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Critiques de Zelba (142)
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Le Grand Incident

Au Louvre, la statue d'Atalante, de Jean-Jacques Pradier ( une femme nue qui renoue sa sandale sur un socle assez bas) est photographiée par 3 ados turlu.. pinés par la nudité de la jeune femme ...



Ils ne restent pas de ... marbre ,devant les charmes d'Atalante et flashent ses seins et ses fesses, la turlu...la tripotent aussi. C'est de trop pour toutes les statues de femmes dénudées du Louvre, elles deviennent...



Teresa, une gardienne, les entend se plaindre:

"Les touche pipi, fait Psyché

Si c'était mon seul souci... Je suis entourée De La Fontaine et de Racine, et d'autres hommes tous habillés, qui me lorgnent sans rougir , toute la journée."



- "Mais, je l'avoue! J'apprécie la vue sur ses seins ronds

Or, mon esprit est pur. Que l'on ne m'accable

Je suis sans.. vice, un homme affable. " Dit Jean de la Fontaine.



Racine : "Je la rêve docile et bien câline, effeuiller mon tronc et caresser ma racine.

Psyché: Et moi, j'aspire à être invisible

Cesser à jamais, d'être votre cible.

Monsieur Racine, vos jeux de mots rances

Me font rêver de transparence.



Ainsi, je ferais je ferais bien la nique

A vos regards de vieux lubrique.



La statue de Amour (tout nu aussi ):

-"Arrêtez donc de geindre

N'ai je pas plus de raison que vous, de me plaindre?

Combien de fois, lors des visites

On m'a traité de petite bite?"



Les statues de femmes nues et dans les tableaux deviennent, ainsi donc, invisibles...

Et le musée doit fermer! Les hommes ne pourront visiter Le Louvre que nus:)



"Régulièrement, des visiteurs et des visiteuses touchent les fesses des statues, ce qui est un vrai problème car cela détériore le marbre sur le long terme. J'ai voulu mettre en lien ce que vivent beaucoup de femmes dans la rue et le quotidien des sculptures du musée, qui subissent elles aussi une forme de harcèlement." Interview de l'autrice.
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Le Grand Incident

Le grand incident est une BD satyrique qui nous interroge sur le regard que porte les hommes sur la nudité des femmes dans l'art.



En effet, le nu féminin dans l'art est fréquemment cantonné aux poses de soumission et d'humiliation. Au contraire, celui des hommes est montré comme un signe de courage et de force virile.



La mythologie grecque ou encore la religion chrétienne ont été souvent le prétexte à la nudité des femmes afin de les rendre encore plus vulnérables. Parfois, on montre une attitude volontairement provocante pour les fustiger davantage. Bref, il y a une véritable inégalité de traitement dans l'histoire de l'art.



Or, ces femmes représentées dans des sculptures ou des tableaux vont se rebeller face à des actes d'incivilités et des regards plutôt lubriques dans un total manque de respect. Elles vont tout simplement disparaître dans ce que la direction du Louvre va appeler le « grand incident ».



Pour y remédier, il faudra que tous les visiteurs hommes soient entièrement nus lors de la visite ce qui provoque un grand remous dans la population sous le regard plutôt amusés des femmes. Ainsi, justice leur est rendue.



Pour autant, le final va tenter de dépasser cette approche un peu féministe. A noter que le dessin de Zelba est absolument magnifique pour représenter non seulement les différents personnages mais également les œuvres présentes au Louvre.



Sous un ton volontairement très humoristique, c'est une démonstration de force quant à la représentation de l'art. Evidemment, cela nous interpelle et cela nous interroge.



On ne verra plus jamais la Joconde de la même façon après cette lecture, je peux vous le garantir !
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Mes mauvaises filles (BD)

Bri est décédée en mars 2006, après des années de combat. La Grande Faucheuse semblant hésiter, on lui a donné un petit coup de main. Et ce sont les deux filles de Bri, Liv et Yvla, qui s'en sont chargées, préparées depuis des années au choix de leur mère, c'est à dire aucun acharnement...

En ce mois de juin, dans les allées du cimetière, Ylva et sa petite famille viennent saluer Bri en ce jour particulier. Grishka, son mari, la soupçonne de vouloir éviter la cérémonie religieuse. Chose qu'elle réfute même si voir son père se remarier si peu de temps après le décès de sa mère la bouleverse. C'est une journée, évidemment, éprouvante pour les deux sœurs. Ce sera aussi l'occasion de se remémorer leur maman, certains de leurs souvenirs mais aussi les derniers instants avec elle, dans sa chambre d'hôpital alors qu'elle est plongée dans un coma artificiel. Alors qu'il n'y a aucune chance que son état se rétablisse, le médecin leur propose alors de l'aider à mourir. Par amour pour leur mère, les deux sœurs acceptent sachant par avance combien cela va leur être dur à vivre...



Inspiré de faits et d'événements réels, cet album, profondément intime mais ô combien universel, traite, avec beaucoup d'émotions de la fin de vie (d'ailleurs, il est dédié à la mémoire de Vincent Lambert). Zelba raconte, avec pudeur, ce que sa sœur et elle ont fait pour leur mère, Bri, malade des poumons depuis de nombreuses années. Dans le seul but de respecter sa fin de vie, elles l'ont aidé à mourir. Elle dépeint aussi, à l'aide de flashbacks, certains pans de son passé, donnant ainsi de la profondeur à ses personnages. Très émouvant, mais aussi empreint d'humour et de dérision, cet album, qui donne la voix à Zelba mais aussi Bri, montre combien ce choix est difficile à prendre mais ô combien important afin de respecter les dernières volontés du malade. Partagées entre la culpabilité, le chagrin, le déchirement, c'est un long parcours et cheminement qui attend les deux sœurs. Il aura d'ailleurs fallu 13 ans d'incubation et 15 mois de réalisation à l'auteure pour coucher sur papier cette « expérience ». Graphiquement, elle fait montre d'originalité en passant de la couleur au gris/bleu et fait revivre sa mère au cœur de ces pages par un effet de transparence. Par ce témoignage, Zelba, qui milite pour que chacun soit libre de choisir de mourir comme il l'entend, ne juge pas mais incite, évidemment, chacun à se demander ce qu'il ferait, aussi bien pour un proche que pour soi-même.
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Le Grand Incident

Voici une BD qui m'a vraiment fait plaisir!

Un thème qui n'apparaissait pas évident à traiter dans le format BD! Eh bien, pour moi, c'est une réussite!

Le nu dans l'art et surtout le regard de ces messieurs sur la nudité des ces dames dans les oeuvres artistiques, il fallait le faire!

Zelba l'a fait et de fort belle manière!

Le grand incident ne se passe pas n'importe où, dans un petit musée parisien quasi inconnu du grand public!!! Le Louvre!

Térésa, femme de ménage aux origines portugaise a un don : celui de causer avec ses potes, les statues féminines. Elle apprend ainsi que ces dernières en ont ras le marbre de se faire reluquer à longueur de journée par les regards relous et concupiscents d'une bonne partie de la gens masculine!

Elles décident donc de se mettre en grève et disparaissent tout bonnement de la vue des visiteurs, au grand dam du directeur/trice Darlin...

Je ne vous en dirai pas plus, car c'est à vous de découvrir vite (et de vous marrer) quelle sera la parade pour permettre de ré-ouvrir les portes du plus prestigieux de nos musées!

C'est fin, c'est bidonnant ! Cela dépasse largement le cadre du thème de la nudité dans l'art puisqu'en fait, il y est question de la place de la femme dans l'art et même de la société, que ce soit au niveau des représentations, mais également des artistes (savez vous combien d'artistes femmes ont été exposées par rapport aus mâââles?) et également au niveau des femmes dans les postes de responsabilité, ne serait-ce qu'au niveau de la direction du musée!

Ah tiens, par un heureux hasard, c'est une femme, Laurence des Cars, qui occupe pour la première fois depuis sa création, le poste de Présidente-Directrice du musée du Louvre.

Cette BD est un must, un joli cadeau de fin d'année à faire à ces messieurs mais également à vous mesdames qui méritez bien ce petit plaisir!

Un chouette cadeau!
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Mes mauvaises filles (BD)

Je ne vais pas tourner autour du pot ! Coup de cœur !

Quelle émotion dans ce roman graphique !

Le sujet peut juste donner envie de prendre ses jambes à son cou, le suicide médicalement assisté !

Et pourtant ! quelles réflexions intéressantes ! c’est passionnant et poignant !

Ce suicide est celui de Bri, mais pour être possible, Bri étant sous sédation profonde, c’est à ses filles qu’elle a demandé de débrancher la machine à une époque à laquelle elle était pleine de vie.

Car si Bri croquait la vie à pleine dents, elle traînait des problèmes pulmonaires depuis son enfance, sans cesse hospitalisée. Alors Bri savait qu’un jour la maladie allait tôt ou tard la rattraper pour la condamner. Elle a fait promettre à ses filles de la débrancher. Elles ont vaguement dit oui, sans trop croire que ce jour viendrait. Et pourtant, … un « beau » jour il faut se rendre à l’évidence, Bri ne se réveillera plus. Alors que faire, la garder en vie et laisser la mort suivre son très long cours d’agonie ou respecter la volonté de Bri d’en finir au plus vite pour elle et les autres ?

Les deux filles de Bri, Liv et Ylva, se retrouvent bien démunies à l’heure du choix alors que l’une d’elles est enceinte. Donner la vie d’un côté et la mort de l’autre…

Je salue le travail de Zelba, qui a puisé dans son histoire personnelle et intime, mais qui ne se complait dans aucun pathos. Ce roman graphique est merveilleusement humain, plein d’humour, de vie.

Il cueille Liv et Ylva dans leur quotidien, les confronte à des questions essentielles, et également au regard et au jugement des autres, jamais avares pour donner leur avis surtout quand on ne leur a pas demandé.

J’ai été extrêmement émue par cette histoire, l’amour qui unit la mère aux filles, les sœurs entre elles (si différentes et si présentes l’une pour l’autre), leur amour pour leur mère, scellé par ce geste magnifique, respecter sa dernière volonté même si c’est pour elles une douleur immense.

J’ai très envie de découvrir d’autres albums de Zelba ! Dans le même bateau ou d'autres m’attendent pour la suite …

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Mes mauvaises filles (BD)

Parfois, il y a des rencontres comme ça, des rendez-vous, qui ne s'expliquent pas...

Zelba, je l'ai rencontrée il y a quelques jours sur un salon, je ne saurais pas vraiment vous dire pourquoi.

Sans doute une évidence.

Un regard, quelques mots, aucune de nous deux, ne sommes de grandes bavardes.

Pas eu besoin de faire la queue pendant des heures, d'être tirée au sort, pour obtenir le plus enviable et somptueux des dessins.

Mais aujourd'hui, en découvrant Mes mauvaises filles, c'est SON histoire qu'elle m'a confiée, qu'elle nous offre à tous.

Un douloureux moment de sa vie... Une décision que nous pouvons tous être amené à prendre, à supporter un jour.

Je sais aujourd'hui pourquoi je l'ai rencontrée.

Et cela vaut mieux que tous les plus beaux dessins du monde.

J'ai pleuré.

Beaucoup, beaucoup.

Toutes les larmes de mon corps...

C'était fort.

C'était beau.

Trop fort en émotions. Vraiment.

C'est... la plus douloureuse preuve d'amour.

Quel bel hommage à sa maman...

Zelba, merci.

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Le Grand Incident

Club N°54 : BD sélectionnée ❤️

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C'est la BD qu'on a envie d'offrir à ceux qu'on aime et aussi à ceux qu'on déteste pour leur ouvrir les yeux sur le patriarcat et peut-être enfin un jour parler de patriarcat et de matriarcat !!



Barbara

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Un dessin formidable pour une histoire jubilatoire portée par une écriture à la fois pertinente, incisive et élégante.



Génial !



Marine

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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Le Grand Incident

Panique au Louvre ! « En réaction à la représentation dévalorisante des femmes dans les œuvres ainsi qu'aux comportements misogyne de certains visiteurs », la quasi-totalité des nues féminins du musée ont décidé de… s’effacer. Les statues deviennent transparentes et les personnages féminins dénudés disparaissent des tableaux. Impossible de dire la vérité ni de les retirer sans que la presse ne soupçonne « un rachat par les Émirats ou alors l’adoption d’une pudibonderie à l’américaine », on préfère parler, pudiquement, d’un « grand incident ». Teresa, une femme de ménage qui a gagné la confiance des oeuvres et recueilli leurs doléances, a tenté d’alerter la direction en vain et proposera une sortie de crise pour le moins… iconoclaste !

(...)

Judicieux sans être sentencieux, provocateur tout en restant toujours drôle, subtile mais terriblement efficace.



Article complet sur le blog
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Le Grand Incident

Rébellion au musée du Louvre : les femmes représentées nues en peinture ou sculpture ne supportent plus les regards libidineux des visiteurs, leurs réflexions graveleuses et leurs gestes mimant des attouchements.

Les hommes sont des p*rcs (pardon à la famille des Suidae) ?

Oui, mais... que celle qui ne s'est jamais gaussée du zizi rikiki d'une statue grecque de mâle leur jette le premier éclat de marbre. Idem pour celles qui redimensionnaient les choses dans leurs manuels de latin, au collège, pour tromper l'ennui et fanfaronner, en gloussant avec leur voisine...

.

Les nues du Louvre vont protester à leur façon, d'abord en se soustrayant aux regards, puis en posant leurs conditions pour réapparaître.

.

Le début de cet album 'fantasticomique' peut surprendre, voire rebuter. Pourquoi ce long nez dégueu des Darlin ? A la Pinocchio pour la duperie ? ou symbole érectile ?

Les réflexions sur le nu dans l'art sont ensuite très intéressantes, notamment les explications sur 'Suzanne au bain', épisode biblique de voyeurisme et tentative d'agression sexuelle interprété par des dizaines/centaines de peintres.

Tout cela interroge également notre propre rapport aux représentations de la nudité : gêne pudique (qui peut susciter des plaisanteries idiotes pour masquer l'embarras), ou colère face à ces corps féminins livrés en pâture aux mâles. Ils sont beaux, mais ils ont tellement été érotisés avec la publicité des dernières décennies... comment sont-ils perçus ? comme de la chair, de la viande à classer dans le registre érotique/porno ?

La présence du veilleur de nuit étudiant en sociologie est particulièrement pertinente, qui rappelle la nécessité d'inscrire toute oeuvre dans son contexte.

Alors vive l'Histoire de l'Art, et tous les moyens sont bons pour y plonger avec gourmandise : ♥ revue Dada, pastilles sur Arte, podcasts France Culture, ouvrages de Michel Pastoureau... ♥
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Dans le même bateau

Quoi de mieux pour célébrer les trente ans de la chute du mur de Berlin qu’un récit autobiographique, narré avec beaucoup d’humour et de fraîcheur et parvenant à mêler petite histoire et grande Histoire ?



C’est ce que nous propose Zelba, cette auteure et illustratrice allemande, dont je découvre pour la première fois le travail avec « Dans le même bateau ». Publié chez Futuropolis sous la forme d’un roman graphique, Zelba nous conte, à travers le regard de l’adolescente de seize ans qu’elle était en 1989, un pan de l’histoire de l’Allemagne au moment de la réunification.



Inconsciente du moment historique qui est en train de se jouer dans son pays, Zelba, alors prénommée Wiebke, est une adolescente comme les autres, plus préoccupée par son histoire personnelle, composée d’amourettes, d’amitiés fortes et de sport, que par le reste du monde… La jeune fille, sportive de haut niveau dans son club d’aviron, voit plutôt d’un mauvais œil l’arrivée de ces « autres » allemands, ceux de la RDA, aux carrures d’armoires à glace, boostés aux amphets, surentrainés et qui menacent sérieusement sa participation aux J.O. juniors de Banyoles en 1991… Mais, loin de se laisser décourager par cette concurrence nouvelle, Wiebke va redoubler d’efforts afin de gagner sa place dans l’équipe et réaliser son rêve…



Bien que peu intéressée par le sport (et l’aviron ne fait certainement pas exception !), je dois dire qu’avec sa couverture attrayante et son sujet atypique, Zelba a su éveiller ma curiosité. Et rien de tel qu’une opération Masse Critique pour sortir un peu de ses habitudes de lecture ! Voilà donc comment je me suis retrouvée plongée (et totalement captivée !) dans cet univers dont je ne connaissais rien ! Le contexte historique n’a, au final, pas du tout une place prépondérante dans l’histoire, même s’il permet de définir un contexte, c’est davantage l’adolescence et la compétition qui sont au cœur du sujet. Le dépassement de soi, la réalisation de ses rêves, les pulsions sexuelles et l’insouciance de la jeunesse parviennent à trouver un juste équilibre pour un résultat entraînant et tout à fait réussi !



Les illustrations en noir et blanc, entrecoupées de passages de couleurs, servent à merveille l’histoire. Elles sont vivantes, expressives, détaillées sans être surchargées et nous plongent au cœur des états d’âme adolescentes ! Difficile de ne pas se prendre d’affection pour ces héroïnes libérées, au caractère bien trempé et qui n’ont qu’une envie : jouir à fond de la vie ! En résumé, une véritable plongée en arrière et un bon bol d’oxygène !



Un grand merci à Babelio et aux éditions Futuropolis pour cette chouette découverte et ce partenariat masse critique réussi !
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Le Grand Incident

Le grand incident est une fable burlesque, sur la thématique du nu dans l'Art.

Il s'agit d'une comédie fantastique, mouvementée, hystérique, un peu foutraque. Devant la lubricité du public, les nus féminins du Musée du Louvre décident de se mettre en grève et deviennent alors transparents, c'est alors l'occasion de se poser quelques questions sur ce sujet.



Le graphisme est classique, travaillé au trait essentiellement, jouant sur les couleurs des tracés, comme des bichromies, le style simple laisse la place aux oeuvres du Musée, représentées avec une certaine sensualité, comme si on partageait la tendresse de la femme de ménage pour ses amies de marbre.



On a une histoire amusante, un vaudeville ubuesque, et derrière tout ça, c'est l'occasion de se poser des questions pertinentes et insolentes sur la place de la femme dans l'Art, sur son rôle comme sujet, sur la notion de genre dans l'Art, sur la perception du public à travers les âges, derrière les gros sabots de la comédie se cache un documentaire intelligent et nécessaire. C'est un véritable plaisir de lecture, drôle, amusant, et on y apprend beaucoup de choses, d'un intérêt majeur.

À l'heure où une professeure de français se fait menacer sur les réseaux sociaux pour avoir montré un tableau ancien avec des nus à ses élèves, cette fable est un moment de fraîcheur, et de connaissance, une ôde à la culture face à l'ignorance crasseuse.



J'ai tout de même un petit bémol concernant la construction du récit, il nous dévoile le dénouement en introduction, j'aurais préféré avoir la surprise.
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Mes mauvaises filles (BD)

Plusieurs voix se mêlent dans ce roman graphique bouleversant où l'auteure partage avec nous une expérience à la fois très intime et très universelle. La première voix est celle de Bri, celle qui n'est plus là. Elle nous explique qui elle est et comment elle concevait la vie et, au final, sa mort. Viennent ensuite ses filles, la trentaine, qu'elle observe. Liv, l'aînée, toute en retenue, et Ylva, plus démonstratrice et sans langue de bois. Les deux soeurs se retrouvent pour le mariage de leur père, quelques mois après le décès de leur mère qu'elles ont aidée à mourir. Au fil des souvenirs et des flash back, c'est toute une vie qui se déroule et aussi un choix affirmé depuis longtemps.



Je découvre Zelba, auteure de bandes-dessinées et illustratrice, avec ce livre très personnel où elle revient sur le décès de sa mère Bri. Sa mère, malade depuis de très longues années, avait très clairement expliqué à ses filles qu'elle ne souhaitait aucun acharnement thérapeutique au moment venu. Avec sa soeur, l'auteure a donc accompagné sa mère jusqu'au dernier instant. Zelba milite pour que chaque être humain puisse choisir les conditions de sa mort afin de partir en toute dignité. A travers son histoire, elle pose donc un regard sur un droit qui concerne chacun, que l'on soit directement ou indirectement concerné. Elle montre aussi combien ces derniers instants, pour les enfants, soulèvent à la fois un mélange de culpabilité, de chagrin et de soulagement. Séparation, deuil, continuité… le chemin est long. Ce n'est pas facile à lire car forcément, l'histoire de Bri et ses filles, beaucoup de familles la vivent. Mais c'est aussi quelque part un partage qu'on apprécie car au final, l'auteure sait aborder ce sujet grave avec délicatesse, tendresse et humour. Ses dessins colorés et ses personnages sympathiques sont agréables. Pas de message militant ici, juste un « retour d'expérience » qui révèle combien la fin de vie est un élément de la vie elle-même. Si elle est réussie, chacun demeure en paix.
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Dans le même bateau

La rame en couple

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Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Sa première édition date de 2019. Il a été réalisé par Zelba pour le scénario, les dessins, les couleurs, le lettrage. Il s'agit d'une bande dessinée de 156 pages. Zelba est également l'autrice du remarquable Mes mauvaises filles.



Le 10 octobre 1989, Wiebke Petersen (16 ans) et sa sœur Britta (17 ans) sont en train de s'entraîner à l'aviron sur le lac Baldeney, dans l'Essen, sous le regard de leur coach. Elles commencent à se disputer et le coach finit par s'énerver pour de bon, cassant sa chaise en plastique à force de taper avec. Il leur dit de rentrer chez elles. Dans les deux pages suivantes, se trouve une présentation des caractéristiques principales du sport d'aviron : le deux sans barreur, le gouvernail, le siège coulissant sur deux rails, le fait que le rameur avance en reculant, les avirons en fibre de carbone et la forme des palettes, l'absence d'argent dans ce sport. De retour à la maison Bri, leur mère, se moque du manque de contrôle du coach, à table. Le père demande le silence car il souhaite entendre la journaliste du journal télévisé. Il est question d'une manifestation du lundi à Leipzig. Ce rassemblement a eu lieu devant l'église Saint-Nicolas, et le cortège a ensuite traversé la ville jusqu'au siège de la Stasi, en criant : Nous sommes le peuple. Le flot des ressortissants de la RDA qui arrivent en RFA via la Hongrie et l'Autriche reste ininterrompu. Plusieurs centaines de communes ont dépassé leurs capacités d'accueil en logements d'urgence et ont dû aménager des hangars emplis de caravanes pour héberger les familles, parfois dans des conditions déplorables. La mère Bri commente qu'on n'imagine pas ce que vivent les gens dans la RDA pour être prêts à tout sacrifier. De fait, Wiebke avait une image assez floue de la vie de ces autres Allemands, les Ossis, connaissant l'Histoire, mais pas la réalité de l'autre côté du rideau de fer.



Pour Wiebke, les préoccupations de ses 16 ans étaient assez limitées à son petit monde. Le lycée, avec ses copines et l'entraînement d'aviron avec ses copains ! À côté, de ça, il y avait la corvée des cours de guitare, et le babysitting. Mais l'aviron et les hormones prenaient de plus en plus de place. À 13 ans, elle avait copié sa sœur et s'était inscrite au club d'aviron. Elle avait ramé en poids léger de 14 à 15 ans. La saison de 1988 se termina pour elle et sa sœur avec les championnats d'Allemagne des U16 à Cologne d'où elles rentrèrent victorieuses. À quinze ans et demi, elle a eu ses règles. Pour année 1989/1990, elle rame avec sa sœur sur un deux sans barreur. Après l'altercation de la veille, le coach les reçoit rappelant à Britta que c'est sa dernière année en junior A, et qu'il faut qu'elle se décide entre se qualifier pour le championnat du monde des juniors sur le lac d'Aiguebelette ou se fritter avec sa sœur. Les entraînements reprennent de plus belle, avec une alternance, l'hiver, entre la rame sur le lac froid, et les séances de musculation.



Dans cette bande dessinée, l'autrice retrace deux années de son adolescence, sportive de haut niveau participant au championnat du monde d'aviron de 1990. Il s'agit donc d'une chronique adolescente, avec les amitiés fortes, les premiers amours, les premiers rapports sexuels, la pratique de sport de haut niveau. Il s'agit également de la reconstitution d'une époque charnière dans l'Histoire mondiale, avec la chute du mur de Berlin, et l'incidence de la réunification. L'autrice plonge donc le lecteur dans un environnement spatial et temporel très précis. Afin que le lecteur dispose de tous les éléments de compréhension nécessaires, elle réalise des doubles pages développant un thème pour apporter les connaissances correspondantes : l'aviron (6 & 7), Britta (12 & 13), le 9 novembre 1989 (24 & 25), le grand voyage du François M. (34 & 35), la compétition (44 & 45), la réunification du 3 octobre 1990 (68 & 69), le sport en RDA (74 & 75), Ratzeburg (110 & 111), nos charmantes Est-Ouest différences (122 & 123). Ces pages se composent de plusieurs illustrations, sans bordure de case, avec un commentaire rapide pour chacune. Dans la première, le lecteur apprend les rudiments de l'aviron pour que les entraînements et les compétitions aient un sens pour lui. Il apprécie les dessins précis pour les notions techniques, avec une touche d'exagération comique pour les personnages. Quel que soit son degré d'intérêt pour l'aviron, il se prête bien volontiers au jeu d'investir les 2 ou 3 minutes nécessaires pour assimiler ces informations, grâce à cette présentation vivante, et à leur intérêt immédiat dans le cadre de cette histoire. Il retrouve le même dosage de précision synthétique et de touche amusée dans les autres thèmes ainsi exposés.



La première scène présente les deux sœurs, et le lecteur s'attache immédiatement à Wiebke, une adolescente tout ce qu'il y a de plus normale, et peut-être banale. Une jeune fille élancée, avec son petit caractère, une assurance de façade pour mieux faire face à ses moments de manque d'assurance, un humour très sympathique, et une joie de vivre irrésistible. L'artiste dessine dans un registre réaliste et descriptif, avec un degré de simplification variable pour les visages, en fonction de l'intensité de l'expressivité qu'elle souhaite leur conférer. Les personnages sont très régulièrement souriants, et de nombreuses émotions et états d'esprit se manifestent sur leur visage, créant une proximité avec eux en tant qu'être humain, et une douce empathie. Zelba se montre une excellente directrice d'acteurs, que ce soit dans l'action comme la pratique de l'aviron, ou que ce soit dans les moments de dialogue ou d'intimité émotionnelle. Elle sait user de l'exagération comique avec discernement et légèreté, comme page 23 où le nez de Wiebke s'allonge à l'instar de celui de Pinocchio. Le lecteur partage de nombreux moments touchants : de rire quand elle remet à leur place un groupe de garçons émoustillés par son teeshirt mouillé, ou quand elle émet un jugement de valeur sur une sportive qui fume, ou encore quand elle s'inquiète pour la santé de sa mère, souffrant d'un déficit respiratoire. Il éprouve la sensation d'être une très bonne copine de Wiebke qui dit tout honnêtement sans tabou, et sans arrière-pensée. L'autrice fait partager son intimité avec un naturel évident extraordinaire.



En suivant Wiebke, le lecteur partage donc le quotidien d'une adolescente, sportive de haut niveau. Il l'accompagne aux entraînements. Il ressent la déception de la blessure, le plaisir de bien ramer, les contraintes logistiques de ce sport. À aucun moment, il ne se sent perdu, car la bédéiste joint l'image à la parole : les dessins apportent tout naturellement les éléments d'information venant montrer ce qui est évoqué dans les dialogues. Cette interaction entre mots et dessins coule tellement de source qu'elle en devient invisible. Pourtant s'il s'y arrête un instant, le lecteur voit comment elle parvient à rendre compte de l'intensité d'une épreuve d'aviron, en tirant tout le parti de cases de la largeur de la page, en montrant les positions relatives des bateaux, mais aussi l'effort qui se lit dans la tension des corps, dans les visages durs. La narration visuelle est tellement évidente que le lecteur ne prend pas forcément de temps de recul pour se représenter l'investissement de Wiebke dans la pratique du sport. Il s'en rend mieux compte quand elle fait elle-même le bilan de ses semaines à raison de 8 entraînements hebdomadaires, chaque jour dont deux le samedi, et de l'absence de grasse matinées pendant 4 ans. Le lecteur considère alors ce qu'il vient de lire, sous un autre angle. Ce qui lui est apparu facile et rapide pour parvenir à participer au championnat junior du monde d'aviron acquiert une autre valeur au regard des efforts cumulés sur plusieurs années.



L'histoire de cette adolescente s'inscrit également dans la grande Histoire. Là encore cette dimension du récit s'intègre tout naturellement comme une caractéristique significative dans la trajectoire de vie de Wiebke. Elle n'a pas de lien familial avec des habitants de l'Est, ni de connaissance particulière sur le sujet. La réunification a comme principale conséquence de fusionner deux équipes nationales en une seule. Les compétitions d'aviron ont pour effet de faire se côtoyer des Allemands de l'Est et de l'Ouest alors que ces deniers s'en faisaient une idée très floue à l'aune des maigres informations dont ils disposaient. Le lecteur (re)découvre cette situation : un peuple arbitrairement scindé en deux, une réunification s'étalant de la chute du mur le neuf novembre 1989 à la date officielle de réunification le trois octobre 1990, entre la République Démocratique Allemande (RDA) et la République Fédérale d'Allemagne (RFA). L'autrice explique très bien comment les premiers se sont retrouvés assimilés dans les seconds, devant abandonner leur mode de vie antérieur, et adopter celui de l'ouest. Il n'y a pas de révélation fracassante sur ce processus, simplement le regard d'une jeune Allemande de l'ouest, et son expérience vécue à son niveau.



Le titre semble annonce une puissante métaphore qui développerait comment les Allemands de l'Est et de l'Ouest se sont retrouvés dans le même bateau, comment une sportive de l'ouest a dû faire équipe avec une autre de l'Est. À la lecture, l'intention de l'autrice apparaît différente : simplement raconter deux années de son adolescence. Dès les premières pages, le lecteur se prend d'amitié pour Wiebke Petersen, son entrain, les dessins un peu arrondis agréables à l'œil et pleins de vie, et pour cette même personne devenue autrice et racontant sa vie avec une franchise et une honnêteté généreuses. Elle sait intéresser le lecteur aussi bien à la pratique de l'aviron à haut niveau, qu'au processus de réunification entre les deux Allemagnes, à travers les faits historiques, et les petits faits du quotidien, allant de la découverte de la carrure des sportifs est-allemands, au port du maillot national avec l'aigle chargé de connotations négatives. Une réussite autobiographique enchanteresse.
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Dans le même bateau

J’ai failli le lâcher plusieurs fois. Mais l’espoir fait lire... Une ado qui pratique l’aviron avec sa sœur à l’époque où le mur de Berlin tombe. Bientôt, elle va rencontrer ses consœurs de l’Est lors de championnats. Une bd trop bavarde avec trop de descriptifs. S’y ajoute la maladie de sa mère, la découverte des garçons. Trop fouillis et trop long. Pas trop compris qu’elle dise autant du mal du sport qu’elle pratique.



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Dans le même bateau

Alors qu'on vient de fêter le trentième anniversaire de la chute du Berlin, la bande dessinée "Dans le même bateau" aborde ce sujet d’une manière singulière et séduisante sous fond d'aviron et de regard adolescent





Wiebke Petersen, qui n'est autre que Zelba, l'auteur du roman graphique a 16 ans à l'époque de la chute du mur. et vit à l'Ouest sans trop se soucier de ces considérations géopolitiques.



Pour elle, la réunification ne signifie pas grand chose. Sauf que... comme elle pratique l’aviron à haut niveau, la chute du mur va bouleverser son quotidien !



La réunification allemande vécue de l'intérieur dans un récit autobiographique racontée par une championne d'aviron qui va être confronté aux est allemands sans le voir .



On peut apprécier ce récit à sa juste valeur sans manifester d'aucune passion pour se sport étrange qu'est l'aviron- et qui est ici parfaitement expliqué sur quelques planches drôles et pédagogiques.



Quand une ersatz d'Esther de Sattouf rencontre un héros de Goodbye Lenin, ca donne une histoire aussi originale qu'instructive. où la petite histoire se mêle à la grande.



La réunification allemande vue sous le prisme sportif, voilà une idée inattendue et séduisante que cet excellent album met en avant !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Mes mauvaises filles (BD)

Il lui a fallu du temps.

Il lui a fallu du courage aussi.

L'histoire que raconte Zelba dans cet album, c'est la sienne.

Celle qu'elle partage avec sa soeur.

Celle de sa mère.

D'ailleurs, c'est le regard de celle-ci sur ses filles qui est retranscrit ici.

Zelba a imaginé que sa maman les appelait, avec ironie bien sûr et amour surtout, ses mauvaises filles.

Parce que Bri, elle a décidé, elle sait ce qu'elle veut.

Elle est malade.

Depuis longtemps, condamnée.

Donc, elle a été claire dès le début, pas d'acharnement thérapeutique.

Mais pour ça, il faut que ses filles prennent une décision.

La décision finale est pour les "mauvaises filles".

Pour avoir vécu une situation similaire il y a quelques mois, je sais de quoi elle parle, Zelba.

La lecture de cet album ne fut pas toujours facile, des images reviennent, des émotions, partagées avec l'autrice.

Pour autant, il y a de la légèreté dans son récit, parce que la vie est faite de choix difficiles, de drames, mais aussi de joies et de moment de bonheur dont on aime se souvenir.

Zelba aime se souvenir des jours d'avant, qu'elle partage avec ses lecteurs, comme elle partage les moments de peine et les larmes, mais elle nous dit aussi que la vie continue.

Un album magnifique, puissant, sur un sujet sensible, de ceux qui font réagir.

Et vous que feriez-vous ?

Je vous rassure, il y a beaucoup de sourires aussi dans cette histoire, parce que les gens qui partent nous transmettent aussi ce message : Souvenez-vous des bons moments et souriez à la vie, vous êtes vivants et nous veillons sur vous...

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Mes mauvaises filles (BD)

Ce roman graphique est exceptionnel. La mort assistée est abordée avec un ton libre et juste qui libère .

Quand arrivera le soir du grand jour, je nous souhaite de mauvaises filles à nos côtés.



C'est une famille où il y a tellement d'amour que l'humour est possible, même s'il est souvent féroce. Deux filles avec des personnalités presque opposées affrontent la fin de vie de Bri, leur mère en 2006.



Bri, est suivie depuis des années pour un grave problème de santé. Elle a toujours averti ses troupes et l'hôpital : pas d'archarnement thérapeutique si..Elle refuse d'être intubée ou reliée à un appareil à oxygène.

Il y a un amour fou de la vie et des personnes dans ce récit singulier.

Rien ne passe pourtant à la trappe ; ni sa terrible agonie de 12 minutes, ni le discours commercial des Pompes Funèbres, ni la culpabilité qui assaille les deux filles, ni les discours à la con de certains..

On y parle de Christophe Lambert.

Nous sommes nombreux à redouter une agonie douloureuse, longue et indigne..Il nous faut encore militer pour que la loi évolue comme nous l'avons fait, il y a plus de 50 ans pour la contraception et L'IVG..

À lire et à faire lire.



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Mes mauvaises filles (BD)

Cet album d’autofiction de Zelba m’a bouleversée. Cette auteure que je découvre, s’inspire de sa propre histoire pour nous amener comme lecteurs sur le terrain émotif de l’aide à mourir. Et c’est réussi.



Avec de magnifiques dessins et illustrations, aux couleurs chaudes, en alternance avec le noir et blanc selon les situations, Zelba rend le partage de la mort encore plus vivant.

J’ai tout aimé de cet album. De la référence à l’oiseau qui nourrit ses oisillons à la liberté de jouer au bord de la falaise, Zelba sait communiquer le caractère bien trempé de Bri tout en préservant son lien maternel.

Deux filles, deux sœurs, qui doivent abréger les souffrances de leur mère, se remémorent des pans de vie, la plupart heureux, certains moins joyeux. Comme dans plusieurs familles, les souvenirs sont biaisés en fonction du parent et/ ou de l’événement; mais l’affection et l’humour sauvent la plupart des situations.

La mort assistée survient en 2006, après de nombreuses années d’une maladie qui marque les filles. Au point que la question n’est pas la prolongation à tout prix mais comment y mettre fin. Comment donner la mort à celle qui a donné la vie.

« L’aider à partir en toute conscience est sans doute moins insupportable que de la perdre un jour… par mégarde. »



Ce n’est pas une décision facile et les filles de Bri sont elles-mêmes des mamans. On sent l’attachement et l’envie de rendre justice à une mère qui n’aurait pas accepté d’être diminuée et maintenue en vie. Cette décision n’est pas facile et va à l’encontre des principes élémentaires de vie.

« Les enfants ne veulent pas régler les problèmes de leur maman. Ils veulent être protégés par elle. »



Le fantôme de Bri me tient compagnie depuis ma fin de lecture. C’est bienveillant…
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Clinch

Nico, étudiant, attend la visite d'Aude, une fille qu'il a rencontré il y a trois mois et dont il est amoureux. Mais son amie d'enfance, dont il a aussi toujours été amoureux, dort dans sa chambre d'étudiant. Maria est saoule a bien l'intention de s'incruster. A moitié nue, elle allume le jeune homme, tente de le séduire. Toute la nuit, s'en suit une joute verbale et aussi de désir entre les deux amis. Nico tente de résister mais Maria n'est pas à cours d'arguments.



Cette bande dessinée est vraiment originale par son dessin en deux tons, toute en nuance de bleu ou de noir & blanc. L'auteur pousse même l'audace de nous offrir des pages avec des cases entièrement noires avec quelques bulles de dialogue. Et caractère des personnages est ainsi mis en valeur dans une espèce de huis-clos. Des personnages extérieurs suivent l'évolution de la nuit, comme s'ils étaient téléspectateurs et comparent la joute entre les amis à un combat de boxe. J'ai aimé ce ton léger qui contraste avec la profondeur des sentiments débattus entre les amis. J'ai aimé aussi le trait de l'auteure. C'est la première fois que je la découvre et je m'en vois ravi. Une bande dessinée dans laquelle on ne s'ennuie pas et qui vaut surtout par l'originalité de son scénario.























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Dans le même bateau

Sous le pseudonyme de Zelba, auteure de BD ayant le vent en poupe pour le moment, se cache en réalité Wiebke Petersen, rameuse en double pointe double championne d'Allemagne junior et médaille d'or aux championnats du monde de 1991.

Ce roman graphique revient sur cette expérience qui se déroule à un moment clé de l'histoire de l'Allemagne, ces championnats étant les premiers de l'Allemagne réunifiée.

Cette BD est trsès bien construite et intéressante. L'auteur revient sans fausse pudeur et beaucoup d'autodérision sur sa vie personnelle, les motivations qui ont été les siennes, sa découverte de la sexualité, la tension, les doutes. Outre sa vie à elle, elle évoque aussi sa famille, avec beaucoup de tendresse, mais aussi son ressenti par rapport à l'Allemagne, à la réunification qui revêt, pour elle, non seulement une joie unanimement partagée avec le monde entier mais aussi une tension supplémentaire, les Allemandes de l'Est devenant les rivales les plus directe.

Cette ligne narrative, à elle seule (une jeune femme nous raconte son adolescence dans l'Allemagne en plein changement) justifierait à elle seule l'existence de cette BD qui nous entraine dans le monde de l'aviron.

Je n'y connaissais rien jusqu'à présent et je dois dire que le sujet m'a ici, beaucoup intéressée. J'ai passé un excellent moment de lecture et je verrai maintenant avec un œil plus aguerri les rameurs que je vois glisser de temps en temps sur l'Ourthe.
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