Citations de Jonathan Swift (313)
Tout le monde voudrait vivre longtemps, mais personne ne voudrait être vieux.
Lorsqu'ils ont à choisir parmi plusieurs candidats à quelque office, ils regardent aux qualités morales, plus qu'aux dons de l'intelligence. Le gouvernement des hommes étant en effet une nécessité naturelle, ils supposent qu'une intelligence normale sera toujours à la hauteur de son rôle et que la Providence n'eut jamais le dessein de rendre la conduite des affaires publiques si mystérieuses et difficiles qu'on la dût réserver à quelques rares génies — tels qu'il n'en naît guère que deux ou trois par siècle. Ils pensent au contraire que la loyauté, la justice, la tempérance et autres vertus sont à la portée de tous, et que la pratique de ces vertus, aidée de quelque expérience et d'une intention honnête, peut donner à tout citoyen capacité pour servir son pays, sauf aux postes qui exigent des connaissances spéciales. Ils ne pensent pas qu'une intelligence supérieure puisse pallier à l'absence de vertus morales — bien au contraire, jamais ils n'oseraient confier un poste à un homme de ce genre, car on tient les fautes commises par l'ignorance d'un homme intègre pour infiniment moins préjudiciables au bien commun que les intrigues d'un homme sans scrupules et assez habile pour organiser, multiplier et défendre ses malhonnêtetés.
VOYAGE À LILIPUT, Chapitre VI.
Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.
Quand un vrai génie apparaît en ce monde, on peut le reconnaître à ce signe, que les imbéciles sont tous ligués contre lui.
Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.
« Le mensonge vole, et la vérité le suit en boitant »
Mais un autre motif me retenait d'offrir à Sa Majesté mes découvertes pour agrandir ses domaines : à dire vrai, j'avais conçu quelques scrupules sur la façon qu'ont les princes de pratiquer, à cette occasion, la justice distributive. Par exemple : un navire pirate est poussé par la tempête sans savoir où il va ; à la fin, un mousse grimpé sur le mât de vigie découvre une terre ; les hommes débarquent, attirés par le pillage. Ils voient un peuple inoffensif qui les reçoit avec bonté : ils donnent au pays un nouveau nom, en prennent officiellement possession, au nom du roi ; dressent sur le sol une planche pourrie ou une pierre en mémoire du fait ; assassinent deux ou trois douzaines d'indigènes, et en emmènent une paire comme échantillon ; puis ils retournent dans leur pays et obtiennent leur pardon. Voilà l'origine d'une nouvelle annexion, faite légitimement selon le « Droit divin ». À la première occasion, on envoie des navires ; les indigènes sont déportés ou exterminés, leurs princes torturés, jusqu'à ce qu'ils révèlent où est caché leur or ; pleine licence est donnée à tous les actes de cruauté et de luxure ; la terre fume du sang de ses habitants, et cette odieuse troupe de bouchers, employée à une si pieuse entreprise, c'est l'expédition coloniale moderne, envoyée pour convertir et civiliser un peuple idolâtre et barbare.
Mais cette description, je l'avoue, ne s'applique d'aucune manière à la nation britannique, qui peut servir d'exemple au monde entier, pour la sagesse, la prudence et la justice qu'elle montre en fondant ses colonies, pour la générosité avec laquelle elle y développe la religion et la culture ; pour l'heureux choix qu'elle fait de pasteurs pieux et compétents chargés d'y propager le christianisme ; pour le souci qu'elle a de n'envoyer dans les nouvelles provinces que des sujets de la mère patrie vivant dignement et connus comme tels ; pour les grands scrupules qu'elle a en matière de justice, ne nommant aux postes administratifs, dans toutes ses colonies, que des fonctionnaires de la plus haute compétence, entièrement étrangers à la corruption ; et, comme couronne à ce bel édifice, pour sa façon d'envoyer toujours les gouverneurs les plus consciencieux et les plus vertueux, qui n'ont pas d'autre but que le bonheur des populations qu'ils régentent et l'honneur du roi, leur maître.
Mais comme ces pays que j'ai décrits paraissent n'avoir aucun désir d'être conquis, ni de connaître l'esclavage, le meurtre et la déportation qui vont de pair avec la colonisation ; comme, d'autre part, ils n'abondent ni en or, ni en argent, ni en sucre, ni en tabac, j'ai eu, en toute modestie, l'idée qu'ils n'étaient en aucun cas dignes de notre zèle, de notre vaillance, de notre intérêt.
Voyage chez les Houyhnhnms, Chapitre XII.
La fin principale que je me propose dans toutes mes oeuvres est de meurtrir les hommes plutôt que de les amuser.
quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.
La religion suffit à peine à nous faire haïr les uns les autres, mais pas à nous faire aimer les uns les autres.
Cette méthode stoïque de subvenir à ses besoins en supprimant ses désirs équivaut à se couper les pieds pour n'avoir plus besoin de chaussures.
The stoical scheme of supplying our wants by lopping off our desires, is like cutting off our feet when we want shoes.
Si quelqu'un avait fait un catalogue exact de toutes les opinions qu'il a eues depuis son enfance jusqu'à sa vieillesse, sur l'Amour, la Politique, la Religion et le Savoir, quel affreux chaos de contradictions n'y trouverait-il pas ?
Je ne suis pas étonné de voir les hommes coupables, mais je suis souvent étonné de ne pas les voir honteux.
La jalousie, comme le feu, peut raccourcir des cornes, mais elle les fait sentir mauvais.
Si un homme me tient à distance, ma consolation est qu'il s'y tient aussi.
[Cité par André Breton dans l'Anthologie de l'humour noir.]
C'est dans le cœur que grandit la trahison avant de se révéler par des actes.
Un américain très instruit, de ma connaissance, m'a assuré, à Londres, qu'un petit enfant en bonne santé, bien engraissé, est, à un an, un mets tout à fait délicieux, nourrissant et sain, qu'il soit étuvé, cuit au four ou bouilli ; et je ne mets pas en doute qu'il sera aussi parfait en fricassée ou en ragoût. C'est pourquoi je porte à la considération du public que sur les cent vingt mille enfants comptés comme nés chaque année en Irlande, on pourrait réserver pour la reproduction vingt mille, dont un quart seulement de mâles, et c'est plus qu'on ne ,laisse de moutons, de gros bétail et de cochons... les cent mille restant pourraient, en un an, être offerts en vente aux personnes de qualité ou de fortune, par tout le royaume, après qu'on ait prévenu la mère de leur donner à têter en abondance durant le dernier mois, de façon à les rendre dodus et convenables pour une bonne table.
(Modeste proposition pour empêcher les enfants pauvres d'être à la charge de leurs parents ou de leur pays et pour les rendre utiles au public. (A Modest Proposal for Preventing the Children of Poor People from Being a Burthen to their Parents, or the Country, and for Making them Beneficial to the Publick. Cité par De Quincey dans une note de De l'assassinat considéré comme un des beaux-arts »))
Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on peut le reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui.
Tout le monde désire vivre plus longtemps, mais personne ne voudrait être vieux.
Les livres... ces enfants du cerveau.
Books, the children of the brain. (A Tale Of A Tub And Other Writings)