Les soirs d'été je déroule ma natte de paille derrière la maison et je les appelle affectueusement. Bientôt du buisson du coin elles s'approchent lentement et , comme les hommes, viennent se rafraîchir. A voir l'expression de leur visage, il semble qu'elles récitent des poèmes. C'est pourquoi elles furent élues juges du concours de poésie Mushi awase, ce qui devint la gloire de leur vie.
Mais de quel animal est-il question ?
Un gros chat
taquine avec sa queue
un papillon
Sois donc rassuré -
les fleurs aussi qui voltigent
prennent ce chemin
Des érables d'automne
Je m'approche -
La solitude me prend
N'oubliez pas.
Nous marchons en ce monde
sur le toit de l'enfer
en regardant les fleurs.
Un superbe cerf-volant
S’est envolé
De la hutte du mendiant.
Pas à pas
dans les montagnes d'été
soudain la mer
Grimpe en douceur
Petit escargot
Tu es sur le Fuji !
Comme fatigué
par les cerisiers en fleurs -
Bouddha endormi !
Enlaçant le cerf-volant
aussitôt s'endort
paisiblement l'enfant...
Ondoyant
à travers les herbes des champs
le printemps s'en va
Pluie de printemps
la petite fille apprend
au chat à danser
La première luciole!
En allée, envolée ,
Le vent m'est resté dans la main.
Libre,
le renard salue joyeusement
le monde des fleurs
Un monde de rosée
et dans chaque goutte de rosée
un monde en lutte.
L’âge de la lune ?
Je dirais treize ans -
À peu près !
Le Bouddha sur la lande
Au bout de son nez
Pend un glaçon
dessus les grêlons…
dessus les grêlons
amassés pisser debout
quelle somptuosité !
/Traduction Danièle Faugeras
Ce printemps dans ma cabane
Absolument rien,
Absolument tout.
Sur les écrans de papier
Elles font des arabesques
Les chiures de mouches.