Critiques de A. M. Homes (113)
Je me permets tout d'abord de signaler une légère erreur de titre pour ce livre qui s'appelle en réalité "Ce livre va vous tomber des mains". Un titre il est vrai beaucoup plus adapté pour ce roman bavard, long, foutraque et qui parvient à de bien jolies conclusions :
- vive l'imprévu dans la vie
- les rencontres c'est sympa.
Un livre qui ne m'a jamais intéressé un moindre instant, et qui raconte le parcours d'un homme riche et seul dans un Los Angeles contemporain et qui va de rencontre en rencontre tout en renouant avec son fils. Personnages aux contours vagues et peu intéressants, scènes absconses s'enchainant les unes aux autres...
Lorsque j'ai découvert, dans une boite à livre, ce roman dans un état parfait, édité dans la collection de poche d'Actes Sud, d'une romancière américaine que je n'avais jamais lue, j'ai remercié intérieurement la personne qui avait déposé cet ouvrage. Je me demande désormais s'il ne faut pas y voir une vengeance. A sauver toutefois une phrase par-ci par-là. Peu de chose donc.
En y repensant, une fois entouré d'acier pur, et dans le cas ou ce livre se trouverait placé à l'endroit où l'on vous tirerait dessus avec un calibre modeste, ce livre pourrait bien remplir sa fonction, et je me rends compte que j'ai peut-être été un peu sévère. Mais trop tard pour revenir sur ce billet...
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Je suis tombée sur ce livre par hasard, à la bibliothèque. Étrange comme son écriture captive en quelques lignes. Il n'y avait pourtant pas vraiment de suspense. L' histoire d'une rencontre manquée du début à la fin, dès la naissance. Mais aussi un puzzle qui se termine, et comment cela -et pourtant elle l' évoque à peine - lui permet d'accéder à la maternité.
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Un titre un peu racoleur, pour autant on se laisse prendre petit à petit par le cheminement de cet homme qui à tout pour être heureux sur le papier mais qui est déconnecté de la " vraie vie",seul dans sa tour d'ivoire.Il va progressivement,suite à plusieurs incidents et au hasard des rencontres,trouver un sens à sa vie.Le style est efficace,la côte ouest des États-Unis décrite à travers les personnages ajoute à cette ultra moderne solitude une dimension particulière. "L'enfer, c'est les autres",pourtant le salut viendra par eux,et on verra qu'ici les classes sociales,les générations, les ethnies ne sont pas des barrières mais des passerelles.
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Ce roman m'a fait penser à "Ne le dis à personne" de Josette Chicheportiche qui abordait aussi la question du divorce suite au coming out du père et la réaction assez violente du héros qui n'accepte pas la situation.
Ici, le divorce des parents de Jack alors qu'il a 5 ans est bien antérieur à l'annonce de l'homosexualité de son père dix ans plus tard.
J'ai eu du mal à accrocher au début à cause de toute l'homophobie dans les propos de Jack et de ses camarades d'école alors que le personnage du père est très attachant.
Et puis l'histoire évolue avec en parallèle celle de la famille "parfaitement normale" de son meilleur ami, Max (que je ne peux pas m'empêcher de me représenter sous les traits du meilleur ami geek de Spiderman^^). J'ai bien aimé aussi le personnage de Michael en beau-père imperturbablement zen et la relation fraternelle qui unit Jack et le petit Sammy.
Je peux donc conseiller cette lecture mais il faut dépasser la première moitié pour que ça fasse sens.
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Richard NOVAK le héros du livre bien que vivant de ses rentes et ayant une forte tendance à vivre cloitré chez lui au début du roman devient au fil des pages de plus en plus sympathique alors qu'il découvre le monde autour de lui. En se tournant vers l'extérieur, bien forcé car ça maison s'enfonce dans un énorme trou, il fait la connaissance d'une star de cinéma, d'un fabricant indien de donut d'une mère de famille qui veut s'échapper de l'esclavage quotidien que lui font vivre mari et enfants, d'un paumé qui s'avère être un écrivain très connu. Enfin il devient un super héros en sauvant une femme qui a été enlevée et peut-être surtout en retrouvant son fils qu'il avait abandonné en quittant sa famille 15 ans au paravent. En conclusion j'ai beaucoup aimé c'est un livre qui donne envie de parler au gens qui nous entoure.446 pages.
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Une aventure. C’est ainsi que nous pourrions qualifier ces quelques années que nous relate A. M. Homes très honnêtement, sans fioriture, avec un recul et une objectivité incroyables.
La rencontre avec ses parents biologiques et les divers épisodes qui en découlent apparaissent tantôt tragiques, tantôt grotesques pour ne pas dire ridicules.
Nous ressentons la déception de cette petite fille devenue femme mais à jamais « enfant adoptée » en découvrant le vrai visage et la vraie nature de ses géniteurs.
Elle n’en est pas moins avide d’informations, comme si elle cherchait à tout prix des éléments positifs, dignes d’être racontés et dignes de fierté. La persévérance qu’elle a su montrer dans ses recherches généalogiques est surprenante.
Paradoxalement, c’est le dernier chapitre qui est le plus touchant et le plus émouvant : A. M. Homes écrit une véritable déclaration d’amour à sa grand-mère « adoptive », certainement, même si c’est inconscient, pour témoigner que les liens du sang ne sont pas toujours les plus forts et ceux que l’on croit.
Simple bémol : comme tout récit autobiographique, le lecteur ne peut que se sentir « invité » à prendre connaissance de ce témoignage sans pouvoir se sentir réellement impliqué par des confessions si intimes.
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Beacoup aimé ce roman adolescent de A.M. Homes, tout en finesse, un roman bien plus profond qu'il n'y parait à première vue, un roman qu'il faut peut-être relire pour le lire vraiment, tout en fragilité et tellement vrai. Un roman pour relativiser, pour s'accepter et accepter le monde, pour aller chercher sa vérité derrière les fausses évidences.
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Ce roman suit l’histoire d’une tragédie familiale qui prend sa source dans les relations conflictuelles entre deux frères. Ce qui amènera Harry, historien spécialiste de Nixon, à fonder une tribu -avec des membres isolés de sa famille et des étrangers en rapport avec eux- amenant chacun à se reconstruire après des épreuves et des deuils qui les ont anéantis. Un style assez corrosif et une écriture enlevée servent ce roman que, malgré le thème, je qualifierai de léger.
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Voici un livre que j𠆚i fait durer aussi longtemps que possible, me régalant par petits morceaux. Humour noir, histoire qui commence très mal, voire sordide et se finit en « feel good » autour d’une famille recomposée autour d’éléments improbables. Au fil des 600 pages, ce sont des vies brisées par un drame qui se ressoudent, grâce à l’humble patience du narrateur, un historien érudit monomaniaque de Richard Nixon, qui se révèle un catalyseur par sa capacité à tout accueillir avec bienveillance. Avec un petit côté ᔼuménique sur la fin comme la bar-mitsvah humanitaire en Afrique du Sud. Une succession de péripéties cocasses, improbables qui évolue doucement vers une belle fin.
Un livre qui fait vraiment du bien!
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Livre sympa, avec beaucoup de bonnes idées, des personnages bien campés, quelques coups de génies (j'adore toute la partie concernant le fossé se creusant à côté de la maison du narrateur). Il manque un petit quelque chose pour en faire un vrai coup de coeur, mais à conseiller sans souci, surtout aux amis pas trop lecteurs.
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A.H. Holmes est écrivain. Elle est aussi une enfant adoptée. Jusque-là, pas de problème. Et voilà qu’à l’orée de ses 31 ans sa mère biologique fait irruption, entrainant derrière elle le père biologique et ses enfants. L’auteure est brusquement confrontée à cette nouvelle famille et aux questions, innombrables, qui surgissent de ce passé mis à jour.
En véritable enquêtrice, A.H. Homes va exhumer son histoire et tenter de comprendre son abandon par une mère trop jeune et immature. Quant au père, marié et père de famille à l’époque de sa naissance, il n’a qu’une crainte : que l’apparition de sa fille biologique ne bouscule sa vie bien ordonnée.
C’est pour assumer cette double famille, tenter de répondre à toutes ses interrogations, et transmettre un peu de son histoire à sa fille, qu’elle va écrire ce roman autobiographique.
Elle y parle de sa famille adoptive et, surtout, de ses parents biologiques qu’elle nous fait découvrir au fil du récit. Les rencontres, chaotiques et pleines de malentendus, avec cette mère qui la harcèle, ce père qui la fuit, sont décrites avec lucidité. Ce voyage qui tente de remonter le temps et de comprendre, ne se fait pas sans heurts et sans souffrance.
L’auteur établit un parallèle entre son métier d’écrivain, de conteuse d’histoire, et ce passé qui lui a été confisqué.
Ce document, constitué de deux livres, est écrit avec une lucidité empreinte d’émotion. Jamais on ne tombe dans l’apitoiement malgré la douleur qui affleure par instant. Quelques photos émaillent le récit et l’éclairent.
Au-delà du témoignage, A.M Homes nous livre un inventaire de toutes les ramifications de sa famille biologique ainsi que sa famille adoptive. Cette partie-là, même si elle est nécessaire dans le processus de recherche et d’identification de l’auteur, est plutôt indigeste pour le lecteur. Jusque-là, j’avais bien aimé la tonalité du livre, mais cette insistance à tout décortiquer dans le détail, cette enquête minutieuse et fastidieuse, m’a très vite lassée.
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Cavale improbable d'un homme qui a perdu toutes ses illusions à travers Los Angeles. Pêle-mêle, il va rencontrer sans résister une femme qui a tout plaqué, un vendeur de donuts amoureux des voitures, son fils, un acteur, et vivre des moments uniques. On est souvent à la limite de l 'absurde, on retrouve une ambiance des comédies américaines des années 40.
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C'est une histoire riche en émotion entre ces deux femmes: l'une de 24 ans qui a du mal à avancer sereinement dans la vie à cause de son histoire (abandon, adoption); l'autre environ 45 ans, psychologue, mariée, deux enfants, une vie paisible et satisfaisante. Mais leur rencontre va bouleverser les équilibres, instables, et la plus fragile des deux ne sera pas forcément celle que l'on croit.
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Un livre très étrange, et... sans chapitres! On glisse dans la folie avec le héros.
Une écriture très américaine mais loin de la soupe habituelle. A lire pour les amateurs de romans différents.
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Sujet dérangeant s'il en est.
Amy Michael Homes s'est attaquée au tabou absolu : l'enfance, la sexualité et le crime. Trois mots qui résument l'acte pédophile dans lequel l'amour et la mort se lancent dans une danse endiablée où la vie n'a plus de place lorsque passion et folie se sont confondues dans le dernier pas et que la musique s'arrête sur une dernière note qui vrille le coeur du couple "infernal".
Elle l'a fait avec d'abord une plume exceptionnelle. Sa langue est belle et ce don syntaxique lui permet de surmonter les interdits, transcender la lecture de l'abject, non pas pour le dédouaner mais pour que le lecteur accepte de le lire au-delà de ses a priori, de ses tabous, de ses principes, de ses valeurs... au-delà de ce qu'il attribue, souvent à tort, comme limites, comme frontières au roman, et à sa perception d'un monde aux horizons toujours plus élargies au fur et à mesure que nous consentons à en explorer ses recoins les plus sombres.
J'ai mentionné les formidables qualités d'écriture de l'auteur... je dois y ajouter l'originalité d'une structure narrative qui chevauche habilement le temps et l'espace.
Ce bouquin est transgressif, hypnotique, esthétique et émétique... c'est un grand bouquin ( "enseigné à l'université dans les formations de thérapeutes soignant les pédophiles")... qui donne à penser autant qu'à juger, mais l'un ne va pas sans l'autre.
Pour certains ce livre sera insoutenable, insupportable... pour d'autres, il sera à la fois une leçon de stylistique et une leçon de vie.
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Harold est apparemment un universitaire sans histoire. Spécialiste de Richard Nixon, marié sans enfant, il peste contre son frère imbu de sa personne et fantasme (un peu) sur sa belle-sœur. Jusqu’au jour où le frère en question provoque un accident de voiture, pète les plombs et est interné en psychiatrie. Harold rejoint alors sa belle-sœur pour la réconforter, partage son lit par la même occasion et se retrouve témoin de son assassinat par son frère évadé de l’asile. Du coup, Harold se retrouve divorcé et chargé d’un neveu et d’une nièce adolescents dont il ne connait quasiment rien. Balloté entre plusieurs femmes, les psychiatres de son frère, ses neveu et nièce aussi surprenants que captivants, des avocats en tous genres et bien d’autres personnes, Harold tente de réorganiser sa vie tout en essayant de continuer d’écrire son grand livre sur Richard Nixon. L’auteure multiplie les scènes cocasses et délirantes, n’hésitant pas à griffer au passage sur le monde hospitalier, l’univers des avocats, sans oublier la communauté universitaire. Harry va peu à peu construire une sorte de famille recomposée, un petit monde idyllique, un peu par hasard, au fil des rencontres, selon les événements et les personnages qui lui tombent dessus. Si les scènes drôles se succèdent et les personnages sympathiques sont nombreux, le roman s’enlise malheureusement petit à petit dans les (trop) bons sentiments. Où l’argent fait trop souvent office de moyen d’accéder au bonheur (pas content, triste… pas de problème, achetons objets ou autres compensations), au contraire de ce que l’auteure tente de démontrer. De nombreux moments de lecture agréables, mais un ensemble un peu longuet et répétitif.
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Le jour où Jack voit son père quitter le domicile familial pour aller vivre avec un homme, son monde s'écroule. Avoir un père " Gay " lui est insupportable. Il le déteste pour ce qu'il est et refuse tout contact avec lui. Comment peut-on devenir homosexuel du jour au lendemain ? Il ne comprend pas que son père ai pu aimer sa mère, être le fruit de leur amour et tout quitter subitement pour un homme. Pire encore, la phobie que ses copains de lycée l'apprennent le met en souffrance permanente.
Mais si la vie de Jack n'est pas un long fleuve tranquille, en grandissant il comprendra qu'une famille qu'il supposait soudée, unie, comme celle de son ami Max qu'il prenait comme modèle est bien loin d'être aussi merveilleuse et enviable qu'il s'imaginait.
Ce récit de A.M. Homes sur l'homosexualité aurait gagné en appréciation si l'auteur ne s'était pas étendu en descriptions. Trop de pages concernant la vie de Jack au bahut avec son ami Max finissent par lasser par trop de redondances.
Une lecture très moyenne.
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