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Critiques de Abdellatif Kechiche (13)
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Vénus noire

Nous sommes en 1816, dans l’amphithéâtre d’anatomie comparée. Une conférence qui a pour sujet l'étude d'un spécimen humain embaumé, la Vénus Hottentote, réunit des scientifiques. Ces derniers analysent sa morphologie et son cerveau et la comparent aux primates.

Cette femme n'est autre que la réplique de la très célèbre Saartjie Baartman qui connut des moments de gloire à Londres et à Paris, ceci grâce à ses fesses rebondies. Elle fut «achetée» par un anglais qui voyait en ce généreux postérieur un bon potentiel, et surtout un bon profit. Il l'emmena avec lui en Europe où elle fut l'objet de nombreuses représentations dans de petits cabarets qui ne désemplissaient pas.

Nous sommes à Paris, en 1974, au Musée de l'Homme. Parmi tous les spécimens trône au milieu la Vénus Hottentote. Elle choque les visiteurs et il faudra attendre le 6 décembre 2001 pour que le sénat français rende publique la décision de la restituer à l'Afrique du Sud car elle est, à ce jour, le symbole de l'exploitation et de l'humiliation subies durant la colonisation.

Quels ont été la vie et le destin de cette Vénus soumise aux Blancs et exploitée pour ses fesses?



Adapté au cinéma par Abdellatif Kechiche en 2010, cet album, tiré d'une histoire vraie, est tout simplement magnifié par le dessin de Renaud Pennelle. Il retrace la vie de Saartjie Baartman, ainsi que sa descente aux enfers, ses malheurs et son exploitation. Très instructif et passionnant, ce récit est d'une rare puissance et on referme cet album avec un certain sentiment d'injustice et de mal-être.

Les dessins de Pannelle ont su rendre grâce à cette histoire. Le trait est élégant et raffiné, les couleurs au ton sépia donnent une atmosphère très rétro.

Un album puissant au graphisme remarquable.



Une Vénus noire qui m'a mise en orbite...
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Vénus noire

On connaît bien peu de choses sur Saartjie Baartman, plus connu sous son nom de foire - bien ironique - : la Vénus Hottentote.

Cette pauvre femme qui a été exposée aux yeux des Européens bien pensant du XIXème siècle comme un morceau de viande à observer et palper comme bon semblait à ce bon peuple. Encore une page de notre histoire bien peu glorieuse...



Toutefois j'ai été assez déçue par cette oeuvre qui ne fait que multiplier les épisodes glauques de la vie de cette femme. Je n'ai pas réellement compris l'utilité de multiplier les passages : la montrant dans un spectacle soit-disant authentique où on lui demandait de se conduire comme un fauve, où les hommes sont encouragés à lui tripoter le derrière pour 1 shilling, ou encore , les passages où , bien alcoolisée par ses maîtres une fois de plus, elle est prostituée de force. Pour moi, Kechiche a plus cherché à faire preuve de voyeurisme que d'information.



A l'inverse, les passages intéressants et dont les représentations graphiques sont fortes, comme le mépris des hommes de sciences dans les instituts, les procès, les inquiétudes d'une vieille sud-africaine qui essaye de mettre en garde Saartjie contre les "rêves de gloire" que lui font miroiter les Afrikanners ou même le combat du peuple sud-africain pour récupérer sa dépouille font figure d'anecdotes.



Tout ceci est venu à bout de l'enthousiasme que j'avais avant d'ouvrir cette bande dessinée, que je ne conseillerai donc pas particulièrement.
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Vénus noire

Waouh quel album !

L’histoire vraie de Saartje Baartman, esclave venue d’Afrique du Sud à Londres avec une particularité physique: un fessier surdéveloppé.

Exhibée, prostituée, objet d’études pour les zoologues, cet album retrace la vie tourmentée de cette Vénus Hottentote.

Le graphisme est magnifique et l’histoire touchante.

Hommage à cette femme mais surtout à tous les humains humiliés et exploités durant les sombres heures de la colonisation.

Un petit bijou graphique.
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Vénus noire

L'histoire douloureuse et vraie de Saartjie Baartam dans une adaptation en bande dessinée du film La vénus noire du réalisateur Abdellatif kechiche.



Au début du XIX, une esclave noire d'une famille de fermiers blancs, d' Afrique du sud, est vendue à un chirurgien de la marine britannique qui l'a convainc qu'elle fera fortune en Europe en montant sur scène. Dotée d'un physique inconnu en Europe, elle devient l'objet de toutes les convoitises et très vite une bête de foire, prostituée puis sujet d'étude pour les zoologues. La vénus Hottentote aura donc été exhibée toute sa vie et même après sa mort puisque son squelette et son moulage seront exposés, notamment au musée de l'Homme, à Paris jusqu'en 1974. Il faudra attendre 2022, pour que la vénus soit restituée à l'Afrique du sud.





Une bande dessinée que j'aurais beaucoup de mal à conseiller tant elle me laisse un goût amer pour ainsi dire du dégoût.

L'auteur est resté fidèle au scénario du film , en ajoutant quelques scènes coupées au montage. Il n'y a donc pas ici l'intention d'apporter une autre vision sur l'histoire. Je n'ai personnellement pas vu ce film. Je ne pourrai donc pas comparer. Mais les deux oeuvres ont quasiment été créés simultanément. La bande dessinée est un produit dérivé en quelque sorte du film. Dommage car j'aurais aimé une autre approche, un autre angle.

On connaît très peu de choses sur cette femme. L'adaptation est sans doute assez fidèle à la réalité. Mais que c'est sombre et sans espoir ... On assiste impuissant à une lente descente aux enfers. Je n'ai vraiment pas aimé ce statut de lecteur presque voyeur, un point de vue qui nous place au même niveau finalement que les spectateurs de l'époque.

Quant aux dessins, ils sont en accord avec l'histoire, personnages laids, aux traits anguleux, décors lugubres. Je dois avouer que le trait de crayon colle à merveille au scénario. Seule, rayonne un peu la vénus , assez lumineuse dans ce monde de brutes. J'ai d'ailleurs été fortement attirée par la superbe couverture de l'album. Bref, un peu trop sombre, trop glauque, je passe mon tour. Mais cette histoire mérite néanmoins d'être connue, alors à vous de voir. Personnellement, je me contenterai d'articles documentaires.

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Vénus noire

Elle s'appelait Saartjie Baartman, elle était née en Afrique du Sud à la fin du XVIIIème siècle, noire et esclave... A Londres, Paris et ailleurs, elle deviendra la Vénus Hottentote, objet d'une curiosité pas toujours très saine, de son vivant puis jusqu'au début du XXIème siècle, quand la France restituera enfin son corps empaillé à sa patrie.



Cette BD raconte son histoire, en se reprenant sur un film qui lui a été consacré (que je n'ai pas vu).



J'ai beaucoup apprécié ce livre que j'ai dévoré très rapidement, captivée ! Le dessin est comme en mouvement, "filmé", très expressif, les cases sont de tailles irrégulières, dictées uniquement par l'histoire, la nécessité. Ca donne vie à la BD, qui s'adapte à l'histoire et non l'inverse, ce qui est particulièrement appréciable.

Concernant la vie de Saartjie elle-même, l'histoire tragique et pathétique lui rend grand hommage, avec à la fois respect, pudeur et impudeur, et une sensibilité toute moderne qui n'exagère pas (les "méchants", s'ils sont clairement désignés, ne sont pas non plus seulement montrés du doigt ni caricaturés comme des monstres, par exemple).



Vraiment un très beau et très émouvant moment de lecture, que je conseille à tous (voire même aux ados, le témoignage historique me semblant intéressant, même s'il est très individuel... disons peut-être à partir de 12-13 ans, un peu avant, un peu après selon les enfants) !



(des extraits sur mon blog)
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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Vénus noire

L'histoire commence en 1810.

Saartjie Baartman, esclave d'une famille blanche d'Afrique du Sud, débarque à Londres avec des étoiles dans les yeux.

Ces deux "managers" lui ont fait miroiter richesses et liberté.

Il lui suffira "juste" de jouer à la sauvageonne et de dévoiler sa physionomie particulière, ses hanches et ses fesses surdéveloppées.



Difficile de croire que cette histoire finira bien.

Tout comme il est difficile de croire ce que les êtres humains sont capables de faire sur d'autres, qu'ils considèrent comme des animaux.



Un récit dur et émouvant.
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Vénus noire

Voici la triste, et pourtant authentique, histoire de Saartje Baartman... survivante au massacre de sa famille, femme délaissée, mère endeuillée, servante docile, phénomène de foire, prostituée maltraitée, cadavre morcelé et pièce de musée...

Cette BD nous relate la vie de cette pauvre Sud-Africaine qui était porteuse de deux particularité physiques exceptionnelles : une hypertrophie des hanches et des fesses (stéatopygie) et des organes génitaux protubérants (macronymphie appelée « tablier des Hottentotes ») et qui avait été surnommée la Vénus Hottentote.

Au vu de l'histoire de Saartje, je m'attendais à une bd très crue et je dois dire que j'ai été agréablement surprise par la pudeur et l'émotion qui émanent de cette BD. Le rythme est très bon malgré un aspect répétitif qui permet de ressentir la chute et la spirale infernale dans laquelle se trouve la jeune femme.

Si l’histoire est dure et pathétique, j’ai particulièrement été glacée par les dernières pages, la fin de sa vie et le sort réservé à ses tristes restes.

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Vénus noire

En 1810, la jeune esclave noire Saartjie Baartman est emmenée en Europe contre de l'argent pour figurer dans des spectacles en raison de ses particularités physiques : une stéatopygie, c'est à dire une excroissance très importante des fesses et des organes génitaux. Elle est traitée comme un animal de foire, dans des spectacles à sensation ou des soirées mondaines. Les gens sont attirés par son physique hors norme. Alcoolisée pour qu'elle soit consentante, soumise aux attouchements, vouée à la prostitution puis aux expériences médicales, Saartjie finira sa vie misérablement, dans la rue. Après des années d'oubli, les restes de sa dépouille seront rendus à son pays d'origine, l'Afrique du Sud.

Je ne connaissais pas du tout ce pan d'histoire qui a pour trait la colonisation et le mythe du "sauvage", c'est à dire de l'indigène, de l'étranger. Je remercie ma collègue prof d'histoire géo pour m'avoir fait découvrir ce livre. Cette BD est bouleversante, l'histoire est dramatique mais réelle, elle nous fait réfléchir à notre conception de l'autre, à la notion d'altérité. Est-ce parce que l'autre est différent de moi que je dois le rejeter ? Elle nous invite à nous ouvrir à la différence, à la tolérance, à ne pas reproduire certains modèles passés qui se croyaient supérieurs par rapport aux autres populations. Ces théories ont été reprises notamment des années plus tard par le nazisme et l'antisémitisme. Par contre cette BD est parfois un peu difficile à comprendre, léger bémol.
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Vénus noire

Esclave au Cap, Saartjie Baartman fut achetée au début du XIXème siècle à un couple de Blancs, soi-disant pour faire d'elle une artiste en Europe. Elle fut en fait exhibée comme un animal, avant d'être prostituée, et de finir alcoolique et pauvre. Ses particularités anatomiques (hypertrophie des hanches et des fesses et protubérance des organes génitaux) fascinèrent curieux, peintres et "clients" avides de sensations, mais aussi des scientifiques qui y trouvèrent des preuves de leurs théories sur la supériorité de la race blanche.

Si le thème m'intéressait a priori, l'album lui-même m'a fortement déçue. Je n'en ai apprécié ni le graphisme, ni les textes, ni la construction bordélique. J'ai préféré me référer à d'autres sources pour y voir plus clair. Précisons qu'il s'agit d'une mise en images du scénario d'un film, ceci explique peut-être cela...

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Vénus noire

C’est une histoire bien triste qui est tirée d’un fait malheureusement réel. Le film franco-tunisien sorti en octobre 2010 a été un succès critique. Le réalisateur primé dans des festivals n’a pas hésité à décliner son récit dans une version bd. Cela m’a permis de prendre connaissance de ce drame que j’ignorais.



Cela commence en 1811 en Afrique du Sud où une jeune servante black est enlevée par des hommes blancs peu scrupuleux qui l’exploitent comme une monstruosité dans les parades londoniennes puis parisienne. Elle finira empaler par des soi-disant scientifiques en mal de créer des théories sur la supériorité des races. Cette africaine ressemblait trop à un singe d’après les dires du célèbre anatomiste de l’académie de médecine Georges Cuvier. On se rend compte que de nos jours, cela n’a pas trop changé. En témoigne le débat sur notre ministre de la justice d’origine guyanaise. Ce racisme me fait horreur.



Le moulage du corps de cette femme baptisé « la vénus hottentote» a été exposé au musée de l’Homme à Paris jusqu’en 1976. Nelson Mandela a demandé la dépouille au gouvernement français qui l’a d’abord refusée avant de voter une loi permettant le rapatriement des restes. Bref, deux siècles plus tard, c’est réglé. Je suis tout de même sidéré.



La vénus noire nous rappelle toute la cruauté des hommes à se sentir supérieurs. C’est une œuvre forte, utile et dérangeante. En effet, on ne sait pas trop si cette vénus noire était victime ou partenaire de son tortionnaire qui lui promettait monts et merveilles. J’ai également des doutes sur l’instrumentalisation d’une telle œuvre.
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Vénus noire

Voici l'adaptation du film de Abdellatif Kechiche du même nom.

Ce film et cette bande-dessinée sont inspirés de l'histoire vraie de Saartjie Baartman, noire et esclave, née en Afrique du Sud à la fin du XVIIIème siècle. Elle a été achetée à ses maîtres pour devenir une artiste en Europe. En réalité, elle sera exhibée dans les foires ou dans les théâtres comme un animal sous le nom de Vénus Hottentote. Sa particularité anatomique fait d'elle un objet de curiosité malsaine...

L'histoire est émouvante, tragique et dérangeante. J'ai été sensible aux dessins et aux couleurs avec des tons sépia.

Cette histoire m'a également fait penser au livre Cannibale de Didier Daeninckx.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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Vénus noire

Conseillé par Soso
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Vénus noire

J'ai été un peu perdu dans cette histoire même si le sujet emportait à priori mon adhésion. Personnages dont on ne connait que trop peu de choses pour être emportés, un graphisme qui privilégie parfois le spectaculaire à l'explication. Un peu déçu d'autant que le scénario est tiré d'un film de Kechiche.
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