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Critiques de Abdellatif Laâbi (46)
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La poésie est invincible

Ce 3 mai, Abdellatif Laâbi a reçu le grand prix international de poésie en langue française Georges Mailhos, prix décerné par l’Académie des jeux floraux de Toulouse qui fêtait aussi ses 700 ans d’existence. Car oui, la poésie est toujours là, bien ancrée dans nos vies, et le dynamisme et la longévité de l’académie des Jeux floraux en sont la preuve.



L’importance de la poésie, c’est bien là le propos d’Abdellatif Laâbi qui n’a jamais cesser de la lire, de l’écrire et de la proclamer.

Dans ce recueil où il « feuillette » sa vie, il revient sur cette période sombre de la prison.



« Aux huit années et quelques

Que j’ai passé en prison

Il va falloir ajouter

Une neuvième

Celle qui s’achève

Et que j’aurai purgée

" librement " ! »



Avec un humour parsemé de dérision, il nous donne de petits instantanés de présent, se moquant de lui-même et des hommes en général dont il dit : « L’homme est un accident de la vie sur terre. »

Entre malice et ironie, ce patchwork de pensées et de poèmes est d’une grande humanité. Malgré l’adversité, malgré la peur, il célèbre la vie et l’on trouve toujours dans ses textes cette lueur d’espoir qui nous permet d’aller de l’avant.

Mais, il l’écrit et le proclame, la poésie ne se rend pas



« alors,

Qu’on se le dise

Haut et fort

Ici et partout

Aujourd’hui

Et dans les siècles des siècles :

Oui

La poésie est invincible ! »



Oui, la poésie sera toujours là, bien vivante, rien ne peut l’arrêter, elle vit pour dire le monde. Lions, lisez Abdellatif Laâbi pour que vive la poésie.



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La terre est une orange amère

Abdellatif Laâbi est un poète militant qui n’a pas cessé de combattre et de critiqué le régime avec sa plume, ce qui lui a valu d’être emprisonné, et même contrait de s’exiler en France. Et comme tout déraciné, il gardera son pays, le Maroc, dans le cœur.



C’est quelques mots sur l’auteur sont importants pour comprendre son œuvre, car il n’a de cesse d’y revenir et c’est donc son vécu qui nous est livré. La terre est une orange amère en est un exemple, ce recueil, qui est l’un de ses derniers, m’a paru comme un chapelet de pensée poétique sur la vie, sa vie.



Tantôt universel, tantôt intime, tour à tour on est touché par ses écrits tout en découvrant l’auteur.



La partie qui concerne un séjour à l’hôpital ne m’a pas laissé de marbre, il y parle de la solitude, du corps qui, avec la vieillesse, trahit inévitablement son hôte.



C’est la toute première fois que je découvre cet auteur. Si nos chemins se croisent à nouveau, au détour d’un rayon, je pense que je me laisserai à nouveau tenter.
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L'étreinte du monde

L'Étreinte du monde porte bien son titre. Nous sommes plongés dans les mots de l'auteur, bercé par le mouvement de son bras, sa plume. Il nous accompagne comme Virgil accompagne Dante à travers l'Enfer, il nous montre le monde, nous guide tout en contant sa vie, ses expériences.

La vie du poète est retranscrite à travers des poèmes plus ou moins longs, en vers ou en prose, mais toujours soignés d'esprit.

Ce fut un beau voyage, même si pas toujours facile, mais je le recommande à ceux qui veulent s'offrir un recueil aussi humain que celui-ci.
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Anthologie de la poésie palestinienne d'aujou..

Ce qui m'a décidé c'est une émission de radio un lundi matin quand un journaliste parlait d'une solution politique au problème palestinien, et j'ai entendu poétique...

Une issue poétique à un conflit ?

J'ai eu envie d'entendre des artistes s'exprimer sur le sujet alors j'ai trouvé cette anthologie.

Il ne s'agit pas de résoudre quoique ce soit en lisant de la poésie, mais ça peut éclairer un peu, partager des tranches d'humanité, croiser des regards, une intimité...ça ressemble à du voyeurisme, peut-être. Mais les poètes y consentent bien !

En lisant ce poème "Quand une roquette tombe"de Yahya Achour résident à Gaza, je me suis demandé s'il était toujours en vie, si finalement toutes ces femmes et ces hommes avaient survécu à la guerre.

Abdellatif Laâbi dit de la Palestine qu'elle est devenue en soi une poésie.

Mais ça n'est pas parce qu'elle est une terre déchirée, ce n'est pas parce qu'elle souffre, c'est parce qu'elle est peuplée de plusieurs générations de poètes depuis le début du xx ème siècle qui se perpétuent avec une vigueur particulière, un peuple doué d'une créativité peut-être exacerbée par cet inextricable conflit.

Je ne défends aucune cause, je ne souhaite qu'entendre des voix, d'autres intériorités qui pourraient me parler.
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Ce que la Palestine apporte au monde

Riche recueil trouvé à la librairie de l'Institut du Monde Arabe suite à l'exposition "ce que la Palestine apporte au monde", cette publication épaisse rassemble des entretiens, des réflexions riches et équilibrées, des illustrations, qui sont précieuses par les temps de guerre que nous traversons ... ainsi que de très nombreuses références pour d'ouvrages pour approfondir la discussion.

Le recueil est organisé en chapitres : Pays (Territoires et Diasporas), Cause politique (internationale, régionale et originale), Souffle culturel, puis une conclusion, intitulée "promesse".
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La terre est une orange amère

Dans son recueil « La Terre est une orange amère », paru aux éditions du Castor astral, le poète marocain Abdellatif Laâbi propose un panorama des maux et des tourments qui ont agité notre monde ces dernières années.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Le fond de la jarre

« Le fond de la jarre » nous fait vivre le quotidien d’un enfant dans un quartier de Fès, à la charnière des années 1940 et 1950. On ne vit pas de grande épopée, mais de multiples relations et sensations à hauteur d’enfant, des moments heureux et d’autres plus difficiles, évoqués dans une langue souvent poétique. Et sur un ton que l’auteur lui-même décrit comme « tendrement ironique, facétieux à souhait, servi par une langue française accueillant pour l’occasion à bras ouverts ma langue natale, celle populaire de la ville de Fès. » À lire sans précipitation, pour en goûter toute la saveur et la tendresse.
Lien : https://clubdelecture.tubize..
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Ce que la Palestine apporte au monde

Une nouvelle livraison de la revue Araborama, coéditée par Le Seuil et l'Institut du Monde Arabe, consacrée à la Palestine, la meilleure manière de rendre hommage à un "pays" et à son peuple, plus que jamais meurtris comme l'actualité nous le rappelle. Plus que "ce que la Palestine apporte au monde", l'essentiel du recueil, nourri par les plumes des meilleurs chercheurs, journalistes et écrivains, arabes ou européens, sur la question, évoque d'ailleurs ce que la colonisation israélienne provoque, spoliation et morcellement dramatiques du territoire, humiliation et répression permanentes, privations et paupérisation, et la résistance palestinienne à cette infinie et désespérante guerre d'usure. Mais la dernière partie met aussi en pleine lumière, à travers des contributions consacrées au keffieh, aux créations visuelles, à la musique ou à la littérature palestinienne, le "souffle culturel" d'un peuple, cette énergie qu'il nous faut soutenir, ces voix qu'il nous faut entendre, pour qu'il continue à survivre. A lire, évidemment par petits bouts, mais d'urgence !
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Anthologie de la poésie palestinienne d'aujou..

« Pour écrire une poésie

qui ne soit pas politique

je dois écouter les oiseaux

Et pour écouter les oiseaux

il faut que le bruit du bombardier cesse. » Marwan Makhoul



Anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui @editionspoints



La poésie palestinienne contemporaine est un monde en soi, beau, touchant, bouleversant… il y a quelque chose d’intense et d’unique dans ces mots, ce vécu, dans cette vie, ce pays, cette nation qui nous sont chantés, partagés, confiés…



« Être sans pays

veut nécessairement dire être palestinien

Être palestinien

ne signifie qu’une chose:

que le monde entier est ton pays

Mais le monde n’arrive pas à assimiler ce fait

comme tant d’autres te concernant. » Ashraf Fayad



Oui ces poèmes nous sont confiés pour ne pas que tombent dans l’oubli ce peuple, sa culture, sa terre… son âme 🌟



« Avant le sommeil

je suppose que les rêves vont passer

que la cage ne sera plus pleine

que le lac de Narcisse deviendra véridique

et que je me transformerai en cygne. » Rola Shiran



Ce recueil représente un très beau travail de traduction et de transmission, il est d’une richesse incroyable!



« Là repose la terre commune

intraitable

où les tribus des autochtones

entonnent les chansons de l’aube

où la rosée danse

et humecte chaque idée

pouvant sortir

de la tête du monde. » Rajaa Ghanim



Je finirai par ces mots d’une beauté saisissante qui m’ont touchée davantage tout en murmurant à mon être…



« Un jour

j’accompagnerai le soleil

dévalant

l’escalier du ciel

afin de dormir

dans la mer. » Yahya Achour



Je vous passe le flambeau ✨
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La fuite vers Samarkand

2020. Planète Terre. La pandémie et le confinement qu'elle impose viennent bouleverser nos vies : l'ombre de la grande faucheuse plane, la fragilité de l'existence s'impose à notre conscience. Ces événements affectent de façon plus aiguë encore le personnage central du roman Mr Barde, poète en fin de carrière, qui est dans la tranche d'âge des personnes les plus vulnérables.

Confiné, Monsieur Barde va se retrouver confronté à lui-même. Il constate que si l'horloge biologique le confronte à un déclin physique et à des renoncements inévitables il n'en est rien de « l'horloge de la conscience» qui elle, n'est pas près de s'enrayer.

Monsieur Barde qui n'est autre que le double de Laâbi Abdelatif, entreprend avec nous, pour nous, un voyage vers Samarkand, ce lieu hypothétique – métaphorique- où le voyage prend fin et où l'humain aura à affronter la « Dame au visage découvert » en d'autres mots, la mort. C'est le sort réservé au vizir du délicieux conte soufi que le roman nous livre.

Monsieur Barde entame le bilan de sa vie, en examine les différentes facettes. Est-elle une réussite? Un échec? Il questionne avec franchise et lucidité les choix qu'il a faits, les rôles qu'il a assumés.

Le confinement vient également remettre à vif le souvenir des huit années de prison qu' il a subies et rouvrir les plaies à peine cicatrisées. Ses combats pour la justice et pour la liberté ont-ils été vains? Aurait-il pu en être autrement de sa vie?



Ce travail d'introspection n'est pas facile, il éveille des émotions douloureuses, difficiles à démêler mais il conduit Mr Barde vers un certain détachement,. En démantelant couche par couche les conditionnements crées par sa culture, par son époque il touche le coeur de l'humain et rejoint l'universel.



À travers son personnage, Laâbi Abdelatif se met à nu avec humilité et sincérité et veut. je crois .nous ouvrir le chemin.

Mission accomplie en ce qui me concerne.

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La poésie est invincible

Écriture de combat et écriture de la fraternité,un recueil de poèmes bouleversants,émouvants,revendicatifs,humanistes et même un rien humoristiques. je suis heureuse de m'être emparée de cet ouvrage posé sur la table des nouvelles acquisitions de " ma" médiathèque,me faisant la réflexion que j'avais lu très peu de poètes arabes et pratiquement aucun contemporain. Une de découverte comme une porte grande ouverte.
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Anthologie de la poésie palestinienne d'aujou..

Nouvelle anthologie découverte par l'intermédiaire des éditions Points, et pas des moindres, celle de la poésie contemporaine palestinienne.



En quelques poèmes, principalement en vers, parfois en prose, j'ai découvert ainsi de nombreux poètes et poétesses, aux diverses situations de vie : la majorité encore en Palestine, certains ayant fait le choix d'en partir, ou étant né.e.s en dehors de leur état originel.



Au coeur de toute cette poésie, indéniablement, la situation géopolitique est omniprésente, plus ou moins discrètement, et vient nous rappeler qu'elle est, toujours, au cœur de la vie des palestiniens depuis 1947 et le plan de partage anglais pour la création de l'état d'Israël. Situation géopolitique synonyme le plus souvent de tristesse, de lassitude, également de colère, ou encore d'un fort sentiment de déracinement pour ceux qui ne vivent plus en Palestine, mais aussi synonyme de recherche de changement, d'évasion, de renouvellement, par la poésie notamment.



Une anthologie intéressante, plus en termes de thématiques et d'émotions qu'elle met à jour, qu'en termes de stylistique, l'ayant trouvée un peu trop prosaïque à mon goût.
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Ce que poète désire

J’aime lire la poésie et découvrir des auteurs qui m'étaient jusqu’alors inconnus. J’ai découvert ce livre dans l'émission de radio  « la librairie francophone » et à l’écoute des critiques dithyrambiques je l’ai commandé pour lire avec ma fille. J’ai été extrêmement déçue, ma fille de 10 ans aussi, par les textes que j’ai trouvés assez faciles et emplis de poncifs et bons sentiments. Mais je dois être passée à côté de sa prose
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Le chemin des ordalies

"Le chemin des ordalies"est un roman de l 'écrivain marocain, Abellatif Laabi (1942) .Ce dernier est un grand poète. Il est aussi un traducteur, un écrivain et un militant de gauche engagé. Son militantisme lui valut six ans de prison pour son opposition intellectuelle au régime de son pays . Il sera libéré en 1980 .En 1985, il s' exila en France où il demeure toujours. Son vécu est la source première d'une oeuvre plurielle ( poésie, roman, théâtre, essai) située au confluent des cultures, ancrée dans un humanisme de combat, pétrie d 'humour et de tendresse.

En 1966, il créa la revue "Souffles". "Cette dernière devint rapidement un carrefour de création et de réflexion pour les nouvelles générations marocaines avides de libérer leur pays, de lui restituer une identité, de lui offrir un futur.Souffles a été lue à travers tout le Tiers-Monde".Les Nouvelles littéraires, 13 mars 1980 .

La revue a vécu six ans car elle fut interdite par les autorités en 1972 .

Abelleatif Laabi a traduit en français les oeuvres de plusieurs poètes et écrivains de langue arabe tels : Mahmoud Darwich, Abdelwahab al-Bayati, Samih al-Quassim, Ghassan Kanafani, Mohammed al-Maghout...

Abellatif Laabi reçut en 2009, le prix Goncourt de la poésie.

Abordons, "Le chemin des ordalies". Maroc : 1980 .Celui qui parle ou le narrateur dans ce récit sort de prison .Sa voix est celle d 'une personne dédoublée : d'une part ,l'ancien détenu qui garde en lui, inoubliable, le souvenir de l 'univers carcéral ; d'autre part , le prisonnier fraîchement libéré qui retrouve l 'espace, la lumière, ses semblables .

Un roman fort, âpre, puissant et dense d 'un grand auteur !





















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Presque riens

Ce nouveau recueil du poète marocain, exilé en France dans les années 1980, concentre les moments essentiels de sa vie, et de son époque. Au seuil du grand âge, le poète revient sur son enfance, son passé, et se livre à ce que l’on pourrait peut-être considérer comme un bilan.

Il aborde des thèmes forts : l’amour, la vieillesse, la mort, l’écriture, l’exil…. Avec nostalgie, le poète se souvient de ses années de lutte où les individus étaient unis et soudés contre l’ennemi à combattre, et jette sur le monde actuel un regard à la fois critique et amer.

Il célèbre l’enfance, la sienne mais aussi l’enfance en général, et voit dans celle-ci un réconfort. Ecrit sa solitude qu’il parvient cependant à accepter. Invite le monde à maintenir la paix.

Regards sur la vie, retours sur le passé, le poète s’interroge, questionne sans toujours apporter de réponse. Tantôt optimiste et confiant dans la vie, tantôt désabusé, ironique et sombre.

Abdellatif nous entraîne dans sa poésie, une poésie épurée et directe, à la fois chant de solitude et parole de sagesse, toujours éprise de liberté.

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Presque riens

Découvert lors du printemps des poètes 2021 à travers 2 poèmes du recueil "Le désir en nous comme un défi au monde, j'ai tout de suite acquis ce livre. Un peu déçu car je n'y ait pas retrouvé la dérision, l'humour noir que j'avais apprécié. Mais ce recueil est fort plaisant et j'ai dégusté "Abris"(il devrait y avoir des abris "anti-atrocités" comme il existe des abris anti-aériens) et "Disparitions" (il n'y a pas que le tigre du Bengale qui soit en voie de disparition, le silence des armes l'est aussi).

Un bon moment de lecture qui ne m'a cependant pas donné envie de poursuivre dans la découverte de cet auteur ...
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L'arbre à poèmes : Anthologie personnelle 1992-..

Huit années de prison n'auront pas réussi à briser la voix du poète. Tout au contraire, il semble qu'Abdellatif Laâbi ait su puiser dans cette épreuve force et profondeur. Enfermé, séparé de celle qu'il aime, il écrit de merveilleux poèmes d'amour, teintés de sensualité. Mieux que quiconque il connaît le prix de la liberté et l'importance de vivre pleinement chaque instant. Il en découle une poésie sans façons, libre de ton comme de forme, parfois espiègle et exubérante, allant jusqu'à l'impertinence. Et si certains poèmes ont la douceur nostalgique de l'exil, je n'ai senti ni tristesse ni amertume, seulement le chant d'un homme qui pleure sa terre avec tendresse.

Cette terre c'est le Maroc et la poésie d'Abdellatif Laâbi lui ressemble, gorgée de lumière, de couleurs et de fruits.



Cette anthologie fut pour moi une lecture-voyage, une véritable évasion en même temps qu'une expérience sensorielle. Certains poèmes m'ont fait sentir le parfum des orangers et du jasmin. Je me suis même imaginée marchant sous ce ciel immensément bleu.

Et voilà bien la magie de ces poèmes débordant de vie. Ils pétillent et vous tirent par le bras pour vous montrer combien le monde est beau.
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Le fond de la jarre

Je viens de terminer la lecture de ce livre de Abdellatif Laâbi. J’avoue ne pas avoir pu apprécier ce livre et le fait son auteur bénéficie d’une grande renommée n’a pas pu m’aider. Je me suis un peu ennuyé et j’avais comme l’impression que l’on remplissait du vide par-ci par-là. j’aurais aimé pouvoir être ému par l’histoire de Namouss. L’idée du livre est excellente mais sa réalisation m’a laissé sur ma faim. Les descriptions sont plates, les phrases académiques et il y a peu de figures de style. La narration mêlée à une forme d’essai politique puisque l’on évoque des évènements politiques ont mis au second plan le charme romanesque du récit. Bref, je ne suis certes pas en mesure d’apprécier un livre d’un grand auteur et ce que je dis ici n’engage que moi et c’est purement subjectif et peut-être aussi que mon impression est fausse.
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L'espoir à l'arraché

Merveilleuse lecture !



Abdellatif Laâbi est un poète qui écrit avec ses tripes. Il est utile de le préciser car trop souvent les poètes écrivent d’abord avec leur tête. Or ici ce sont les textes d’un homme de son temps, de notre temps, qui s’insurge du sort des migrants, qui s’offusque que les petits garçons meurent sur les plages de Bodrum, qui condamne la barbarie perpétrée au nom d’un dieu ou d’un tyran, qui dénonce la destruction de notre belle planète.



C’est un poète en colère. Une colère de jeune homme, virulente et indocile, sans concession et sans amertume. Un poète qui ne peut qu’écrire et crier cette colère, mais qui s’interroge sur ce qu’il peut faire dans ce vaste monde en perdition, sur ce que peut la poésie et sur l’indécence qu’il y a peut-être à écrire de la poésie dans ces circonstances.



Les mots, les images sont simples et nous emportent vers un long cri de rage ou d’indignation. Laâbi me fait fortement penser à un autre immense poète, à Jacques Prévert, qui lui aussi sous des apparences gentillettes nous criait sa révolte et sa colère.



La seule pour adoucir ces blessures c’est ELLE, celle qui voit devant, toujours devant, avec un appétit de futur qui parfume sa bouche. ELLE qui donne son nom au fruit de la passion, qui peut couper la rose sans la blesser et qui arrive à plonger le monstre dans un doux sommeil en le caressant tout simplement !



Beaucoup de colère mais point d’amertume, point de désespoir, car toujours le poète cultive l’espoir, comme une bête de somme, en refusant les œillères et en continuant à creuser pour que les graines de l’espérance germent de ci de là.



Je referme ce recueil de poésie et je le dépose sur les étagères de la bibliothèque: pas la peine de le ranger, je sais qu’il va m’accompagner fidèlement dans les prochaines semaines et les prochains mois.

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L'arbre à poèmes : Anthologie personnelle 1992-..

Ah les poèmes d'Abdellatif Laabi !!!! Ce poète marocain aux nombreux prix dont celui du Goncourt de la poésie en 2008 et le prestigieux Grand prix de la francophonie en 2011 ne cessera jamais de m'émerveiller !

Dans cette anthologie de 1992 à 2012, c'est fécond et dans chaque vers transpire l'homme libre, en colère, en révolte mais aussi en compassion et gardant toujours l'humour et l'humanité du cœur pour faire face.

Stupéfiant : le poème qui a pour titre "Gens de Madrid, pardon !" qui fait référence aux attentats du 11 mars 2004

Bouleversant : le texte écrit le jour de l'enterrement de Tahar Djaout, écrivain algérien assassiné en 1993 à Alger par des fanatiques

Sourire et subtilité : "La lampe dit : Je n'aime pas cette concurrence déloyale avec le jour !" et aussi "Que cache-t-on au juste quand on dit : parlons franchement !"

Implacable lorsqu'il écrit "Il faudra un jour nous excuser auprès de la terre et nous retirer sur la pointe des pieds."

Je pourrais continuer ainsi... tellement c'est riche, intéressant, profond !
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