans grand rapport entre les deux. Justement d'ailleurs, le mélange entre avant et après l'an 01 est très peu construit et du coup il faut un peu réfléchir en le lisant. C'est un gros défaut, mais en même temps, il faut comprendre que cette BD sort pas mal des cadres conventionnels puisqu'elle est faite avant tout pour un journal. Son passage en BD n'est pas prévu exactement, et du coup la forme s'en ressent.



Par contre le fond est nickel. Une idée de génie à germée dans l'esprit de Gébé : la révolution de mai 68 fait avec des moyens différents. Pas de révolution armée, pas de mobilisation. Juste un appel à la démobilisation générale. Et tout le monde se démobilise. Cette idée, c'est les fameux trois personnages sur la couverture : "On arrête tout, on réfléchit, et c'est pas triste". L'idée est exploitée sous plusieurs formes, en faisant le bilan des années 70, en montrant le fameux An 01 et ensuite en continuant avec ses fameuses nouvelles façons de vivre. C'est un avant-pendant-après la démobilisation générale.



Et c'est là tout le sel de la BD, une idée utopiste que j'aurais quasiment qualifiée de géniale, mais malheureusement elle est un peu trop utopiste sur certains points. Mais par contre, je ne peux que applaudir des deux mains lorsque je vois cette sublime idée de l'abolition de la propriété, cet ouvrier sur le trottoir en train de lire Platon et disant "On en fait tout un foin, mais finalement ça se laisse lire". Et tant d'autres petites perles à la fois d'humour mais également d'inventivité, ces louanges de la vie au grand air et à la culture pour tous, à l'arrêt de l'abrutisation des masses etc ... C'est également un appel à la révolution simple. On s'arrête, et on réfléchit. C'est bateau, mais c'est simple. Et au final, c'est superbe. Génial.



Le seul défaut dans cette utopie de "sale hippies", comme on dirait aujourd'hui, c'est qu'il ne va pas à fond dans certains aspects, notamment autour de la bouffe ou des vêtements. Mais c'est bien représenté, et l'envie m'a pris d'arriver dans l'an 01, de partager la folie de ces "doux dingues", qui vivent comme ils l'entendent et sans attaches, détachés de tout. C'est assez remarquable quand on le lit, cette façon de mettre en scène une société qui semble parfaite. Le tout à beau dater d'il y a maintenant plus de trente ans, il reste une excellente utopie, toujours autant intéressante.



En résumé, cet ouvrage difficile d'accès est avant tout une utopie, sacrément bien décrite, qui nous fait rêver et voyager. C'est une excellente BD, compliqué à lire, mais très bien campée, aux idées qui fusent en tout sens et dont plus d'une mériterait qu'on s'y attarde vraiment. L'ensemble est assez indigeste pris en gros, mais en lisant tranquillement, petit à petit, la douce folie et l'espoir qui sont contenus dans les pages ressortent et ne peuvent que nous toucher également. Une belle mise en scène, et je pense vraiment qu'elle vaut les utopies de tant de grand maitres (comme Thomas More par exemple). En clair, c'est le genre de BD à lire.
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Service des cas fous

Un album fascinant et hypnotique. les trouvailles de ces "cas fous" sont époustouflantes!

Du grand art!
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Tout s'allume

Une masse critique avec une réédition de Gébé.

Un titre "Tout s'allume" qui ne me rappelle rien.

Un petit tour dans mes étagères, Gébé, voyons voir ce qu'il y a :

"L'an 01", 4 eme trimestre 1972, mythe incontournable des années 70, on arrête tout, on réfléchit ...

"Reportages", 4 eme trimestre 1973, du texte où on réfléchit ...

"Il est trop intellectuel", 2 eme trimestre 1979, des croquis où on réfléchit toujours ...

Alors "Tout s'allume", de la même époque, des textes et des croquis où on réfléchit ... Pourquoi pas !

Voilà comment on se retrouve, un bon matin à l'aube, à cocher une petite case.

Merci à Babelio et aux nouvelles éditions Wombat d'avoir comblé mon souhait.

Si vous n'avez pas envie d'en savoir plus, je vais commencer par résumer :

Qu'est-ce que je me suis fait ch.....!

Pour ceux qui ont envie d'en savoir plus, je vais développer un minimum.

La magie de ma jeunesse n'est plus là, les années ont passé et ont jeté un voile d'incompréhension sur cette démonstration laborieuse du pourquoi et surtout du comment changer la société !

Je crois que la théorisation des idées de Gébé supporte difficilement les propositions de mise en pratique de recettes soit disant miraculeuses pour "changer la vie".

Ce beau slogan de mai 68, dont je partage encore le souhait, reste pour moi, une prise de conscience individuelle de nos possibilités individuelles de revoir nos rapports à ce qui nous entoure. Mais il ne s'agit certes pas d'être le maître de penser des masses laborieuses !

Alors non à la récupération d'une belle pensée, de belles idées.

Aidons simplement Monsieur et Madame tout le monde à ouvrir les yeux !
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