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Critiques de Abdellatif Laâbi (48)
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L'espoir à l'arraché

Merveilleuse lecture !



Abdellatif Laâbi est un poète qui écrit avec ses tripes. Il est utile de le préciser car trop souvent les poètes écrivent d’abord avec leur tête. Or ici ce sont les textes d’un homme de son temps, de notre temps, qui s’insurge du sort des migrants, qui s’offusque que les petits garçons meurent sur les plages de Bodrum, qui condamne la barbarie perpétrée au nom d’un dieu ou d’un tyran, qui dénonce la destruction de notre belle planète.



C’est un poète en colère. Une colère de jeune homme, virulente et indocile, sans concession et sans amertume. Un poète qui ne peut qu’écrire et crier cette colère, mais qui s’interroge sur ce qu’il peut faire dans ce vaste monde en perdition, sur ce que peut la poésie et sur l’indécence qu’il y a peut-être à écrire de la poésie dans ces circonstances.



Les mots, les images sont simples et nous emportent vers un long cri de rage ou d’indignation. Laâbi me fait fortement penser à un autre immense poète, à Jacques Prévert, qui lui aussi sous des apparences gentillettes nous criait sa révolte et sa colère.



La seule pour adoucir ces blessures c’est ELLE, celle qui voit devant, toujours devant, avec un appétit de futur qui parfume sa bouche. ELLE qui donne son nom au fruit de la passion, qui peut couper la rose sans la blesser et qui arrive à plonger le monstre dans un doux sommeil en le caressant tout simplement !



Beaucoup de colère mais point d’amertume, point de désespoir, car toujours le poète cultive l’espoir, comme une bête de somme, en refusant les œillères et en continuant à creuser pour que les graines de l’espérance germent de ci de là.



Je referme ce recueil de poésie et je le dépose sur les étagères de la bibliothèque: pas la peine de le ranger, je sais qu’il va m’accompagner fidèlement dans les prochaines semaines et les prochains mois.

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L'arbre à poèmes : Anthologie personnelle 1992-..

Ah les poèmes d'Abdellatif Laabi !!!! Ce poète marocain aux nombreux prix dont celui du Goncourt de la poésie en 2008 et le prestigieux Grand prix de la francophonie en 2011 ne cessera jamais de m'émerveiller !

Dans cette anthologie de 1992 à 2012, c'est fécond et dans chaque vers transpire l'homme libre, en colère, en révolte mais aussi en compassion et gardant toujours l'humour et l'humanité du cœur pour faire face.

Stupéfiant : le poème qui a pour titre "Gens de Madrid, pardon !" qui fait référence aux attentats du 11 mars 2004

Bouleversant : le texte écrit le jour de l'enterrement de Tahar Djaout, écrivain algérien assassiné en 1993 à Alger par des fanatiques

Sourire et subtilité : "La lampe dit : Je n'aime pas cette concurrence déloyale avec le jour !" et aussi "Que cache-t-on au juste quand on dit : parlons franchement !"

Implacable lorsqu'il écrit "Il faudra un jour nous excuser auprès de la terre et nous retirer sur la pointe des pieds."

Je pourrais continuer ainsi... tellement c'est riche, intéressant, profond !
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L'arbre à poèmes : Anthologie personnelle 1992-..

" Je suis l'arbre à poèmes. Je me ris de l'éphémère et de l'éternel. Je suis vivant".



Superbe ode à la poésie, exprimée par cet auteur marocain, au passé douloureux, qui a dû quitter son pays après avoir été emprisonné neuf ans pour avoir fondé une revue mettant en cause l'ordre social et politique des années 1970. Il vit maintenant en France.



L'anthologie présente des poèmes s'échelonnant de 1992 à 2012. Les textes sont variés, certains très longs, avec un refrain sous forme d'anaphore, d'autres fort courts, quatre ou cinq vers, presque des aphorismes. On sent une énergie, une vigueur, une rage aussi, à travers les textes. Un besoin de dénoncer, d'agir par la parole:



" Va ma parole

délie-moi

délire-moi

sois drue, âpre, rêche, ardue, hérissée,

Monte et bouillonne

Déverse-toi"



La sensualité s'exprime aussi, à travers la femme aimée:



" Comme un lierre fou

je m'enroule

autour de tes branches

Ton écorce s'attendrit

et s'ouvre"



Et l'émotion est forte lorsqu'il évoque l'enfance et le pays maternel perdu:



" Aujourd'hui, quand je suis seul,

j'emprunte la voix de ma mère (..)

Je n'ai pas vu ma mère depuis vingt ans

mais je suis le dernier homme

à parler encore sa langue"



L'ensemble du recueil est attachant, riche, cependant je n'ai pas été séduite par tous les poèmes, certains sont ardus, difficiles à déchiffrer, d'autres ne m'ont pas assez touchée. Mais une chose est sûre, l'auteur sait communiquer son ardeur, sa fougueuse parole poétique, et c'est l'essentiel.













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J'atteste

Ce poème a été écrit suite aux attentats de Charlie Hebdo. La moitié de l’album contient le poème illustré par Zaü, poème porteur de paix et d’espoir. L’autre moitié est un dossier documentaire réalisé par Alain Serres. Illustré de photos, le dossier aborde les attentats qui ont frappé la France, le terrorisme et la mise en garde contre les amalgames.
Lien : http://ww2.ac-poitiers.fr/do..
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J'atteste

Un livre magnifique pour répondre pacifiquement au terrorisme et lutter contre la barbarie.



Le livre s'organise en deux parties. La première met en avant un émouvant poème superbement illustré. Écrit en réaction aux événement de janvier 2015, il permet d'exprimer toutes les émotions qu'une telle tragédie à engendrer.

La seconde propose des clés pour discuter du terrorisme, des attentats pour mieux comprendre. Le livre s’intéresse aussi bien au contexte qu'aux raisons.

Un seul but : comprendre en expliquant pour mieux réfléchir à l'avenir.



J'atteste contre la barbarie permet de sensibiliser les élèves et, plus largement, les lecteurs à un véritable sujet de société.
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Le livre imprévu

C'est toujours avec une grande curiosité que je me lance dans la lecture d'un auteur marocain, et en particularité dans ce cas-ci puisque le livre de l'imprévu se présentait comme autobiographique.

J'ai été très déçue par les premiers chapitres, trop centrés à mon sens sur les salons littéraires et les voyages de l'auteur, relevant d'un univers qui ne m'intéressait pas vraiment, sans que ses anecdotes ne m'émeuvent.

Cependant, le récit se décante par la suite et offre un tableau des péripéties que va devoir surmonter l'auteur afin de sortir du Maroc, dans une sorte de tango avec le gouvernement marocain.

Les références et clins d’œil à certains de ses confrères écrivains du Maghreb révèlent également l'importance et les liens étroits qui lient ces auteurs venus de l'autre côté de la Méditerranée et accueillis en Espagne ou en France.



Déçue par les premiers chapitres, c'est cependant avec satisfaction que j'ai refermé ce livre, dont la seconde partie est plus qu'agréable à lire.
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J'atteste

Un très beau poème, une ode à la paix, la liberté et la dignité à lire ou faire lire aux enfants et adolescents.



A la suite, on trouve des explications claires et intéressantes sur le terrorisme, les attentats de janvier et novembre 2015, DAECH, les risques de confusion, la République et la laïcité.



Un ouvrage qui peut ouvrir pistes de discussion et de travail aussi bien en fin de primaire qu'au collège.
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J'atteste

Un superbe poème qui devrait être lu par tout le monde, homme ou femme, croyant ou non croyant...

Un poème sur l'humanité.

Nécessaire.

La seconde partie du livre est aussi parfaite pour bien comprendre ce qu'est le terrorisme, quelque soit l'âge du lecteur. Des mots simples.

Ce livre devrait être en libre distribution dans toutes les écoles.
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Le fond de la jarre

Novembre 1989 la chute du mur de Berlin défile en images sur un téléviseur dans un foyer à Fès.

Ce foyer c’est celui de l’auteur, qui est en visite dans sa famille alors qu’il a quitté le Maroc suite à plusieurs années d’emprisonnement pour opposition au régime.

Les images qui défilent n’intéressent personne, le sujet est l’aîné de la fratrie Si Mohammed qui oublie de venir voir sa famille « Ni lettre ni tiliphoune ». Ainsi Abdellatif, du point de vue de Namouss « le moustique », se revoit à l’âge de huit ans dans les années cinquante.

Le lecteur va y retrouver une famille vivant à Fès, les parents Driss « un sage » : « Personne n’en veut à un écervelé. Que Dieu lui rende le bon sens et le guide vers le droit chemin. Je vous bénis tous, mes enfants, et lui aussi. » et la mère Ghita, qui pratique le féminisme, comme Monsieur Jourdain la prose, sans le savoir : « On nous tue avec ce voile. Nous autres femmes, on ne nous laisse respirer ni dehors ni dedans. Que Dieu nous vienne en aide. »

Le récit du choix de l’épouse de Si Mohammed, de la nuit de noces et de ses déboires font du poids de la tradition des moments de vie cocasses et hauts en couleur.

C’est un récit qui nous fait revivre l’auteur enfant, sa famille et tout le petit peuple des souks, une ville fourmillante en pleine mutation.

Mais l’auteur évite l’écueil du récit façon « carte postale ».

Du ramadan aux matchs de football en passant par l’école et la vie culturelle, c’est la vie tout simplement qui se déroule devant nos yeux.

Le lecteur conçoit parfaitement comment Abdellatif Laâbi a modelé sa sensibilité de poète et est devenu militant.

Une lecture aux milles saveurs et parfums.

©Chantal Lafon-Litteratum Amor 05 avril 2017.

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Le fond de la jarre

Le Maroc est l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris 2017. Pour être honnête, trouver des bouquins écrits par des marocains ou sur le Maroc qui n'abordent ni la condition féminine, ni le racisme, ni le printemps arabe - et qui m'intéressent ! - relève du parcours du combattant. Finalement, j'ai opté pour Le fond de la jarre d'Abdellatif Laâbi. La promesse d'une course d'enfant dans le dédale des souks de Fèz sous l'ère coloniale m'inspirait pas mal. Finalement, si j'ai trouvé amusantes les mésaventures du jeune Namouss, je n'ai pas franchement accroché au roman que l'on peut qualifier d'autofiction. En bien des points, l'ambiance et les personnages plutôt joyeux m'ont semblé caricaturaux, j'ai eu souvent du mal à positionner le narrateur (fils de Ghita mais lequel - frère de Namouss - Namouss lui-même ? ). Le style de l'auteur est agréable à lire sans être particulièrement original. Globalement, je me suis ennuyée et j'aurais abandonné ma lecture si la contrainte d'un cercle de lecteurs ne m'avait pas incitée à la terminer. Après avoir tourné la dernière page, je me dis que je n'aurais probablement rien perdu à m'arrêter plus tôt.
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Chroniques de la citadelle d'exil : Lettres..

J'ai eu connaissance de ce livre et de cet auteur par le biais d'un site qui se nomme : "Des Lettres" et tous les matin je reçois une lettre différente, elles sont très diverses. Lorsque j'ai lu ces quelques mots "Et jaillissent les mots caressants." de Laâbi j'ai lu une de ses lettres-prison envoyée à son épouse. Là les amoureux des mots vont se réjouir.
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J'atteste

Critique de Pauline, 3B :

C'est un magnifique poème contre les attentats. Ce livre explique clairement et simplement (pour les plus jeunes) le terrorisme et les attentats de 2015.
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Les Rides du lion

On ne critique pas un tel livre, on le lit et on s’en imprègne, on le ressent et on l’absorbe, lui et toutes les émotions qui en découlent ! Pour une fois la quatrième de couverture n’enlève rien à la surprise du livre, et la poésie est livrée à l’état brut, comme l’âme de l’auteur.
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J'atteste

Un livre absolument nécessaire !

Quasiment tous les livres de chez Rue du monde sont nécessaires et mériteraient d'être proposés en CDI de collège. Mais si je ne devais en choisir qu'un en ce moment, ce serait celui-là sans hésiter. Je l'ai commandé sans l'avoir feuilleté (Rue du monde est un gage de qualité à lui-même !) et je ne le regrette pas car cet album est magnifique !



L'an dernier, au salon du livre de Montreuil, j'avais surpris une discussion entre un lecteur et les auteurs. Le lecteur paraissait étonné de trouver ce livre, publié moins d'un mois après les attentats de novembre. Même s'il paraissait bienveillant, il semblait trouver cela un peu opportuniste. Les auteurs avaient donc expliqué que le livre était quasiment prêt à être publié avant les attentats de novembre (il ne devait donc, à l'origine ne parler que des attentats de janvier, et j'imagine, du reste du monde). Ils ont dû ajouter au dernier moment les événements de novembre.



La première partie du livre est une mise en images du poème d'Abdellatif Laâbi qui date du 10 janvier 2015. Les illustrations de Zaü sont, comme toujours, très belles et porteuses de sens. Ces pages mériteraient une exposition grand format à utiliser dans les établissements scolaires !

La deuxième partie est composée du dossier documentaire d'Alain Serres (une dizaine de pages). Il est extrêmement bien fait, avec des textes explicatifs simples t qui vont droit au but, ainsi que des photographies percutantes.
Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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J'atteste

Un livre utile, vraiment utile.

Le poème d'Abdellatif Laâbi d'abord. Il remet un peu de douceur, de justesse, de tendresse, de bons sentiments dans ce monde de brutes. Je ne suis pas toujours pour trop de bons sentiments, mais les circonstances (terrorisme) et le public (enfants) les rendent nécessaires. Les illustrations de Zaü, pleines de colombes, de cœurs, de rondeurs, de couleurs, contribuent parfaitement à l'amour qui émane des mots. Je regrette simplement que le texte du poème n'ait pas été repris ensuite, simplement, sur une page unique, pour mieux l'appréhender.

La partie documentaire ensuite, est plutôt bien réalisée. Cartes, photos, chronologie des faits, tentatives d'explications forcément simplifiées (car comment expliquer le terrorisme, surtout à un enfant?). Même si ce ne sera pas forcément l'enfant qui lira cette partie, pour les plus jeunes d'entre eux, elle permet aux parents, aux adultes de trouver les mots pour expliquer, pour parler de ces horreurs. Du moins, une partie de ces horreurs, car on a l'impression qu'elles ne s'arrêteront jamais, qu'il faudra mettre constamment ce livre à jour.
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La poésie marocaine : De l'Indépendance à nos jours

Une belle découverte.
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J'atteste

Avez-vous vu ce gros coeur rouge ? Les dessins de Zaü forment un mariage parfait avec les mots d'Abdellatif Laâbi.



A la fin du livre, un dossier thématique pour aider la parole des enfants intéressant.
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J'atteste

Magnifique poème porteur d'espoir et d'humanité, sublimé par des illustrations vives.
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Fragments d'une Genese Oubliee

Je ne connais pas Abdellatif Laâbi.

Je ne connais pas sa poésie.

Je ne connais pas la poésie : c'est un genre dont la lecture m'échappe.



En fait, je ne sais pas lire de la poésie. Je mets des jours, parfois des mois, avant de terminer un recueil. Je reprends au début, recherche un vers, un sentiment, oublie ce qui précède ou le contraire. Puis énervée, fatiguée ou rassasiée, je décide de façon totalement arbitraire que mon épopée est finie.



'Fragments d'une genèse oubliée' n'a pas échappé à mon sens incongru de la non-lecture. Alors que dire, que retenir ? Quelques "citations", et encore, mais surtout la sensation indicible d'une violente tristesse face à l'absurdité du monde dans lequel nous évoluons.



"Quelle autre fin imaginer ?



Il n'y a pas de fin



Le cauchemar

épouse un cercle parfait

Cela se nomme l'éternité



Un bocal hermétique

qu'aucune magie ne peut ouvrir", p.110

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Le spleen de Casablanca

L’exil et l’enfermement marquent l’ensemble de l’oeuvre d’Abdellatif LAABI. Ici, il est d’inspiration baudelairienne, et chaque vers exprime la douleur de la séparation d’avec la patrie natale et de son avilissement : « Dans le bruit d’une ville sans âme/ j’apprends le dur métier du retour/ Dans ma poche crevée/ je n’ai que ta main/ pour réchauffer la mienne/ tant l’été se confond avec l’hiver/ Où s’en est allé, dis-moi/ le pays de notre jeunesse ?/ O comme les pays se ressemblent/ et se ressemblent les exils/ Tes pas ne sont pas de ces pas/ qui laissent des traces sur le sable/ Tu passes sans passer … » Le Maroc n’est plus et pourtant il espère encore. Depuis le poète est revenu chez lui et nous a laissé ses poèmes d'une profonde sensibilité poétique.
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