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Critiques de Loo Hui Phang (197)
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L'imprudence

Je suis passée complètement à côté de ce court roman qui parle de déracinement et de quête d’identité.

Les grands-parents restés au Laos, les parents qui en France reproduisent leur paradis perdu, le fils ainé qui se sent expatrié et sombre dans les addictions et la narratrice qui n’a jamais connu que la France et se sent étrangère partout.

Malgré une écriture brillante, je n’ai pas réussi à éprouver la moindre empathie pour ces personnages et n’ai pas compris l’intérêt des trop nombreuses scènes de sexe qui parsèment le roman.

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L'odeur des garçons affamés

"L'Odeur des Garçons Affamés" offre une exploration audacieuse de thèmes sociaux et de questions d'identité à travers une narration poétique et une mise en scène captivante. Le dessin est joliment réalisé et offre de jolies planches et des expressions bien retranscrites. Il est évident que certains trouveront sa complexité déroutante. Rien n’est explicitement décrit , et les degrés de lectures seront différents selon le lecteur. Cette BD offre une expérience du far west efficace dans un mélange fantastique assez originale. Malgré tout, il manque pour ma part quelques pages pour explorer davantage ce monde onirique qu’on nous présente !
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L'imprudence

Pour ma part, j'ai eu beaucoup de mal avec ce style d'écriture "brutal" et très porté sur un plan sexe. Le frère de la narratrice est accro aux jeux vidéo et à la drogue, mais elle, l'est au sexe n'importe quand, n'importe où et avec n'importe qui!

Je m'attendais à ce que le retour au pays natal laisse plus de place aux conséquences de l'expatriation de ses parents, le décalage générationnel avec les grands parents restés au Laos...

Guerre de plaisir à lire ce livre. A oublier.
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Oliphant

Un récit historique se déroulant dans l’endroit le plus hostile du monde. Un endroit où des hommes courageux défient les risques et les forces de la nature elles-mêmes, suscitant ainsi une réflexion profonde sur la relation entre l’homme et son environnement.



Comment peut-on survivre dans des conditions extrêmes de froid, de gel et de faim ? Ces conditions, dans lesquelles l’homme n’est pas censé vivre, donnent naissance à des émotions intenses telles que la mélancolie, la peur, l’hésitation. Mais aussi le courage, des visions et des hallucinations. Tout cela créant de cette façon un conte onirique et évanescent.



Cette bande dessinée présente régulièrement un caractère scientifique fascinant qui s’intègre harmonieusement à l’histoire, offrant au lecteur un apprentissage enrichissant sur la région, son histoire et sa composition. Les magnifiques illustrations des phénomènes naturels sont accompagnées d’explications claires et captivantes.



Cependant, au-delà de son aspect scientifique, c’est également une histoire poignante d’abandon. Abordant la relation complexe entre un père et son fils, mise à l’épreuve par les obstacles, le passage du temps et les décisions prises au cours de leur vie.



Par ailleurs, cette BD se distingue par une identité graphique particulièrement marquée, où les jeux sur les traits de pinceaux et les combinaisons de couleurs se mêlent pour former un rendu visuel captivant. Chaque page propose des nuances riches et complexes qui captent l'attention. Cette combinaison habile crée une atmosphère visuelle unique et immersive, renforçant ainsi l'impact émotionnel de l'histoire
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Oliphant

Un bel album graphiquement parlant. Une belle aventure humaine... Mais je termine ma lecture avec certaines interrogations : la lectrice que je suis n'a sans doute pas tout saisi les subtilités de l'histoire et les passages "mystiques". On suit les aventures d'un équipage chargé d'histoires personnelles semble t'il mais difficile de comprendre qui ils sont exactement et ce qui les définis. C'est un peu au lecteur / à la lectrice de se faire sa propre histoire et d'essayer de comprendre ce qui a voulu être dit sans le dire... Pour ma part, je n'ai pas réussi à rentrer dans le bateau de l'équipage... Je suis restée errer pendant ma lecture sur un des nombreux icebergs traversant ce récit... dont j'ai déjà oublié le cap.
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L'odeur des garçons affamés

Un titre qui donne envie, un coup de crayon épatant, un western. Plusieurs choses m'ont donc poussé à lire cette œuvre. Ce que j'en retiens est hélas : Déception.



Le développement des personnages et l'histoire en elle-même ne sont que très légèrement survolés. Toutefois, elle se lit aisément et très rapidement.
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L'odeur des garçons affamés

L'odeur des garçons affamés est vraiment une création étrange. J'ai été attiré par la couverture, avec cette caravane passant dans un canyon et le couleurs ocres. J'ai aussi été intrigué par la 4ème de couverture, assez énigmatique finalement et troublante avec la présentation graphique de l'un des personnages.



L'action se déroule au Texas, en 1872. La guerre de Sécession vient de se terminer. Il faut explorer et conquérir de nouveaux territoires, toujours aller vers l'Ouest, toujours à la recherche d'une nouvelle frontière à repousser. Nous suivons une caravane composée de trois hommes. Le géologue Stingley qui a pour projet de répertorier toutes les populations rencontrées (autant humaines qu'animales) mais aussi les ressources géologiques. Il es accompagné par le photographe Oscar Forrest, de Manhattan, véritable dandy à la tenue un peu décalée par rapport à la rudesse des territoires traversés. Le dernier membre de l'expédition est le jeune fermier Milton, venu du Kansas.



Autour d'eux, jamais très loin, évoluent des Comanches qui ne veulent pas céder leurs terres, veulent protéger leurs terres ancestrales et leur culture. Ils sont là en observation.



Milton et Oscar semblent vouloir cacher quelque chose, cacher une partie de leur histoire. Ils semblent vouloir fuir quelque chose, eux aussi sont à la recherche d'un new deal, comme pour se refaire une virginité ou seulement oublier ce qu'ils ont été avant. Oscar semble troublé par le très beau Milton, jeune éphèbe à la superbe plastique.



Oscar a fait sa fortune et sa réputation en faisant croire qu'ils pouvaient faire apparaître des revenants sur des photos mais il a dû fuir quand la supercherie a été découverte.



Notre trio est suivi à la trace par un comanche qui semble veiller. Mais veiller sur quoi et sur qui ? De plus un étrange personnage suit la caravane, personnage très inquiétant, ressemblant à un mort vivant, à un personnage semblant sorti des enfers.



Qui sont ces étranges personnages ayant des attitudes vraiment étranges ? Stingley semble se plaire les fesses à l'air et faire ses croquis sans pantalon, sans caleçon. Oscar avouera une attirance pour les garçon, attirance peu prisée sur à cette époque dans le milieu machiste des conquérants de l'Ouest, qui ne peuvent être que des hommes, des vrais. Milton est en fait u personnage qui se cache sur les frusques d'un garçon de ferme. Qu'a t-il vécu avant ?. Qu'a t-il subi ? Que fuit-il ?



L'histoire est plus que troublante. Est-ce un western ? Est-ce une nouvelle présentation de la conquête de l'Ouest ? Est-ce une ode aux amours homosexuels ? Est-ce une dénonciation de la spoliation des habitants primitifs et de l'oubli de leur culture ? Il y a une forme de magie dans cette histoire, un peu de chamanisme avec une relation particulière de certains hommes avec les chevaux, avec la nature ? D'où vient ce don en particulier celui de Milton ? Est-ce que l'on évoque ici une forme de spiritisme ?



Difficile de classer cette BD. Plusieurs portes restent ouvertes. Comme c'est un one-shot, aux lecteurs de se faire leur opinion et de trouver la suite ou la fin qui leur convient.



Le scénario de Loo Hui Phang est fort bien construit mais très troublant. Le trouble est renforcé par le trait et les couleurs de Frédérik Peeters. J'ai beaucoup aimé les contours cernés qu'il nous propose et les couleurs m'ont rappelé l'ocre de Zion Park en Utah ou bien celles du Colorado provençal, Rustrel.



Bref, une BD inclassable mais faut-il toujours trouver des cases à ce que l'on lit ?





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Oliphant

Des lignes épaisses, des traits fins, des grosses couleurs, un blanc magnétique : le dessin de ce roman graphique est irrégulier, imprécis, inachevé, à la limite de l’abstrait. Aussi insaisissable que l’objet de la menace des premiers mots, “ça va exploser”, sur une page remplie de zébrures rouges et noires.



Traverser l’Antarctique, continent de glace. Tel est l’objectif chimérique du capitaine Oliphant. “L’ultime terre inconnue du globe. Tout le reste a été foulé, répertorié, nommé. Nous vivons le dernier exploit humain du monde.”



Lorsque le bateau se retrouve prisonnier de la glace, dure comme la pierre, l’équipage affronte les pires maux. Le froid, la faim, l’ennui, la folie. Pour ces malheureux marins, l’ennemi est non seulement extérieur, tant le territoire est hostile, mais aussi intérieur, tant la résistance mentale est mise à mal. “Le printemps recommence. Nous sommes au plus mal et la nature s’en fout magnifiquement.”



Chaque chapitre commence par des explications techniques. Ionisation, météorologie, magnétisme, circulation thermohaline… Ces passages purement scientifiques contrastent avec le dénuement de l’intrigue : des hommes perdus, en détresse, sans ressource, livrés à eux-mêmes.



Parmi eux, Arcadi, fils adoptif d’Oliphant, apporte ce qu’il faut de poésie à l’équipage pour survivre. Il ne ressent pas le froid, il entend les vibrations de la glace, il voit d’étranges apparitions dans la neige. Des souvenirs, des hallucinations, des présages ? Dans des nuances fantastiques où le rouge sang éclate aux côtés des couleurs du désespoir : le bleu de l’océan, la blancheur des glaciers et la peau blafarde des hommes.

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Oliphant

Un conte écologique et philosophique, noir, dense et beau… qui mériterait une relecture lorsqu’on le referme pour bien comprendre…



Le capitaine Oliphant est un héros des mers, un vrai aventurier. Il est en expédition avec son équipage et son fils, pendant la guerre mondiale en Europe.



Pris dans les glaces le bateau doit être abandonné. S’ensuit une aventure où tous les dangers guettent : la folie, la faim, la mort…
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Oliphant

Des illustrations d’une grande beauté, des paysages à couper le souffle, une aventure humaine exceptionnelle… et pourtant, cet album ne m’a pas convaincue tant que ça.

J’avais vu passer récemment des avis très contrastés sur cette œuvre : pour ma part mon avis sera mitigé.

C’est une exploration polaire (dans l’océan glacial Antarctique, inspirée de l’expédition Shackleton) qui tourne mal ; survivre va requérir des compétences surhumaines, un moral d’acier et des choix drastiques. Cet aspect-là m’a beaucoup plu.

Au début de chaque chapitre, une double page aborde une question océanographique plutôt bien expliquée.

En revanche, les passages ésotériques, mystiques même, m’ont vite lassée, amenant des longueurs qui interrompent l’action sans lui donner davantage de sens.

Entre Histoire et magie, j’aurais préféré que l’autrice se décide…



Challenge Bande dessinée 2023
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L'odeur des garçons affamés

Une aventure dans le Far West, au milieu des grands espaces qui donnent le vertige. Un trio improbable engagé dans l’accomplissement d’une mission qui n’est pas clairement définie. Aucun d’entre eux n’est ce qu’il semble être et le mystère s’épaissit au fil de la narration. La douceur et la poésie de l’histoire prennent vie sous nos yeux dans les images à la fois simples et évocatrices.
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Oliphant

C'est clair que quand on fait naufrage sur le continent de l’Antarctique, les chances de survie pour les rescapés sont pratiquement nul surtout en 1916. Cependant, il y a peut-être une chance de s'en sortir en essayant de gagner une base scientifique située sur une île à 700 km de là.



En effet, on a affaire à un capitaine très humain qui souhaite sauver tout son équipage d'une mort certaine. C'est une belle aventure humaine tirée d'une histoire vraie à partir d'une expédition qui avait mal tournée en 1916 à l'époque où la première guerre faisait rage en Europe.



Parfois, je peux ne pas aimer une BD qui pourtant objectivement recèle de bien de qualités. C'est le cas en l'espèce car je suis ennuyé à cette lecture où trop de bavardages ont nuit à la bonne fluidité du récit rendant ma lecture pénible surtout avec une telle multiplicité de personnages. J'ai trouvé cela assez déroutant dans l'ensemble.



Il y a également une variété d'audace graphique qui ne laissera pas indifférent. Moi, ce n'est pas trop mon genre. Alors voilà : j’ai fait un effort, mais je n’en ai pas été récompensé. Cependant, c'est magnifiquement mis en valeur dans un bel écrin.



Au final, je passe mon tour mais cela ne veut pas dire que ce titre ne mérite pas une attention particulière. Les thèmes sont intéressants comme la survie dans un milieu hostile, l'espoir de s'en sortir, la résistance humaine. Mais bon, le traitement ne m'a pas séduit.

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Oliphant

Parfois, le pinceau déambulant sur la feuille semble se laisser aller à une certaine mélancolie fragile et la lecture devient alors un moment de torpeur, on se sent envahi des mêmes sensations que les personnages du récit, un peu engourdi, comme dans un rêve, bercé de magie, le rêve devient un cauchemar, la mort pose sur nous un voile d’angoisse, le trait du pinceau tremble, devient brutal, il erre sur la feuille pour devenir faille, éclat, émotion. J’ai trouvé tout cela dans ce récit, beau et grave.



Il est directement inspiré du drame de l’expédition de l’Endurance au pôle sud en 1914 dirigée par Ernest Shackleton, mais l’auteur a changé tous les noms pour se permettre une certaine liberté avec la réalité, et avec cette liberté, il nous offre un récit magique, troublant et romanesque. Là où je trouve que Nick Bertozzi dans “Shackleton, l’odyssée de l’Endurance” s’était planté, Loo Hui Phang et Benjamin Bachelier excellent. Le graphisme interagit avec le scénario, il lui répond, une sorte de dialogue se crée. Au démarrage, les personnages apparaissent comme dans les meilleures bandes dessinées d’Hugo Pratt, ils échangent, on les découvre au fil de quelques paroles succinctes, quelques gestes et paroles. D’ailleurs, ce qui ne m’avait pas sauté aux yeux dans le roman graphique de Nick Bertozzi m’éclate ici en plein visage : le premier Corto Maltese, Ballade en mer salée, se passe exactement au même moment de l’Histoire.



Il y a le capitaine, Emerson Oliphant, paternaliste et lucide, Snark, un second qui ne parle pas très bien la langue, compagnon de longue date du capitaine, tatoué tel Queequeg, le harponneur dans Moby Dick, il y Walter Terence de Liddell, le jeune bourgeois, fils d’un des principaux mécènes de l’expédition, que le capitaine s’évertue à appeler Kerguelen, et Arkadi, le fils adoptif du capitaine, jeune drogué, qui va venir apporter de la modernité au récit, mais aussi sa part de magie, d’angoisse, de malédiction ou de bénédiction. Tous ces personnages semblent tout droit sortis des romans de Joseph Conrad qui, faut-il le rappeler, a aussi influencé Hugo Pratt.



Le contexte historique aussi a son importance, situant l’action en ce début de première guerre mondiale, leur aventure qui se tient à distance questionne alors sur l’envie de vivre, sur l’individu face à l’humanité, sur les valeurs humaines. Avec le personnage d’Arkadi, des sujets tel l’écologie, le rapport de l’homme à la nature sont évoqués, mais, parce que c’est un personnage un peu décalé, hors des normes, tel Cassandre, ces questionnements restent inappropriés aux yeux des autres personnages.



Chaque chapitre est introduit par une explication scientifique, accompagnée d’illustrations souvent abstraites, climatologie, météorologie, il est alors question de courants marins, de magnétisme… des notions anachroniques pour l’époque. Elles ne sont pas là pour justifier les propos des protagonistes, mais juste pour marquer la complexité des éléments face à leur petitesse et leur impuissance. C’est encore plus la représentation quasi abstraites qui va donner au récit sa force inquiétante au récit, le coup de pinceau devient lui-même acteur de l’histoire, violent, tourmenté, gestuel, imposant, les couleurs s’emmêlent, se salissent, sortent du cadre, il y a même une illustration en découpage qui vient s’intercaler.



Benjamin Bachelier nous propose ce que le médium peinture peut apporter de mieux, a peine une couleur est posée sur le papier qu’elle nous ouvre tout un univers et même tout l’univers, c’est magistral. Le scénario de Loo Hui Phang, teinté d’influences prestigieuses, Joseph Conrad, Herman Melville, Jack London… semble se mettre au service du dessin et non l’inverse.



J’ai lu là, une bande dessinée forte, originale, créative, innovante, romanesque, profonde, poétique, artistique… et j’ai eu un beau coup de cœur.
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Oliphant

Club N°52 : BD non sélectionnée mais achetée sur le budget classique

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C'est une aventure dans les eaux et sur la glace en Antarctique.



C'est aussi poétique et métaphorique.



Le froid de là-bas m'a saisi grâce aux personnages, aux dessins,...



Une BD à découvrir absolument !!!



Morgane N.

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Cent mille journées de prières, tome 2

Cette BD m'intéressait surtout par son sujet, qui est assez peu abordé par chez nous en occident. Le génocide perpétré par les Khmers Rouges est encore bien mystérieux pour moi, et c'est assez délicat de se renseigner sur cette période, effacée de l'histoire même du Cambodge.



Cela dit, la BD s'intéresse autant à ce qu'il s'est passé là-bas qu'aux conséquences ici-bas, dans notre France, où le protagoniste se retrouve en but au racisme ordinaire (de par ses origines), au secret de famille sur le devenir de son père et à ses propres interrogations sur ses origines. Fils d'un médecin chinois et d'une française, sa vie est liée au Cambodge, bien qu'il n'y ait jamais mis les pieds avant la fin du récit.

Et c'est bien porté, comme récit. A la fois traitant des difficultés qu'il connait en tant que fils d'étranger, connaissant le racisme ordinaire réservé aux populations asiatiques, mais également aux non-dits dans la famille et aux conséquences de la guerre au Cambodge. L'auteur utilise plusieurs procédés bien vu pour symboliser tout ce qui ronge le héros, entre le trou dans le sol et l'oiseau mort qui sert de passeur de message. Il y a des bonnes idées visuelles et narratives qui rajoutent beaucoup à l'ensemble du récit et le rendent touchant.



Ma note est un peu abaissé par rapport au sentiment général de la narration, et c'est principalement parce que je reconnais des faiblesses au dessin. Surtout dans le deuxième volume d'ailleurs, où j'ai remarqué plus spécifiquement des visages assez similaires et des difficultés à reconnaitre certaines personnes. Sans dire que l'auteur manque de maitrise, j'ai l'impression que certaines planches sont plus confuses, peut-être par manque de temps pour les finaliser (j'ai surtout eu ce ressenti sur les dernières planches). Bref, il manque un petit quelque chose dans le dessin pour que j'adhère complètement à cette BD, qui sait pourtant utiliser des trouvailles visuelles saisissantes.



Une très bonne BD, mais qui a quelques faiblesses m'empêchant de trop bien la noter. Cela dit, elle m'a plu et je serais ravi de la relire d'ici quelques temps, lorsque ma mémoire aura été un peu défaillante et que je souhaiterai me replonger dans les affres d'une guerre sanglante et impitoyable qui se déroula il y a peu de temps, dans un pays appelé le Cambodge ...
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Cent mille journées de prières, tome 1

Cette BD m'intéressait surtout par son sujet, qui est assez peu abordé par chez nous en occident. Le génocide perpétré par les Khmers Rouges est encore bien mystérieux pour moi, et c'est assez délicat de se renseigner sur cette période, effacée de l'histoire même du Cambodge.



Cela dit, la BD s'intéresse autant à ce qu'il s'est passé là-bas qu'aux conséquences ici-bas, dans notre France, où le protagoniste se retrouve en but au racisme ordinaire (de par ses origines), au secret de famille sur le devenir de son père et à ses propres interrogations sur ses origines. Fils d'un médecin chinois et d'une française, sa vie est liée au Cambodge, bien qu'il n'y ait jamais mis les pieds avant la fin du récit.

Et c'est bien porté, comme récit. A la fois traitant des difficultés qu'il connait en tant que fils d'étranger, connaissant le racisme ordinaire réservé aux populations asiatiques, mais également aux non-dits dans la famille et aux conséquences de la guerre au Cambodge. L'auteur utilise plusieurs procédés bien vu pour symboliser tout ce qui ronge le héros, entre le trou dans le sol et l'oiseau mort qui sert de passeur de message. Il y a des bonnes idées visuelles et narratives qui rajoutent beaucoup à l'ensemble du récit et le rendent touchant.



Ma note est un peu abaissé par rapport au sentiment général de la narration, et c'est principalement parce que je reconnais des faiblesses au dessin. Surtout dans le deuxième volume d'ailleurs, où j'ai remarqué plus spécifiquement des visages assez similaires et des difficultés à reconnaitre certaines personnes. Sans dire que l'auteur manque de maitrise, j'ai l'impression que certaines planches sont plus confuses, peut-être par manque de temps pour les finaliser (j'ai surtout eu ce ressenti sur les dernières planches). Bref, il manque un petit quelque chose dans le dessin pour que j'adhère complètement à cette BD, qui sait pourtant utiliser des trouvailles visuelles saisissantes.



Une très bonne BD, mais qui a quelques faiblesses m'empêchant de trop bien la noter. Cela dit, elle m'a plu et je serais ravi de la relire d'ici quelques temps, lorsque ma mémoire aura été un peu défaillante et que je souhaiterai me replonger dans les affres d'une guerre sanglante et impitoyable qui se déroula il y a peu de temps, dans un pays appelé le Cambodge ...
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L'odeur des garçons affamés

Comme beaucoup de lecteurs, je suis sur un entre-deux qui ne me satisfait pas totalement. Mais en même temps, je reconnais à cette BD une qualité indéniable : elle surprend. La première chose que je me suis dit lorsque je l'ai finie, c'est "Voila une histoire bien singulière". Le seul souci, c'est que cet effet de surprise n'est pas vraiment la seule chose qui compte. Et que j'ai eu du mal à me faire à tout ce que la BD propose.



L'histoire est surprenante, naviguant sur des thématiques que je m'attendais pas à voir débarquer dans ce qui semblait être typiquement un western. Mais une fois les idées mises en place, les variations autour sont assez originales. Parler de sexualité, de désir et de genre de cette façon est bien vu. Pour autant, il y a un manque, je dirais. Une sorte de conclusion claire et précise sur le sujet, quelque chose qui permet de mieux comprendre ce qu'il se passe. Car un simili-fantastique s'installe, entre photos qui impriment des esprits ou personnage qui parle aux chevaux. Quelques explications de ci de là permettent de le remettre vaguement en doute mais c'est assez difficile de ne pas y voir une réalité plus simple.

L'ensemble dénote des autres BD que j'ai lues par le sujet et la façon de l'aborder, très clairement, mais aussi par le ton oscillant entre critique de la conquête de l'ouest, quête d'identité sexuelle et questions de genre, mêlées à des arcs narratifs pas toujours très clairs autour de nos trois protagonistes. A ce titre, je trouve que le jeune valet de ferme est assez cryptique, les révélations ne me permettant pas complètement de comprendre son parcours. Une relecture m'éclairera peut-être.



Je pense que cette BD est le genre qu'on doit relire pour mieux comprendre et tout en extraire, même si une grosse partie est franchement compréhensible directement (et certaines métaphores également). Bref, c'est pas toujours très clair mais en même temps j'ai bien accroché à l'ensemble. Cette fin cryptique est à reprendre, mais pour le reste je suis assez content de ma lecture. Recommandée ? Oui, je dirais. Peut-être pas à tout le monde, cela dit, mais elle a de quoi surprendre par son sujet.
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L'odeur des garçons affamés

C’est le titre énigmatique qui m’a attiré en premier : qu’est-ce que ça pouvait être, l’odeur des garçons affamés ? Je me doutais que l’on ne parlait de nourriture.



La deuxième chose qui m’a attirée, c’est le fait que l’histoire se déroule dans les paysages de l’Ouest, au Texas.



Les couleurs de cet album étaient dans des tons très chauds et les dessins ne me déplaisaient pas. Embarqué !



Dès le départ, Stingley le géologue, soulève quelques petits détails qui clochent chez Oscar, le photographe qu’il a engagé pour immortaliser les paysages et les autochtones. Oscar n’est pas aussi net que ses photos et on en saura un peu plus sur lui au fil des pages.



Stingley est, lui aussi, un personnage bizarre, qui se promène souvent les fesses a l’air et le service trois pièces aussi. Sans doute sa mère lui a-t-elle dit qu’il fallait aérer pour les odeurs… En tout cas, j’ai été étonnée qu’il ne se prenne pas un coup de soleil sur sa tchole, son tich, son zeb, son zob, sa bite, son p’tit zizi (qui n’est pas si petit que ça, entre nous, pour celles que ça intéresse).



Ce qui est grand aussi, ce sont ses ambitions : tout raser, extraire toutes les richesses des montagnes, du sol, tout foutre en l’air et surtout, éliminer les Indiens, surtout les femmes et les enfants.



L’autre mystère, c’est Milton, le jeune homme à tout faire. Mystère qui se lèvera plus rapidement pour les lecteurs que pour Oscar… Et puis, dans ses paysages magnifiques, il y a deux personnages troubles : un Indien mutique et souriant et un cow-boy avec une gueule ravagée, sans oublier des chevaux qui disparaissent et que l’on retrouve morts.



Cette bédé est atypique : elle commence normalement et puis ensuite, viennent se greffer des éléments oniriques (jusque là, tout allait bien), puis du fantastique et je me suis demandée ce qu’un tel personnage avait à faire dans ce récit. Non pas qu’il détonne, j’ai déjà croisé un de son genre dans une autre saga, mais dans cette histoire, je n’ai pas compris son rôle, son utilité.



L’auteur n’expliquera pas tout, ne donnera pas toutes les clés pour comprendre le final, laissera des mystères sans réponse, mais au moins, il ne vous prend pas par la main pour vous emmener là où il désire que vous alliez. Ce sera à vous de faire le job. Liberté totale d’interpréter le truc comme vous le voulez. On apprécie la fin étrange ou pas.



Si j’ai aimé les personnages d’Oscar et de Milton, si j’ai aimé ce qu’il se déroule, j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour que le récit m’emporte. Ou alors, c’est moi qui ai renâclé sans m’en rendre compte quand le truc fantastique est entré dans l’histoire, sans rien y apporter de pertinent.



Trop d’inexplicable n’est pas toujours un problème, il faut juste que tout le reste s’intègre bien dans le récit et n’aient pas l’air tout droit sorti d’on ne sait où, comme si on précipitait la fin et qu’on l’opacifiait un peu plus.



Dommage, parce qu’il y avait des thématiques intéressantes dans cette bédé, de la profondeur et du mystère. Sans oublier deux personnages intéressants et sympathiques.



Une lecture intéressante, sans aucun doute, mais je reste mitigée sur certaines choses. C’est un western fantastique inclassable, ça, c’est sûr !


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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L'Art du chevalement

C'est une belle histoire, pour un voyage de l'ombre à la lumière.

La Bande dessinée transcende le fantastique d'un rêve (mais en est-ce bien un, ou tout autre chose?) entre le noir et le blanc... Et Loo Hui Phang et Philippe Dupuy s' entendent à merveille, dans les traits et textes qui ne sont pas sans rappeler l'immense Fred et le talentueux Joan Sfarr.

Hommes et chevaux ont durement, parfois et même souvent payé jusqu'à l'excès le prix de la houille noire arrachées aux profondeurs. Un hommage leur est rendu ici, en même temps que nous visitons ce Louvre 02 (ou plutôt...62!)

Le jeune mineur, meneur de cheval, va ainsi comprendre le rapport entre une retorse veine de charbon et une difficile sculpture de marbre: les deux discipline nécessitant un apprentissage long et patient.

Futuropolis a donc donné sa place à ce Louvre du Lens et ses divinités et oeuvres de tous les temps, avec un passé anthracite et plus récent.

Beau travail pour un bel album, donc.
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L'odeur des garçons affamés

Je me trouve dans un entre-deux dubitatif après cette lecture et, si la BD ne m’a pas totalement déplu, je pressens qu’elle va rapidement glisser sur ma mémoire.

Le duo porte pourtant un regard original sur le western. Si l’on y retrouve des thématiques classiques – la cupidité des Blancs, les conquêtes, les jugements racistes sur les peuples autochtones… –, c’est aussi une revisite en y injectant sensualité et magie. Le désir est sujet central, qu’il soit désir d’autrui, de réaliser un rêve, de conquête. L’étrangeté survient peu à peu et le concret se mâtine peu à peu de surnaturel, sans que l’on ne sache réellement où se situer entre rêve et magie « réelle ». De même, l’introduction de personnages queer n’est évidemment pas pour me déplaire.



Cependant, en dépit de leurs secrets et de leur passé, de l’invitation à se déjouer des apparences et de la crédulité, les personnages n’ont pas su réellement me toucher et je n’ai pas été emportée par les enjeux de leurs histoires. Là où l’on devrait être saisie par la tension face aux dangers qui les menacent, je n’ai ressentie qu’une vague curiosité vis-à-vis de leur sort. Même le délire misogyne de l’un d’entre eux n’a pas su me faire réagir – ne serait-ce que par l’impossibilité de son projet comme le souligne un autre personnage.

De plus, il faut accepter que des questions restent sans réponses, que des choix scénaristiques et artistiques restent mystérieux, que l’inexplicable gagne sur le rationnel. Jusqu’à cette fin totalement étrange, onirique, voire mystique… que chacun·e interprètera à sa guise.



Le dessin est à l’avenant : agréable, mais sans m’émouvoir particulièrement. En revanche, j’ai beaucoup aimé les paysages aux couleurs chaudes de Frederik Peeters qui laisse bien deviner l’immensité et la magnificence de ces panoramas désertiques.



Une bande-dessinée surprenante, entre western et fantastique. Des idées intéressantes, mais qui partent parfois trop loin dans le chimérique à mon goût.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
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