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Critiques de Utopiales (34)
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Utopiales 2023

Une nouvelle page du festival des Utopiales à Nantes, la vingt-quatrième, vient de se refermer.

Comme chaque année, un recueil de nouvelles vient prolonger le plaisir.

Cette année, il a été concocté par la librairie d'édition nantaise de l'Atalante.

Cette année était consacrée à la transmission.

C'est donc sur cet axe que va reposer le thème de ce recueil de dix nouvelles, un entretien et de trois "rédactions" issues du primaire, du collège et du lycée.

"Dreamer" de Chris Vuklisevic vient ouvrir le bal.

Le jeune personnage de ce premier texte est un écrivain en devenir.

Seulement, dès les premières lignes, il aura prévenu : il n'aime pas écrire !

C'est toujours les mêmes émois, les mêmes tâtonnements lorsqu'un adolescent se cherche.

Et pourtant il y a dans ces lignes quelque chose de changé, un air nouveau dans l'immuable, comme une teinte d'anticipation portée au destin ...

"Un jour tout ceci sera à toi", mais que peut-on encore donner de personnel lorsque le collectif s'est emparé du monde ?

Perle est une jeune fille qui sait écouter la "bourge", une vieille femme qui a connu le monde d'avant.

Et qui sait encore écouter ?

Toutes les nouvelles de ce recueil sont empreintes d'une poignante et lucide humanité.

La lecture, à chaque page, hésite entre émotion et réflexion.

"La boucle de Zurvan" est un voyage étrange entre imaginaire et réalité, entre temps incertains et antiquité, entre fureur et sagesse.

C'est la boucle du temps et sa transmission qui vient poser l'oubli sur les noms et les agitations humaines.

C'est Yorik, le grand prêtre de Zurvan qui accueille Mirhan, l'enfant dont il va faire l'éducation.

Là est toute la transmission, le partage, l'héritage, la propagation et aussi l'interruption puisque finalement tout finit par venir de cela.

Kim Stanley Robinson, au milieu du recueil, se livre au difficile exercice de l'entretien avec Philippe Vion-Dury : "la SF est le réalisme de notre époque".

C'est ce que tendrait à prouver tous les ans le festival des Utopiales.

L'entretien est brillant, incisif et radical.

Il vient faire encore plus regretter l'absence inopinée du grand écrivain au festival.

Et après cela, c'est à Élisa Beiram que revient la charge de relancer le souffle du recueil : "Alexandrie brûlera deux fois".

Ceux qui ont aimé "le premier jour de paix" vont adorer.

Les autres aussi d'ailleurs.

D'où une telle puanteur pouvait-elle provenir ?

La fumée noire qui formait un champignon au dessus des toits ne présageait rien de naturel ...

Mais quoiqu'il en soit, "n'utilisez pas le dixième bouton" !

Pierre Raufast vous aura prévenu.

Il nous offre ici un petit prolongement, une presque ironique digression à sa trilogie baryonique.

C'est bien vu, astucieux et agréable à lire ...

Audrey Pleynet, dont le festival a couronné le livre "Rossignol" par son prix littéraire, signe là un texte original et imaginatif : "Encore cinq ans" -

2078 - L'humanité s'est endormie durant vingt ans pour offrir à la planète le temps de souffler.

Mais ce court, trop court répit suffira-t-il à la nature pour revenir à la vie ?

Arthur Thomson, le père du projet, n'avait-il pas vu trop juste ?

Rendez-vous en 2826 ...

Vous l'aurez compris l'année 2023 aura été une bonne cuvée pour le festival des Utopiales, et ces quelques textes qui le prolongent sont du meilleur cru.

Le hic, c'est que la dernière page tournée, il faudra attendre une année entière.

Mais gageons que, 25 ème édition oblige, la science-fiction et l'imaginaire y soient encore plus a l'honneur...

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Utopiales 2022

Incontestablement, Nantes est la cité de l'imaginaire :

Parce que son port a longtemps respiré les vents du large ...

Parce que Jules Verne y a nourri son imaginaire ...

Parce que de drôles de machines y ont envahi l'île de ses anciens chantiers navals ...

Parce qu'elle possède l'Atalante, une des plus belles librairie d'édition du genre ...

Enfin, parce que, chaque année, un festival y revisite notre imaginaire ...

Rhââ Lovely ! Les "Utopiales" !

Et, ce bouquin est son affiche.

Il est l'anthologie officielle de son édition 2022.

Il a été publié en novembre aux éditions "ActuSF".

"Treize invités ont répondu à l'appel, et ont écrit pour l'occasion autant de textes inédits flirtant avec le fantastique, l'horreur, l'épouvante, le post-apo ou la fantasy".

C'est ce que nous dit Jérôme Vincent dans sa courte note d'introduction.

Mais, comme les Utopiales sont plus qu'un festival de science-fiction, ce bouquin est plus qu'une anthologie de genre.

Pensez-donc ! comme aurait dit Asimov ... quatre jours pleins de débats et rencontres, de cinéma, d'expositions et de stands scientifiques, de jeux et à l'issue les prix, les prix littéraires, les prix cinématographiques et les prix complices !

Cette année le festival s'est articulé autour du thème des limites.

Pour moi qui n'était disponible que le mardi et dernier jour - travail oblige - un petit échauffement le matin avec "les limites du cerveau", une table ronde animée par Laurent Vercueil, le neurologue qui regarde rouler les petits vélos dans nos têtes au CHU de Grenoble !

Puis l'après-midi, trois temps forts :

"Métal Hurlant, au delà des limites", un débat avec Elene Usdin, Marc Caro et l'incroyable Jean-Pierre Dionnet ...

Jean-Pierre Dionnet, costard sombre mais cravate et chaussettes rouges ...

Jean-Pierre Dionnet, la classe de la fantaisie et de l'intelligence associées ...

Puis "Terminus : les étoiles, l'ultime frontière", petite conférence autour d'une éventuelle colonisation spatiale ...

Et enfin, "cercles vicieux/cercles vertueux : aux frontières du réel", une rencontre avec Christian Lehmann, Etienne Cunge et Jean-Marc Ligny :

"Réchauffement climatique, sécheresses, pandémies. Notre monde est entré dans une spirale infernale dont les effets amplifient les causes.

Et alors qu'il faudrait être collectivement et individuellement lucides, le déni de réalité et l'irresponsabilité semblent dominer notre société.

Comment enrayer ces mécaniques fatales ?

Est-il encore possible d'instaurer un cercle vertueux capable de réduire notre dévastation du monde ?

Jean-Marc Ligny a signé un des textes de cette anthologie des Utopiales 2022 : "L'île".

Et si au bout de l'enfer climatique à venir, une petite lueur subsistait ?

Ce livre est bourré de textes passionnants, intelligents et surprenants.

En treize textes, en autant de mondes imaginaires explorés, il fait le tour des limites de la mémoire, de la culture, de l'empathie et de la sensibilité, de l'amour et de la haine, et finalement de notre humanité.

"Foudre", par exemple, de Floriane Soulas, belle et poignante rencontre entre un facteur errant et une enfant perdue, est une magnifique et efficace nouvelle post-apocalyptique.

C'est un de ces textes qui en viennent à déborder le genre pour s'inscrire dans la plus universelle des littératures.

Ce volume des "Utopiales 22" est une relecture captivante du festival, une manière judicieuse de patienter jusqu'à sa 23ème édition ...
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Utopiales 2014

Cette année, comme tous les ans depuis 2000, s'est tenu à Nantes le festival de science-fiction des Utopiales. Et comme tous les ans, une anthologie publiée par les éditions ActuSF a vu le jour à cette occasion, avec pour thème principal l'intelligence. Ou plus précisément une intelligence supérieure, qui se serait développée ailleurs que dans le cerveau humain. Intelligences extraterrestres, robotiques, divines, naturelles..., autant de possibilités évoquées dans ces onze nouvelles, fruits de l'imagination d'auteurs français (Laurent Genefort, Jean-Marc Ligny, Sylvie Denis...) aussi bien qu'étrangers (Michael Moorcock, Jo Walton, K. W. Jeter...). Un casting prestigieux, gage d'une certaine qualité qui est effectivement au rendez-vous.



La plupart des nouvelles relèvent évidemment de la science-fiction mais restent, pour la plupart, abordables pour les lecteurs peu expérimentés dans le domaine, et ce malgré la complexité des thèmes abordés. Il est également agréable de voir certains auteurs revenir à des univers déjà exploités dans de précédents romans. C'est le cas de Dimitri Glukhovski avec « L'évangile selon Artyom » où on retrouve le même monde au bord de la destruction que celui mit en scène dans « Métro 2033 ». Idem pour Sylvie Miller et Philippe Ward qui nous offrent avec « Le Sage qui entre dans la paix » une nouvelle aventure du détective Lasser qui se retrouve cette fois confronté à l'aversion des divinités égyptiennes pour les progrès de la science. Cette anthologie m'aura également permis de faire connaissance avec des auteurs que je n'avais jusqu'alors pas eu l'occasion de lire. C'est le cas de K. W. Jeter qui signe avec « Dernières volontés » un texte un peu en décalage avec les autres nouvelles du recueil mais qui n'en reste pas moins très touchant. Idem avec « Fe6 !! ou la Transfiguration de Bobby J. Fischer ») de Léo Henri qui nous propose une incursion dans le monde des échecs, ou encore avec « Les Dracula anonymes » de Barbara Sadoul, un texte qui séduit autant par sa forme narrative originale (la nouvelle est construite comme une pièce de théâtre) que par l'habile réutilisation par l'auteur du mythe du vampire.



Trois textes ont cependant particulièrement retenu mon attention, à commencer par celui de Sylvie Denis (« Le court roman de la momie »). On y découvre une société futuriste très crédible dans laquelle un homme va se prendre de passion pour le cadavre d'une femme exposée dans un musée et qu'il va parvenir à faire revenir à la vie. Tout commence merveilleusement bien, jusqu'à ce que le protagoniste se rende compte que sa bien aimée pourrait ne pas avoir une influence si bénéfique que ça sur la société... La question est : jusqu'où son pouvoir de conviction peut-il aller... ? Pari également réussi pour Jo Wlaton et son « En sommeil » qui nous entraîne elle aussi dans une société du futur mais nettement plus sombre que celle de Sylvie Denis et dans laquelle une jeune femme va tenter de réveiller la colère de ses congénères en entrant en contact avec un vieil espion... mort depuis des siècles. La nouvelle de Sylvie Miller et Philippe Ward est également très réussie et ravira tous les amateurs de leur série (qui compte pour le moment trois volumes) consacrée au détective Jean-Philippe Lasser et à ses aventures avec les dieux antiques qui, bien que l'action se déroule dans les années 1930, continuent à être vénérés et à intervenir régulièrement dans les affaires des hommes. De l'action, du mystère, de la mythologie et beaucoup d'humour : une recette qui fonctionne à nouveau à merveille.



Voilà un très bon cru que cette anthologie des Utopiales consacrée cette année à un sujet qui aura de toute évidence beaucoup inspirée tous les auteurs présents au sommaire. Un bon divertissement et surtout un excellent moyen de découvrir certaines des plus belles plumes des littératures de l'imaginaire, françaises aussi bien qu'étrangères. Rendez-vous en 2015 !
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Utopiales 2020

Les Utopiales 2020 ayant -hélas ! - été annulées, un recueil de nouvelles sur le thème choisi est heureusement paru.

Les traces sont celles que laissent les furtifs du roman éponyme d'Alain Damasio (que je lirai dès que j'en aurai fait l'acquisition), dont il est longuement question dans la préface d'Ariel Kyrou.

Le pôle ludique d'Adélaïde Legrand récapitule les traces laissées par les différents jeux dans l'histoire et l'éducation et l'essai de Caroline de Benedetti celles qui marquent les romans policiers.

Mais passons aux nouvelles qui constituent l'essence du livre.

Dans "Une forme de démence", Lionel Davoust reconstitue la quête d'un vieil homme au pays nordique des elfes et des dragons.

La nouvelle de Morgan of Glencoe, "La piste des oiseaux" est assez sombre mais pleine de poésie (chaque personnage empruntant son nom et ses caractéristiques à une sorte d'oiseau) et se termine sur une note d'espoir.

Les élucubrations de Thomas C. Durand autour de la chapellerie m'ont relativement amusée.

Sara Doke avec "The agony in the ectasy" relate un trip sexuel et halluciné.

De même, Nicolas Martin montre l'utilisation des psychotropes et autres hallucinogènes lors d'une expérience scientifique visant à retrouver "La mémoire de l'univers".

La nouvelle "Sommes-nous pieuvres ou vampires" de Ian Larue qui raconte les aventures sexuelles de pieuvres extraterrestres m'a paru assez fastidieuse. Comme quoi ces histoires de traces n'en laissent pas toujours d'impérissables !

"T.H.R.A.C.E.S." de Christophe Dougnac sur le monde de demain dans lequel les robots compense les manques des humains, jusqu'à parfois les rendre fous, m'a semblé juste.

Baptiste Beaulieu, médecin, dans "Les cinq marques" émet une hypothèse sur la vie après la vie.

"La présence" de Claude Ecken est une des deux nouvelles que j'ai préférée (avec "La piste des oiseaux"). Le suspense est maintenu jusqu'au bout par la description scientifique des traces laissées par un extraterrestre dans la demeure d'un militaire américain passant sa retraite sur la côte d'azur et des appareils déployés pour piéger cette créature. La rencontre est riche d'enseignements.

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Utopiales 2015

Comme tous les ans se tenait fin octobre à Nantes le festival de science-fiction des Utopiales, événement qui a, comme chaque année là aussi, donné lieu à une anthologie officielle réunissant les nouvelles de quelques uns des nombreux auteurs invités. Au programme pour nous parler du vaste thème des « réalités » : Alain Damasio, Robert Silverberg, Daryl Gregory, Fabien Clavel, Charlotte Bousquet ou encore Mike Carey. L'ouvrage se révèle sans surprise de bonne facture, et ce d'autant plus que la grande majorité des nouvelles inscrites au sommaire sont inédites. On pourrait toutefois regretter la gestion un peu maladroite de l'enchaînement des textes car laisser à Damasio le soin d'ouvrir le recueil fait courir le risque de voir les nouvelles suivantes souffrir de la comparaison. Et c'est effectivement ce qui ne manque pas de se passer. La nouvelle de Damasio n'en est pourtant pas vraiment une puisqu'il s'agit en fait des soixante-dix premières pages de son prochain roman, « Fusion », que le lecteur a donc l'occasion de découvrir en avant-première. Dès les premières lignes on retrouve la patte clairement identifiable de l'auteur de « La Zone du dehors » et de « La Horde du Contrevent » dont le soin porté à la qualité et à la musicalité de l'écriture est encore une fois stupéfiant. On y découvre le quotidien de deux amis tenants un café dans une ville au contexte géographique et politique tout juste esquissé et dont la vie va se retrouver bouleversée après qu'ils se soient injectés une substance permettant de revivre le souvenir d'autres personnes. Génial et frustrant.



Au nombre des bonnes surprises on peut également citer « Versus » de Fabien Clavel qui signe une nouvelle originale mettant en scène une patrouille débarquée sur une planète où pousse une flore aux curieuses propriétés. Un texte très rythmé et qui communique sans mal aux lecteurs l'angoisse montante des membres constituant l'expédition dont on suit les échanges radios de plus en plus paniqués. Robert Silverberg tire lui aussi son épingle du jeu avec « Smithers et les fantômes du Thar » qui nous plonge dans l'Inde du XIXe siècle aux côtés d'un groupe d'entrepreneurs anglais cherchant à étendre le réseau de chemin de fer du pays et qui vont finir par céder aux sirènes d'une étrange civilisation inconnue. Bonne surprise également pour « Le vert est éternel » de Jean-Laurent Del Socorro qui propose ici une sorte d'épilogue à son « Royaume de vent et de colères ». On y retrouve le capitaine de la compagnie du Chariot qui se remémore le siège d'Amiens au cours duquel lui et ses mercenaires se sont battus au service d'Henri IV contre les Espagnols. Mike Carey signe lui aussi une nouvelle intéressante (« Visage ») mettant en scène un juge chargé de trancher un différent concernant une coutume locale pour le moins étrange. Original, même si le final est peut-être un peu trop abrupte. Pari réussi, enfin, pour Daryl Gregory (« Les aventures de Rocket Boy ne s'arrêtent jamais ») et Laurent Queyssi (« Pont-des-Sables ») dont les textes se font échos et qui reviennent tous deux de façon touchante sur les cicatrices laissées chez leur personnage par un drame d'enfance.



Une anthologie de qualité qui donne notamment l'opportunité d'obtenir un aperçu du prochain roman d'Alain Damasio tout en découvrant des textes inédits de grands auteurs étrangers. Si toutes les nouvelles ne se valent évidemment pas, la majorité d'entre elles restent de très bonne facture aussi est-ce avec grand plaisir qu'on arpente chacune des réalités nées de la plume de ces treize inventifs auteurs.
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Utopiales 2014

En Résumé : Une anthologie des Utopiales 2014 qui se révèle vraiment sympathique et qui m’a offert un agréable moment de lecture, même si c’est vrai tous les textes ne sont pas au même niveau. En tout cas un meilleur cru que l’année 2013 avec des récits variés, efficaces et entrainants. Mis à part peut-être un texte qui m’a laissé complètement de marbre, les autres oscillent entre plutôt sympathique et fascinant. J’ai peut-être eu un peu de mal à toujours voir le lien entre les textes et le thème de l’intelligence, mais rien de vraiment dérangeant. Une anthologie plus que plaisante et je lirai avec plaisir celle de l’année prochaine.





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Utopiales 2013

En Résumé : Je ressors de ma lecture de cette anthologie des Utopiales 2013 avec le sentiment d’avoir moins accroché que celle de l’année dernière. La faute à des nouvelles beaucoup trop hétéroclites, allant de celles qui ne m’ont pas accrochées aux nouvelles vraiment passionnantes et fascinantes. Au final l’anthologie reste tout de même sympathique à lire, mais voilà au vu des noms présents dans le sommaire et des attentes que j’avais après ma découverte de l’anthologie 2012, je m’attendais à mieux de ce recueil. Cela m’empêchera sûrement pas de lire le recueil de l’année prochaine.



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Utopiales 2016

On ne change pas une tradition et, comme depuis maintenant quelques années, quand je participe à un festival je repars dans la majorité des cas avec l’anthologie associée. Concernant les Utopiales, c’est aussi pouvoir se lancer dans une lecture commune avec Marie-Juliet, mon acolyte de LC depuis quelques temps maintenant. Cette année le thème de l’anthologie est « La Machine », et le recueil est composé de treize nouvelles d’auteurs différents. Concernant la couverture, illustrée par Denis Bajram et reprenant l’affiche du festival, je la trouve très sympathique et efficace. Comme souvent on retrouve une préface efficace, qui nous offre de bonnes réflexions sur le thème du recueil et s’avère soignée, même si parfois pas facile d’accès.



La Vieille Dame de Simon Bréan : Cette nouvelle nous plonge dans un monde futuriste ou les IA ont, d’une certaine façon, pris le contrôle du bien-être de l’humanité. On se retrouve à suivre un homme, dont le métier est d’accompagner les IA « en fin de vie » dans leurs derniers instants. On découvre ainsi un texte qui se révèle efficace, bien porté par la tension qui se développe entre les deux protagonistes dans leur duel. Le texte offre aussi quelques réflexions intéressantes, qui ne manquent pas d’apporter un plus à l’ensemble et le tout est soutenu par une plume simple et entraînante. Au final une nouvelle solide, qui ouvre plutôt bien ce recueil des Utopiales.



Pour Hesperia et Pour la Gloire d’Ann Leckie : Cette nouvelle propose de découvrir la lettre d’un homme qui cherche à expliquer à un certain Mr Stephens les évènements étranges qui sont survenus chez lui. Franchement cette nouvelle est principalement un hommage à la SF pulp, un peu comme le proposait Brackett et Hamilton ou bien encore John Carter. Le soucis c’est que mis à part cette ambiance suranné intéressante, le reste ne suit pas. Le mystère n’a pas le temps d’exister qu’il est déjà résolu, la fin manque clairement de tension et d’intérêt et l’intrigue est traitée trop rapidement. Le tout m’a ainsi paru trop court, comme si le format nouvelle ne suffisait pas, ce qui est dommage. Reste une nouvelle qui se lit vite, mais qui s’oublie tout aussi vite je trouve. Après cette nouvelle a été initialement publié en VO pour un magazine dont le numéro proposait comme thème le cliché, ce qui lui correspond mieux et m’aurai moins dérangé que dans une anthologie tournant autour des machines



Deep Space Mine de Catherine Dufour : Cette nouvelle est une réédition d’un texte de l’auteur : Mémoires Mortes. On suit ainsi une jeune fille, dans un monde futuriste de plus en plus connecté, qui va mener l’enquête après la disparition de son frère. Mon ressenti concernant cette nouvelle est plutôt ambigu, autant les axes de réflexions présents sur l’adolescence et ce monde futuriste ne manquent pas d’attrait, le rythme est percutant et entraînant, et pourtant le côté un peu « trash » du style, quelques transitions étranges et certaines révélations un peu tiré par les cheveux ont fait que je n’ai jamais vraiment réussi à complètement entrer dans le récit. Cela vient clairement de moi, je lirai quand même le recueil de l’auteur pour me faire un avis plus tranché.



La Machine de l’Année de Raphaël Granier de Cassagnac : Cette nouvelle nous fait découvrir un homme possédant plus de 50% de son corps greffé cybernétiquement. Une nouvelle que j’ai trouvé sympathique, plutôt efficace par sa narration alternant plusieurs époques, un peu comme un puzzle, et qui offre une réflexion, certes un peu convenu, mais intéressante, sur la notion d’Homme et de machine. Cette nouvelle s’intègre dans l’univers des romans de l’auteur, ce qui se fait parfois un peu ressentir, mais rien de trop dérangeant. Pas obligatoirement un grand texte, mais au final un récit divertissant.



Fin de Partie de Lev Grossman : Alors cette nouvelle est étrange, on se retrouve à suivre une jeune femme, magicienne, en mission d’entrainement. Pourquoi elle est étrange? Car on est clairement dans le genre de nouvelles tellement imbriquées dans un univers déjà existant, à travers les romans de l’auteur, que j’ai l’impression que si on ne les a jamais lus on a du mal à en comprendre l’utilité et à entrer dans le récit. Pourtant, le texte ne manque pas d’action, de rebondissements et se révèle sans temps mort, mais voilà une fois la dernière page tournée je suis beaucoup trop resté sur ma faim pour vraiment accrocher. C’est frustrant.



Le Diable d’Estelle Faye : Cette nouvelle est la première qui, je trouve, se détache franchement de ce recueil. Elle nous plonge dans un futur post-apocalyptique où la technologie est interdite par la religion. Un texte, comme souvent avec l’auteur, qui s’avère sombre, poétique et humain. Gabriel, le personnage principal, a réussi à me happer rapidement que ce soit à travers sa complexité, ses réflexions comme son évolution. L’auteur nous propose aussi de réfléchir sur de nombreux sujets comme la religion, l’importance de la technologie et ses conséquences ou bien encore sur nous-même. Un très bon texte, prenant et bien maîtrisé qui m’a captivé du début à la fin.



La Montre de Ménéas Marphil : On plonge avec cette nouvelle dans la ville de Montpellier, où des étudiants, fan de la série Fringe, décident de faire une blague à l’un de leur ami. Franchement l’idée de base n’est pas mauvaise et aurait pu se révéler sympathique, sauf que voilà je n’ai jamais clairement réussi à entrer dans ce récit. L’auteur en fait trop, principalement dans les explications, ce qui fait que j’ai trouvé cette nouvelle trop longue. De plus certains tics de langage est un style trop didactique à mon goût ont fait que je ne me suis pas obligatoirement senti le public cible pour cette nouvelle. Il faut dire aussi que je ne suis pas le genre de lecteur qui apprécie trop qu’on lui tienne la main, j’aime un peu de mystère et de découverte, hors là tout est aussi trop balisé pour moi je trouve.



Purple Brain d’Ugo Bellagamba : Cette nouvelle est plus, selon moi, une nouvelle hommage à André Brahic, scientifique reconnu qui a participé au festival et qui est décédén en 2016. Personnellement, concernant le texte, il n’est pas mauvais, se laisse lire et possède même une certaine poésie à travers certaines scènes dans l’espace. Mais voilà, pour moi ,il tombe justement un peu trop dans l’hommage, à travers un récit un peu trop simple et une conclusion convenue qui ne sert juste à mettre en avant con héros. Au final une nouvelle plutôt sympathique, qui se laisse lire, qui est loin de m’avoir marqué, mais qui devrait, je pense, toucher les lecteurs qui ont connu André Brahic.



Tokyodôme d’Olivier Paquet : Suite à la séparation d’un groupe de rock japonais, un de leur plus grand admirateur décide de créer virtuellement leur concert au Tokyodôme qui n’a jamais pu avoir lieu. Ce concert va alors rencontrer un succès inattendu et exceptionnel. J’ai trouvé cette nouvelle très réussie que ce soit dans le monde que développe l’auteur, comme dans la complexité des personnages présentés, mais aussi des réflexions présentées. Ce concert va ainsi profondément faire évoluer les membres de ce groupe et le tout est présenté de façon humaine et plus que convaincante. Il y a aussi tout du long ce travail sur la virtualité qui permet parfois de magnifier le réel et les questions que cela peut soulever. Au final une nouvelle réussie et prenante, qui m’a offert un très bon moment de lecture.



Modèle Mika de Paolo Bacigalupi : De nouveau une très bonne nouvelle avec ce texte qui nous plonge dans un avenir indéterminé, ou un policier voit débarquer une jeune femme qui vient se rendre pour un meurtre qu’elle vient de commettre. Le problème c’est que la jeune femme est en fait un robot. Le récit est bien construit, maîtrisé et surprenant offrant un texte intéressant à découvre et intelligent. Certes la notion d’humanité de la machine a déjà été traité de nombreuses fois, mais cela n’empêche ce récit de le faire de façon solide et intéressante. J’aurai peut-être aimé qu’il soit un peu plus long, mais cela ne l’empêche pas de s’avérer très réussi avec des personnages efficaces et complexes et quelques surprises.



Un Gentleman de Gérard Klein : Cette nouvelle est une réédition d’un texte de l’auteur de 1968. On découvre ainsi un homme, grand gentleman, qui n’arrive pas à trouver l’amour de sa vie dans un futur où être un gentleman est devenu désuet. On est ici dans une nouvelle à chute qui se laisse lire, mais n’a rien de vraiment marquant. La chute est devinable très rapidement et l’ensemble est parfois un peu trop simpliste pour vraiment s’avérer percutant. Cela n’a pas empêché un débat entre Marie Juliet et moi concernant la conclusion, mais je n’en dirai pas plus pour ne pas vous gâcher la fin. Un texte que je classerai dans le vite lu, apprécié un minimum, mais rien de transcendant.



La Caverne aux Tofus de Jean Pettigrew : Alors ce texte est un peu étrange, on est clairement dans de la SF pleine d’humour et avec un côté absurde, sauf que j’avoue je suis resté hermétique à l’humour présenté. Il faut dire que l’auteur propose un monde où les règles et les lois scientifiques deviennent de plus en plus loufoque sans aucune véritable explication, ni tentative de cohérence, simplement pour faire de l’humour ce qui a du sûrement me bloquer. Je ne doute pas que cela fera rire d’autre lecteurs, mais j’avoue de mon côté je suis complètement passé à côté.



Le Truc qui Ressemble à une Machine de Karim Berrouka : De nouveau une nouvelle pleine d’humour où un homme récupère une drôle de machine. Un jour il va vouloir la tester et, à partir de là, les ennuis commencent. J’avoue j’ai plus accroché à ce genre d’humour, certes c’est barré mais l’ensemble ne donne pas l’impression de partir dans tous les sens. Une nouvelle plus que divertissante, qui m’a fait sourire, bien porté par des personnages loufoques et entraînants. Alors après c’est vrai que ce n’est pas le premier texte de l’auteur que je lis, loin de là, ce qui fait que certaines mécaniques, que ce soit dans la construction du récit ou des blagues, sont prévisibles, mais cela n’empêche pas l’ensemble de s’avérer plus que sympathique.



En Résumé : Je dois bien admettre que le cru 2016 de l’anthologie des Utopiales est loin de m’avoir vraiment captivé comme avait pu le faire celle de l’année dernière. Il y a bien trois textes qui sortent du lot, mais le reste oscille entre le moment de lecture plutôt sympathique et ceux qui ne m’ont pas accrochés. L’ensemble des nouvelles propose pourtant des récits variés avec beaucoup d’idées développées, même si toutes ne répondent pas pour moi à la thématique initiale, mais voilà il manquait un petit quelque-chose pour complètement m’emporter je pense. Au final un sentiment plutôt mitigé, même si l’ensemble se laisse tout de même lire facilement.
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Utopiales 2015

Alors que la nouvelle édition des Utopiales (festival nantais de Science-Fiction, voire de Sciences ET Fictions) approche à grands pas, il était temps que je me penche sur l'anthologie de l'année précédente, qui comme à son habitude invite du beau monde.

Et comme d'habitude, le niveau varie entre chaque nouvelle, suivant la sensibilité, les attentes et envies du lecteur, si bien que chacun y trouvera à manger et à boire.

Passer toutes les nouvelles en revue serait sans doute trop fastidieux, j'évoquerai donc surtout les nouvelles qui m'ont marqué.



A commencer par le texte d'Alain Damasio, qui à défaut d'être une nouvelle, s'avère être le premier chapitre (d'une soixantaine de pages tout de même, de quoi s'immerger pleinement) de son nouveau roman, Fusion. Et à l'issue de la lecture, il me tarde de le découvrir. L'univers - du moins cette nouvelle technologie permettant de stocker les souvenirs dans de l'eau et de les revivre tels que la personne les a vécus - est sans surprise original et très bien pensé. Les trois personnages principaux sont tout de suite attachants. L'écriture est toujours aussi soignée, travaillée, musicale, un peu triturée également ; comme parfois la mise en page, pour un rendu encore plus immersif.

Hâte donc de découvrir le roman dans son entièreté, ainsi que tous les autres projets transmédiatiques prévus, en espérant que le tout puisse voir le jour.

A noter qu'une nouvelle dans le même univers, encore écrite par Alain Damasio, est lisible dans le Monde Diplomatique et intitulée "Vos souvenirs sont notre avenir".



Daryl Gregory signe avec "Les aventures de Rocket Boy ne s'arrêtent jamais" une des meilleurs nouvelles de l'anthologie, un vrai coup de cœur. Entre souvenirs sur l'enfance (avec sa part sombre aussi), récit sur l'amitié, sur les cicatrices laissées à cette période, avec ce parfum de comics, SF, et films maisons réalisés à la Super 8, sans que le texte ne bascule pourtant jamais dans le récit de genre. Exactement le genre de texte que j'apprécie, et la fluidité de l'écriture de Daryl Gregory me fait dire qu'il serait grand temps que je me jette sur ses romans.



Enfin, autre coup de cœur pour la nouvelle de Jean-Laurent Del Socorro. J'avais adoré Royaume de vent et de colères, que je ne recommanderai jamais assez, et j'espérais autant apprécié cette nouvelle dans le même univers, en craignant également d'être déçu tant l'attente était grande. Me voilà rassuré et conforté, la nouvelle a réussi à me toucher et m'émouvoir autant que le roman, on y retrouve les mêmes qualités d'écriture.



Certaines nouvelles s'avèrent également bonnes, notamment celles de Charlotte Bousquet, Jérôme Noirez, Aliette de Bodard, Laurent Queyssi ou Fabien Clavel, mais il leur manque toute un petit quelque chose pour vraiment m'emporter.



Les autres se révèlent plus anecdotiques ou passables, même de la part d'auteurs que je peux adorer d'habitude, mais qui n'ont pas su me séduire ici.



Et forcément, je ne peux qu'être curieux d'à quoi ressemblera la nouvelle mouture 2016.
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Utopiales 2015

En Résumé : Un anthologie des Utopiales qui nous offre un cru 2015 assez réussi et qui m’a offert un bon moment de lecture. Alors comme souvent tous les textes ne sont pas au même niveau, certains ont même du mal à se retrouver lier, selon moi, au thème proposé, mais dans l’ensemble il propose de nombreuses nouvelles qui méritent d’être découvert. On pourrait mettre un « bémol » sur le teasing concernant le prochain roman d’Alain Damasio dont ce livre propose le premier chapitre, mais cela ne m’a pas dérangé plus que cela. Au final une anthologie qui mérite d’être découverte et je lirai avec plaisir le cru 2016.





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Utopiales 2015

Cette année mon ressenti global est plutôt positif. Plusieurs textes m'ont énormément plu et ont éclipsé d'autres nouvelles qui m'ont laissée plus indifférente.

Je retiens particulièrement le texte d'Alain Damasio, même s'il ne s'agit pas d'une nouvelle mais d'un premier chapitre. Celui Aliette de Bodard, que j'aurai bien aimé voir décliné en roman. Le texte de Daryl Gregory même s'il n'appartient pas au genre de l'imaginaire. La nouvelle de Laurent Queyssi, qui m'a furieusement donnée envie de lire ses livres et enfin celle de Mike Carey que je verrais bien en roman également.
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L'anthologie des Utopiales 2021

Le traditionnel recueil de nouvelles issu du festival Utopiales pour l’année 2021. Le thème choisi pour cette année : transformation.

Comme toujours l’ensemble est éclectique. Les auteurs viennent de tous les horizons et chacun pourra trouver son bonheur.

Pour ma part la récompense ira au texte « L’appel » de Katia Lenora Zamero. Auteur que je ne connaissais pas mais qui a su me cueillir en douceur avec un texte poétique, féminin et malin dans un univers teinté de fantasy médiévale.

Deux mentions « bien » pour les textes Le projet « Termopyles » de Richard Canal et « Catharsis » de Isabelle Bauthian. Là encore, deux auteurs que je n’avais jamais lu et qui ont su chacun dans un style différent me faire entrer dans leur univers.

Je vous laisse découvrir les autres auteurs….

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Utopiales 2015

Une anthologie est forcément un recueil de textes d'inégale valeur, par nature. Celle-ci fait exception, puisqu'ils sont assez également ennuyeux et pas toujours bien écrits, à l'exception peut-être de la nouvelle de Daryl Gregory.
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Utopiales 2016

Cette anthologie est restée quelques temps dans ma PAL, puis l’avis de Xapur m’a donné envie de la lire et en plus elle fait moins de 350 pages (bon pour mes challenges de l’été 😉 ). Le thème de l’anthologie 2016 est la machine et on trouve des auteurs de diverses nationalités, ce qui est un point appréciable. Comme souvent dans les anthologies, tous les textes ne se valent pas et certains textes ne m’ont pas du tout parlé alors que d’autres relèvent le niveau. Cependant, au final, on a une anthologie d’un bon niveau qui a le mérite de balayer beaucoup de variations sur un thème large.



Les machines sont de plus en plus présentes dans notre société et même si on ne peut nier leur grande utilité on s’aperçoit parfois de l’aspect dangereux qu’elles peuvent apporter. On retrouve ce thème dans Christine de Stephen King par exemple et plusieurs nouvelles de cette anthologie l’aborde. Dans Tokyodôme d’Olivier Paquet, la réalité virtuelle dépasse la réalité et a des conséquences inattendues sur la vie d’un groupe de rock, cette très belle nouvelle offre un questionnement sur les œuvres d’art et leur devenir. Dans Le Diable, Estelle Faye parle des peurs inconsidérées et des fausses croyances sur les machines. Ce texte aborde beaucoup de thèmes comme la religion et la crainte de la science et surprend agréablement. L’auteure nous prouve à nouveau son talent avec cette excellente nouvelle. La montre de Ménéas Marphil aborde la question de la prédictibilité des comportements humains suite à l’influence des machines. Karim Berrouka utilise l’humour dans Le truc qui ressemble à une machine où un brocanteur trouve dans un vieux manoir des textes anciens et une étrange machine qui fonctionne bizarrement : elle semble faire apparaitre des éléments de livres qui peuvent s’avérer dangereux. La nouvelle est drôle et bourrée de références à l’imaginaire.



L’anthologie aborde également la question du rapport entre l’humain et la machine avec les problèmes qui y sont liés. Dans Modèle Mika, Paolo Bacigalupi, parle des problèmes posés par les machines ressemblant aux humains avec une androïde construite pour satisfaire les désirs des hommes. J’ai bien aimé ce texte qui se lit très bien, est intéressant et m’a donné envie de mieux connaitre son auteur. On retrouve également une androïde femme dans Un gentleman de Gérard Klein où un homme avec une façon de penser très vieux jeu va changer de goûts en matière de femmes. À noter que cette nouvelle date de 1968. Raphaël Granier de Cassagnac aborde le transhumanisme dans La machine de l’année où un homme se transforme peu à peu en machine. Le texte offre pas mal de questionnements et se lit très bien. La nouvelle est lié aux romans de l’auteur comme c’est le cas de Fin de partie de Lev Grossman se situant dans l’univers de la série Magiciens que je ne connais pas et que je n’ai pas envie de lire après cette nouvelle plutôt brouillonne.



L’anthologie nous fait aussi voyager très loin en parlant de l’espace. La caverne aux tofus de Jean Pettigrew situe son action sur un satellite de Jupiter dans un texte confus et sans grand intérêt avec un humour auquel j’ai été hermétique. Purple Brain d’Ugo Bellagamba m’ a donné envie de me pencher sur les ouvrages de l’auteur. Cette nouvelle bien écrite retrace le voyage d’une sonde et les recherches d’un astrophysicien avec de nombreux clins d’œil au milieu de la SFFF. Dans Hesperia et pour la gloire Ann Leckie nous fait partir sur Mars avec un texte où la fin est intéressante et pleine d’hésitation.



On retrouve aussi des intelligences artificielles chez Simon Bréan dans La vieille dame où dans le futur les IA dirigent le monde. Je n’ai pas trop accroché à cette nouvelle, certes bien écrite mais assez froide. Dans Deep Space Mine de Catherine Dufour, un jeu virtuel est très présent, et une jeune fille enquête sur la mort de son frère. Il y a dans ce texte une certaine forme de second degré et une critique de certains aspects de notre société.



Beaucoup de points sont abordés dans cette anthologie qui a un sujet assez vaste. Des textes ne m’ont pas enchantée mais elle est d’un assez bon niveau avec 2 ou 3 nouvelles de très bonnes qualités.
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Utopiales 2015

L’anthologie des Utopiales de cette année a pour thème Réalité(s). Thème qui est très, trop large.



Alors on se retrouve avec des nouvelles, de qualité il n’y a pas à dire, qui couvrent un large champ de l’imaginaire.



On a de la fantasy historique de Del Socorro, on a du fantastique en rapport avec l’adolescence et certaines de ses erreurs, on a de la robotique et de la réalité virtuelle, des vallées où le temps passe plus lentement, des alcooliques aux paris bien barrés, des ex-pilotes soviétiques qui ont croisé des extra-terrestres.



Réalité(s) recouvre(nt) de nombreux thèmes mais ce qui reste le plus important c’est la qualité des écrivains présents et du plaisir qu’on retire à les lire.
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Utopiales 2014

Chaque texte étant d'un auteur différent, je vais les traiter séparément. A chaque fois, j'ai cherché le rapport avec le thème, puisqu'il est clairement affiché : intelligence.

(...)

"Le court roman de la momie" de Sylvie Denis (INÉDIT)

C'est une nouvelle à retardement. Qésako ? Eh bien, à la fin de la lecture, j'étais dubitative, me demandant où voulait en venir l'auteur. Et c'est en réfléchissant au texte lu, que tout son intérêt prend forme! Du coup je me suis retrouvée à rire une demi heure après l'avoir lu ... (bon j'étais peut-être dans un état bizarre). Le background est très intéressant et donnerait envie de lire un livre entier se passant dans cet univers : l'Europe est dépassée par le réchauffement climatique, ses citoyens ne se déplacent qu'en fonction de points carbones obtenus, par conséquent, des blogueurs leur permettent de vivre des évènements par procuration. Cela nous fournit le héros : Philippe. Celui-ci se retrouve propulsé docteur Frankenstein malgré lui, en donnant vie à une momie qu'il trouvait magnifique. Point de monstre physique ici, mais une beauté très brillante, mais pas que... Je n'en dirais pas plus. Un texte qui donne à réfléchir sur ce qu'est l'intelligence, avec une bonne dose d'humour.

(...)

Au final, une anthologie avec des hauts et des bas. Je finis sur un sentiment global positif. Y ai-je gagné de l'intelligence, je ne sais pas. Mais je me suis posé des questions, j'ai ri, j'ai passé un bon moment.
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Utopiales 2017

Mon Avis : C’est maintenant devenu une tradition depuis quelques années, à chaque fois que je passe dans un festival et qu’il en existe une anthologie associée je repars avec l’édition de l’année et, si possible, dédicacée. Concernant l’anthologie des Utopiales c’est aussi pouvoir se lancer dans une Lecture Commune avec d’autres lectrices et lecteurs. Cette année changement, en plus de MarieJuliet ce recueil a été lu avec Ptitetrolle qui s’est jointe à notre petite « secte ». Sauf que, pour cette fois, je risque d’être le seul à publier mon avis, sauf si mes collègues de LC trouvent de la motivation. Pour cette saison 2017 le thème était le temps et ce livre est composé de 12 nouvelles. Concernant la couverture, illustrée par Laurent Durieux, elle s’avère très sympathique et répond au thème contrairement, comme assez souvent, à une majorité des textes de l’Anthologie. On notera aussi avec étonnement la disparition de la préface qui était pourtant annoncé sur le site de l’éditeur ainsi qu’un petit panel de texte primés dont un prix hugo de la meilleur nouvelle pour Pékin Origami.





43 200 secondes de Jean-Laurent Del Socorro : Cette nouvelle nous fait découvrir une sénatrice qui s’apprête à se lancer dans un marathon et parler pendant 11 heures, bloquant ainsi la tenue du vote d’une loi lors d’une session parlementaire. Il est à noter que cette nouvelle est tirée d’une histoire vraie. Je dois bien admettre que je suis sorti déçu de cette nouvelle, l’auteur ne faisant finalement que romancer un fait réel, cherchant une accroche émotionnelle en montrant une sorte de combat épique contre une loi. Sauf que voilà au final il ne fait que se concentrer sur la performance de cette sénatrice sans jamais clairement approfondir. On a franchement l’impression de toujours rester en surface et l’aspect SF, avec ces hommes augmentés n’apporte rien, pire, il parait tellement binaire en montrant finalement que ceux qui veulent une telle loi ne sont que des machines que ça ne m’a pas paru pertinent. La construction avec les Tweet de soutien donne aussi une impression de remplissage, je trouve. Dommage, car il y avait la possibilité pour tellement plus.



La place d’une femme de Emma Newman : Une nouvelle qui nous plonge dans un futur lointain, revisitant Sherlock Holmes, avec un personnage, peu souvent mis en avant, qui ici prend de l’importance. Au final on a là une histoire divertissante dans la création de son univers et son intrigue, plutôt bien écrite et qui se lit facilement. Quelques thématiques aussi se dégage de l’univers qui est construit en toile de fond et qui ne manquent pas de faire réfléchir sur la notion sociale, d’aide et de famille. L’intérêt principal vient de son héroïne, dont je ne dirai rien, mais qui offre une perspective et une construction intéressante selon moi. Maintenant le récit souffre un peu trop de son côté court, avec une enquête traitée trop rapidement, quelques facilités et une envie d’aller trop vite qui est parfois légèrement frustrante. Au final une lecture sympathique, apprécié, mais loin d’être non plus marquante.



Huit siècles sur une échelle de temps d’Olivier Gechter : Cette nouvelle nous plonge dans un avenir lointain qui a vu la planète Terre devenir inhabitable. Des survivants, sur une base sur la Lune, se relaient tous les siècles, pendant 30 jours, en espérant qu’ils puissent retourner un jour sur la planète bleue tout en effectuant la maintenance nécessaire de leur base. Une nouvelle très réussie qui nous plonge dans un jeu du chat et de la souris qui m’a paru très bien mené. Les réflexions qui sont développées tout du long sont très intéressantes et bien amenées. Une tension monte ainsi au fil des pages, bien porté par des personnages intéressants et un minimum soigné. Alors après, l’ensemble reste quand même prévisible, mais dans l’ensemble ça fonctionne très bien et offre une conclusion intéressante, même si je l’aurai vu différente (mais c’est mon côté pessimiste qui parle).



Le sphincter de l’œsophage de Nabil Ouali : Bon autant être clair, je n’ai pas accroché à cette nouvelle. Vous connaissez ce genre de soirées ou un oncle/grand-père/cousin/voisin ayant bu quelques verres et qui se lance alors dans un débat politique teinté d’extrême, avec des arguments très BFM TV ou TF1 . Bah ici l’auteur a voulu leur répondre je pense. Sauf que voilà, j’ai trouvé l’ensemble mauvais. Vouloir offrir une réflexion sur les problèmes actuels est une bonne idée, se plonger dans de nombreuses réflexions, amener ses arguments sans aucune finesse et les tambouriner au lecteur dans un débat qui tourne au « j’ai raison, non c’est moi, non c’est moi » oui, j’avoue, ça m’a laissé de marbre. Le pire c’est que je ne suis pas réfractaire aux arguments de l’auteur, je serai même plutôt d’accord avec lui, mais voilà cette nouvelle est trop brouillonne, manichéenne et sans subtilité ne m’a pas accroché. C’est bien beau de penser avoir raison, encore faut-il convaincre les autres et là, autant je pense que l’auteur dans les grandes lignes à raison, autant il ne m’a pas convaincu du tout dans son argumentaire et obligatoirement ça bloque. De plus l’aspect SF n’apporte rien au récit, paraissant plus faire plaisir à l’auteur que construit sur un base solide et ne sert qu’une conclusion qu’on voit venir dès l’apparition du premier argument.



Pékin origami de Hao Jingfang : Cette nouvelle nous plonge dans un futur ou Pékin sera devenue une ville qui bouge littéralement, en rotation, ou chaque partie de la ville est cloisonnée et vit a des horaires différents. Un peu comme si la ville vivait en 3×8, sauf que là on est sur des phases des 24h, 16h et 8h. Franchement une des meilleurs nouvelles du recueil selon moi, principalement dans la présentation et construction de son personnage, mais aussi dans les nombreuses problématiques qu’elle soulève de façon intelligente. Elle offre des idées que j’ai trouvé très originales comme cette ville en rotation, mais aussi sur les différentes « villes » dans la ville. Elle nous fait aussi réfléchir sur la notion de travail, sur la notion de classes, de différences sociales et le tout traité avec justesse. Elle s’avère être aussi une nouvelle assez sombre et dure, qui offre un plus au récit. Alors après, c’est vrai, on peut lui reconnaitre un côté un peu froid dans son traitement, mais cela ne l’a pas empêché de réussir à m’emporter.



Les Anges tièdes d’Estelle Faye : Cette nouvelle nous entraîne dans un futur proche qui a vu une majorité de la population plonger dans l’univers virtuel parfait d’Arcadia. Une nouvelle intéressante et très sympathique, même si pas obligatoirement la plus marquante de l’autrice selon moi. Elle nous offre ainsi une réflexion intéressante sur la notion d’Utopie, le tout porté par une héroïne très intéressante à découvrir, à suivre et à voir évoluer et avancer. On y retrouve une plume toujours aussi soignée, envoûtante avec cette pointe de poésie et de magie qui accroche assez rapidement je trouve. Le soucis de ce texte c’est que finalement certaines informations, qui me paraissent importantes, sont traitées un peu trop rapidement et appelle à en découvrir plus, ce qui m’a parfois légèrement frustré.



Les cristallines d’Ariane Gélinas : Voilà une nouvelle assez étrange, qui a eu du mal à me convaincre et dont, j’avoue, je suis passé à côté. Pourtant elle démarrait gentiment et sympathiquement, mais voilà tout va se retrouver à basculer beaucoup trop rapidement entre drogue, sexe, haine, violence et mort et je ne suis pas sûr de bien comprendre ce qu’elle a cherché à faire passer. Il m’a paru aussi manquer énormément d’informations pour clairement bien appréhender ce que construit l’autrice. De plus l’évolution de l’héroïne est un peu bizarre, je n’ai pas réussi à bien comprendre ce qui fait avancer et évoluer l’héroïne de la première page à la dernière page. Alors il y a bien cette notion sur les hommes modifiés, les cristallines et la notion de différence, mais cela reste, selon moi, un peu simpliste. Au final une nouvelle qui m’a laissé de côté, dommage.



Les arbres sont des gens comme les autres de Timothée Rey : De Thimothée Rey je n’ai finalement lu que quelques nouvelles, ici ou là, dans différentes anthologies. J’avoue, j’ai toujours envie de découvrir plus de l’auteur et je pense qu’un jour je me laisserai tenter par un de ces romans. Concernant cette nouvelle elle nous fait découvrir un avenir lointain ou un homme, pour attendre le retour de sa femme partie dans l’espace, va faire transplanter son cerveau dans un arbre et survivre ainsi de nombreuses années. Alors, l’idée de base est intéressante, décalée, et surtout l’auteur offre une approche plutôt efficace, reposant sur un concept solide même si complètement barré. Le soucis c’est que j’ai trouvé que l’auteur se perdait dans trop de circonvolutions pour ma part comme, s’il fallait remplir des pages. J’ai aussi trouvé la conclusion trop bancale, cherchant un effet de surprise qui m’a laissé perplexe et ne m’a que moyennement accroché. Au final un texte pas inintéressant, mais qui n’a pas non plus complètement réussi à me convaincre.



Les oiseaux lunaires de Michael Moorcock : Une nouvelle qui nous plonge dans la quête d’un homme qui a vu sa famille disparaitre. Il cherche à reproduire les évènements survenus à l’époque à l’identique pour espérer les retrouver. Alors oui, il y a une ambiance intéressante dans ce roman, de plus l’auteur brasse de nombreuses mythologies, principalement Arthurienne, mais je ne sais pas si c’est moi, j’avoue ne pas avoir compris la moitié du récit. Il m’a paru manquer de nombreuses clés pour comprendre ce qui arrivait dans cette nouvelle et pourquoi de tels évènements survenaient. Je ne sais pas trop si cette nouvelle est rattachée à d’autres romans de l’auteur qui permette de mieux la comprendre, mais là dans l’état j’ai l’impression d’avoir en grande partie été laissé de côté. C’est dommage car il y a du potentiel.



Poèmes de Guy Gavriel Kay : Je vais aller vite, il s’agit de deux poèmes de l’auteur. Étant plus un habitué des romans, l’auteur n’a quasiment aucune nouvelle à son actif. Il a donc fourni ces deux poèmes. Comme toujours avec la poésie je ne me sens pas complètement à même d’en faire une critique, en lisant très très peu et surtout la traduction d’un poème en modifie quand même assez souvent sa rythmique. Là pour moi on a deux poèmes qui se lisent facilement, m’ont paru sympathiques, mais sans non plus être révolutionnaires. Vite lu, apprécié, mais rien de marquant.



L’Île close de Lionel Davoust : Alors cette nouvelle est un peu la nouvelle globe-trotter de l’auteur. Je crois qu’elle connait, avec sa publication ici, sa quatrième ou cinquième anthologie. Une nouvelle qui nous plonge en pleine légende Arthurienne qui tourne en rond au point d’en devenir fou. J’ai bien aimé l’idée de la geste qui se répète, la notion de travail sur les archétypes, les changements et les évolutions qu’elle offre. L’ensemble est toujours aussi bien écrit, mais voilà je n’ai pas été autant emporté que certains autres nouvelles de l’auteur. Je ne suis pas sûr que la narration multiple apporte toujours beaucoup, certains personnages étant moins intéressants que d’autres, et la toute fin m’a paru un peu de trop. Au final reste une bonne nouvelle, intéressante et efficace.



Le gnome qui voulut être fée d’Audrey Alwett : Dernière nouvelle de cette anthologie, et encore une fois je suis passé à côté. J’ai été déconnecté quasiment dès le début, dés la note en bas de page humoristique. L’humour, on accroche, ou pas, là pour ma part je n’ai pas accroché du tout, c’est ainsi. Concernant l’intrigue en elle-même de ce gnome qui se voit fée, je l’ai trouvé un peu trop simpliste à mon goût et, même si les réflexions sont un minimum là, elle n’a pas réussi à m’accrocher. Au final je n’ai jamais réussi à entrer dans ce texte, dommage.
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Utopiales 2013

Pour cette anthologie, je n’ai pas eu de gros coup de coeur. Je suis passé à côté de certaines nouvelles notamment celles de William Gibson,, de Jean-Louis Trudel et d’Andreas Eschbach. Je crois que leurs sujets ne m’ont pas intéressé.



Par contre j’ai retrouvé avec plaisir une nouvelle de Jean-Pierre Andrevon, on devine assez rapidement le dénouement possible mais quand il arrive j’ai éprouvé une certaine satisfaction.



La femme aux abeilles de Thomas Day est un vrai faux récit de fantasy. La transformation brutale de la dite femme est surprenante, en fait dans le style de Thomas Day.



Noël en enfer d’Orson Scott Card revisite d’une façon étrange toute la mythologie relative à Noël. En fait il dynamite certains aspects de la féérie de Noël.



La dernière nouvelle, celle de Jeanne-A Debats, où j’ai découvert Navarre, un vampire misanthrope et bisexuel au service du Vatican. Son côté libertin est assez rafraichissant.



Alors comme dans toute anthologie, il y a des nouvelles qui accrochent plus que d’autres et qui donnent envie de découvrir ces nouveaux auteurs.
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Utopiales 2013

Pour bien déguster une anthologie de festival, la laisser vieillir un petit peu, mais la lire avant l'édition suivante! J'ai donc lu in extremis l'anthologie 2013 des Utopiales, avant de me rendre à l'édition 2014. Par contre je ne l'ai pas chroniqué en suivant, cela m'aura évité de me faire taper dessus par les auteurs mécontents (*humour*).

(...)

Au final, une lecture en dents de scie avec des textes qui m'ont laissée indifférente, voire ennuyée et d'autres qui m'ont vraiment plus comme ceux de Peter Watts, Stéphane Beauverger, Ian McDonald et Lucas Moreno. Ce qui me laisse une impression plutôt mitigée de l'anthologie.
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L'anthologie des Utopiales 2021

Un bilan mitigé.

Sur 12 nouvelles, 6 m’ont intéressée et plu.



La thème de la transformation est abordé de différentes manières, et sur différents sujets (transformation du corps, de l’esprit, de la ville), et il est intéressant de comparer les interprétations propres à chaque auteur.



J’ai bien apprécié :

- Catharsis

- Transdivinité

- L’Appel

- La bande de métamorphose

- La planète Cité

- Après l’Eden



Les autres ne m’ont pas particulièrement plu, mais « Mesurer l’empreinte » et « Le projet Thermopyles » sont également assez marquantes (la première pour sa conclusion, la seconde à cause de son contexte proche du notre en 2020, sur fond d’épidémie mondiale).



J’ajouterais quelques commentaires sur « Après l’Eden ». La nouvelle est assez palpitante et très intéressante sur la réflexion du genre et la nature humaine. En revanche la lecture est considérablement complexifiée par l’utilisation de pronoms non genrés. Si j’approuve la démarche, j’avoue que j’ai eu du mal quand même avec les très nombreux « iel », « elleux », « ellui », « celleux », « lae » sans parler des accords doublés sur les adjectifs pour inclure féminin et masculin, et j’imagine que l’écriture fut un challenge également, car ce n’est pas ce qui vient naturellement à l’esprit quand on parle (il y a d’ailleurs 2,3 coquilles au milieu de la nouvelle). Je trouve personnellement, et c’est bien dommage, que ces pronoms sont moches, tant à l’oral qu’à l’écrit (pour le coup ça passe mieux en anglais) mais c’est peut être une question d’habitude que je n’ai pas encore. Bref, il ne faut pas se laisser décourager par ce genre de choses, car c’est l’une des meilleures nouvelles du recueil à mon avis (et puis ce genre d’initiative va certainement devenir courante dans les années à venir, si ce n’est pas déjà le cas sans que je le sache, surtout en SF).



Petit plus pour la couverture : elle est sublime, et la tour Lu rend très bien en illustration !
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