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Critiques de Abdennour Bidar (46)
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Les tisserands

C’est un écrit qui fait tellement du bien qu’il serait désobligeant de le classer dans la catégorie « feel-good » notion qui en elle-même fleure le gnangnan, la bluette, l’eau de rose.

Ce qui fait du bien ici, c’est l’espoir, si précieux en ces temps de désespérance.

L’espoir que ce monde , cette planète et ses hôtes , qui en constituent l’étoffe, non seulement cessent de se déchirer, mais se reconstruisent, pour évoluer vers une nouvelle humanité. C’est possible si les Tisserands, ces légions d’individus déjà en marche, continuent leur oeuvre salvatrice.



"Déjà un peu partout dans le monde commencent à se produire "un million de révolutions tranquilles, dans tous les domaines de la vie humaine : travail, argent, santé, habitat, environnement. J'appelle Tisserands les acteurs de ces révolutions. Leur objectif commun, en effet, est très simple : préparer ensemble le tissu déchiré du monde"



Car, oui, ils existent déjà, maintenus dans l’ombre par les médias qui préfèrent contempler et se gaver jusqu’à l’écoeurement des témoignages de la déchirure :



"Voila comment en toute inconscience on fabrique aujourd'hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d'avance, des cyniques, qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement dans leur petit pré carré de bien-être privé."





La première étape pour devenir un Tisserand, c’est de tisser un lien avec soi-même, avec son moi profond. Un outil, la méditation , le retour au calme, la chasse au vacarme qui agite nos pensées et parasite nos actions. Pas de dogme, pas de rituel, inutile s’il n’est pas en lien avec une compréhension (c’est ce que proposent les religions : une application de quelques tâches plus ou moins contraignantes, pour gagner un éventuel aller simple pour une vie dans l’au-delà). Malraux avait prédit que le 21è siècle serait spirituel ou ne serait pas. Quelle clairvoyance!



"Combien d'entre nous ont creusé assez loin, avec assez d'acharnement dans la terre noire de leur intériorité pour y déterrer la source bouillonnante d'eau vive?"







C’est l’étape incontournable pour accéder à la réparation ou au tissage du deuxième lien, le lien à l’autre. Il s’agit de travailler ensemble, de faire ensemble (encore un raté pour les religions, qui pourtant étymologiquement , vraiment répondre à ce but, alors que force est de constater que le résultat est à l’opposé de ce que l’on pourrait en attendre). C’est aussi la transmission, et particulièrement à nos enfants, « plongés dans un monde où on perd vite haleine » (Pep’s).

. C’est le passage d’une verticalité (le pouvoir, la hiérarchie, la concurrence) à l’horizontalité (l’entraide, la coopération, le partage, et la co-construction).



Le dernier lien bafoué est le lien à la nature. Pas besoin de long discours pour en démontrer la nécessité. Respect de cet environnement qui ne nous appartient pas, dirait-on de la feuille qu’elle appartient à l’arbre? Elle est l’arbre , simplement.



Chantier immense, mais déjà en marche. On connaît la puissance d’un travail communautaire, les sociétés d’insectes nous le prouvent. Et nous pouvons aussi être ces insectes, ces individus qui seuls sont inefficaces, mais assemblés sont capables du meilleur comme du pire.



Voilà pourquoi c’est un livre qui fait du bien. Alors, amis lecteurs, lisez et transmettez, vous gagnerez ainsi vos galons de Tisserand.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Histoire de l'humanisme en Occident

Un texte sur l'humanisme ne pouvait que susciter mon intérêt car il y a plusieurs années, j'ai travaillé sur ce thème inépuisable. Je remercie donc Babelio et les éditions Armand Colin de m'avoir offert cet essai.

Dans celui-ci, Abdennour Bidar nous expose une histoire de l'humanisme occidental, de l'Antiquité à nos jours. Car l'humanisme, que l'on rattache souvent à la Renaissance, n'est qu'un moment essentiel de celui-ci. La fameuse formule de Protagoras "L'homme est la mesure de toutes choses" est bien, fondamentalement, humaniste. Or, Bidar nous parle également d'un Platon, humaniste, alors que pour le philosophe, c'est bien le divin, et surtout pas l'humain, qui est la référence absolue. L'humanisme de Bidar ainsi présenté et compris paraît donc d'emblée orienté vers une transcendance. Et en effet, c'est bien la perfection de l'homme que vise Bidar, tourné vers le sacré.

Son éloge du Christ crucifié (p 184) continue à nous mettre sur la voie : contrairement à certaines de ses annonces, c'est bien le domaine du religieux qui enflamme l'esprit et la plume de l'auteur...

Lorsqu'il aborde Montaigne, c'est pour pointer du doigt le déclin de l'humanisme (p. 185). Pourtant, Montaigne est à ma yeux une grande figure de l'humanisme de la Renaissance en tant qu'il redonne sa place à l'homme. Un homme mué par ses contradictions, l'homme comme tel. A Montaigne, Bidar préfère Pic de la Mirandole pour qui l'homme est un mystère et surtout, un miracle :



"Un dernier mot sur Pic de la Mirandole (que l'auteur de ces lignes a bien du mal à ne pas mettre sur un piédestal, le lecteur l'aura compris et saura lui pardonner)". (p. 177).



Mais comment défendre, aujourd'hui, un humanisme de la grandeur, flamboyant ? Comment penser avec Bidar, l'homme détaché de sa condition tragique ? Comment ne pas voir que l'humanisme aujourd'hui ne peut que considérer l'homme dans et par sa fragilité ? Bidar écarte Foucault, ne parle pas d'E. Morin et pense l'homme comme sujet, indéterminé. L'homme devrait prendre la place de Dieu car il est un héros...

Contre un humanisme héroïque, optimiste et flamboyant, je préfère un humanisme fragile, immanent, qui tire des leçons de ce que l'homme fait à l'homme. Au sujet de cet humanisme fragile mais fécond, les témoignages des camps de Levi, Antelme, Halévy et bien d'autres sont un éclairage précieux de comment l'homme peut tenir debout. L'humanisme ne peut évacuer le tragique au risque de devenir un optimisme béat, dénué de toute réalité...

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Plaidoyer pour la fraternité

Je ne suis hélas pas vraiment convaincue par cet essai d'Abdennour Bidar qui au demeurant était plutôt prometteur. Mais c'est un projet à mon avis beaucoup trop utopique, et révolutionnaire. le temps de la fraternité, telle qu'il la souhaite, ne me semble pas encore proche. Il faut que les mentalités s'éveillent, et cela ne me paraît pas à l'ordre du jour. J'attendais beaucoup de cette lecture, après avoir assisté à une conférence de l'auteur. Si je suis tombée sous le charme du conférencier, je reste plus tiède et mitigée vis à vis de l'écrivain. Son plaidoyer pour la fraternité est un voeu pieux, le travail à accomplir est énorme pour que notre société devienne fraternelle... Un peu déçue donc par ce texte, mais j'y relève de bonnes idées cependant.

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Les tisserands

Un livre exigeant et une lecture parfois ardue. Mais Abdennour Bidar veut nous proposer une approche "aussi militante que méditante, aussi politique que philosophique." Face à notre monde dont le tissu se déchire chaque jour davantage, face aux forces de destruction toujours plus fortes, il veut soutenir et susciter ceux qu'ils appellent les "Tisserands". Ces faiseurs de liens, ces relieurs, restaurent un triple lien : celui de chaque être humain avec sa personnalité profonde, celui des hommes entre eux dans le partage et la coexistence, celui de l'espèce humain avec la nature.

Pour Abdennour Bidar, cette vie reliée est une vie spirituelle. Il ne renie par les religions, mais il appelle à les dépasser pour une spiritualité plus féconde. Il me rappelle un peu les réflexions de Dietrich Bonhoeffer sur la spiritualité dans un monde sans Dieu.

Un livre à méditer, à approfondir et surtout à mettre en oeuvre, autant dans la réflexion que dans l'action. Une invitation à être l'un de ces Tisserands !
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La puissance des liens

La puissance des liens est un ouvrage polyphonique dans lequel les auteurs Ilios Kotsou et Caroline Lesire se proposent de décrire les liens qui nous rapprochent de nos semblables : « liens des mots, de la voix, des odeurs, des sentiments, de l’entraide et du soin » et d’apporter des éléments de réponses aux questions fondamentales :

* De quelle façon se tissent ces liens ?

* En quoi nous sont-ils indispensables ?

* Comment peut-on les entretenir ?



Sept chapitres donnent tour à tour la parole à la professeure en psychologie du développement Rebecca Shankland, aux philosophes Abdennour Bidar et Fabienne Brugère, au moine bouddhiste Matthieu Ricard, au neuropsychiatre Boris Cyrulnik et au psychiatre Christophe André, chacun de ces « spécialistes » du lien ayant une approche du sujet à la fois personnelle et convergente avec les autres.

Trois questions viennent clore chaque chapitre :

- Quel lien a le plus compté dans votre histoire ?

- Quel lien avez-vous avec la nature ?

- En quoi le lien avec soi-même est-il important ?



À l’issue de ces 7 chapitres, une magnifique anthologie de « textes inspirants sur les liens » : Saint-Exupéry, Montaigne, Virginia Woolf, Simone Weil, Emily Dickinson, Philippe Claudel, Frans de Waal, Rousseau, Thoreau, William Blake, George Sand, Sénèque, Socrate, …



Puis, en annexes, le descriptif et les adresses des sites internets de nombreuses associations ayant pour but de créer/préserver « le lien » dans des domaines aussi variés que l’écologie, la médiation animale, les parents isolés, le logement, le handicap, la scolarisation, la justice, etc…



Je retiendrai :

§ l’importance des premiers liens entre bébé et Maman (y compris in utero)

§ le processus de consolation, ou comment être un soutien efficace pour un proche en détresse

§ l’impact du lien social sur notre santé mentale et physique, et par là notre espérance de vie

§ les différentes « natures du lien : aux autres, mais également à nous-même et à notre environnement, en particulier la nature



Je retiendrai aussi quelques préceptes fondamentaux :

« Tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin »

« L’amitié est une égalité faite d’harmonies. »

« Quand on se sent en confiance dans la relation, le meilleur de chacun peut émerger. »



Des pistes de réflexion pour ouvrir les yeux sur nous-même, sur l'Autre et sur les Autres.
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Les tisserands

On traiterait de fou et d’inconscient celui qui affirmerait que notre monde tourne rond, sans heurt, sans tension ! Il suffit de considérer notre actualité, les manifestations qui depuis près de 3 mois font la une des journaux télévisés, la violence, l'incivisme, la contestation des institutions...de considérer aussi que dorénavant, il est plus facile de "se parler" au travers de nos écrans par l'intermédiaire des réseaux sociaux....Mais est-ce se parler quand on s'invective, quand on propage des fausses nouvelles et quand on ne se rencontre pas, quand on n'échange pas sur des points de vue différents?

Est-ce communiquer quand on se parle sans s'écouter ?

Il y a plusieurs mois j'avais eu le bonheur d'assister à une conférence d'Abdennour Bidar donnée dans les locaux de la Médiathèque qui fait mon bonheur; J'avais alors acheté ce livre écrit il y a quelques années, mais il était resté sur une étagère...Je l'avais commencé puis arrêté, pris par d'autres problèmes plus personnels. Je n'avais pas la tête à m'ouvrir aux autres. La crise des Gilets Jaunes m'a fortement incité à le lire, à tenter avec le regard du philosophe de comprendre.

Cette lecture n'est pas facile, plusieurs fois j'ai du relire certains passages, afin de m'en imprégner, revenir en arrière...et prendre encore plus de notes que d'habitude. Et je suis certain qu'une nouvelle lecture m'ouvrirait de nouveaux horizons.

Notre monde va mal, nos sociétés désenchantées n'arrivent plus à communiquer sereinement. Querelles religieuses, pouvoir de l'argent à l'intérieur de nombreuses sociétés, fractures sociales, guerres économiques, repli sur soi, racisme, manque de communication entre les citoyens, sont autant de causes qui fracturent les sociétés occidentales...des fractures qui s'élargissent au fil du temps et de surcroît, de plus en plus difficiles à réparer car "chacun se bat contre les autres pour aller vivre le plus haut possible sur la pyramide sociale..." comme le précise l'auteur.

Abdennour Bidar pense, de ce fait, qu'il est important de recréer les liens traditionnels qui fondent les sociétés humaines. Ceci ne pourra se faire que par un travail personnel de chacun.

Ces liens traditionnels sont au nombre de trois :

*

Le lien à soi, le lien avec son moi-profond, afin de trouver les raisons, les solutions personnelles permettant d'être bien dans sa peau. Ceci peut se faire par la méditation personnelle. A chacun de trouver sa recette, la méthodologie qui lui convient, celle qui lui permet de sortir de son égocentrisme.

*

Puis le philosophe évoque le lien de coopération, d'ouverture, d'échange et de fraternité avec les autres,

*

Et enfin le lien avec la nature...





Au final c'est le"Cultiver son jardin" au propre et au figuré de Voltaire. Ah ! si nous étions tous comme Ghandi ou Martin Luther King, "tisserands" par excellence !

Ce triple lien pourrait même servir de fil conducteur dans l'éducation de nos enfants.

Il analyse avec précision, le rôle parfois néfaste des médias, qui au lieu de chercher à créer du lien, ressassent et passent en boucle tout ce qui va mal dans le monde, tout ce qui fait que l'humanité se déchire : "Ce faisant, les médias eux-mêmes contribuent à aggraver la situation à cause de l’effet de sidération terrible de ces images sur les consciences ! Voilà comment en toute inconscience on fabrique aujourd’hui des générations de gens qui ne croient plus en rien, des découragés d’avance, des cyniques qui, quand ils ont la chance de ne pas faire partie des damnés de la terre, se replient peureusement sur leur petit pré carré de bien-être privé." ..."Le mainstream de l’information reste obsédé par tout ce qui va mal, continuant ainsi à entretenir un climat anxiogène et à répandre la conviction démoralisante d’un désenchantement quasi total du monde humain. Or c’est faux ! Il se passe bien autre chose dans le monde que des crises, de la violence, des catastrophes et des guerres."

Ce texte a été écrit il y a 3 ans. Il avait en grande partie pressenti notre actualité.... Il faut cependant reconnaître que de temps en temps, les médias évoquent des hommes ou femmes ayant l'esprit Tisserands, mais si rarement.

Il est également très critique avec "l’Hydre de l’argent, qui se tapit dans l’ombre, derrière à peu près tous les conflits du monde, et qui livre les masses humaines comme les ressources naturelles aux crocs de ses innombrables têtes prédatrices, prêtes à toutes les exactions pour assouvir leur appétit…" Un ennemi public plus dangereux que le terrorisme islamique, comme il le précise, prêt à détruire la nature.

Non, ce n'est pas un livre de recettes toutes faites, mais surtout un livre qui permet à chacun de trouver sa propre voie... de faire avec les autres, en s'appuyant sur eux pour certains, ou pour d'autres en les accompagnant. Chacun peut tenter de le faire.

Tous les problèmes, toutes les solutions sont abordés par classe : les jeunes, les demandeurs d'emploi, les retraités, les riches, les pauvres, les scolaires, et j'en passe. Quels liens, quelles passerelles, quelles relations entre eux ?

Jamais cette possibilité de lien n'est évoquée ! Certes c'est un gros chantier.

Pour ma part, je trouve bien dommage que nos gouvernants, que la presse ne se penchent pas plus sur le bénévolat, notamment celui pouvant être offert par les seniors, et n'en favorisent pas le développement. C'est certainement l'un des moyens permettant de créer des liens entre des générations, de partager des compétences et des expériences acquises avec des plus jeunes ou des plus défavorisés. C'est permettre à des publics qui ne sont pas appelés à se rencontrer de faire un bout de chemin ensemble. Chacun reçoit de l'autre, chacun donne à l'autre. Toute la société aurait à y gagner. Et c'est gratuit ! Donner pour recevoir du mieux-être !

Ce livre est salutaire et pertinent. Il donne quelques clés, mais surtout donne l'envie de s'améliorer, de rejeter tout égoïsme...

"Oui, c’est délibérément un livre étrange, un drôle d’essai de spiritualité politique et un traité de politique spirituelle." (P. 118)

Je reparlerai prochainement d'Abdennour Bidar. Il m'a séduit.
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Histoire de l'humanisme en Occident

Merci à Babelio et à l’éditeur de m’avoir donné l’occasion de lire ce livre.



Un de mes oncles, savant, me serinait toujours de voir qui était l’auteur d’un ouvrage avant de me précipiter. C’est à cela que j’ai pensé en lisant le livre.



Car, en tant que mécréante, je comprends l’humanisme comme un mouvement de pensée centré sur l’homme, aux termes duquel l’homme réfléchit par lui-même, est responsable de ses actes et n’a besoin d’aucun dogme extérieur lui dictant ce qu’il doit penser et faire puisque la vérité est en lui.



Je me suis dès lors retrouvée aux antipodes de la pensée de l’auteur qui, sans le dire explicitement et c’est dommage d’ailleurs, s’analyse, à mon estime, en un humaniste transcendantal. Si ce n’est pas exprimé dans le livre, sa présentation dans la video placée sur le site et les renseignements glanés sur la toile montrent que l’auteur se rattache à un islam que j’appellerai libéral en ce sens que le croyant est en relation directe avec celui qu’il appelle Dieu sans nécessairement recourir aux rites d’un des courants de l’islam, Dieu ou transcendance pour lequel l’auteur indique être dans un état d’attention constante.



Alors ceci n’enlève pas tout intérêt au propos de l’auteur qui souhaite trouver dans l’humanisme une possibilité de dépasser les différences de cultures et de religions pour retrouver des valeurs qui pourraient être communes à tous.



Ceci implique une idée de tolérance, non pas de souffrir l’autre mais d’ouverture à la pensée de l’autre et de supporter le doute qui peut animer l’autre.



Et là, je me suis sentie exclue par l’auteur qui a des mots que j’ai trouvé heurtants pour les non-croyants. Je prendrai cet exemple (p.80) et la longueur du paragraphe permet d'établir, je pense, que je n'ai pas sorti l’extrait de son contexte. Le voici donc :



« Une vie sans confrontation avec un Dieu quelconque vaut-elle la peine d’être vécue ? Plus encore, une vie sans confrontation avec l’idée de Dieu, c’est-à-dire une Individualité suprême, ne se prive-t-elle pas de sa mesure ultime ? Ce serait un peu – pardon pour la trivialité de l’image- comme quelqu’un qui habiterait une maison avec un jardin immense mais qui ne serait jamais allé au bout de ce jardin... Ce que l’idée de Dieu exprime (qu’il existe ou non) est tellement absolu, tellement infini, «tellement tout», que la question est d’ailleurs de savoir s’il n’est pas irremplaçable dans ce rôle ? Qu’est-ce qui mieux que les Dieux peut défier l’homme et l’aider à sublimer sa vie ? Même l’athée qui ne croit pas ou plus en l’existence de Dieu doit y réfléchir à deux fois avant d’abandonner l’hypothèse de Dieu : il peut en avoir besoin, sans y croire, pour donner à sa vie le fond d’écran le plus exceptionnel qui soit, la profondeur de champ la plus abyssale possible ... (...) »



Autrement dit, athées, vous n’avez rien compris et l'auteur l'exprime du reste un peu plus loin :



« Certes, l’être humain peut tout à fait se contenter d’ambitions plus modestes que de se confronter au divin ». Petit athée avec une petite vie et des vertus qui restent petites.



Bon vous avez compris que je ne souscrivais pas à ce discours, qui se couvre en plus du déguisement d’une pensée qui se veut bien construite mais qui pêche, comme beaucoup d’auteurs d’origine musulmane, à mon estime, par un excès, d’entrelacs d’écriture, qui rendent la lecture fastidieuse en dehors d'un contexte littéraire ou poétique.



Il faudrait sans doute attendre l’avis d’un croyant, voire d’un musulman, pour que les Babelionautes puissent se faire une idée plus complète. Je ne communique que mon ressenti personnel.

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Les tisserands

C'est une méditation spirituelle conjointe à un appel totalement pragmatique, pour améliorer nos vies individuelles au même temps que sauver, ou réparer, le monde "déchiré" para la violence et toutes sortes de conflits. L'auteur, avec l'ironie que le caractérise, décrit son livre "comme une sorte d'OINI, « objet intellectuel non identifié » " qui tente de décloisonner les registres ou domaines ordinairement séparées aujourd'hui : réligion, mysticisme, sociologíe, écologie, économie, etc. Les «Tisserands» sont toutes les personnes qui, consciemment ou aveuglément, "tissent les fils" — c'est-à-dire, créent les liens — qui unissent l'humanité.

Bidar signale trois types de liens, également importants et qu'il faut lier entre eux: les liens avec le "petit moi", pour libérer nos propres capacités pour actuer et compréhender ; les liens avec autrui, vers la solidarité entre tous les êtres humains ; et les liens avec la nature, le cosmos, pour trouver la paix et nous reconnaître comme partie de cette immensité, et aussi pour prendre soin de notre maltraîtée planète.

Bidar s'est formé comme musulman, mais grâce à sa immersion dan le sufisme et ses études philosophiques et d'histoire il s'est libéré de tout dogmatisme, et cite des sages juifs, hindous, chrétiens, musulmans et athées pour construire sa thèse. Pour lui, les prétendus musulmans que se fassent terroristes sont le contraire des «tisserands», ils sont des «déchireurs» mais aussi les victimes de la déchirure de ses communautés.

Pour moi, ce livre m'a donné un petit souffle de courage et d'espérance pour "réparer le tissu" entre toutes nos diverses cultures.
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Self islam : Histoire d'un islam personnel

Ceci est le récit du parcours d'un homme et de ses rapports à sa religion, de sa foi, parfois de ses erreurs, de ses errances. De l'innocence de l'enfance entre son grand père et sa mère où il vit sa religion en toute simplicité jusqu'à son parcours d'homme adulte où plus rien n'est si simple. C'était le premier ouvrage d'Abdennour Bidar, que je lisais, choisi un peu par hasard, par curiosité, un peu par paresse (c'est un livre court). J'ai été frappée par l'honnêteté de sa démarche.

C'est au croyant (de quelque religion qu'il soit), au delà de la victimisation ou du manichéisme, des fantasmes des uns et des autres, de trouver son propre chemin, de bâtir son rapport avec sa propre religion. De cette démarche dépend les rapports qu'il entretiendra aussi avec la religion des autres et sa place dans la société. Il n'y a pas de bonne ou de mauvaise foi (avec ou sans jeu de mots) tout dépend de la façon dont on la vit. Nous avons plus que jamais besoin d'hommes et de femmes qui empruntent de tels chemins et qui ont le courage de s'engager dans un monde où il devient de plus en plus tentant de sombrer dans le repli sur soi et le rejet des autres au nom de la défense de son identité.
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Les tisserands

C'est un livre étrange ! Il le dit lui même ! Mélange de préoccupations sociales, voire politiques, écologiques. mais ce n'est pas tout ! On est très loin du bouquin de "développement personnel" comme il y en a tant, très loin aussi du simple exposé de "pensées positives" (comme il y en a tant aussi de sympathiques mais parfois simplistes). Non là, la barre est placée plus haut. Chez A. Bidar, il s'agit d'un plaidoyer pour une mutation en profondeur de notre société et de nous mêmes. Car c'est là son originalité, mêler ces sujets de société à des vues non seulement philosophiques mais aussi mystiques et sans que l'on ait le sentiment d'une rupture dans le propos. Entre notre moi profond, notre rapport au divin (si on est croyant voire si on ne l'est pas) nos sociétés et l'univers tout est lié. Un ouvrage qui demande une lecture attentive (j'ai relu des passages plusieurs fois) et plein d'un espoir devenu plus que nécessaire...urgent !
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L'islam sans soumission : Pour un existenti..

Après le choc causé en France et ailleurs par les crimes horribles, la folie barbare et l’hystérie fanatique des terroristes islamistes, la consigne générale, claironnée par tous les leaders d’opinion et répétée à l’envi, est : « PAS D’AMALGAME ! » Surtout, ne pas tomber dans le piège, ne pas stigmatiser toute une communauté, ne pas cliver la nation, ne pas rajouter aux dissensions et aux ségrégations, ne pas céder aux fantasmes d’une guerre des civilisations… Oui, bien sûr, pas d'amalgame... Et pourtant… N’y a-t-il vraiment aucune responsabilité de l’islam, qui enfante en son sein de tels monstres ? N’y a-t-il pas à réinterroger cette religion, qui semble souvent faire meilleur ménage avec l’oppression et l’exclusion qu’avec la liberté et la tolérance ?



Abdennour Bidar, philosophe musulman (aujourd’hui chargé de mission auprès du Ministère de l’Education Nationale sur les questions de laïcité), n’hésite pas, pour sa part, à enfreindre la consigne unanime et à transgresser l’interdit. Il a publié en octobre dernier, dans l’hebdomadaire Marianne, une très belle et très courageuse « Lettre ouverte au monde musulman » (qu’on trouvera sur internet), dans laquelle il invite celui-ci à réfléchir aux bases et au noyau dur de son identité, à ses évolutions et adaptations au cours de l’histoire, à sa place et à son apport dans le monde moderne. Mais ce texte n’est que la manifestation, sur la scène et dans le débat publics, d’un travail philosophique de dix années mené par notre philosophe, pour promouvoir un islam de conviction personnelle plus que d’obligation sociale ou de tradition (qu’il choisit d’appeler « self-islam »), pour définir la contribution proprement musulmane à l’émergence d’un universel pour notre temps, et même pour penser un avenir qui soit à la fois accomplissement et dépassement des religions. L’islam sans soumission (publié en 2008) s’inscrit dans cet effort pour effectuer (à son tour) une sorte d’aggiornamento de la plus jeune des trois religions du Livre.



Cela commence par le constat et l’aveu que presque partout, géographiquement et historiquement, l’islam va de pair avec la soumission (voire la servitude) : au dogme, aux rites, au formalisme, à la tradition, aux autorités, aux hommes… L’auteur l’explique par l’affirmation intransigeante, dans la théologie musulmane, de la transcendance absolue (écrasante) de Dieu : il n’y a aucune espèce de rapport (au double sens de mesure et de relation ou contact) entre le Créateur et ses créatures, entre Dieu et les hommes. D’où la soumission ou la sujétion totale des seconds au premier… qui induit chez eux une soumission généralisée, y compris dans les relations qu’ils ont les uns avec les autres. Mais ce ne serait là, selon notre philosophe, que le résultat d’un dévoiement du Coran, consécutif à l’interprétation qui en fut faite du IXe au XIVe siècles (de notre ère) et qui s’est ensuite figée en orthodoxie. S’engageant donc dans tout un travail d’exégèse, il propose une relecture plus fidèle (selon lui) aux potentialités du texte sacré originel, et très certainement décapante et subversive.



Sans rentrer dans les détails, sa réinterprétation du Coran s’appuie essentiellement sur un mot et un fait. Le mot est celui de « khalîf » dans le récit de la création de l’homme (Adam, l’homme générique) : « Je vais établir un khalîf sur la terre » (sourate II, versets 30-34). Khalîf ? Faut-il entendre « lieutenant », « ministre », « légat », « vicaire », « représentant », « vice-roi »… tous termes accrédités par la tradition et qui, désignant en fait un serviteur, renvoient à une logique de la soumission ? Ou bien faut-il traduire par « successeur », « remplaçant », « légataire », « héritier »… ce qui signifierait que l’homme devient, par la volonté de Dieu, dépositaire de la puissance (cognitive et créatrice) de Dieu ? A. Bidar s’engage à fond dans cette seconde voie, négligée jusque-là, en s’autorisant d’un fait (mythique) bien étrange, qu’on ne trouve mentionné que dans le Coran. Après avoir en effet créé l’homme de boue ou d’humus (comme dans la Bible), Dieu demande aux anges, pures créatures de lumière, de se prosterner devant lui en adoration… Fait paradoxal et scandaleux, évidemment, que l’auteur ne peut rationnellement intégrer qu’en multipliant, dans le texte sacré, les relectures et les ouvertures. Ce faisant, il ouvre toute une série de pistes, qui donnent un peu l’impression d’une fuite en avant et qui excèdent en tout cas le cadre de l’exégèse coranique, et probablement aussi les possibilités d’absorption (ou d’acceptation) de la culture musulmane.



• En faisant de l’homme son héritier, Dieu choisit de disparaître et transfère sur lui toute sa puissance créatrice pour qu’il devienne dieu à son tour. Cette « passation de pouvoir » est comme une seconde étape dans la création continue de l’homme.

• Ce qui ne se conçoit qu’en termes historiques : l’homme, d’une part, se perfectionnant progressivement sous la conduite de Dieu et de la religion jusqu’au point où il va pouvoir se créer lui-même (« anthropologie dynamique ») ; Dieu, d’autre part, se développant lui-même à travers l’aventure humaine (« Dieu vivant et en devenir »).

• Les révélations successives (Ancien Testament des Juifs, Nouveau Testament des Chrétiens, Coran des Musulmans) marquent les étapes de ce processus historique et, plus précisément, « le Coran est le testament de Dieu » par lequel Celui-ci se retire ou démissionne et transmet définitivement Son héritage à l’homme.

• Dieu portant l’homme en son sein jusqu’à sa seconde naissance, Allâh est « Matrice » et Mère nourricière, plus que Père la Loi.

• La transcendance divine descend du ciel sur la terre, elle n’est plus dans un Au-delà métaphysique mais dans un En-avant historique. Le Coran est le livre qui dit notre avenir (destination et moyens) jusqu’à « l’horizon de l’histoire ».

• Investie de la toute-puissance cognitive et créatrice de sa propre divinité, l’humanité va développer à l’infini (individuellement et collectivement) toutes les virtualités d’avoir, de savoir et de pouvoir qu’elle porte en elle, réaliser ainsi pleinement son khalifat sur terre, faire de l’univers son « Jardin », et même conquérir l’immortalité (sans qu’il soit très clair d’ailleurs, à lire notre philosophe, si celle-ci sera l’ultime victoire pratique d’une civilisation scientifique et technique parvenue à son faîte ou bien l’aboutissement logique et l’apothéose mystique d’une sublimation spirituelle).

• L’islam [ainsi revu et corrigé] est en fait religion de l’Homme (« Allâh pourrait être en réalité le nom de l’homme parvenu à la pleine conscience et jouissance de l’héritage de Dieu », p. 170), celle qui nous fait sortir de millénaires d’aliénation religieuse. Mais une « sortie de la religion » qui ne se ferait pas dans le désespoir et le désenchantement, comme celle (« ratée ») de l’Occident athée et matérialiste, mais au contraire dans l’optimisme et l’euphorie d’un avenir sans limite pour une humanité divinisée.



Dans son entreprise de restauration (pour actualiser et rationaliser sa religion), Abdennour Bidar semble souvent suivre, à son tour, des voies déjà tracées dans les autres monothéismes (Teilhard de Chardin, Bultman, théologiens dits de « la mort de Dieu », etc.)… au risque d’ailleurs de dissoudre ainsi la spécificité de l’islam — dont il veut pourtant exalter la contribution originale à une culture universelle pour notre temps. Mais il bute, à mon avis, sur la pierre d’achoppement de tous ceux qui parlent au nom de l’islam : à savoir, le statut qu’on y réserve à la révélation. Le livre sacré en effet est-il reçu directement de Dieu, et comme tel intouchable ? Ou bien est-il témoignage humain (donc imparfait) sur une expérience humaine (donc limitée) du divin (c’est-à-dire sur ce qui en l’homme dépasse l’homme), comme le reconnaissent aujourd’hui la plupart des théologiens juifs et chrétiens ? « La révélation est tout entière d’essence humaine », écrit par exemple Karl Barth. Faute de franchir ce pas décisif, A. Bidar en est réduit à d’étranges contorsions intellectuelles… comme de faire cautionner par Allâh lui-même le mouvement de sortie de la religion dont l’islam lui semble porteur ! Mais même avec cette caution, on ne voit pas comment l’islam réel d'aujourd’hui pourrait se reconnaître dans pareille destitution du Dieu transcendant et dominateur, et dans cet humanisme libérateur. N’est-il pas paradoxal et révélateur qu’on en appelle, in fine, à l’Occident laïcisé pour l’y aider ?



Et ce n’est sans doute pas là le moindre mérite de ce livre brillant et généreux, que nous permettre, dans son audace comme dans ses faiblesses, de mesurer toute la distance qui demeure aujourd’hui entre l’islam, tel qu’il s’est historiquement et officiellement constitué, et les exigences de pensée, d’organisation et d’action du monde moderne.
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Plaidoyer pour la fraternité

Deux communautés principales, l'une musulmane et l'autre non musulmane s'ignorent superbement, échangent peu et se regardent même souvent en chiens de faïence surtout depuis les attentats de janvier 2015 à Paris, surtout quand "des événements" agitent les banlieues.

La défiance est réciproque et peut dégénérer très facilement. Pourtant, le mot fraternité fonde avec ceux de "liberté et d'égalité, la devise république de la France...une devise qui définit ce que devrait être le vivre ensemble...

"Vivre ensemble"...on en est bien loin..les deux communautés vivent côte à côte et osent bien peu les rapprochements.

On en est bien loin, les mentalités doivent évoluer, d'un coté comme de l'autre, et Abdennour Bidar n'hésite pas à solliciter une ouverture des esprits musulmans : "Les musulmans de France sont convoqués dès lors par une responsabilité urgente qu'ils ont tout intérêt à comprendre très vite et à assumer sans tarder, s'ils ne veulent pas augmenter vis-à-vis d'eux une méfiance et un rejet déjà très inquiétants." ...

Cette fraternité, chère à notre devise républicaine est trop souvent oubliée, laissée de côté au profit d'individualismes, de racismes avoués ou latents, et pourtant, .....nous restons aux yeux des nations de la terre le peuple de la Révolution qui a donné à la fraternité des êtres humains son acte de naissance historique en les déclarant «libres et égaux en droits.

L'entre-soi, devient une règle de vie, un comportement généralisé, donnant l'impression de "communautés distinctes "de Noirs, de "Beurs" et de Blancs, de pauvres et de riches, de juifs et de musulmans"

La situation peut devenir explosive. Les mots de l'auteur sont violents, il n'hésite pas à interpeller le lecteur en évoquant l'éventualité de guerre civile. Il en fallait du courage pour écrire ce texte à la suite des attentats, il en faut aussi pour interroger jeter une pierre dans le jardin de l'islam qui doit se "débarrasser de ses anachronismes et de ses rhumatismes".

Dommage cependant, qu'il n'interpelle pas également les autres religions du livre, juive et catholique, leur intransigeance, le manque d'ouverture d'esprit, d'ouverture aux autres de certains de leurs fidèles...

Fraternité devenue orpheline selon l'incipit de l'ouvrage emprunté à Régis Debray, fraternité qui pourrait être abordée dès l'école dont le "rôle est de transmettre aux enfants la conscience la plus claire possible que toutes les civilisations, toutes les religions et toutes les morales du monde se rencontrent sur le commandement de fraternité".

Fraternité, oubliée au profit d'individualismes, du chacun pour soi, d’égoïsmes. Fraternité, devenue un mot gentillet, un idéalisme presque désuet, un peu "bisounours". Un mot et une vertu qui, cependant, doivent être retrouvés, réappris, mis en application.

Le risque est important selon l'auteur : "Ce n'est donc pas le réchauffement climatique qui nous menace le plus à court terme mais notre enfoncement toujours plus loin dans l'ère glaciaire des rapports humains."

Dans les dernières pages, Abdennour Bidar soumet à notre réflexion 10 propositions prenant soin de l'autre, mais ne privant personne, sur lesquelles chacun devrait se pencher, depuis le citoyen lambda que nous sommes, jusqu'aux politiques...

Il serait bon que ce texte, soit lu, analysé et commenté par le plus grand nombre...

Qu'est-ce que nous coûte ?

6 € pour cette lecture, 6 € pour s'interroger

Juste la tentation de vivre mieux et en paix, diront d'autres, dont je suis... "nul besoin de se ressembler pour se rassembler" nous dit Abdennour Bidar
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Plaidoyer pour la fraternité

Un vrai coup de cœur pour cet essai tonique et vivifiant qui prône une fraternité universelle dans sa dimension personnelle et aussi politique et sociétale. Une pensée précise et juste de la fraternité qui donne à réfléchir et à ouvrir son cœur et son esprit un peu plus chaque jour. Une idée de la fraternité qui se concrétise par 10 intéressantes propositions d'évolution de notre société.
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L'islam sans soumission : Pour un existenti..

Mêlant philosophie et théologie ancrées dans ses deux cultures et deux systèmes de pensée, les faisant interagir entre-elles, Abdennour Bidar cherche une autre voix pour l'islam et ses co-religionnaire. Une religion libératrice, profitable à tous, universelle, proposer une autre manière de vivre, peu importe les religions des uns et des autres.

Avec patience et pédagogie, il reprend les versets clés du Coran, et notamment la notion de "Khalife", traduit par "lieutenant" depuis des siècles. ALors que le sens même du mot est polyphonique, pouvant signifier "successeur", "héritier"... Toute la relecture de Bidar se fonde sur ce terme et cette idée de succession, soutenue par d'autres versets et par les deux autres Livres des religions monothéistes, qui préparaient eux aussi à la vision d'un homme successeur (avec l'Alliance juive et l'Incarnation chrétienne), ainsi que par des nombreux théologiens et philosophes des 3 religions.

C'est la force de cette démonstration : elle inscrit le Coran dans une continuité sociale et intellectuelle. Pour lui, le début de la sortie de la soumission peut être datée : les soulèvements du Printemps arabes en 2012 : Dieu/Yahvé/Allah se retire tout doucement, tout en donnant à l'homme ses facultés de création et de réflexion. L'homme n'est pas un second ni un esclave mais un héritier. C'est un coup de tonnerre théologique : sortir d'une orthodoxie vieille de plusieurs siècles, figée et figeante, pour partir à la découverte de sa foi et son immortalité (le but ultime selon Bidar).

il prouve que l'on peut sortir de la soumission à Dieu et à une religion sans tuer ni l'un ni l'autre. Qu'il est possible de conserver sa foi et d'en tirer quelque chose de plus, d'en irriguer le monde dans un but de paix et d'égalité.

Puisse t-il être entendu.
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Lettre ouverte au monde musulman

"Lettre ouverte au monde musulman" d'Abdennour BIDAR, intellectuel français de confession musulmanne, né à Clermont-Ferrand, normalien supérieur, agrégé de philosophie, est une analyse sur les dérives violentes de certains courants se revendiquant de l'islam et agissant ainsi au nom de l'islam. Il s'adresse au monde musulman comme à une personne en lui témoignant du respect et de la sympathie, Cher Islam, Cher monde musulman, Cher ami, cher... C'est un livre qu'on ne peut pas et que l'on ne doit pas résumer au risque de déformer le message. Je vais tenter d'en faire l'éloge: suite à l'analyse du mal, il donne une ordonnance, la prescription du remède à l'instar du médecin. "Tu ne peux plus faire moins que ta révolution la plus complète. En te débarrassant méthodiquement de toutes les métastases de ton cancer religieux qui menace ta civilisation toute entière: fondamentalisme, intégrisme, radicalisme, antisémitisme, machisme, littéralisme, et tous les autres -ismes- de l'obscurantisme dont tu souffres aujourd'hui et qui caractérise toutes les religions dans les périodes les plus noires de leur histoire !" -page 23-

L'auteur présente par ailleurs une critique toute aussi sévère du monde occidental qui a perdu ses liens au divin et qui l'a remplacé par l'individualisme et le dieu argent. "Le crime de l'Occident moderne est d'avoir coupé tous les liens qui relient l'être humain à l'infini qu'il porte en lui-même et qui l'attend au-delà de lui-même." -page 41-

L'auteur présente la France, son pays, comme un trait-d'union entre l'Occident et l'Orient. Je déclare que ce livre est un arc-en-ciel d'espoir qui relie la culture occidentale et ses dérives et la culture du monde musulman et ses dérives.

Ce livre fait 60 pages et coûte moins de 6€, il prend une heure voire deux selon la rapidité et le temps consacré à la réflexion, alors il faut lire ce livre...















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La puissance des liens

Comment recréer des liens dans notre société de plus en plus individualiste et éclatée ? Des penseurs et des chercheurs en psychologie nous aident à retrouver la puissance de ces liens qui peuvent nous rendent plus forts. Chacun de ces "spécialiste" nous présente ses idées, souvent entrecoupées d'exemples ou de références, puis il répond à trois questions : le lien qui a le plus compté dans son histoire, son lien avec la nature, l'importance du lien avec soi-même ?

Je ne parlerai que de trois de ces auteurs. Abdenour Bidar développe sa métaphore des tisserands autour d'un triple lien. A l'image du colibri qui fait sa part individuellement, il préfère celle de l'arche de Noé, avec de petits collectifs qui essaiment. Boris Cyrulnik, avant même de parler de résilience, explique que c'est l'altérité qui aide à développer toutes les dimensions de l'être humain. Les liens permettent à l'enfant de grandir dès le ventre de sa mère et c'est déjà à ce moment que peuvent apparaître des carences. Christophe André insiste sur la consolation, une notion dont je n'avais pas jusqu'ici mesuré l'importance.

Ce livre est un bel ouvrage, imprimé sur un papier épais, avec des photos en noir-blanc des auteurs ou de personnes accompagnées par une association que soutient Matthieu Ricard et de courtes phrases percutantes imprimées en pleine page sur un fond étoilé. A la fin, les auteurs nous proposent un florilège de citations inspirantes, allant de Socrate à Virginia Woolf en passant par Maître Eckhart ou Simone Weil. Puis ils nous proposent des associations ou des structures qui œuvrent aux liens aux autres, au monde et à soi.

Une bonne lecture et un bravo aux auteurs de cet ouvrage collectif qui illustrent ce qu'ils veulent promouvoir, avec de nombreux liens entre leurs interventions.
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Génie de la France

Une certaine idée de la France .... mais aussi de la laïcité et de la spiritualité;



J'ai beaucoup aimé le dernier livre d'Abdennour Bidar, Le génie de la France ; beaucoup plus que le précédent "Révolution spirituelle" (malgré son titre alléchant, et le projet, courageux, de vouloir dire cette révolution spirituelle dans une sorte de long poème).

J'ai bien aimé d'abord sa définition de la France : telle la poupée de Michel Polnareff, c'est le pays "qui fait non, non, non, non". Non au sacré religieux, non aux idoles en tous genres et de toutes espèces, ce qui pourrait bien expliquer notre gout particulier pour le blasphème, ce "crime imaginaire"; non aussi au sacré républicain, et à la tentative de remplacer le catholicisme historique par une religion civile, voire par un sacré étatique ; non également à l'esprit de système, y compris quand ceux qui, comme Descartes, Pascal, Voltaire ou bien d'autres, nous ont aidé à nous libérer de l'obscurantisme et des dogmatismes, en deviennent les nouveaux maîtres à penser ; non donc à la pensée unique, à la pensée imposée, à la pensée conforme, et j'aimerais être aussi convaincu que lui que ce qui caractérise les françaises et les français, c'est leur capacité à penser contre eux-mêmes, comme nous y invite Jean Birnbaum dans son dernier livre.

J'ai, en revanche, été surpris par son titre, le "génie de la France" : je me suis demandé si, tel l'Aladin des mille et une nuit il n'essayait pas de frotter la lampe de l'identité française, aujourd'hui placée sous l'éteignoir des identitaires, pour en faire sortir ce génie bleu, blanc et rouge qui a fait les heures glorieuses de la République ; la République au sens de Péguy, celle qui récapitule l'histoire nationale et qui donne ses couleurs à l'esprit français. Peut-être aurait-il mieux fallu parler, comme la référence à Renan aurait pu y conduire ("La nation est une âme, un principe spirituel"), d'âme de la France, celle qu'il y a quatre-vingts ans, les fondateurs de Témoignage chrétien, craignaient que nous soyons en train de perdre ; et que nous sommes peut-être en train de perdre à nouveau et plus subrepticement aujourd'hui. Il faudrait à cet égard faire une analyse Jungienne de notre âme collective, pour essayer d'en décrypter aussi la part d'ombre.

Ce "non" caractéristique de l'âme française dans ce qu'elle a de lumineux a trouvé, grâce aux Lumières justement, une traduction politique, et même juridique : la laïcité ; et c'est elle qui donne son sous-titre à l'ouvrage, "Le vrai sens de la laïcité". Je me retrouve très largement dans cette conception de la laïcité, une laïcité exigeante plus que tolérante (je sais, il ne faudrait pas accoler d'adjectif au mot laïcité, qui normalement se suffit à lui même, mais les débats autour de l'usage du mot montrent que ce n'est finalement pas aussi simple). Une laïcité qui rejoint les traditions iconoclastes, le refus de la sacralisation des idoles, portées par nombre de mouvements spirituels (comme également par les caricaturistes qui sont, d'une certaine façon, les iconoclastes d'aujourd'hui), et avant que les dogmatismes religieux ne les transforment en mouvements violents de destruction des représentations (y compris caricaturales) et de leurs auteurs (et que le capitaine Haddock n'en fasse par voie de conséquence une injure).

Je dois dire toutefois que je ne prise guère le terme de "spiritualité laïque" sur lequel il conclut son travail et que je n'utilise jamais pour qualifier la mienne : pour moi la laïcité n'est pas une source de spiritualité, mais une exigence, qui a d'abord une portée juridique, et que doivent donc respecter les spiritualités, toutes les spiritualités -et donc aussi les religions qui en sont souvent les incarnations historiques et institutionnelles-, pour respecter la liberté spirituelle à laquelle il appelle ; c'est pour moi le sens que l'on pourrait donner à l'expression de "spiritualité laïque" : toute spiritualité qui, quelles qu'en soient les sources et les manifestations, respecte les principes de laïcité. Mais je me retrouve bien en revanche dans l'idée qu'en laissant vide l'espace du sacré, la laïcité participe d'une forme d'exercice spirituel ouvrant à une spiritualité apophatique (ce qui serait peut-être une terminologie plus adaptée, n'était ce qualificatif guère connu du public), une spiritualité s'inspirant de la théologie négative et qui conduit à déconstruire tout discours sur le divin, toute représentation de Dieu, en considérant qu'il reste inatteignable par l'esprit humain, une spiritualité qui cherche à atteindre ce "nuage d'inconnaissance", cet ordre de connaissance différent de celui du corps et de l'esprit, et qu'on ne peut probablement atteindre qu'à travers le langage de la poésie, de la musique, des formes et des couleurs, .... et du silence.

Ce qui n'empêche pas d'essayer de trouver des mots pour dire cette quête, ce que nous aide à faire le livre d'Abdennour.



Post-scriptum : Il y a aussi dans ce livre de nombreux développements sur l'islam sur l'islamisme et ses variantes djihadistes que je partage largement mais n'évoque pas ici car cela ne me semble pas être son apport essentiel, et qu'il ne faudrait pas réduire Abdennour Bidar au statut de "philosophe musulman", comme on le fait trop souvent.




Lien : http://www.daniel-lenoir.fr/..
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Libérons-nous !

Plaidoyer pour le revenu universel qui permettra selon l'auteur de libérer chacun des chaînes du travail et de vivre enfin en hommes libres, de ne plus attendre les vacances ou les week-ends pour s'adonner à ses passions, ses envies, ses relations,...



Autant vous dire tout de suite, la question du revenu universel me taraude depuis que Benoît Hamon, l'a mise sur la table lors de la dernière campagne électorale présidentielle. Depuis, je me suis un peu renseigné et si l'idée me paraît bonne, les écueils sont nombreux. Abdennour Bidar s'empare de cette question et répond à toutes les objections, les questions sans rejeter les difficultés, ceux qui profiteront du système -il y a toujours des gens qui profitent et détournent les bonnes idées à leur profit, il y en aura donc pour le revenu universel.



Le revenu universel, une utopie ? Sans doute, mais de laquelle on n'a jamais été aussi proche, dans nos sociétés qui se mécanisent, se robotisent, mettent les gens au chômage, les contraignent et les culpabilisent de ne pas avoir de boulot et les punissent même et les poussant à la pauvreté. Abdennour Bidar est lucide et sait bien que pour que cette idée fonctionne, il faut briser des chaînes :



"La première nous lie au travail : elle nous contraint de travailler pour gagner de l'argent. La deuxième nous lie à la consommation : c'est elle qui rend l'argent désirable, et qui nous motive donc à travailler. L'individu est contraint de travailler parce que c'est le seul moyen d'accéder à ce que la société de consommation l'a conditionné à voir comme le bonheur : posséder. Travailler plus pour gagner plus pour dépenser plus. Tel est le cercle vicieux où beaucoup d'existences tournent en rond." (p.30)



A la suite du constat, le philosophe déroule son raisonnement très réaliste et non pas purement intellectuel. Je pourrais vous citer toutes les pages que j'ai notées mais ce serait long. Il propose ni plus ni moins qu'un changement de société, la nôtre, capitaliste, étant à bout de souffle. C'est une charge virulente, énervée et lucide contre ce capitalisme qui a réduit les hommes en esclavage et qui compte bien en profiter encore longtemps. L'homme ne s'épanouira en tant qu'individu et en tant qu'appartenant à un groupe que lorsqu'il pourra prendre du temps pour lui et pour autrui.



La réflexion d'Abdennour Bidar est poussée, fine, intelligente et sans concession. Je la rapproche d'un petit ouvrage dont j'ai déjà parlé ici et qui abordait (en 1880, pas sous l'angle du revenu universel), le rapport des hommes au travail, Le droit à la paresse de Paul Lafargue.



Très accessible et court (110 pages), l'essai d'Abdennour Bidar est à lire de toute urgence pour qui sent bien que la société actuelle est finie et qu'il faut en changer. Pour les autres aussi, c'est une belle source de réflexion et de discussion. En ces temps très troublés, il me semble tout indiqué.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Laïcité et rencontres de la laïcité

Avant toute chose, je remercie Babelio et les éditions Privat pour la découverte de ce livre.



Il s'agit en fait, comme le nom l'indique sans réellement le laisser comprendre, d'une retranscription des dernières "Rencontres de la laïcité" (manifestation ayant lieu chaque année dans le département de la Haute-Garonne). Toutefois, le "débat" est relativement peu présent dans l'ouvrage (1/4 du total) pour faire la part belle au discours d'Abdennour Bidar et laisser une petite place introductive au Président du Conseil Départemental de Haute-Garonne (Georges Méric). C'est que M. Bidar a beaucoup à dire sur le sujet : "docteur en philosophie, agrégé, normalien, membre de l'Observatoire national de la laïcité et chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au ministère de l'Éducation nationale [de l'enseignement supérieur et de la recherche]".



Son avis est très intéressant, plein de bon sens et fortement revigorant. En bon pédagogue, la discussion commence par une redéfinition de la notion de laïcité. Celle-ci sera alors décortiquée, mise en situation, expliquée, pour être défendue et battant en brèche tant les radicalismes que les nationalismes et les libéralismes.



Les parties qui forment la réflexion sont les suivantes : Laïcité et religion dans la France d'aujourd'hui ; Quelle liberté d'expression religieuse dans un cadre laïque ? En quel sens la laïcité éduque-t-elle la liberté citoyenne ? Quelle fraternité républicaine entre les cultures et les croyances ? Une spiritualité partageable "par-delà religion et athéisme".



Au final, un petit ouvrage à mettre entre toutes les mains.
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L'islam sans soumission : Pour un existenti..

L'islam sans soumission de Abdennour Bidar, philosophe français de confession musulmanne, pourquoi une telle déclaration ? Le coran en l'un des versets fondamentaux stipule "Oui nous avons créé l'homme selon la plus parfaite des formes ". Perfection, mais soumission déclare l'auteur s'appuyant sur (II,138) "nous sommes ses serviteurs" et sur (II,139) "Il est notre Seigneur". Cette servitude par mimétisme ou par compensation crée une société soumise: le croyant au religieux, le pauvre au riche, l'étranger et le non-croyant au croyant, la femme à l'homme... Cette soumission serait la cause d'un obstacle, pour les sociétés islamiques, à l'adhésion à l'humanisme universel. En effet les musulmans ont créé leur propre charte des droits de l'Homme en indiquant l'égalité entre les Hommes mais en stipulant la soumission au Créateur. Ce livre est un essai philosophique et religieux (plus religieux à mon avis mais philosophique pour la construction logique), qui tente de sortir l'islam de cette soumission. "Peut-on donner à l'islam les ressources théologiques nécessaires pour remplacer la soumission, non pas par une insoumission dont la religion fait souvent la marque d'une suggestion du diable, mais par une liberté humaine qui s'exprimerait avec le consentement même de Dieu ?" Si effectivement cette soumission religieuse est la cause de la soummission et de la violence des êtres dans les sociétés islamiques, alors cet essai est précieux en vue d'une visée fraternelle universelle. Par une sorte d'exégèse du coran, l'auteur parvient à son objectif s'appuyant principalement sur le verset "Lorsque ton Seigneur dit aux anges: je vais établir un khalifat sur la terre...", khalifat non pas au sens traditionnel de "lieutenant" mais de "héritier". Cet essai, dans sa strucuration en vue du changement de sens et donc de paradigme, a le mérite d'une logique rigoureuse à l'instar d'un exposé philosophique. Ce changement de sens pour cesser la soumission, un héritier est libre et donc sans soumission est au service tout à la fois de la libération des musulmans de la tradition de soumission imposée par les religieux avec l'appui des hommes de pouvoir (dont les monarchies) et également en vue d'ancrer les pays islamiques dans le concert des pays démocratiques. Au regard de cet enjeu noble, l'auteur évitant une révolution, respectant le texte sacré du coran, cet essai, pour cette partie, me semble une oeuvre utile voire majeure.

En revanche, l'auteur étant philosophe, a voulu tirer, dans une seconde partie, toutes les conséquences de cet héritage de Dieu et nous livre une croyance dans un pouvoir illimité individuellement de chaque Homme et en une vie infinie sur notre terre. Cette partie n'apporte rien au regard de l'objectif, le titre du livre, au contraire elle est loin de la rigueur mise en oeuvre dans la première partie, elle ne peut que susciter des oppositions. Si l'auteur a besoin de traiter cette seconde partie pour les croyants musulmans, alors il aurait été plus approprié de le faire dans un ouvrage distinct. C'est bien dommage sans cette croyance de toute puissance de 'Homme, se limitant à l'héritage, nous pouvions tirer un bénéfice pour un humanisme universel. Sans quoi par ailleurs, cet essai non seulement serait utile mais serait un chef d'oeuvre, un tournant décisif. Gageons que cet essai ne sera pas rejeté intégralement pour cette bévue...
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