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Critiques de Abdennour Bidar (46)
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Histoire de l'humanisme en Occident

Histoire de l'humanisme en Occident nous présente une myriade de penseurs, écrivains, philosophes, ayant laissé leur empreinte dans l'histoire de l'humanisme.

S'il est sans aucun doute un bon outil pour parcourir rapidement du regard un panorama de la culture occidentale, les références sont souvent relues par l'auteur sous un jour différent de celui qui fait autorité.

Abdennour Bidar, auteur de "Self-Islam" — beaucoup de self, très peu d'islam — n'a jamais vraiment su sur quel pied danser. Ou dit vulgairement, il se trouve le cul entre deux chaises, tiraillé entre Orient effacé et Occident dominant. Il parle la langue de intelligentsia occidentale qui boit ses paroles avec ferveur puisqu'il propose une relecture de l'islam selon les principes occidentaux.

Dans "Histoire de l'humanisme en Occident" il insiste sur le côté universel du génie occidental, sur sa constance et sa capacité à renouveler un questionnement philosophique. C'est ici la thèse éculée de l'Occident porteur de l'héritage grec et judéo-chrétien, un occident créé ex-nihilo, faisait fi du bagage afro-asiatique (mis en lumière par des travaux comme "Black Athena" de Martin Bernal).

Quelle étrange lecture du khalifat de Dieu. Quand dans le Qur'ân Dieu proclame l'Homme comme son khalîf sur terre, il faut le comprendre comme un appel à être Son régent, à refléter Ses attributs divins, à s'accorder harmonieusement à Sa Loi, à exercer une responsabilité sur Sa création. Ici l'auteur donne à l'Homme les rennes de la souveraineté divine, comme si Dieu était mort comme le disait Nietzsche.

La démonstration tourne au grotesque quand il prend la peine de préciser qu'il parle de "l'être humain" et non de "l'homme", car l'humanisme ne saurait s'encombrer de machisme ou de sexisme. Il semble ignorer qu'il est conventionnel d'écrire l'Homme avec une majuscule pour distinguer l'espèce humaine de l'homme, genre sexué.

Autre point négatif, la confusion entre narcissisme et gnosticisme. Le Narcisse occidental n'a pourtant pas vécu d'introspection salutaire ; il est bien au contraire touché par la maladie de l'Occident : un individualisme tellement exacerbé qu'il en oublie l'intérêt général.
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Révolution spirituelle !

Je trouvais l'idée intéressante

Stimulante

Mettre la philosophie en poésie

Mettre la spiritualité en vers et en rimes

Une révolution des maux en mots

Je n'ai pu aller jusqu'au bout

J'ai été déçu

Une sorte de poésie d'adulescent

Mais peut-être en attendais-je trop.

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Lettre ouverte au monde musulman

ce livre n' aborde pas suffisamment les problèmes:

- le fait que l' islam est littéralement la soumission à Allah

-le fait que le Coran est considéré comme la parole même d' Allah donc non-actualisable

- le problème des hadiths et règles juridiques médiévales

-pas de chef dans l' islam pour réformer.

- le néo-soufisme n' a pas grand chose à voir avec l' islam traditionnel, c' est une innovation
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Plaidoyer pour la fraternité

Ni les sectes, ni l'humanité n'est un critère juste pour la fraternité. Les francs-maçons (et les ignorants qui leur ressemble) disent que les hommes sont tous frères car ils sont humains ou de la même secte. Mais Allah n'a pas agréer la franc maçonnerie pour les gens.



Il a agréé pour nous l'islam, la meilleur des religions, et Il veut que nous soyons attaché au Coran et à la Sounnah.



La condition pour la fraternité c'est la foi, preuve en est qu'Allah tabaraka wa ta'ala a dit dans le Coran (selon le sens) : { Les croyants ne sont que des frères. Établissez la concorde entre vos frères, et craignez Allah, afin qu'on vous fasse miséricorde. } [Al Houjourate: 10].



Allah تعالى a aussi dit (TRSV) : { Et si Allah voulait, Il les rassemblerait tous sur la guidée. Ne sois donc pas du nombre des ignorants. } [Al An'am (6) : 35]



L'union ne peut que se faire sur la guidée, sinon c'est un rassemblement de gens divisés, comme Allah تعالى nous a dit au sujet des hypocrites (TRSV) :

{ Tu les croirais unis, alors que leurs cœurs sont divisés. C'est qu'ils sont des gens qui ne raisonnent pas. } [Al Hachr : 14]
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Lettre ouverte au monde musulman

L'auteur propose, sous une forme épistolaire, de dire aux musulmans, au monde musulman et à l' "Islam" son sentiment de tristesse et de révolte. Dans cette lettre, il y a malheureusement une grossière confusion sur le destinataire. Si l'auteur joue délibérément avec cette confusion, il faut tout de même rappeler que ce sont les hommes qui font les religions et non l'inverse. Les religions ne peuvent donc rien contre la bêtise, la cruauté et l'inhumanité. Toutefois, je m'accorde avec l'auteur sur la virulente critique contre les musulmans qui font de l'islam une religion de guerre. Et je me retrouve totalement dans ce qu'il écrit sur l'identité française mais aussi sur la fraternité (dans un autre ouvrage).
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Histoire de l'humanisme en Occident

L'humanisme c'est la passion de l'être humain pour son propre mystère, pour son génie, son tragique, et la sagesse qu'il peut acquérir. C'est l'exhortation à une fraternité universelle dont l'homme serait capable, mais aussi la dénonciation du mal effroyable dont il se rend parfois coupable.



C'est l'émerveillement mêlé d'effarement pour ses ambitions démesurées qui sont peut-être, paradoxalement, les seules à sa mesure?Abdennour Bidar montre ici comment l'Occident s'est voué sans relâche à l'élucidation du mystère humain.



Sans avoir bien sûr le monopole de l'humanisme, les penseurs, les artistes et les grands acteurs de cette civilisation se sont transmis le flambeau de l'interrogation sur l'identité humaine, ainsi que la responsabilité de faire émerger une humanité plus humaine.



Contrairement à une idée reçue, la Renaissance ne fut pas le seul moment humaniste de l'histoire occidentale mais seulement l'un de ses foyers majeurs parmi d'autres : les religions monothéistes, l'Antiquité grecque et romaine, et bien plus tard la modernité issue des Lumières?



Où en sommes-nous aujourd'hui de cette longue quête de l'homme par l'homme, et de ce processus d'humanisation dont tout humanisme travaille à faire le sens de l'histoire ?



L'Occident est-il toujours à la hauteur de ses grands humanismes, et demain quel humanisme sera partageable entre toutes les civilisations de la planète ?

Résumé fait par l'éditeur
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L'islam face à la mort de Dieu : Actualité de M..

Notre civilisation occidentale a annoncé la mort de Dieu (“Dieu est mort ! Dieu reste mort ! Et c'est nous qui l'avons tué !” in le Gai Savoir de Friedrich Nietzsche) comme condition d’entrée dans la Modernité. Et pourtant l’homme occidental ne se satisfait pas du matérialisme de la modernité. Il est à la recherche d’une spiritualité compatible avec elle obligeant les religions à modifier leur message tout en restant compatible avec leurs textes fondateurs. L’Islam pourra-t-il franchir cette étape et Mohammed Iqbal devenir le Luther de l’Islam prouvant que Nietzsche s’est trompé ? Dieu est-il réellement mort ?



Mohammed Iqbal (1877 – 1938), inconnu ou presque en France, honoré comme Père fondateur du Pakistan - le Iqbal Day, le 21 Avril, marque l’anniversaire de sa naissance – et comme son poète officiel, est un profond connaisseur de la modernité occidentale et de ses philosophes tels Henri Bergson (1859-1941) ou Friedrich Nietzsche (1881-1900). A cheval sur les deux rives de ces continents culturels, il questionne l’Islam qui, après sa période flamboyante finissant au milieu du XIIIème siècle, se trouve pris dans les serres d’un conservatisme religieux anéantissant la pensée, interdisant l’exégèse des textes fondateurs et ne songeant plus qu’à “maintenir une vie sociale pour le peuple, en excluant jalousement tout innovation dans la loi de shari’a”.



En cet ouvrage, Abdennour Bidar se propose d’étudier, non le politique, mais le penseur de la destinée humaine en s’appuyant sur son maître livre composé de sept conférences données en anglais entre 28 et 32 : Reconstruire la pensée religieuse de l’islam. L’intérêt est double : parce qu’elles sont données en anglais, les risques d’interprétation sont réduits et la pensée de Iqbal est à son sommet. Le lecteur découvrira cet Islam asiatique fortement teinté de soufisme et des traditions indiennes.



Abennour Bidar, fils d’auvergnate convertie dans mes années 60, aimerait croire que la vigueur de la pensée d’Iqbal pourrait permettre ainsi à la civilisation musulmane d’entrer dans la modernité tout en proposant au monde une spiritualité disparue dans le matérialisme et l’utilitarisme.



Ce livre est très intéressant quoique souvent difficile à lire et les grilles de lectures de l’ouvrage sont nombreuses et seul le regard du lecteur lui donnera la vie.

Toutefois l’Occident a commencé à lutter contre la Modernité. La condamnation de ce monde fondé sur l’oubli de l’être au profit d’un utilitarisme totalitaire a déjà été prononcée par Heidegger (1889 – 1976), contemporain d’Iqbal, décrivant le système, Gestell, et ses quatre idoles : la technique, l’argent, la masse et l’ego. Ce système où l’hédonisme, ou le plaisir de l’ego, est la cause finale du comportement moderne. Iqbal recherche aussi un égo, un Ego ultime que l’ouvrage développe longuement. Iqbal est contemporain de géants de la pensée et ses réflexions se retrouvent chez Jung, Heidegger, Bergson, Einstein, Nietzsche etc…Bidar pose Iqbal non comme l’un d’entre eux mais comme le primum inter pares, tout en ramenant tout à l’islam comme seule solution.



Pour ma part, Iqbal, pair des philosophes du XXème siècle, et témoin d’une culture voisine justifie en soi la lecture de l’ouvrage d’Abdennour Bidar.


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Plaidoyer pour la fraternité

Ce livre court et succinct, pose le postulat qu'il faut repenser la vie partagée de la société française.



Liberté, égalité oui, mais sans la fraternité ces principes ne sont rien qu'une juxtaposition sans lien. L'auteur explique ainsi que l'unicité d'une nation ne veut pas dire similitude identitaire mais bien l'unicité dans la différence, que ce soit culturelle, religieuse ou autres. Un livre synthétique qui rappelle des évidences parfois perdues de vue quant on entend des discours exclusifs. Ce livre rappelle également la nécessité de s'unir et de ne pas exclure les musulmans, et à ces derniers de prendre une vraie position et cesser de minimiser la crise induite par la manipulation de cette religion. Un livre simple et évident, par contre les propositions, ont le mérite d'être énoncées mais, sont un peu bancales
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Lettre ouverte au monde musulman

A lire : http://www.terre-islam.com/t978-reponse-a-la-lettre-d-abd-el-nour-bidar#7891
Lien : http://www.terre-islam.com/t..
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L'islam sans soumission : Pour un existenti..

"L'islam sans soumission. Pour un existentialisme musulman" d'Abdennour Bidar est tout sauf un livre d'actualité. Car le concept de self Islam, néologisme qu'il a crée, est au coeur de sa réflexion sur la liberté dans l'Islam. Mais l'actualité récente et tragique a rattrapé le livre. Il y a donc une double urgence : le lire et le mettre en débat. Mais qu'y a-t-il de si impertinent à lire Abdennour Bidar ?



C'est que l'auteur nous entraîne à la découverte du Coran, loin du tourbillon médiatique et des diatribes des pseudo-religieux. C'est salutaire. Le philosophe, qui a repris récemment l'émission "Cultures d'Islam", est catégorique : si l'exégèse coranique fixe très tôt le sens de la sourate de La Vache et de son fameux verset "Je vais établir sur la terre un vicaire (en arabe "Khalifa")" en faisant de l'envoyé de Dieu uniquement son serviteur, cette version de l'interprétation coranique est loin d'en épuiser tout le sens. En effet, "khalifa" désigne aussi le successeur, c'est-à-dire que cela autorise de placer l'homme et Dieu sur le même plan. Dans ces conditions, l'homme soumis à Dieu et l'homme faisant les volontés de Dieu sur terre, ne sont plus que des fictions.



C'est au prix de cette relecture eclairée qu'un exsitentialisme musulman peut voir le jour et permettre la conciliation de la liberté et du texte sacré.



Abdennour Bidar invite donc les musulmans et les non-musulmans à se saisir de cette question et à retrouver l'esprit du texte coranique, qui ne fait pas de la soumission aveugle l'alpha et l'oméga de la pensée musulmane.





A lire de toute urgence !

- See more at: http://www.bibliotheques71.fr/content/lislam-sans-soumission-un-paradoxe#sthash.u9ktPjWq.dpuf
Lien : http://www.bibliotheques71.f..
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Plaidoyer pour la fraternité

Je n’ai pas souvent partagé les points de vue de cet auteur, mais dans cet opuscule, il serait injuste de ne pas le rejoindre et de ne pas souscrire à ce plaidoyer pour la fraternité. Un rappel qui devrait également profiter à nos chantres de la République. Je reste, toutefois, réservé sur certaines idées et conceptions défendues par ce philosophe dans cet ouvrage.
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Démocratie en danger

Dans « Démocratie en danger », un court texte dénonçant le recul des libertés lors de la crise du coronavirus, le philosophe appelle les citoyens à ouvrir un grand débat sur les deux années que nous venons de traverser.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Plaidoyer pour la fraternité

Je viens juste de terminer ce petit livre, acheté après une conférence qu'a donnée A. Bidar à C.....,précisément sur le thème de la fraternité.

Tout ce qu'il écrit m'a paru très intéressant, à l'exception du dernier chapitre qui expose des propositions souvent utopistes.

Après l'élan populaire consécutif aux assassinats terroristes de Janvier 2015, A. Bidar a trop cru à un réveil de la population, à une union possible... à une fraternité en somme. Mais hélas, cinq ans après ,nous avons ce qu'il en est, surtout depuis le mouvement des Gilets Jaunes et les grèves de Décembre/Janvier: la France n'a jamais été aussi divisée! Et cela n'a même rien à voir avec les croyances religieuses ni avec les Musulmans mais c'est le signe de ce qu'est devenue la société française: un agrégat instable d'intérêts divergents et un condensé de préoccupations individualistes... le contraire même de cette fraternité à la quelle aspire A. Bidar.

A. Bidar est un musulman trop atypique pour rallier beaucoup de monde. Vraisemblablement rejeté par la majorité des Musulmans qui se conforment à une pratique traditionnelle dirigée par les imams, peu connu du grand public, il aura du mal à exercer une influence importante.. malheureusement!
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Quelles valeurs partager et transmettre auj..

Au cours des Journées des écrivains du sud, j'ai pu assister à une rencontre avec cet auteur le samedi 11 mars 2017.



Ce fut un plaisir à entendre. Et cela a donné l'envie de lire son livre.
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Laïcité et rencontres de la laïcité

Le livre du philosophe français Abdennour Bidar s’intitule « Les Rencontres de la laïcité – Laïcité et religion dans la France contemporaine ». L’essentiel en est composé de la contribution de l’auteur au colloque annuel ‘Laïcité et république’ organisé par le Conseil départemental de la Haute-Garonne, depuis une vingtaine d’années. Un département et une région où ces notions sont prises très au sérieux de longue date. Ce court livre d’actualité a été publié à Toulouse, par les Editions Privat, en avril 2016, suite au dernier colloque de novembre 2015.

Il commence par une introduction signée par le Président du Conseil départemental qui évoque « un combat pour la laïcité et le République », puis considère que « la laïcité n'est pas en danger quand on en parle, quand on la défend, quand on la promeut, … la laïcité demeure un éternel combat», et, en cela, elle est « une singularité française et un bouclier contre les outrances de certitude qui ne désirent que soumettre, conformer ou éradiquer ». Il semblerait que dans la Haute-Garonne, la laïcité, on est pour, ou est contre!

Le texte d’Abdennour Bidar, qui suit, est plus nuancé et va bien plus loin dans la discussion du sujet du colloque et du livre.

Avant de commenter le texte, disons un mot sur quelques sujets ou interrogations qui méritent d’être évoqués en rapport avec la ‘singularité’ de laïcité dans la France contemporaine.

1. D’où vient la laïcité à la française ?

Le mot aurait des origines grecques avec ‘laicus/laikos’ qui signifie ‘commun’, ‘ordinaire’. Il serait entré dans la langue française en 1871, l’année de la Commune de Paris, dont nous pourrons bientôt fêter bientôt les 150 ans.



Déjà dans la loi ‘Goblet’ du 30 octobre 1886, sur l'organisation de l'enseignement primaire, on retrouve une référence aux écoles et à la prescription « Dans les écoles publiques de tout ordre, l'enseignement est exclusivement confié à un personnel laïque. » Le lien fort avec l’éducation reste intact 130 années plus tard.

La notion prend tout son sens avec la séparation de l’Etat de l’Eglise en 1905, une date marquante pour la République et qui met fin au régime du Concordat de 1801 entre la France de Napoléon et le Saint-Siège. La loi de 1905 a été promulguée dans le contexte de l'affaire Dreyfus qui avait dominé l’actualité depuis 1898. Elle entérine le principe de la laïcité. Ce principe est consacré par les constitutions de 1946 et de 1958, (article premier « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale »)

Le défi de l’islam nous a conduits, en 2013, à la Charte de la laïcité à l'École et à la création de l’Observatoire de la laïcité. L’auteur a contribué à la Charte et il est membre de l’Observatoire.

2. Comment dépasser cette supposée ‘singularité française’ dans une Europe de plus en plus unie et présente, malgré les difficultés du moment? Pas un mot ici sur la Convention européenne des droits de l’homme de 1950, ni sur la Charte européenne des droit fondamentaux de l’UE de 2007.

La France est située à proximité de 8 pays membres ou proches de l’Union européenne. Il serait intéressant de mieux connaître les succès et échecs en matière de sécularisme au sens large. Contrairement au succès international, éclatant du Code civil français de 1804, qui traite surtout de biens matériels, le modèle laïc français de 1905 ne s’est pas aussi bien ‘exporté’. On cite souvent les révolutions au Mexique, en Espagne, voire en Turquie d’Atatürk, sinon d’Erdogan! Mais pas dans ce livre! Le cas des Pays-Bas présente un modèle proche du cas de la France; il y existe une séparation stricte entre églises et Etat, mais il est aussi associé à une ‘pilarisation’ entre protestants, catholiques et laïcs. Cela peut choquer les ‘universalistes’ français, sauf s’ils oublient le statut spécifique des trois départements alsaciens et lorrain qui ont ‘zappé’ la loi de 1905 et en restent au stade du Concordat.

En réalité, des éléments de laïcités se retrouvent dans un très grand nombre de pays. Les problématiques sont similaires, les réponses diffèrent.



3. Le conflit actuel entre la conception de leur religion qu’ont certains musulmans et la laïcité est très différent de l’opposition de l’Eglise et des milieux réactionnaires catholiques à l’égard de la république. Il est important de ne pas refaire cette dernière guerre des religions qui avait plus en commun avec le Kulturkampf de Bismarck, contre la même église outre Rhin (1871–87). Abdennour Bidar nous parle avec clarté, conviction et sympathie de l’islam mais sans concession pour ce qui est de la laïcité.



Revenons à notre texte. Très engageant et agréable à lire, livre de polémique policée mais sans concession. On y parle peut-être trop de l’Etat et pas assez de la société civile. Le rôle immense de la Ligue des droits de l’homme, élément essentiel de la société civile dans ce domaine, mérite d’être signalé. On focalise trop sur l’islam tel qu’il est perçu en France et notamment de l’islam porté par des arabes et notamment des algériens. Quel effet a eu la laïcité à la française dans l’Algérie française et postcoloniale ? Le débat franco-français sur la laïcité a un écho en Algérie avec les vues controversées et riches de l’auteur Kamel Daoud.

Les turcs sont très présents en France et ailleurs en Europe de l’ouest. Leur rapport à la religion et à la république est autre chose mais une notion de laïcité y a sa part.



Reste que le texte central apporte beaucoup dans le contexte actuel en France au lendemain des attentats contre Charlie et au Bataclan. On y trouve une bonne définition de la laïcité, combattante, ni intégriste, ni laxiste. L’auteur croit à la cohabitation entre les religions et la laïcité et craint davantage « le libéralisme sauvage, la dérégulation au mépris des cultures et du vivre ensemble ». Aurait-il approuvé l’abolition des 3 ordres, la Constitution civile du clergé et le décret d’Allard de 1793, et tant d’autres faits et geste de la Révolution française ‘au mépris des cultures et du vivre ensemble’ séculiers de l’Ancien régime ?



Le lien est fait entre ‘libéralisme sauvage’ et intégrisme dans leur opposition à la fraternité, car la laïcité n’est pas une valeur mais ‘un principe au service de nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité’. Belle formule.

Comment agir et penser face ‘à l’abîme effroyable (toujours) prêt à se creuser entre croyants (objets) et incroyants (sujets propres)’, selon les termes de Jaurès en 1910? En effet, comment faire cohabiter les Charlie, adeptes de la liberté de conscience et d’expression, et les pourfendeurs de blasphème. La réponse, ou une ‘sortie par le haut’, d’Abdennour Bidar est un appel à une spiritualité moderne et libératrice. Nous avons là les plus belles pages du livre. Les citations de Bergson, Malraux, Teilhard de Chardin et de Castoriadis tombent à pic. Sans recourir aux religions, on doit pouvoir répondre aux interrogations existentielles. Qui sommes nous, pourquoi sommes nous là, comment vivre ensemble? On a souvent dit que 21ème siècle, déjà bien entamé, sera spirituel ou ne sera pas. La laïcité, bien comprise et bien vécue, peut nous apporter beaucoup. Ce texte y contribue fort utilement. La laïcité peut-elle inspirer nos voisins proches ou lointains comme ce fut le cas avec le Concordat, ‘aidé’, certes par les conquêtes éphémères de la Grande Armée? La laïcité a formé de petits français modernes, peut il aussi former des citoyens européens.

« Les Rencontres de la Laïcité » se termine sur une série de questions et réponses qui permettent d’appuyer la thèse principale du livre.

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Lettre ouverte au monde musulman

Livre emplit d'amertume, un jugement très négatif introduit par le "nous".

Vraiment, l'auteur n'est point philosophe, plutôt un pauvre réactionnaire haineux envers un monde dont il ne connait rien; la ferme ignorance inculte de l'auteur est en tout points repoussante
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Libérons-nous !

L'homme moderne a mis le travail au centre de son existence. Pour trouver un emploi, il est amené à "se vendre" lors d'entretiens d'embauche. Sa capacité à être rentable est immédiatement évaluée.

Le nœud de cette recherche est l'argent: gagner de l'argent pour maintenir son pouvoir de dépenser, d'acheter, de consommer. Où est la liberté dans tout ça?

Abdenhour Bidar pose ici cette question philosophique. En filigrane, il interroge la solution du revenu universel. La possibilité de se libérer est-elle utopique ou réaliste? Ce livre, très condensé, me semble trop centré sur le revenu universel. Peut-on apporter une réponse politique à un enjeu aussi philosophique?
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Lettre ouverte au monde musulman

Deux idées principales : l’Islam souffre de son immobilisme et l’occident de sa perte de valeurs.

Non, trois : le monde et tous ses habitants doivent tisser un lien unique fraternel.

OK, par où on commence ?

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Un Islam pour notre temps

Un ouvrage pour notre temps.

Entre le "non à l'Islam et l'islam" et la volonté de "réforme complète et radicale de l'islam", ce livre trouve une troisième voie: celle d'un islam en adéquation avec son temps, un islam qui se remet en question et qui n'impose rien. C'est la religion de la sagesse, celle qui libère et permet de trouver sa "nourriture spirituelle".

De quoi ai-je spirituellement besoin? Voici la question centrale. Je n'ai besoin que du Témoignage ? Je ne prends que cela. J'ai besoin des cinq piliers? Je peux les prendre, mais attention, il y a une là une imposition... le Coran lui n'impose pas.



Pour un islam critique, pour un islam des Lumières, pour un islam repensé en accord avec l'Occident (devant être requestionné également), pour un islam de notre temps.
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Quelles valeurs partager et transmettre auj..

Un ouvrage écrit avec pédagogie et bienveillance
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