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Critiques de Rudo (84)
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Prends bien soin de toi !

« Je suis persuadée qu’il est venu en sous-marin pour faire une BD sur les Ehpad.

- Tu crois que c’est possible ? Deux ans d’immersion, c’est long. »

Voilà ce qui se dit alors que Geoffroy vient de décider de reprendre sa vraie passion, le dessin. Il a quitté l’Ehpad (Établissement d’hébergement pour les personnes âgées dépendantes) où il travaillait pour tenter de gagner un peu d’argent afin de vivre et payer ses dettes… On le lui avait tellement dit et répété : dessiner n’est pas un métier…

Avant de trouver ce poste en Ehpad, il avait cherché sans succès. De plus, sa situation familiale est compliquée car la mère de ses enfants l’a quitté et il ne peut voir ses deux garçons que certains week-ends.

C’est pourquoi il avait envoyé des CV, écrit aussi à l’hôpital jusqu’à ce qu’une infirmière l’informe que l’Ehpad du secteur cherche un remplaçant comme Agent de soin.

Débute alors son parcours à la Résidence Alphonse Gratinier où il commence dans l’unité pour les malades d’Alzheimer.

Ainsi, me voilà lancé dans la lecture de Prends bien soin de toi ! BD signée Rudo (Geoffroy Rudowski) puisqu’enfin cet artiste talentueux a trouvé un éditeur : Bamboo édition ! C’est grâce à ce dernier et à Babelio (Masse critique) que je vibre en découvrant ces images, ces dessins pleins de sensibilité et ces textes particulièrement efficaces, percutants, souvent teintés d’humour.

L’ensemble est dans les tons ocre mais certaines planches virent au gris pour les retours en arrière, les souvenirs, le dessin est précis, souple et plein de tendresse.

Au milieu du livre, Rudo gratifie même son lecteur d’une splendide double page lorsqu’il se confronte à l’auteur, sûrement un psy, d’un bouquin que lui a donné son ex : « Vaincre la dépendance affective. » Sa lecture ne sera pas concluante.

Rudo fait preuve d’originalité, n’évacue pas ses sentiments, son ressenti. Au contact des résidents, il est confronté à la fin de vie et ne peut s’empêcher de penser à ce qui l’attend, redoutant le plus ce que l’on nomme dépendance.

Subitement affecté à un autre étage avec beaucoup plus de personnes à s’occuper, il tente de privilégier les rapports humains, même si c’est très difficile.

Prends bien soin de toi !, BD complètement différente, bien que traitant le même sujet que Le Plongeon de Séverine Vidal et Victor L. Pinel, n’évacue aucun problème. Rudo montre même la direction de l’établissement qui n’a qu’une obsession : faire des économies pour plus de profit, tout en faisant payer très cher les résidents, achetant de la nourriture industrielle parce que plus rentable et s’étonnant de la quantité de déchets parce que « C’est dégueulasse ! », comme le confirme Suzanne.

Enfin, il y a La Mort que Rudo n’a pas évacuée, la traitant de façon réaliste. Certains l’attendent, d’autres sont pris par surprise mais, la chambre une fois libérée, est aussitôt récurée et attribuée à un nouveau résident qui finira sa vie ici, payant « pour un 5 étoiles sans en avoir les avantages. »

Prends bien soin de toi ! est vraiment une BD qu’il faut lire et méditer, quel que soit son âge, tellement elle regorge d’informations, touche à la fin de vie et permet de réfléchir à ce que nous en faisons.


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Prends bien soin de toi !

Geoffroy, se retrouve devant le tribunal de grande instance en raison de dettes, son métier d’illustrateur ne lui assurant pas assez de revenus et surtout pas de revenus réguliers. Il lui est alors conseillé de rechercher un vrai métier ! Il est vrai que « Dans l’esprit de beaucoup de personnes, un « vrai métier » doit être conventionnel plus que choisi… Qu’importe qu’il soit parfois vécu comme un fardeau. » Il n’a plus le choix, d’autant qu’il est au bord de la séparation. Mais quoi faire, à 42 ans ? À part l’illustration, il n’a d’expérience significative dans aucun domaine et les paroles de sa femme « Quand on veut, on peut… C’est juste une question de volonté. » ne lui apportent pas du baume au cœur. Néanmoins, grâce à l’infirmière qui suit sa mère, une proposition de remplacement dans un EHPAD va s’offrir à lui, qu’il s’empresse d’accepter.

Avec Prends bien soin de toi, Rudo (scénario,dessins et couleurs), sous les traits de Geoffroy, nous fait pénétrer avec lui, pendant près de deux ans dans un EHPAD, à travers sa réorientation vers le métier d’aide-soignant.

Il va débuter sur un poste de remplaçant comme agent de soins et il est affecté à une unité fermée pour les malades d’Alzheimer.

Si ce métier est aux antipodes de ce qu’il a pu faire avec le dessin, il va lui rappeler une autre époque de sa vie où il s’était senti utile, lorsqu’il s’était occupé d’enfants et d’ados placés par la justice, des gamins déjà marqués par les pires horreurs et très souvent en pré délinquance.

Alors que le présent est tout en teinte ocre, légèrement orangée, les références au passé sont en gris. D’autres variations de teintes interviendront ensuite lorsque ses relations avec sa femme se déliteront et qu’elle lui offrira un livre Vaincre la dépendance affective. Tout en le lisant, assis dans son lit, il est interpellé par l’auteur du livre qui l’emmène dans un parcours, en lui délivrant des conseils, on peut penser à une analyse… C’est là que le cheminement superbement retranscrit dans un trajet bien sinueux s’étale sur une double page toute en mauve, mauve que l’on retrouvera pour une autre rencontre plus déjantée, toujours avec l’auteur du bouquin. En résumé de belles couleurs nuancées adaptées à l’esprit du texte.

Rudo, au contact de ces malades d’Alzheimer constate que chaque personne a ses propres troubles, certains très communs, le plus évident étant la perte de mémoire et d’autres dont on parle moins et en mettant les personnages en situation, il parvient à dédramatiser cette maladie qui fait peur à chacun, avec notamment cette dépendance qui lui est inhérente.

Un des moments clés de la BD qui se trouve d’ailleurs au centre de l’ouvrage, montre comment la Direction, pour le bien-être des actionnaires et non celui des pensionnaires appelle à toujours plus d’économies que ce soit sur les protections, sur les repas ou sur le personnel afin de faire toujours plus de profits.

Geoffroy va bientôt devoir quitter son unité pour rejoindre le 2ème étage où il y a pas mal d’arrêts, « Beaucoup plus de personnes à prendre en charge, dont certaines invalides... ». Pour effectuer les soins correctement, il faudrait passer au moins 30 minutes par personne alors que le personnel ne peut y consacrer que 15 minutes. L’auteur décrit fort bien comment beaucoup de soignants ont une forte empathie et un désir profond d’aider l’autre mais comment le système tel qu’il est les épuise moralement et physiquement. Il mentionne également ces personnes minoritaires qui oublient d’être consciencieuses dans les soins, ne pensant qu’à elles : « On se demande s’ils infligeraient ça à leurs propres proches, ou bien s’ils savent qu’un jour, ils pourraient être à leur place. »

Impossible en travaillant ou en vivant dans un EHPAD de ne pas évoquer la mort qui peut survenir à chaque instant et Rudo parle avec beaucoup de pudeur des derniers jours que sont amenés à vivre des personnes condamnées par la maladie et du rôle important qu’a le personnel pour les aider au mieux à gérer ces derniers moments.

Prends bien soin de toi est un magnifique témoignage tout en douceur, en finesse, en pudeur mais également très sincère et réaliste de ce qu’est la vie en EHPAD. Son récit est souvent teinté d’humour ce qui participe à la réussite de cet album.


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Prends bien soin de toi !

Voilà maintenant 20 ans que Geoffroy exerce le métier d'illustrateur. Malheureusement, ses revenus étant irréguliers, il se retrouve aujourd'hui endetté. Comme lui a suggéré la juge en charge de son dossier, il serait préférable pour lui qu'il trouve "un vrai métier". Aurait-il, à ses yeux, exercé un faux métier ?! Pourtant, réussir à vivre de ses illustrations n'a pas été chose facile, il faut sortir du lot et arriver à être publié. Son activité étant au ralenti, sa compagne lui reprochant de ne pas travailler, il décide de se rendre à Pôle Emploi. Mais là encore, son CV ne correspond pas vraiment aux profils recherchés et il manque cruellement d'expérience. Alors qu'il rend visite à sa maman, malade et très affaiblie, elle l'informe que l'hôpital cherche du monde. C'est ainsi que Geoffroy se retrouve agent de soins à la résidence pour personnes âgées Alphonse Gratinier...



Dans cet album, Geoffroy Rudowski, alias Rudo, nous raconte sa propre expérience au sein d'un Ehpad, suite à une longue période de vaches maigres le conduisant dans une situation financièrement précaire. En tant qu'agent de soin, il devra faire leur toilette, les aider à manger, les accompagner et les aider dans leur quotidien, d'abord dans l'unité fermée, ensuite dans les étages (là où il aura en charge beaucoup de résidents). Il va vite se rendre compte du peu de moyens et de temps qu'il aura à disposition. Il pose un regard lucide sur ce métier parfois difficile, sur la façon dont les résidents sont traités eu égard à la rentabilité, sur leur solitude ... Il aborde également des sujets plus personnels tel que son couple, son métier d'illustrateur, ses projets de vie... Autant de sujets évoqués avec bienveillance et tendresse. Graphiquement, le trait délicat et tout en rondeur et les tons sépia apportent douceur et légèreté.

Un témoignage intéressant et juste...
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Prends bien soin de toi !

Rudo, dessinateur de métier, éprouve les pires difficultés à décrocher de nouveaux contrats.

La précarité guette. La reconversion s'impose.

De refus polis en postes parfaitement (lorsque ce n'est pas loufoquement) inadaptés à ses compétences, c'est finalement un EHPAD qu'il trouvera comme unique planche de salut.

Prends bien soin de toi relate la parenthèse finalement pas si désenchantée de cet agent de soins que rien ne prédestinait.





Je connaissais l'Homme étoilé et les pérégrinations touchantes d'un professionnel de santé.

Quid du parcours d'un gars atterri là par le biais d'un hasard quelque peu facétieux ?



Le tout se veut honnête à défaut d'être particulièrement touchant.

La faute à un encrage terne, manquant de relief et aseptisant le tout.



Le propos interpelle sur cet hôtel quatre étoiles de fin de vie et ses mœurs, étonnamment, en parfaite contradiction avec le bien-être de ses clie.., résidents.

Histoire de brasser un peu plus de blé, des coupes franches tu feras (nourriture, personnel...).

Rudo, nous faisant également part de ses propres difficultés de couple et de gestion de we alternés en parallèle, ne tombe pas dans le piège de l'angélisme et de l'esprit de sacrifice à tout crin. Non. Il évoque un personnel soignant faisant fi de toute considération pour son boulot, (et ses clie.., patients, par ricochet) assidument porté sur le je-m'en-foutisme à un niveau kouasi pro.

En même temps, avec une chambre à 2000 balles par mois, est-on en droit d'exiger un minimum d'égard, nein.



Le graphisme ne fait pas dans le détail mais se veut sympathique.

Le récit de ce dessinateur un brin déboussolé apparaît finalement comme une belle leçon de vie en dépit de l'épilogue promise à prêt de 100 % de ces clie.., résidents croisés au détour d'une chambre-univers et sans véritable perspective d'avenir autre que celle d'attendre, encore et encore, le jour fatidique dans la tristesse, l'ennui, lorsque ce n'est pas dans l'oubli des siens qui sauront opportunistement se rappeler à votre bon souvenir (éternel) dans l'espoir de gratter un ultime p'tit biffeton testamentaire.



Bon moment, pas transcendant.



Merci à Babelio et aux éditions Bamboo pour la balade attendrissante en sénescence.
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Prends bien soin de toi !

Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Elle est à l'Ehpad et je n'y vais pas. Elle est surement entre de bonnes mains avec ce qu'elle paye ! d'ailleurs ce qu'elle gagne n'y suffira pas. A épuiser ses ressources pour prolonger nos sources, il ne restera rien. C'est fait pour ça. Mais si elle est bien…



Geoffroy s'occupe bien d'elle, c'est le petit nouveau qui n'y connait rien mais comme il n'est pas encore usé, il est plein d'humanité. Les autres aussi sont là, mais moins, à cause qu'ils sont en pause et qu'ils sont las ou en réunion avec les intendants à chercher comment faire des économies pour plaire aux gentils actionnaires. Compassion ou intérêt ?

- Achetez une chambre Ehpad, le meilleur placement retraite. Accessible à tous, rentabilité supérieure à l'assurance vie. On croit rêver !

- le vieillissement de la population est certain et le marché des séniors est très porteur. Achetez une assurance mort. On ne rêve pas !



Geoffroy s'occupe mal de lui, il n'a plus de boulot, les dessinateurs sont pleins de crayons et la page blanche à mauvaise mine, il a 42 ans et plus de temps à perdre car à ce petit jeu-là, ce sera sa femme et ses gosses qu'il perdra. Il faut minimum deux ans d'expérience pour ranger des salades au supermarché et nul besoin de super formation pour accompagner les vieux, juste un peu d'affection.

La confiance qu'on te donne ne te donne pas forcément la confiance en toi.

« Je t'admire l'ami. Je serais incapable de faire ce que tu fais »

Prends bien soin de toi Geoffroy. As-tu le choix ?



Tout est exprimé avec justesse dans cette BD bien que trop de sentiments soient seulement effleurés : La vie qui passe, la mort qui rode, le temps qui lasse, les obligations et les contradictions, les excuses des uns, les manquements des autres et l'indulgence.

Tout est baigné de souvenirs sépia et d'oubli de soi, la couleur c'est pour le bonheur.

Geoffroy est touchant et généreux, il a compris les thèmes pour dire je t'aime.



Merci à Babelio et Bamboo édition de m'avoir fait découvrir un moyen de

« bien vieillir ensemble »



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Prends bien soin de toi !

Un dessinateur de BD traversant une période de vaches maigres et risquant de s’enfoncer dans la précarité, accepte en désespoir de cause un emploi d’aide-soignant dans un EHPAD. ● On aimerait bien aimer cet album car on y sent la sincérité et la sensibilité de son auteur. C’est ce genre de personnel qui redonne de l’humanité aux EHPAD, en discutant avec les résidents, en parlant de leur vie, en prenant du temps pour eux malgré les contraintes. ● Malheureusement, cette tranche d’autobiographie ne fait pas un bon album, car il y manque le principal : une intrigue, une tension narrative (c’est perceptible dès le titre, vraiment pas terrible !). ● Les dessins sont assez réussis. Je pense qu’il a manqué un scénariste à Rudo, c’est dommage. ● Ouvrage reçu dans le cadre d’une opération Masse critique privilégiée : merci à Babelio et à l’éditeur Bamboo.
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Prends bien soin de toi !

Prends bien soin de toi, j’aime bien ce titre que je trouve bien choisi pour cette BD reçue via une masse critique privilégiée. Merci à Babelio et à Bamboo édition pour l’envoi de celle-ci.



Très honnêtement je n’aurais peut-être pas accepté cette masse critique si je n’avais pas été si touché il y a quelques mois par la BD Le Plongeon de Séverine Vidal et Victor L. Pinel toute en émotion. Cette BD qui traite elle aussi d’EHPAD n’a rien à voir, elle m’a presque fait l’effet d’un documentaire très instructif à l’image de certains reportages que l’on peut parfois voir à la télévision sur certaines professions.



Je ne sais pas si je peux dire avoir aimé cette BD, le sujet est loin d’être réjouissant, je n’ai pas été particulièrement touché à la lecture de cette dernière mais en revanche une chose est sûre c’est que je ne regrette pas de l’avoir lu car cette dernière est très intéressante par sa présentation du métier d’aide-soignant en EHPAD et en 72 pages je trouve cela plutôt fort.



En 72 pages l’auteur parvient à montrer je trouve à la fois la beauté de ce métier, un métier gratifiant au service de nos anciens en situations de dépendance mais aussi malheureusement les nombreuses contraintes de ce métier parfois ingrat dans un système où « l’être humain est géré comme un objet d’une chaîne de production ». Un métier difficile qui pour être bien fait épuise moralement et physiquement le personnel soignant. Je retourne les pages de cette BD au moment ou j’écris ces lignes et oui je me dis que cette dernière est extrêmement complète évoquant le métier d’aide-soignant mais également par ce biais également la vie en EHPAD des résidents dans un système où l’humain n’a pas vraiment sa place remplacée par l’appât du profit, bien entendu aussi la vieillesse, la dépendance et la mort.



C’est une BD qui à défaut de m’avoir touché ne m’aura pas non plus laissé totalement indifférent par son ton juste et réaliste. En bref c’est une lecture que je ne peux que recommander pour son aspect informatif et instructif sur la vie et le métier d’aide-soignant en EHPAD mais qui manque de profondeur et d’émotion pour en faire pour moi une lecture inoubliable.

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Prends bien soin de toi !



▫️▫️▫️



Quand les gestes se font moins précis,

Quand les souvenirs s’éparpillent,

Quand on a vu partir ses vieux amis,

Quand plus personne n’est là pour toi…



Quand on n’a plus en soi de colère,

Quand on ne regarde plus en arrière,

Quand on a envie de revoir la mer,

Une toute dernière fois…



Quand Noël n’est plus vraiment fêté,

Quand l’intimité s’en est allé,

S’habiller, manger, se laver,

Quand on doit s’occuper de toi…



Quand il ne reste que la douleur,

La solitude, le vide du cœur,

Le chant des oiseaux comme seul bonheur,

Quand se perd, de vivre, la joie…



Quand il faut se faire raison,

Que le chemin n’est plus très long.

L’EHPAD comme ultime maison…

Quand la vie, la belle vie s’en va…







▫️▪️▫️▪️▫️



𝗚𝗲𝗼𝗳𝗳𝗿𝗼𝘆 𝗥𝘂𝗱𝗼𝘄𝘀𝗸𝗶, alias Rudo, est un dessinateur et illustrateur de talent. Après une vingtaine d’années à gratter le crayon sur une feuille blanche qui peine parfois à payer son homme, il se décide à chercher « un vrai métier » … Parce que les factures n’attendent pas. C’est ainsi qu’il parvient à dégoter un poste d’agent de soins dans un 𝗘𝗛𝗣𝗔𝗗 (Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes) afin d’aider au bien-être des résidents.



Affecté à l’unité fermée pour les malades d’𝗔𝗹𝘇𝗵𝗲𝗶𝗺𝗲𝗿, cet hypersensible va découvrir à leur contact toutes les difficultés du métier : l’équilibre instable entre le détachement et l’affection pour ces résidents, la frustration et le cruel constat de ne pas pouvoir assumer tous les soins dans le temps imparti tout en offrant chaleur, attention et humanité aux résidents, les horaires exténuants, les coupes budgétaires…



Le style est précis, proche de la ligne claire mais rehaussé par un jeu d’ombres discret. L’agencement des cases est varié et bien équilibré, apportant une dynamique supplémentaire à l’histoire. La coloration fait la part belle aux tons sépia (j’adore !) et aux nuances de gris. Les personnages sont attachants. La lumière est faite avec réalisme mais bienveillance sur les difficultés des EHPAD. Bref, une très belle BD à conseiller !





Je connaissais déjà 𝗕𝗮𝗺𝗯𝗼𝗼 𝗘𝗱𝗶𝘁𝗶𝗼𝗻 pour ses livres de qualité destinés aux pré-ados (avec une jeune ado à la maison, j’ai bien sur découvert Les Sisters, Mes Cop’s ou encore Studio Danse !).



Je remercie donc vivement cette maison d’édition, de même que 𝗕𝗮𝗯𝗲𝗹𝗶𝗼, pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une récente 𝗺𝗮𝘀𝘀𝗲 𝗰𝗿𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗕𝗮𝗯𝗲𝗹𝗶𝗼.



Et si le sujet des EHPAD vous intéresse, je vous recommande également les lectures de Lettres en vie (Alain Cadéo) et Elle court, elle court l’infirmière (Eva Silvio).
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Prends bien soin de toi !

Merci à Babelio et aux éditions Bamboo pour l'envoi de cette BD très réaliste.



La dédicace à Olivier, les remerciements et la mention d'une « renaissance » laissent entendre que Prends soin de toi ! est un album autobiographique. On imagine bien que Rudo (scénario, dessins et couleurs) a connu des galères assez semblables à celles de son personnage, d'autant qu'ils portent le même prénom... Geoffroy, dessinateur et bédéiste depuis 20 ans, se retrouve criblé de dettes : il ne travaille pas assez souvent et il a fait de mauvais choix. La situation empire, son couple bat de l'aile et il ne trouve aucun boulot alimentaire. Sa mère, soignée pour un cancer, lui conseille de se renseigner à l'hôpital où elle a entendu dire qu'on cherchait du personnel. Et ça marche ! Il est engagé dans un EHPAD comme agent d'accompagnement et commence à travailler dans le service des malades d'Alzheimer. Tout un choc !

***

C'est la deuxième BD que je lis sur les EHPAD en peu de temps et elles se révèlent très différentes, avec des objectifs quasi opposés, me semble-t-il. Dans le cahier de présentation de la BD le Plongeon, Séverine Vidal précise : « Mon métier, c'est de raconter des histoires, pas de faire un documentaire sur la vie dans les EHPAD. Je n'ai pas de thèse, de message, de point de vue sociologique ». J'ai l'impression que, pour Geoffroy Rudowski, c'est le contraire. En nous présentant ses deux années de boulot précaire dans un EHPAD, il nous donne à voir la réalité des malades, les choix financiers opérés par les directions de ces établissements, le désespoir des patients dont tout ce qu'ils possèdent sera englouti pour des services minimaux, et qui se désespèrent de ne rien pouvoir laisser à leurs enfants. Côté des soignants, les employés permanents sont épuisés, parfois aigris, parfois indifférents, et les précaires font ce qu'on leur demande… le comportement des proches des malades d'Alzheimer traduit leur total désarroi et leurs difficultés à admettre qu'ils ont bien en face d'eux la personne qu'ils aiment. L'autre aspect qui m'a intéressée et qui est effleuré au début et à la fin de l'album, c'est la difficulté qu'éprouvent les dessinateurs de cette génération à vivre de leur métier. Pour s'en convaincre, il suffit de lire une entrevue que Rudo a donné à Ouest-France en 2016 : https://www.ouest-france.fr/bretagne/dinard-35800/geoffroy-rudowski-ne-voit-plus-trop-sa-vie-en-bd-4589319. À noter encore le regard des autres sur le bédéiste selon les périodes : admiratif et envieux quand tout va bien, condescendant, voire méprisant en période de vaches maigres…

***

J'ai bien aimé le style de Rudo. Les pensionnaires de l'EHPAD sont croqués avec bienveillance. J'ai remarqué que les cases disparaissaient parfois, peut-être pour accélérer le récit. J'ai trouvé intéressant que les décors soient par moments fouillés et à d'autres complétement absents pour insister sur l'intensité du moment, pendant la conversation avec sa femme, par exemple. J'ai jugé particulièrement bienvenue l'utilisation des couleurs : un camaïeu de sépias pour le présent, l'aspect reportage ; un camaïeu de gris pour les souvenirs, les rêves, les pensées. Les deux se mêlent dans la double page sur la difficile prise de conscience de Geoffroy (pp. 30-21). Bref, j'ai bien aimé cette BD réaliste et sincère.

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Prends bien soin de toi !

Plus qu'une BD sur les Epadh, Prends bien soin de toi ! est un appel à l'introspection, à une connexion plus grande au "moi" intérieur, au changement de vie. Geoffroy a osé faire le pas.

Par nécessité, sûrement.

Par urgence, certainement.

Par goût de l'aventure et de la rencontre, assurément.

Et je suis un peu jalouse car je peine à faire ce pas.



Je ne suis pas une fan de bande-dessinée.

Je ne suis pas une connaisseuse.

Je me laisse simplement vibrer au fil des émotions qu'une lecture me procure.

Et cet ouvrage m'a embarquée.

Avant tout, c'est le dessin qui m'a plu.

Un trait qui permet de découvrir l'immense et pourtant humble talent de Rudo. Sans lassitude, sans trop-plein.

Juste ce qu'il faut en coloration et en texte.

Du Simple et du Beau.

Le monde intérieur de l'EPADH, je le connais. Je le fréquente régulièrement. Cette BD ne m'a rien appris.

Mais j'ai apprécié découvrir en dessin ces perles d'humanité, de réalité, de quotidien que vivent nombre de nos aînés et les personnes magnifiques qui s'en occupent.

Une jolie découverte !
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Prends bien soin de toi !

Geoffrey est dessinateur illustrateur, mais bientôt il ne le sera plus, trop de dettes et le dessin ne paie pas. Faut un "vrai" métier. Il a 42 ans, un travail qui s'arrête, un ménage qui se défait, et deux enfants tantôt chez l'un tantôt chez l'autre. Moments pénibles de creux de recherches d'attente que le "vrai" métier soit trouvé. Le jour arrive où un EHPAD appelle au secours pour remplacer un agent de soins. Une vie nouvelle rencontre des vies au coucher du soleil, un homme dans la force de l'âge vient au secours aux corps hésitants, aux mémoires défaillantes et partage ce qui reste d'humour sous le poids des années. L'épreuve est loin d'être facile et quand l'administration s'y mêle avec ses tableaux d'économies et de gains, la tâche devient pénible.

C'est une expérience vécue par l'illustrateur Rudo, alias Geoffrey Rudowski, qu'il a transcrite en planches dessinées et racontées.

La main est agile, la ligne est nerveuse, et le mouvement bien rythmé donne du tonus à une ambiance sépia dominante, l'expression va à l'essentiel par des traits simples et rapides. Mais l'arrêt sur image manque de nuances, de sensibilité et d'émotion, le personnage, Geoffrey, plutôt scout plein de bonnes intentions, affiche les leçons de vie d'une manière assez sèche, un peu plaquée, comme des pilules prêtes à avaler, bons conseils pour une expérience de vie.

Une légère impression qu'il raconte sa propre histoire d'une manière très détachée. Vite fait, on passe au suivant.

Dans l'ensemble, l'album est agréable à lire.

Prends bien soin de toi, des souhaits sincères entre soignants et patients, dans les deux sens, avec la même bienveillance.

Un grand merci à Masse critique privilégiée et à Bamboo Edition pour la proposition et l'envoi de ce livre.

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Prends bien soin de toi !

Mille mercis à Bambou Edition et à Babelio pour l’envoi de cette BD (ou roman graphique pour ceux qui préfèrent), vous avez réussi à m’appâter et me tenez dans vos filets. Je suis séduite.



Comme beaucoup, j’ai lu «Le plongeon» de Séverine Vidal et Victor Lorenzo Pinel qui aborde la thématique de la maison de repos (terme utilisé en Belgique, plus parlant et moins déshumanisé à mes yeux que le terme EHPAD) mais pour moi, le point commun entre ces deux ouvrages s’arrête là.



Rudo parle de la maison de repos mais c’est avant tout, me semble-t-il, le regard de l’auteur arrivé à un tournant de sa vie. Ce virage n’est pas un tournant facile à prendre mais plutôt un lacet en montagnes où les virages serrés s’enchaînent les uns après les autres. Il n’exerce pas (ou plus) un « vrai » métier car il n’arrive plus à vivre de son dessin. S’impose à lui de devenir agent de soins dans un EHPAD. En parallèle, sa femme décide de faire une pause dans leur couple le trouvant trop dépendant affectivement puis, finalement, le quitter. Il enchaîne les jours de travail ce qui lui laisse peu de temps pour voir ses deux enfants. De belles rencontres naissent aussi au sein de cet EHPAD entre les membres du personnel mais aussi avec les résidents.



Certes l’auteur taille aussi un costard aux EHPAD notamment dans la manière dont elles sont gérées tant pour les pensionnaires que pour le personnel. Mais réduire cette BD à cette seule thématique ne serait pas correct. Cet album regorge de richesses : les thèmes abordés sont multiples (le changement de profession, la séparation, le stress d’un nouvel emploi, le cancer, la démence sénile, la perte d’autonomie…) ; le dessin aux personnages très expressifs, aux couleurs variant en fonction du présent, du passé mais aussi de l’inconscient ; les instants de vie comme la visite chez sa maman (touchant), l’annonce à ses enfants de son nouveau métier, la rencontre de Colette (personnage magnifique) ainsi que bien d’autres).

Seul petit bémol, «on a fini(t) », « leur(s) vie(s)»,… ça pique aux yeux, non ? ou je suis trop pointilleuse ? ;)



J’ai pris un réel plaisir à lire cette BD. Plaisir parce que l’auteur parle juste, parle vrai sans ajouter de pathos. Il critique notre société à travers sa recherche d’emploi, son travail en EHPAD,… Plaisir parce que l’auteur est humain, bienveillant à l’égard des personnes qu’il côtoie (si mes jours se finissent en maison de repos, j’espère de tout cœur, rencontrer un Geoffroy) mais, également bienveillant, dans la manière de raconter. Plaisir parce que j’ai ri aussi avec son « supposé psychanalyste », ses enfants, l’agent de soins qui pète un plomb,... Plaisir parce qu’il m’a touchée dans sa manière de raconter cette période qui a dû être en réalité une galère. Plaisir aussi par le bel hommage rendu à son papa, dessinateur passionné qui a exercé un « vrai » métier par choix ou par pression familiale ??? Plaisir parce que j’ai aimé la manière dont il a construit cette histoire.



Un petit bijou que je vous invite à découvrir. Belle lecture et merci Rudo de nous avoir partagé ce moment de vie, prenez bien soin de vous !!



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Prends bien soin de toi !

Cette BD rappelle avant tout que la précarité n'est pas arrivée avec la pandémie, elle était déjà le lot de nombreux artistes. Rudo a du mettre de côté sa passion et son métier entre parenthèse car il faut bien faire bouillir la marmite. Le voilà, embauché comme agent de soin dans un EHPAD. C'est de cette expérience assez improbable que Rudo se sert comme trame. Avec sincérité et sensibilité, il dresse aussi le portrait de quelques pensionnaires. Pourtant, il manque à mon goût un soupçon d'ingrédients. Comme si cette aventure professionnelle avait été vécu avec un certain détachement, sans émotion, même les traits d'humour manquent ... d'humour.. On aurait aimé des personnages plus fouillés, être plus en empathie avec eux. (La BD "Le Plongeon" avec un sujet proche est bien meilleur à mon avis).

Cela, reste au final un moment agréable mais qui malheureusement s'oublie vite. Merci aux Editions Bamboo et à Babelio pour cet envoi.
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Prends bien soin de toi !

Rudo est un dessinateur de bande dessinée. Comme tous les artistes, lorsque les contrats se raréfient, ils tombent dans la précarité. Rudo ne s’en sort plus financièrement et doit s’inscrire à Pôle Emploi pour trouver un « vrai métier ». Il deviendra aide-soignant en ehpad et apprendra sur le tas.



L’unité Alzheimer, ça va car les soignants sont en général assez nombreux pour s’occuper des personnes très dépendantes. Mais lorsque les collègues des étages sont en arrêt maladie ou en congés, il faut les remplacer, week-end compris. Rudo peut de moins en moins voir ces gosses mais n’est pas payé plus cher pour autant. Car évidemment, il est hors de question d’embaucher des remplaçants : ça coûte cher, ça fait perdre du temps car il faut les former. Seules comptent la rentabilité et les économies. Et pour les patients non atteints d’Alzheimer, c’est 15 minutes tout compris alors autant dire que l’aspect humain n’existe pas. Les personnes âgées sont traitées comme des objets, n’ont presque plus de dignité, c’est juste honteux.



Rudo dénonce ces dérives mais fait aussi ressortir l’enrichissement humain qu’il a tiré de cette expérience. Il a réussi malgré tout à tisser des liens avec les patients, les collègues. Je conseille cette BD à ceux qui s’intéressent à ces sujets de société.

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Prends bien soin de toi !

Après le plongeon il y a quelques semaines ou quelques mois, nouvelle incursion en Ephad avec cet ouvrage de Rudo.

Et belle surprise, même si le propos diffère quelque peu, puisque nous suivons ici un dessinateur - l'auteur lui-même, contraint de lâcher son boulot pour gagner sa vie, trouver un "vrai métier", comme le lui suggère une juge ...

Direction l'Ephad par nécessité et non par conviction donc, même si Rudo va peu à peu prendre goût à son métier, aux patients, et renouer aussi le fil de sa vie. De rencontres fortuites en échanges informels, malgré les difficultés, Rudo va se reconstruire, se relancer. Et après deux ans d'expérience, condensés en un peu plus de 60 pages, retour à la case ... BD !

L'ensemble n'est certes pas parfait, on sourit parfois devant des maximes un peu toutes faites, des facilités scénaristiques peut-être aussi, un soupçon de caricature aussi, mais j'ai été sensible à ce voyage introspectif de l'auteur, à ce qu'il dit aussi de nos vies, du sens de nos priorités. Le tout servi par un dessin agréable. Une belle surprise donc !

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Bamboo pour cette masse critique privilégiée !
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Prends bien soin de toi !

Merci à Babelio et à Bamboo Edition pour cette bande dessinée.

L'auteur, car c'est bien de lui dont il s'agit, n'a plus de projet, est criblé de dettes. Sa femme l'a quitté avec les deux enfants pour réfléchir.

Il lui faut se trouver un "vrai" boulot. Le dessin ne lui permet plus de vivre. Il finit par se faire embaucher dans un EPHAD. Il est amusant de souligner que partout ailleurs, y compris dans la grande distribution, il s'est fait refouler. De là à conclure qu'il ne faut aucune qualification pour s'occuper de nos seniors, il n'y qu'un pas que je n'hésite pas à franchir.

Après quelques planches consacrées à son accueil, à son intégration, il alterne entre ses questionnements, sa vie de famille éclatée, son nouvel univers professionnel.

C'est ce que je regrette. Dommage qu'il ne se soit pas concentré sur la vie dans ces établissements, sur les résidents. Il évoque de nombreuses problématiques mais les survole : la perte d'intimité lors des toilettes, les repas dégoutants, Alzheimer, les calculs de la direction pour gratter sur les couches, sur ces fameux repas. (Non, non, ce n'est pas fameux du tout. Parfois on ne sait même pas ce que c'est.)

L'intention est méritante mais j'ai trouvé que cela était bien lisse, pas assez mordant.

Si on veut dénoncer, il faut mettre le paquet !

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Prends bien soin de toi !

Je tiens tout d'abord à remercier l'éditeur Bamboo qui fait partie de mes préférés ainsi que mon site fétiche Babélio pour m'avoir permis de lire cette œuvre dans le cadre d'une opération masse critique. C'est toujours agréable de recevoir de si beaux albums.



Sinon, on apprend que l'auteur qui était un dessinateur de BD a décidé après 20 ans de carrière de changer de profession. On peut supposer que cet art ne l'a pas fait bien vivre ce qui est malheureusement le cas de beaucoup d'auteurs. Sans argent et au bord de la séparation, il décide d'accepter un emploi dans un EHPAD afin de s'occuper de la toilette des personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer. Oui, il faut un sacré courage pour opérer cette reconversion professionnelle.



Il va se heurter à une direction qui n'a que pour objectif de faire du chiffre pour satisfaire les actionnaires au dépend des pensionnaires. C'est tout l'histoire du capitalisme. Mais bon, ce n'est qu'un des aspects de cette bd quelque fois assez introspective. En effet, notre auteur souffre d'une certaine dépendance affective lié à son hyper sensibilité ce qui lui jouera de mauvais tour dans sa vie sentimentale.



Notre sympathique auteur fera des rencontres assez intéressantes avec certains pensionnaires dans un milieu où la mort frappe assez souvent. Il y aura des moments assez touchants emprunt d'un humanisme qui fait parfois défaut dans notre monde. On peut apprendre beaucoup des autres. Cependant, il y aura également du personnel assez félon et des attitudes provenant des familles des pensionnaires assez déstabilisantes. La réalité sera montrée sans enjoliver le propos.



Une mise en image d'une expérience vécue avec une rare élégance dans le trait graphique. Les personnages sont bien définis et les ambiances sont parfaitement rendues. A noter également certaines astuces dans le découpage notamment pour expliquer le mécanisme psychologique de l'hypersensibilité. Bref, un ouvrage lumineux sur la forme.



J'ai beaucoup aimé et cela se traduit par ma note presque maximale. J'en retiens surtout une certaine philosophie de vie à laquelle j'adhère complètement. Un album à ne pas manquer !

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Rien à déclarer

Lancée avec le film de Danny Boon, cette BD est l'adaptation pas à pas du film. Romance, belgitude et gags compris. On note toutefois que le Poelvoorde dessiné est affligé d'un nez proéminent digne de Cyrano et que le Dany Boon de la BD ne ressemble pas franchement à son alter ego cinématographique.



Danny Boon restait sur le succès de Bienvenue chez les Ch'tis et tout lui réussissait. Cette BD sentait donc le produit commercial. Il semble toutefois que les auteurs aient abandonné leurs droits pour une bonne œuvre si on en croit la quatrième de couverture.



Relue bien après, cette BD passe pas trop mal : humour gentil, sans gros éclats de rire toutefois. Je me demande finalement si elle n'a pas mieux vieillie que le film...

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Prends bien soin de toi !

Lecture mitigée... l'auteur fait passer de nombreux messages au lecteur mais j'ai eu du mal à adhérer à ses dessins qui ne m'ont pas séduite.



Le sujet est d'actualité : un travail qui ne "paie" pas, des dettes, une séparation ; la société demande donc à Geoffrey de trouver un "vrai" métier, c'est à dire, comme l'écrit l'auteur : "un métier conventionnel plus que choisi... qu'importe qu'il soit parfois vécu comme un fardeau." Geoffroy trouve un remplacement en Ephad qui va se révéler "gratifiant" car il se sent utile. Il passe du temps avec les résidents et surtout a une grande capacité d'écoute. C'est d'ailleurs l'une des résidentes qui va lui expliquer que "c'est important de ne pas remettre à demain la possibilité d'être heureux" et cela va être un déclic pour Geoffrey qui décide, de se "remettre" au dessin.
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Prends bien soin de toi !

Sitôt reçue dans le cadre d'une masse critique privilégiée Babelio, sitôt lue ! Bien que la bande dessinée ne soit pas mon genre de prédilection, je n'ai pas résisté à l'envie de me plonger dans celle-ci, attirée par sa belle couverture mate au fond blanc et par le sujet principal qu'elle aborde : la prise en charge de la dépendance en EHPAD.

Geoffroy Rudowski, alias Rudo, se met en scène par une mise en abyme très intéressante de son métier de dessinateur. Il montre ainsi la difficulté parfois de vivre de sa passion.

Le personnage principal, Geoffroy, dessinateur, accepte un emploi d'aide à la personne en EHPAD pour trouver une nouvelle source de revenus. En raison du manque de personnel, il est recruté sans qualification pour ce métier et va vite comprendre combien ses qualités humaines seront appréciées par les patients.

Le choix de la couleur sépia est particulièrement adapté, ici, pour plonger le lecteur dans cet univers de l'EHPAD où le temps a fait son oeuvre. Geoffroy va côtoyer des malades d'Alzheimer et évoque avec sensibilité la prise en charge compliquée par le manque de temps que nécessitent pourtant les soins sur ces personnes.

La mort est représentée dans l'oeuvre, avec pudeur, de façon allégorique. Le dessinateur s'interroge aussi sur son propre vieillissement : "La mort en soi ne m'effraie pas. La dépendance en revanche si..."

Je remercie Babelio et les éditions Bamboo pour leur confiance et recommande la lecture de cette bande dessinée riche !
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