Citations de Molière (2248)
– Vous aurez beau faire Monsieur, dit la jolie marquise, vous n’aurez jamais mon cœur.
– Je ne visais pas si haut, Madame.
Le Bourgeois gentilhomme
Tous les discours n'avancent point les choses. Il faut faire et non pas dire ; et les effets décident mieux que les paroles.
Il y a quelque chose d’admirable dans l’homme, quoi que vous puissiez dire, que tous les savants ne sauraient expliquer.
DOM JUAN, Acte III, Scène 1.
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c’est n’estimer rien qu’estimer tout le monde.
CLÉANTE : Et que nous servira d'avoir du bien, s'il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d'en jouir.
HARPAGON : Je ne donne ma malédiction.
CLÉANTE : Je n'ai que faire de vos dons.
Acte IV, Scène 5.
LA FLÈCHE : " Donner " est un mot pour qui il a tant d'aversion qu'il ne dit jamais : " Je vous donne ", mais " Je vous prête le bonjour ".
Acte II, Scène 4.
FROSINE : Mon Dieu, je sais l'art de traire les hommes. J'ai le secret de m'ouvrir leur tendresse, de chatouiller leurs cœurs, de trouver les endroits où ils sont sensibles.
LE COMMISSAIRE : Laissez-moi faire, je sais mon métier, Dieu merci. Ce n’est pas d’aujourd’hui que je me mêle de découvrir des vols, et je voudrais avoir autant de sacs de mille francs que j’ai fait pendre de personnes.
HARPAGON : Tous les magistrats sont intéressés à prendre cette affaire en main ; et, si l’on ne me fait retrouver mon argent, je demanderai justice de la justice.
LE COMMISSAIRE : Il faut faire toutes les poursuites requises. Vous dites qu’il y avait dans cette cassette ?
HARPAGON : Dix mille écus bien comptés.
LE COMMISSAIRE : Dix mille écus !
HARPAGON : Dix mille écus.
LE COMMISSAIRE : Le vol est considérable.
HARPAGON : Il n’y a point de supplice assez grand pour l’énormité de ce crime ; et, s’il demeure impuni, les choses les plus sacrées ne sont plus en sûreté.
Acte V, Scène 1.
MAÎTRE JACQUES : Monsieur, si vous voulez que je vous dise les choses, je crois que c’est monsieur votre cher intendant qui a fait le coup.
HARPAGON : Valère !
MAÎTRE JACQUES : Oui.
HARPAGON : Lui ! qui me paraît si fidèle ?
MAÎTRE JACQUES : Lui-même. Je crois que c’est lui qui vous a dérobé.
HARPAGON : Et sur quoi le crois-tu ?
MAÎTRE JACQUES : Sur quoi ?
HARPAGON : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Je le crois… sur ce que je le crois.
LE COMMISSAIRE : Mais il est nécessaire de dire les indices que vous avez.
HARPAGON : L’as-tu vu rôder autour du lieu où j’avais mis mon argent ?
MAÎTRE JACQUES : Oui, vraiment. Où était-il votre argent ?
HARPAGON : Dans le jardin.
MAÎTRE JACQUES : Justement ; je l’ai vu rôder dans le jardin. Et dans quoi est-ce que cet argent était ?
HARPAGON : Dans une cassette.
MAÎTRE JACQUES : Voilà l’affaire. Je lui ai vu une cassette.
HARPAGON : Et cette cassette, comme est-elle faite ? Je verrai bien si c’est la mienne.
MAÎTRE JACQUES : Comment elle est faite ?
HARPAGON : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est faite… elle est faite comme une cassette.
LE COMMISSAIRE : Cela s’entend. Mais dépeignez-la un peu, pour voir.
MAÎTRE JACQUES : C’est une grande cassette.
HARPAGON : Celle qu’on m’a volée est petite.
MAÎTRE JACQUES : Hé ! oui, elle est petite, si on le veut prendre par là ; mais je l’appelle grande pour ce qu’elle contient.
LE COMMISSAIRE : Et de quelle couleur est-elle ?
MAÎTRE JACQUES : De quelle couleur ?
LE COMMISSAIRE : Oui.
MAÎTRE JACQUES : Elle est de couleur… là, d’une certaine couleur… Ne sauriez-vous m’aider à dire ?
HARPAGON : Euh !
MAÎTRE JACQUES : N’est-elle pas rouge ?
HARPAGON : Non, grise.
MAÎTRE JACQUES : Hé ! oui, gris-rouge ; c’est ce que je voulais dire.
HARPAGON : Il n’y a point de doute ; c’est elle assurément.
Acte V, Scène 2.
LA FLÈCHE : Ah ! qu'un homme comme cela mériterait bien ce qu'il craint, et que j'aurais de joie à le voler !
HARPAGON : Euh ?
LA FLÈCHE : Quoi ?
HARPAGON : Qu'est-ce que tu parles de voler ?
LA FLÈCHE : Je dis que vous fouillez bien partout pour voir si je vous ai volé.
HARPAGON : C'est ce que je veux faire.
(Il fouille dans les poches de La Flèche.)
LA FLÈCHE : La peste soit de l'avarice et des avaricieux !
Acte I, Scène 3.
Je vis de bonne soupe, et non de beau langage.
Les commencements ont des charmes inexplicables.
Il vous aime fort, je le sais, mais il aime un peu plus l'argent.
Acte IV, Scène 2.
Les dettes aujourd'hui, quelque soin qu'on emploie,
Sont comme les enfants, que l'on conçoit en joie,
Et dont avecque peine on fait l'accouchement.
L'argent dans une bourse entre agréablement ;
Mais le terme venu que nous devons le rendre
C'est lors que les douleurs commencent à nous prendre.
ARNOLPHE (à Agnès):
Votre sexe n'est là que pour la dépendance:
Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité:
L'une est moitié suprême et l'autre subalterne;
L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne
(Acte III, scène 2)
Allons, c'est trop souffrir les chagrins qu'on nous forge:
Tirons-nous de ce bois et de ce coupe-gorge.
Puisque entre humains ainsi vous vivez en vrais loups,
Traitres, vous ne m'aurez de ma vie avec vous.
- La promenade est belle.
- Fort belle.
- Le beau jour !
- Fort beau.
- Quelle nouvelle ?
- Le petit chat est mort.
Arnolphe, reprenant haleine.
Passe pour le ruban. Mais je voulais apprendre
S’il ne vous a rien fait que vous baiser les bras.
Agnès.
Comment ? est-ce qu’on fait d’autres choses ?
ORGON : Ce que je viens d'apprendre, ô Ciel, est-il croyable ?
TARTUFFE : Oui, mon frère, je suis un méchant, un coupable,
Un malheureux pécheur, tout plein d'iniquité,
Le plus grand scélérat qui jamais ait été ;
Chaque instant de ma vie est chargé de souillures ;
Elle n'est qu'un amas de crimes, et d'ordures.
Acte III, Scène 6.