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Critiques de A. M. Homes (113)
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Jack

[...] S’il est certes parfois un peu balisé, mais l’auteure n’avait alors que 19 ans, ce joli roman démontre avec intelligence que l’équilibre dans une famille n’est pas lié à l’orientation sexuelle mais à la franchise, à la confiance et à l’amour. L’ensemble est tendre et touchant et le style remarquable tant dans la description des relations familiales, des riches portraits des personnages, que dans les confrontations de basket-ball.
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Jack

Les parents de Jack se séparent oui mais son père part vivre avec un homme !!

C'est très perturbant pour Jack qui découvre aussi les sentiments de l'amour.

Un très joli livre sur l'adolescence, l'homosexualité, les femmes battues, l'amitié... Autant de sujets traités simplement, avec les bonnes questions, du point de vue de l'adolescent. Sans démagogie ni chichi, ce n'est ni larmoyant ni gnangnan c'est très bien écrit !
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Jack

Ses parents se sont séparés,Jack souffre de la loi imposée par sa mère et de l'éloignement forcé de son père.

"Au bout de deux années et un million de mois à naviguer en pleines bizarreries" son père est enfin autorisé à l'emmener dîner une fois par semaine.

Tout semble s'arranger.Son père lui apprend à conduire, sa mère l'embrasse sur le front en lui disant "je t'aime"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'au jour, où,une interrogation insidieuse "Que penses tu de l'amour? lâchée en plein restaurant et l'aveu de l'homosexualité paternelle:"Jack il faut que je te parle", remet ses valeurs en question.

"Mon père est un pédé", l'obsession tourne en vrille dans ses méninges affolées.

Impossible, je suis son fils.Refus,rejet,honte,mépris,ambivalence,Jack va passer par toutes les phases, s'offusquant de l'opinion des autres,s'insurgeant lui même contre les "mini fiotte" qui fleurissent au détour des couloirs du lycée, se dissociant des goûts gays de Bob l'ami de papa qu'il déteste, s'émouvant des coups portés par le père de son copain Max à sa femme comme s'il s'agissait de sa famille et puis il y a Maggie et aussi le basket,et ça c'est quelque chose, ce ballon qu'on se passe pour dribbler,feinter et monter au filet ça peut sauver une relation père-fils et établir des compromis.

Un joli livre qui parle de tolérence et d'acceptation Jack de A. M. Homes, auteur américaine de nombreux ouvrages de fiction, scénariste et productrice de la série The L Word. Jack est son premier roman écrit à l'âge de dix neuf ans.
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Jack

Le jour où Jack voit son père quitter le domicile familial pour aller vivre avec un homme, son monde s'écroule. Avoir un père " Gay " lui est insupportable. Il le déteste pour ce qu'il est et refuse tout contact avec lui. Comment peut-on devenir homosexuel du jour au lendemain ? Il ne comprend pas que son père ai pu aimer sa mère, être le fruit de leur amour et tout quitter subitement pour un homme. Pire encore, la phobie que ses copains de lycée l'apprennent le met en souffrance permanente.

Mais si la vie de Jack n'est pas un long fleuve tranquille, en grandissant il comprendra qu'une famille qu'il supposait soudée, unie, comme celle de son ami Max qu'il prenait comme modèle est bien loin d'être aussi merveilleuse et enviable qu'il s'imaginait.



Ce récit de A.M. Homes sur l'homosexualité aurait gagné en appréciation si l'auteur ne s'était pas étendu en descriptions. Trop de pages concernant la vie de Jack au bahut avec son ami Max finissent par lasser par trop de redondances.

Une lecture très moyenne.
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Jack

Jack fait parti de ces millions d'enfants de parents divorcés. A quinze ans, après quelques années difficiles au milieu de ce chaos familial, il retrouve un semblant de vie normale. Max son meilleur ami, le lycée, le permis de conduire et le basket sont autant de distractions pour cet adolescent tiraillé entre une mère protectrice et un père en mal de rédemption. Cette année aurait pu bien commencer, si ce n'est la révélation de son père qui s'avère être homosexuel. Débute pour Jack, une quête de sens et de non-sens sous fond de questionnements. Un père ne peut être homosexuel ! Si mon père est gay, le suis-je aussi ? Roman ado, ce récit aborde des thèmes importants qui font autant écho à la tolérance qu'à l'ouverture d'esprit. Quotidien d'un homme en devenir, le roman n'est pas uniquement focalisé sur le rapport père/fils, mais bien sur les répercussions de cette annonce sur lui et son entourage. Lecture agréable, j'avoue avoir été un peu déçue, ce qui ne m'a pas empêché d'apprécier les réflexions soulevées. Une fournée de cupcakes n'a donc pas été de trop à sa lecture !



Après le divorce difficile de ses parents, Jack, quinze ans, retrouve un semblant de stabilité. Bien que sa mère soit encore méfiante et rancunière contre son père, l'adolescent parvient tout de même à recréer des moments de complicité avec celui-ci. Malheureusement pour Jack, la vie n'est pas un long fleuve tranquille puisque son père lui annonce une vérité : il est homosexuel et vit avec bob, son "colocataire". Saisi par la révélation, Jack passe par toute une palette de sentiments. D'abord en colère, il se trouve même une petite amie pour prouver qu'il n'est pas comme son père. Puis, Jack essaie. Essaie de comprendre, s'informe, discute pour s'apercevoir que toutes familles comportent ses failles. 



Comme un journal des sentiments adolescents sur une année, les paroles de Jack permettent de suivre l'évolution de sa mentalité tout au long du roman. L'incompréhension prenant la forme de la colère, il est concevable que Jack prenne ses distances avec son père. Pire, il cherche et trouve une petite amie pour simplement se prouver qu'il n'est pas gay comme celui-ci. C'est dire la méconnaissance du sujet ! Les premières réactions sont violentes et détestables, entre "pédé" et "tafiole" vous avez l'embarras du choix concernant le vocabulaire utilisé... Comme un secret honteusement caché, Jack est acculé lors d'une sortie au bowling avec son père et des amis. C'est là qu'il fera plus ample connaissance avec Maggie, une des filles les plus populaires du lycée dont le père est également gay. 



Ainsi, son comportement est en voie de changement. Confronté au dégoût de Max, son meilleur ami, il se rapproche naturellement de Maggie en découvrant d'autres facettes de sa personnalité. Le poids de l'adolescent quittant l'enfance pour le monde adulte se confirme lorsqu'il est témoin des failles de la famille idéalisée de Max. En découvrant des secrets, l'amour, mais aussi sa famille, Jack part non seulement en quête d'identité, mais y trouve une tolérance qu'il ne soupçonnait pas.



Acceptation, tolérance, violence faites aux femmes...les sujets sont vastes dans ce roman. Tellement, que j'ai été un peu déçue. En me préparant à un sujet aussi fort que l'homo-parentalité, j'ai été surprise d'en voir beaucoup d'autres, ce qui m'a paru être un roman "fourre-tout". En voulant tout explorer, je ne me suis pas perdue, mais un peu ennuyée. Je ne saurais expliquer mon manque d'intérêt alors qu'il possède des qualités certaines. Probablement des personnages peu attachants ou des scènes manquants de saveurs... Quoi qu'il en soit je conseille tout de même ce livre à toutes et à tous et en particulier aux adolescents qui, j'en suis sûre, se retrouveront dans ces personnages.



Des cupcakes aux amandes et un thé glacé Origines tea & coffee ont assurément rafraîchi ce roman !
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Jack

Une jolie histoire d'adolescent qui se cherche, se découvre, affronte des difficultés et entre peu à peu dans l'âge adulte en se nourrissant des bons et mauvais moments de la vie. Un bon premier roman d'une autrice qui a depuis confirmé son talent d'écriture.
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Jack

Gros gros coup de coeur lors de sa parution en Allemagne il y a quelques années.
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Jack

Ce roman m'a fait penser à "Ne le dis à personne" de Josette Chicheportiche qui abordait aussi la question du divorce suite au coming out du père et la réaction assez violente du héros qui n'accepte pas la situation.

Ici, le divorce des parents de Jack alors qu'il a 5 ans est bien antérieur à l'annonce de l'homosexualité de son père dix ans plus tard.

J'ai eu du mal à accrocher au début à cause de toute l'homophobie dans les propos de Jack et de ses camarades d'école alors que le personnage du père est très attachant.

Et puis l'histoire évolue avec en parallèle celle de la famille "parfaitement normale" de son meilleur ami, Max (que je ne peux pas m'empêcher de me représenter sous les traits du meilleur ami geek de Spiderman^^). J'ai bien aimé aussi le personnage de Michael en beau-père imperturbablement zen et la relation fraternelle qui unit Jack et le petit Sammy.

Je peux donc conseiller cette lecture mais il faut dépasser la première moitié pour que ça fasse sens.
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Jack

Jack a une quinzaine d'années et il est fils de parents divorcés. Malgré une séparation mouvementée, la vie reprend son cours, entre le lycée, les copains, le basket.

Au cours d'une conversation, lorsque son père lui apprend qu'il est en fait homosexuel, et que son colocataire est en fait son concubin, la tolérance de Jack en prend un coup.



Les questionnements d'un ado, son raisonnement, le rapport aux autres sont abordés sans clichés ni ambiances mélodramatiques. Un récit qui sonne plutôt juste et qui est toujours d'actualité.



Alors oui, c'est vrai, l'histoire peut sembler assez bateau au premier abord, ou du moins pas très originale, mais dans le genre il se défend plutôt bien.

Même s'il a été édité récemment en France, ce texte date en fait de 1989. On imagine bien qu'écrire un roman pour adolescents sur fond d'homosexualité n'était pas si banal à l'époque...

Et l'on constate amèrement que les choses n'ont pas franchement changées...
Lien : http://casentlebook.blogspot..
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Jack

Jack est un roman impressionnant. L'auteure nous livre la vie quotidienne de cet adolescent américain lambda. Tout se passe tranquillement, il n'y a pas vraiment de montée de suspens ou d'action. Pour autant, l'auteure nous accroche et ne nous laisse pas poser le livre une minute ! On suit donc la vie de Jack, presque seize ans, dont les parents ont divorcés depuis quelques années et dont le père vient de lui annoncer qu'il est gay. On suit également la vie de son ami Max et de sa famille parfaite, ou du moins qui parait parfaite aux yeux de Jack. On rencontrera également Maggie dont le père est également gay. Entre les leçons de code et de conduite, les rendez-vous amoureux du vendredi soir et les repas qui sont étrangement détaillés, Jack grandit, devient adulte, est en pleine crise d'adolescence et se pose des milliards de questions.



Bien sûr le thème de l'homosexualité du père est une part importante du récit. Mais finalement, ce n'est pas le plus important. Le propos du roman c'est l'adolescence, le fait que plus rien n'est comme avant, que l'on regrette l'enfance insouciante, qu'il faut faire des choix, qu'il faut prendre des décisions, que l'on voit ses parents comme des personnes et non plus comme des super-héros, que oui les parents ont une sexualité et que non ils ne sont pas parfaits, que les meilleurs amis sont de parfaits crétins et que les filles idiotes sont finalement très attirantes...



Jack est surtout un livre dans lequel tout ces thèmes sont traités de façon simple mais pas simpliste, de façon très juste et touchante, sans en faire trop non plus. [...]
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Jack

Les parents de Jack se séparent oui mais son père part vivre avec un homme !!

C'est très perturbant pour Jack qui découvre aussi les sentiments de l'amour.

Un très joli livre sur l'adolescence, l'homosexualité, les femmes battues, l'amitié... Autant de sujets traités simplement, avec les bonnes questions, du point de vue de l'adolescent. Sans démagogie ni chichi, ce n'est ni larmoyant ni gnangnan c'est très bien écrit !
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Jack

Un roman sur le thème de l’homosexualité parentale mais qui pour moi n’apporte rien de nouveau. Je l'ai trouvé sans surprise, attendu, on a l’impression d’avoir déjà lu ça avant.

Ce roman a le mérite d’aborder un sujet qui appelle la discussion mais cela manque un peu d’entrain.
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Jack

Jack a bientôt 16 ans, l'âge d'obtenir le permis de conduire aux Etats-Unis. Il a l'enfance presque classique d'un fils de divorcés, il vit avec sa mère qui n'accepte pas souvent qu'il voit son père. Heureusement il y a le basket, et Max, son ami qui ne pense qu'à manger, et au sexe. Au moment où il lui semble que les choses s'arrangent, son père lui révèle la raison pour laquelle il ne pouvait pas continuer la vie pourtant confortable qu'ils menaient : il est gay, et vit désormais avec Bob. Jack se révolte, refuse de revoir son père, devient odieux au lycée, sort avec une fille pour bien montrer que lui, il n'est pas un "pédé". Et puis le temps fait son œuvre. En voyant la famille de Max exploser aussi, il se rend compte que toutes les familles ont leurs secrets, leurs douleurs. Il grandit, et accepte de quitter le confort de l'enfance. Entre temps, il a aussi rencontré Maggie, une des filles les plus populaires du lycée, qui a elle aussi une famille un peu hors normes.

Un excellent roman qui, s'il ne recèle pas de grandes surprises, nous tient accroché de bout en bout. Un bon roman pour apprendre à accepter certaines différences.
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Jack

Jack est un ado de parents divorcés. Le jour où son père lui révèle son homosexualité, le choc est terrible, le rejet immédiat.

A la lecture des premières pages j’ai été surprise par l’ambiance décalée et les propos assez rétrogrades de Jack avant de prendre conscience que cette histoire se passe à la fin des années 80. Premier roman de A. M. Homes, l’histoire remise dans son contexte met habilement en évidence le regard et les idées négatives que suscitent l’homosexualité.

L’écriture est excellente, le parler de Jack très convaincant. C’est un ado américain lambda dont la vie tourne essentiellement entre ses cours au lycée, son ami Max, le basket, l’obtention de son permis de conduire et l’approche de ses seize ans. En l’espace de quelques mois, sa vie bousculée par la révélation de son père va ouvrir la brèche à des remises en question et faire la part belle à ses aspirations futures.

Un roman sensible et attachant.



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Jack

Beacoup aimé ce roman adolescent de A.M. Homes, tout en finesse, un roman bien plus profond qu'il n'y parait à première vue, un roman qu'il faut peut-être relire pour le lire vraiment, tout en fragilité et tellement vrai. Un roman pour relativiser, pour s'accepter et accepter le monde, pour aller chercher sa vérité derrière les fausses évidences.
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La fin d'Alice

Loin d'être une lecture de plage, La Fin d'Alice nous place dans la position inconfortable du voyeur, complice des crimes commis par le narrateur (Humbert Humbert moderne) et sa correspondante. Profondément dérangeant et pervers jusqu'à la nausée, ce roman n'est pas à placer entre toutes les mains et marque négativement celui qui fait l'effort de le lire jusqu'au bout. On lui préférera largement dans le traitement de la pédophilie le classique Lolita de Nabokov mais surtout (imho) Tigre, Tigre de Margaux Fragoso.



La critique complète sur mon blog !
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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La fin d'Alice

Ce ne sont pas des heures agréables que j'ai passe a lire ce livre et je suis vraiment contente de pouvoir passer a autre chose. Oui c'est violent, oui cela met mal a l'aise, oui c'est pornographique et provocateur. Si je n'ai rien a priori contre ce cocktail détonant, j'ai tout contre la manière dont Homes mix les ingrédients,

C'est gratuit, mal écrit, alambique et maladroit. Le mélange des époques, des personnages, des récits aurait pu être malin et subtil mais la c'est seulement confus et ennuyeux.

S'adresser au lecteur pour le provoquer et le mettre en face de ses perversités aurait pu être intelligent si le livre l'avait été mais la cela tombe a l'eau comme un souffle complétement raté.
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La fin d'Alice

Critique de HERVÉ AUBRON pour le Magazine Littéraire



Les noms des deux protagonistes principaux de La Fin d'Alice ne nous sont pas connus - on devra se contenter, pour le narrateur, de Loustick, un surnom hérité de l'enfance. On pourrait être tenté de faire de ce livre une subliminale suite de Lolita. Imaginons que Humbert Humbert, le narrateur du roman de Nabokov, n'est pas mort peu de temps avant son procès - comme il était annoncé dans le préambule de Lolita -, qu'il vit toujours quelque part en prison, où il se fait régulièrement violer par son voisin de cellule. Il se remémore sa liaison avec sa Lolita passée (la sienne s'appelait Alice), mais n'en élude pas cette fois-ci, derrière le rideau des métaphores, la réalité charnelle. Il relate aussi - révélation - comment il s'est fait abuser par sa mère démente. Il rapporte enfin, sur un mode indirect libre, les lettres d'une admiratrice inconnue : attirée par un garçon de 12 ans, une étudiante lui raconte par écrit ses manoeuvres d'approche et bientôt la consommation de ses pulsions. Le destinataire cramoisi est touché par cette jeune oie prédatrice, il en est un temps presque amoureux.

L'Américaine A. M. Homes, auteur de La Fin d'Alice, ne manque pas de courage. Il aura fallu attendre dix-sept ans pour que son troisième roman (elle en a écrit quatre autres depuis) paraisse en France. Il aurait pourtant dû être traduit dans la foulée, mais l'éditrice de l'époque a flanché lorsque l'affaire Marc Dutroux a éclaté, craignant que le livre soit réduit à une complaisante esthétisation de la pédophilie, alors érigée comme l'exclusive forme de la monstruosité. On a depuis expérimenté bien d'autres nuances de ténèbres. À l'heure où tout semble avoir été étiqueté et décrit, y compris la sexualité la plus franche, la pédophilie demeure l'un des derniers confins de l'indicible ou de l'irreprésentable. Ce qu'on appellerait un tabou si même ce terme n'avait été galvaudé. C'est à l'évidence l'un des ressorts d'A. M. Homes : est-il tenable, à la lisière du XXIe siècle, que la littérature passe globalement sous silence une telle réalité ? Est-il possible de se mettre dans la peau d'un pédophile ?

L'enjeu n'est pas mince. Comment compatir avec une hyène tourmentée sans angéliquement l'absoudre ? Comment « comprendre » l'impardonnable ? Eh bien, A. M. Homes y parvient, alors même qu'elle ne nous épargne rien sur ce que peut un corps (écueil que Nabokov contournait, faisant de cette occultation virtuose le gage de son génie). Elle y parvient en gardant à l'oeil les innombrables récifs de la passe où elle s'est engagée. Et d'abord la provocation irraisonnée, le gore ricanant : il n'y en a pas une once, même durant les scènes les plus insoutenables. C'est que le Loustick narrateur est aussi dégueulasse qu'émotif, aussi pervers que terrifié par ses propres actes. Il s'adresse parfois au lecteur et le met en garde : « Jouir et se sentir dégoûté, totalement horrifié, n'est en rien un motif d'inquiétude - moi ça m'arrive tout le temps. [...] si j'ai touché une corde plus profonde et réveillé le violeur vicieux qui sommeillait en vous, qu'il est pris de tics et de démangeaisons, je vous conseillerais d'éviter autant que possible les situations de stress. [...] Je vous suggère de désamorcer ces pulsions imprudentes en discutant le plus possible avec votre épouse, et en laissant, peut-être, quand vous dormez, la lumière allumée. » Oui, le livre peut aussi être drôle - un comble.

Autre écueil conjuré, à l'inverse : celui de la pure dextérité, du narcissisme créateur se gargarisant de sa capacité à transmuer n'importe quelle boue en or - et n'est-ce pas ce que l'on peut parfois reprocher à Lolita ? Chez A. M. Homes, si impressionnante soit l'écriture, certaines choses ne passent pas, ne pourront jamais passer, et c'est comme si une artiste consentait à érafler son si fin tissage contre des silex désespérément coupants. Tout au plus pourrait-on parfois lui reprocher un usage trop athlétique du montage alterné ainsi qu'une légère surcharge pondérale dans les mânes littéraires invoqués : il n'était pas nécessaire d'ajouter à l'évident sequel de Lolita la référence à Alice au pays des merveilles - quand bien même Nabokov a traduit Lewis Carroll et a explicitement déclaré que le clergyman anglais avait été l'un des modèles de Humbert.

La grande question de La Fin d'Alice n'est pas seulement celle de la pédophilie, c'est celle de l'abus. Nous devons tout au long nous fier au récit du Loustick, avec le risque de nous laisser confondre. Jusqu'à quel point fantasme-t-il les péripéties scabreuses qu'est censée lui rapporter sa correspondante ? Affabule-t-il les exactions dont il a été victime ? Ou l'ascendant que prend sur lui l'entreprenante Alice ? Il y a là une théorie sous-jacente de la littérature : bravant l'indicible, une écriture peut abuser d'un lecteur, celui-ci étant aussi capable d'abuser d'un texte en y projetant ses propres lubies. Existe-t-il un roman absolument éclairé, fondé sur un parfait consentement mutuel entre le narrateur et le lecteur ? Rien n'est moins sûr, la littérature tenant peut-être à ce terrible couple pathologique où aimer revient à dévorer.

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La fin d'Alice



Sujet dérangeant s'il en est.

Amy Michael Homes s'est attaquée au tabou absolu : l'enfance, la sexualité et le crime. Trois mots qui résument l'acte pédophile dans lequel l'amour et la mort se lancent dans une danse endiablée où la vie n'a plus de place lorsque passion et folie se sont confondues dans le dernier pas et que la musique s'arrête sur une dernière note qui vrille le coeur du couple "infernal".

Elle l'a fait avec d'abord une plume exceptionnelle. Sa langue est belle et ce don syntaxique lui permet de surmonter les interdits, transcender la lecture de l'abject, non pas pour le dédouaner mais pour que le lecteur accepte de le lire au-delà de ses a priori, de ses tabous, de ses principes, de ses valeurs... au-delà de ce qu'il attribue, souvent à tort, comme limites, comme frontières au roman, et à sa perception d'un monde aux horizons toujours plus élargies au fur et à mesure que nous consentons à en explorer ses recoins les plus sombres.

J'ai mentionné les formidables qualités d'écriture de l'auteur... je dois y ajouter l'originalité d'une structure narrative qui chevauche habilement le temps et l'espace.

Ce bouquin est transgressif, hypnotique, esthétique et émétique... c'est un grand bouquin ( "enseigné à l'université dans les formations de thérapeutes soignant les pédophiles")... qui donne à penser autant qu'à juger, mais l'un ne va pas sans l'autre.

Pour certains ce livre sera insoutenable, insupportable... pour d'autres, il sera à la fois une leçon de stylistique et une leçon de vie.
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La fin d'Alice

La Fin d’Alice, roman de 1996 qui paraît seulement aujourd’hui en français, est la parfaite illustration de ce que peut être un roman inconfortable.
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