AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Abigail Padgett (28)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'enfant du silence

Une bien belle découverte en cette fin novembre avec un roman qui m'a séduit par sa couverture et sa quatrième de couverture très alléchantes . Placer au coeur du débat un jeune garçon sourd retrouvé attaché sur un matelas pourrait relever du " mélo " mais l'auteur a très bien su se démarquer de ce possible inconvénient en confiant sa " prise en charge " à Bo Bradley , une éminente spécialiste des services de l'enfance qui ne semble pas avoir " froid aux yeux " , comme on dit .

Les deux , Bo et l'enfant vont créer entre eux une complicité telle , que rien ne pourra empêcher les recherches d'avancer . Qui sont le père et la mère de l'enfant ? Pourquoi des " tueurs " le recherchent - ils? Qui sont les commanditaires ? Va - t- il leur échapper ?

Le lourd passé de Bo , bi- polaire , constituera un atout ou ....un désagrément, deux facettes que les uns ou les autres chercheront à exploiter dans une ambiance en permanence menaçante.

C'est un roman qui se lit facilement , bien traduit , avec un vocabulaire riche et suffisamment de rebondissements , de dialogues ,de nature à maintenir le suspense et l'intérêt du lecteur .

En raison de l'état de santé de Bo , on évoluera en quasi- permanence entre un monde réel et un monde plus opaque et incertain , voire inquiétant . C'est dans cette dualité que Bo gagnera incontestablement notre sympathie , fruit de son dépassement de soi et de son opiniâtreté . Pas ( ou peu ) de violence physique dans ces pages , enfin , si , une violence psychique qui nous englue en même temps que l'héroïne. Les principaux personnages évoluent tout au long du récit , souvent , du reste , pour se mettre " en harmonie " avec l'héroïne .

J'ai passé un excellent moment dans cette aventure mouvementée. Il semble que l'on peut retrouver Bo dans d'autres situations ...Pourquoi pas , avec plaisir en ce qui me concerne mais ...ma PAL me rappelle que " certains ouvrages " attendent mon bon vouloir depuis déjà " belle lurette " , alors...Mais rien n'est perdu : ce livre a été écrit il y a trente ans , alors , un peu plus .... Oui , ben dans trente ans , moi , chers amis et amies babeliotes , je ne vous promets rien mais je vais faire le max .A bientôt.
Commenter  J’apprécie          691
L'enfant du silence

Premier tome d'une série qui en compte cinq et qui met en scène une enquêtrice de la protection de l'enfance maniaco-dépressive.

Région de San Diego, Bo Bradley se voit confier le dossier d'un jeune enfant de 4 ans retrouvé attaché à un matelas par une corde à linge dans une réserve indienne. Hyper sensible, dotée d'une grande intelligence émotionnelle, Bo découvrira très vite que cet enfant, que certains pensent attardé, est en fait sourd. Et quand des hommes s'immiscent dans l'hôpital où il a été transféré, bien décidé à le tuer, Bo n'a plus qu'une idée en tête: sauver la vie de l'enfant.



Le personnage de Bo Bradley, dont on suit ici la première aventure, est assez atypique. Maniaco-dépressive comme on disait à l'époque (le livre a été écrit dans les années 90), bi-polaire comme on dirait aujourd'hui, et tout à fait consciente du fonctionnement de son corps et de son esprit, elle nous entraine avec elle sur le fil, entre hystérie et dépression. Ce personnage est vraiment attachant car sa maladie est moins présentée comme une tare que comme cette formidable capacité à être à l'écoute des émotions, les siennes et celles des autres.

On peut voir comme un miroir son attachement au jeune garçon sourd; tout deux souffrant d'un mal invisible pour les autres, tout deux rapidement catalogués de fou par ceux qui ont peur de ce qu'ils ne comprennent pas.



On est dans un polar, certes mais aussi, de mon point de vue, dans un roman sociologique. On entre dans les froides arcanes de l'aide à l'enfance bien entendu, mais aussi dans tout cet aspect spirituel que revêtent encore les traditions des peuples premiers. Puisqu'une partie des personnages sont païutes, et que l'autrice est une militante pour la préservation des cultures des natifs américains, nous avons la chance de lever le voile sur certaines de leurs croyances et traditions.



le personnage du docteur Lamarche m'a également assez séduite. Je verrai si l'autrice a fait le choix de le maintenir au casting dans les prochains tomes.



Et l'intrigue dans tout cela? Et bien, ma foi, elle tient la route bien qu'elle soit assez convenue. Ce qui me conforte dans l'idée que cette intrigue policière n'est qu'un prétexte pour passer un autre message. A voir dans la suite des dossiers De Bo si mon intuition se confirme.
Commenter  J’apprécie          201
L'enfant du silence

A ma connaissance, les enquêtes mettant en scène Bo Bradley ne comportent que cinq tomes. Aussi, même si celui-ci était dans ma PAL depuis deux ans, c’est un choix de ma part de ne pas l’en avoir sorti plus tôt : faire durer le plaisir (il me reste encore deux tomes à lire). Le hasard fait que la bibliothèque municipale comporte les tomes 3 et 4, je me suis donc procurée plus tard les 1, 2 et 5.



Ce tome est celui qui nous permet de faire connaissance avec Bo. Elle est ce que l’on nommait à l’époque maniaco-dépressive et que l’on nomme maintenant atteinte de troubles bipolaires. Bo connaît parfaitement sa maladie, elle se voit, et juge les symptômes qu’elle ressent, elle sait quand elle a besoin d’un traitement, elle sait dans quelle phase de sa maladie elle se trouve et les conséquences que cela peut avoir dans son comportement, dans ses perceptions. Elle sait également que sa soeur Laurie en est morte – elle s’est suicidée à l’âge de vingt ans, et cela a changé du tout au tout la vie de Bo, qui sombra dans la dépression et fut internée pendant trois mois. Elle résolut aussi de ne pas avoir d’enfant, ce que ne comprit pas son mari, qui divorça : avec deux frères prêtres, il était nécessaire pour lui d’avoir une descendance – pour lui. Bo ne voulait pas transmettre ses tourments à un enfant, elle sait ce que c’est d’être au fond de la dépression, au point que l’on ne veut jamais, ni revivre cela, ni l’affliger à un autre être humain.

Bo accomplit parfaitement son métier, elle travaille à la protection de l’enfance. Les feux des projecteurs ont malheureusement été braqués sur eux après qu’une fillette, dont la garde a été rendue à la mère, a été tuée par le compagnon de celle-ci. Le docteur Andrew La Marche, chantre de la protection de l’enfance, n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser les services sociaux. Et que croit-il ? Qu’Angela, l’agente qui a témoigné en faveur de la mère, ne se demande pas ce qu’elle n’a pas vu ? Quant à Bo, elle sait très bien que chacun peut mentir, de façon suffisamment convaincante pour être cru.

Bo et La Marche n’étaient pas vraiment fait pour s’entendre. Et pourtant : un petit garçon les réunit, un petit garçon blanc qui a été trouvé attaché à un radiateur dans une réserve indienne. La vieille femme qui l’a trouvé a les pieds sur terre, et la tête dans le monde des esprits. Elle sait… que l’histoire ne fait que commencer, que le danger est toujours là. Et si ce petit garçon ne communique pas, ce n’est pas parce qu’il est attardé, c’est parce qu’il est sourd.

Ce serait presque simple, les rouages de la protection de l’enfance sont bien huilés, n’était… l’instinct de La Marche, l’instinct de l’infirmier chargé de veiller sur l’enfant, qui sauve la vie de ce dernier. Oui, un autre infirmier est tué – en se portant au secours de Weepoo, nom qui d’après Bo est le sien – mais il faut toujours se rappeler, en lisant un polar – ou en écoutant les informations télévisées à visée sensationnelle – que le responsable d’un meurtre, c’est celui qui l’a commis, non la victime qui a eu la vie sauve grâce à un sacrifice. Et ce roman nous montre qu’il est des personnes qui sont prêtes à tout pour sauver la vie d’un enfant. Je préfère nettement retenir ses personnes que celles qui n’ont définitivement aucune empathie et se moquent du mal qu’elles sèment autour d’elles. C’est vers cette direction que tend le roman tout entier, penser à ceux qui oeuvrent pour le bien, qui sont prêts à s’oublier pour les autres.

Bo, Andrew La Marche, ont plus de points communs qu’ils ne le pensent, eux qui vivent avec le poids de la mort d’un proche dont ils se sentent responsables, comme si leur vie respective n’était qu’un long chemin douloureux qu’ils s’imposaient pour expier leurs fautes, ou ce qu’ils considèrent comme telles. Avec La Marche et Weepo, nous plongeons dans une société américaine en quête de respectabilité et de « noblesse », et si nous voyons avec Andrew comment il en est revenu, faisant un examen de conscience strict et douloureux, nous comprenons que d’autres ne sont pas prêts à abandonner les apparences, la quête de pouvoir et de puissance pour s’intéresser à l’humain. Ce serait vraiment trop leur demander.

L’enfant du silence est une oeuvre magnifique, qui va bien au-delà du genre policier.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          100
Oiseau de lune

Je veux saluer le courage de l'auteur, qui nous présente une héroïne hors norme, en proie à des troubles maniaco-dépressifs, qui lutte avec sa maladie et qui vit avec. Elle n'est pas la seule à souffrir de troubles psychiques, et nous allons voir dans ce quatrième tome à quel point cela peut être difficile.

Bo a rechuté, parce qu'elle a perdu sa compagne depuis dix-sept ans, sa chienne Mildred. Oui, elle est morte de vieillesse, oui, sa mort est "normale", mais Bo le vit mal et si ses proches l'aident, jamais ils ne lui reprochent d'avoir sombré. Dans l'établissement où elle est, elle croise d'autres patients, atteints d'autres pathologies. Ce que j'ai apprécié, parce que c'est rare dans un roman policier, c'est que l'on ne nous montre pas comment protéger la société des personnes atteintes de troubles mentaux, on nous montre comment permettre à ses personnes de vivre le mieux possible avec leur maladie dans le monde. Bo sait à quel point s'est difficile, c'est pour cette raison qu'elle sait ce qui peut attendre quelqu'un qui n'a pas reçu l'aide et le cadre adéquate pour parvenir à vivre avec.

Bo est plus forte qu'on ne le croit, parce que ses années de maladie, de traitement, de paroles aussi, franches, avec sa psychiatre, lui a fait gagner une grande lucidité, même quand elle est au fin fond de la dépression. Disons aussi qu'avec le temps - et un suivi étroit - le traitement qui l'aide à vivre est mieux ajusté. J'ai vraiment senti à la lecture du livre que l'auteur maîtrisait son sujet et avait des choses à nous dire sur ces personnes.

Et l'une d'entre elles est assassinée : Mort Walfman, un jeune homme qui était assez aisé parce qu'il était un acteur comique jouant dans des publicités grassement payées. Bo voyait en lui un frère, et elle est déterminée à découvrir qui l'a tué, et a trouvé un foyer pour Bird, son petit garçon. Problème : Mort a brouillé les traces, et retrouver sa famille est bien compliqué, mais pas impossible.

Oiseau de lune - titre qui, comme Petite tortue, fait référence à un enfant - nous plonge dans le joli monde des sociétés qui vendent la santé des gens, cherchent en s'enrichir le plus rapidement et le plus aisément possible, et tant pis pour les êtres humains que l'on sacrifie pour cela. Oh, pardon, ce ne sont pas les termes consacrés par ses entreprises, bien entendu.

Mais le roman nous entraîne plus loin encore, et nous montre à nouveau que la folie, ce terme médical, n'a rien à voir avec la perversion de certaines personnes. Je ne suis même pas sûre qu'il s'agisse du terme adéquat, cependant... les théories de ces personnes sont à chercher pas si loin que cela dans le passé. Ces personnes sont prêtes à les mettre en pratique : il faut toujours être vigilent, toujours.

Une série que j'apprécie énormément. Je cherche désormais à me procurer les tomes manquants.
Commenter  J’apprécie          100
Petite Tortue

Fréquenter une petite bibliothèque municipale (Charleval, pour la citer) a l’avantage de vous faire découvrir des livres hors-normes – parce qu’une bibliothèque ne doit pas contenir que les livres que tout le monde lit ou demande, il faut aussi faire découvrir des auteurs et leurs singulières créations. Prenez Bo, l’héroïne d’Abigail Padgett, une auteur que je ne connaissais pas du tout, et qui a consacré cinq livres à cette enquêtrice. Et quelle enquêtrice ! Elle travaille aux services de protections de l’enfance de Californie, état dans lequel chaque citoyen a le droit et le devoir de dénoncer toute maltraitance. Autant vous dire que les services sociaux ne chôment pas, en une dynamique bien rodée, qui laisse à penser en l’existence d’un véritable suivi des enfants placés. Bo Bradley est cependant un cas particulier, rare dans le domaine policier : elle est dépressive, réellement, continuellement. Elle a même été internée en asile psychiatrique et lutte quasi-quotidiennement contre sa maladie, qui est reconnue comme une vraie maladie par ses proches, ses collègues.

Lutte oui, mais elle sait quand elle est apte à travailler et quand elle ne l’est pas. Elle a suffisamment souffert à cause de sa maladie pour être lucide sur elle et, si elle n’aurait pas dû être en charge de son dossier, l’inaptitude temporaire de sa collègue et amie Estralla fait qu’elle s’occupe désormais de ce cas. Acito est un adorable bébé de huit mois, et pourtant, quelqu’un a tenté de l’assassiner, son empoisonnement n’a rien d’accidentel. La première suspecte ? La mère, Chac. Elle est très légalement mariée à un américain, que l’on retrouvera dans le récit, elle est chanteuse, et elle est sur le point de signer un bon contrat, elle qui chante à Tijuana. Traverser la frontière : c’est très facile quand on est américain et que l’on peut le dire sans accent. Quand on est née au Guatemala, comme Chac, ce n’est pas évident. Pourtant, il apparaît assez vite que ce n’est pas Chac qui a tenté de tuer son fils, et Bo doit lutter pour ne pas sombrer à nouveau : elle se trouve exposée à des faits que même les services sociaux ne pouvaient prévoir. Heureusement, elle est bien entourée, et heureusement, elle veut faire tout ce qui est pour le mieux dans l’intérêt d’Acito, lui trouvant une famille d’accueil atypique mais aimante – pourquoi un ancien cascadeur marié à une bouddhiste pratiquante ne pourraient pas veiller sur un enfant ?

En attendant, la liste des suspects diminue, pendant qu’un autre crime est commis, et qu’un troisième est évité de justesse. Le fait que l’on ait voulu empoisonner Bo indique qu’elle a trouvé quelque chose, mais quoi ? Le « qui » est nettement plus facile à trouver… Là, pour le coup, j’ai eu l’impression de me retrouver non pas face à la folie, mais face à l’irrationnel, un système de pensée qui n’était pas le nôtre, ni même celui d’aucune des personnes diagnostiquées « folles » dans ce roman. Bo d’ailleurs s’insurge contre la vision que l’on a des personnes « folles », la manière dont on les imagine tout de suite en tueur en série, alors que, le plus souvent, leurs préoccupations sont autres.



Ce qui a achevé de me plaire dans ce livre, c’est l’humour que l’on trouve, parfois, dans ce roman : la situation ne peut pas être toujours désespérée, et parfois, prendre de la distance fait du bien. Fumer, ce n’est pas bien, même quand on va si mal qu’on en ressent le besoin. Qu’importe : Je vais sortir fumer un paquet de cigarettes entier. Si l’Association de lutte contre les maladies cardiovasculaires appelle, dis-leur que je suis une androïde. Que j’ai des organes auto-nettoyants. Pas de soucis.

Tout proche, le désert, qui est presque un personnage à part entière, menaçant. Nous sommes aux Etats-Unis, et pourtant, on y meurt encore de soif dans ce désert, et si l’on s’y aventure, il faut penser à prendre une réserve d’eau pour tenir, jusqu’à que l’on vous retrouve. Il faut se méfier aussi des serpents, sous toutes leurs formes ai-je envie de préciser. J’aurai encore envie de prolonger l’écriture de cet avis, et de vous dire aussi que tout est question de nom, celui que l’on porte, celui que l’on a choisi, celui que l’on cache. Et que protéger son enfant, même avec les meilleurs intentions du monde, ce n’est pas toujours simple.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          80
L'enfant du silence





Personnellement Bo Derek, me séduit plus que Bo Bradley, une sorte de Bo(b) Morane en jupon mais qui n’en a pas l’envolée.



Dans les premiers parus chez Rivages.

GUERIF ne devait pas encore avoir grand chose sous le coude pour avoir publié une telle médiocrité.



C’est presque du niveau du Club des 5.

Tout est mièvre et abracadabrantesque.



Pas zero pointé à cause de l’idée qui est séduisante, mais guére plus loin.

Du papier gaché pour des arbres abattus pour rien.









Commenter  J’apprécie          60
L'enfant du silence

Dès les premières pages, j’ai été complètement sous le charme de l’enquêtrice Bo Bradley qui est indubitablement la grande force de ce récit. Bo travaille pour les services de protection de l’enfance de San Diego, elle est impliquée comme personne dans les affaires qu’elle suit. Elle est empathique, hyper-sensible à son environnement, dit tout ce qu’elle pense et pratique l’auto-dérision à un niveau expert. Ce qui la rend si spéciale, c’est sa maladie : elle est maniaco-dépressive, ou bipolaire dirait-on aujourd’hui. Lors de ses crises, Bo a une vision distordue de la réalité et les discussions vont bon train entre elle et les morts qui peuplent ses souvenirs. De stratégies de contournement en cure de lithium, elle parvient tant bien que mal à maîtriser ses troubles.



Lorsqu’un enfant est retrouvé seul, attaché dans une maison abandonnée, tout prêt de la réserve des Indiens Paiutes, à l’Est de la ville, c’est à Bo que l’on confie son dossier. Cet « enfant du silence » et Bo tisse une relation tendre et privilégiée, qui va les entraîner l’un et l’autre dans une affaire complexe et pleine de dangers qui se déroule à un rythme effréné.



J’ai lu ce roman pratiquement d’un souffle, parce que j’ai adoré suivre cette affaire à travers la vision parfois délirante de Bo : sa souffrance la rend intuitive et sensible, et prête à tout pour protéger les plus vulnérables. Par ailleurs, j’ai forcément été séduite par la présence des Indiens Paiutes qui apportent un supplément d’âme à ce premier tome de la série des enquêtes de Bo Bradley. Je sais déjà que je continuerai avec plaisir à lire cette série d’Abigail Padgett, qui n’a vraiment pas pris une ride ! Merci aux @editions-rivages pour cette réédition !
Commenter  J’apprécie          60
L'enfant du silence

La fureur d'une guerrière



C'est parfois dans les vieux récits que l'on fait les meilleures histoires. Les @editionsrivages ont eu l'excellente idée de rééditer ce polar sorti en 1993. Ne prenez pas ombrage de son âge ce polar est, par certains aspects plus modernes que d'autres productions plus récentes et qui se veulent tendance.



Un personnage décalé et légèrement bordeline est tout ce qu'il fallait à ce récit pour être une bonne lecture. Le personnage de Bo est un régal pour tous les passionnés de lecture, une âme altruiste qui traîne derrière elle le fantôme de sa sœur, son lourd traitement contre ses troubles mentaux et sa tendance à ne pas savoir quand fermer sa bouche. Une battante qui gère ses démons comme elle peut. Le genre de petit bout de femme que l'on préfère avoir avec soit que contre soit.



La plume de l'auteure, qui, de par son expérience personnelle, sait de quoi elle parle, est le second atout du récit. Lorsque l'esprit de Bo commence à dérailler la plume se fait frénétique, les mots pulsent comme une veine qui bat. Au contraire lorsque le brouillard de sa maladie l'embrume la plume ralentie et se fait vaporeuse sans que jamais le rythme du récit n'en pâtisse.



Ajoutons à cela une évocation de la culture amérindienne et une plongée dans la réalité quotidienne des travailleurs sociaux et vous obtiendrez une excellente lecture qui souffre juste d'une intrigue prévisible. Espérons que les prochaines aventures de Bo proposeront plus de surprises à ce niveau-là.



Une excellente lecture, portée par un personnage originale et un traitement tout en finesse d'un trouble mental encore assez méconnue à l'époque.
Lien : https://culturevsnews.com/
Commenter  J’apprécie          50
L'enfant du silence

Une nouvelle série à suivre !!!

Enfin nouvelle, ce premier tome date de 1993, publié en France pour la première fois en 1995. Et Rivages a eu l'excellente idée de le rééditer cette année.



Dès les premières pages, je me suis attachée à Bo Bradley, employée des services de protection de l'enfance, mais également maniaco-dépressive qui se bat contre ses démons et les souvenirs qui reviennent la hanter.



L'histoire débute lorsqu'une vieille femme indienne découvre, attaché à un matelas dans une maison abandonnée, un enfant de 3 ou 4 ans, qui semble mentalement déficient. Bo, qui se voit confier le dossier, comprend rapidement que l'enfant est sourd et s'attache à lui.

Alors, quand il est victime d'une tentative d'assassinat à l'hôpital, elle n'hésite pas à tout mettre en péril pour lui sauver la vie.



Les interrogations de Bo, qui se sait en proie à une distorsion de la réalité sont très bien décrites, et j'ai dévoré ce roman en quelques heures à peine.

D'ailleurs, le fait qu'il ait été écrit il y a presque 30 ans ne se sent absolument pas, il y a juste moins de téléphone portable et d'Internet, et l'histoire reste dynamique à souhait !
Commenter  J’apprécie          40
L'enfant du silence

Un petit garçon blanc, Weppo, est retrouvé seul dans la Réserve indienne de Barona, attaché et visiblement abandonné à son triste sort. Repéré par Annie Garcia, une Paiute, elle décide de le sauver et de le confier aux services de l’enfance. Son dossier est confié à Bo Bradley, une femme solitaire mais tenace et qui va vite se rendre compte que ce petit garçon a une particularité que personne n’avait encore remarqué. Weppo est sourd. Bo l’a remarqué très vite car sa sœur souffrait du même handicap. Passés les quelques moments d’incertitude de leur rencontre, Bo se sent immédiatement proche de l’enfant et va tout tenter pour retrouver les origines du petit garçon. Cette quête ne sera pas de tout repos pour Bo. Elle est elle-même maniaco-dépressive et ce trouble ne lui rendra pas la tâche aisée. Il est vrai que parler à son psy et à sa sœur toutes deux décédées ou encore à sa voiture ne rend pas les choses faciles…. Et les affaires de Bo vont encore s’aggraver lorsque deux hommes vont s’introduire dans la chambre d’hôpital du petit garçon pour tenter de l’assassiner. Pourquoi s’attaquer à un petit être innocent de quatre ans ? Bo va alors redoubler d’effort pour résoudre cette affaire car la police ne compte pas y mettre les moyens. Une piste va l’envoyer à Houston, au Texas, sur les traces de la famille Rowe, dont la mère, Tia Rowe se présente à la prochaine élection sénatoriale. Quel lien peut avoir cette famille avec Weppo ? Si Bo le découvre, elle aura la réponse à tous les mystères entourant ce petit garçon. Cette histoire est menée tout en délicatesse par l’auteure. Pas de pathos, pas de tristesse dans la description des troubles de l’héroïne et de celui du garçon. La force du roman est l’accord immédiat qui se crée entre ces deux êtres. Les désordres de Bo émeuvent mais ne l’empêchent pas d’avoir un esprit clair et aiguiser sur la situation du petit garçon. Une écriture tout en délicatesse pour une histoire que l’on peine à refermer. Il est intéressant de proposer une héroïne forte sans pour autant être une policière chevronnée. Donner du poids à l’aide à l’enfance qui fait un travail quotidien pour protéger les enfants est aussi la très belle orientation du récit.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
Commenter  J’apprécie          40
Oiseau de lune



Troisième épisode des aventures de Bo Bradley. Toujours fascinée par l'univers de cet auteur, Abgail Padgett, et par son héroïne qui est tellement proche de la réalité. Toujours autant d'émotions, de suspense, de personnages attachants. A découvrir, en commençant par "L'Enfant du silence".
Commenter  J’apprécie          40
L'enfant du silence

Voici le premier tome d'une série de 5... Et malheureusement pour moi, l'auteur s'est arrêtée là !

Franchement, je ne suis pas une grande fan de polar mais là j'étais complètement accrochée. On découvre de pas mal de choses sur la vie des Indiens d'Amérique et je dois dire que cet aspect m'a pas mal fascinée. En plus de ça, les intrigues sont bien ficelées (à mon goût) et l'héroïne terriblement attachante !
Commenter  J’apprécie          40
Poupées brisées

Bo Bradley est assistante sociale au service de protection de l’enfance. Sa cheffe l’a prise en grippe depuis son entrée en service et tente en vain de la licencier. En effet tout les oppose, l’une se laisse guider par ses intuitions et ce don de seconde vue qui lui vient par moments et qu’elle attribue à sa maniaco-dépression, l’autre ne pense que par règlements interposés et fait fi des personnes et des enfants qui n’entrent pas dans ce cadre légal.

Non seulement Bo ne se plie pas aux dictats de sa cheffe, mais elle va bien au-delà de sa fonction et s’engage auprès des enfants dont elle s’occupe en enquêtant sur les raisons profondes de leurs troubles.

Comme par exemple cette jeune adolescente de 13 ans qui au cours d’une soirée, se fige après avoir crié « Kimmy », le nom de sa poupée brisée attachée à son poignet. Bo va éviter la mise en hôpital psychiatrique de cette enfant sensible et souffrante que sa cheffe veut faire interner et dont elle retire la charge à Bo, ce qui n’ébranle en rien l’engagement de notre héroïne étonnée de ce que cette ado soit en famille d’accueil alors que ses parents et grand-parents vivent encore. Et notamment ce grand-père fabricant notoire de poupées

Vivent encore oui mais de quelle façon et jusqu’à quand ? Car tout se passe comme si le cri de l’adolescente signait l’annonce d’un passé et d’un présent criminel dans sa famille.

Touchant, bouleversant, original et passionnant, ce roman d’une richesse que je n’ai fait qu’effleurer est le dernier d’une série à lire selon les opportunités.
Lien : https://trancheslivres.wordp..
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant du silence

Bo Bradley travaille à la protection de l’enfance. Rien d’étonnant donc à ce qu’elle s’occupe d’un enfant trouvé, en ouverture du roman, par une vieille amérindienne dans une cabane abandonnée.

Sauf que Bo est atteinte de troubles bipolaires et qu’elle entre en phase aiguë, tandis que l’enfant, qui se révèle sourd, est recherché par des hommes armés.

Voilà donc un polar, un vrai - tout y est : suspens, action, déduction.

Mais ce n’est pas tant pour cet aspect, somme toute perfectible, que j’ai adoré ce roman.

Car l’intérêt du texte est ailleurs : d’abord et surtout dans la névrose de Bo, à la description magistrale. Dans l’atmosphère fiévreuse qui s’installe crescendo ensuite. Dans la culture amérindienne Paiute, ou ce qu’il en reste, enfin, en fil rouge de ce polar torturé, entraînant au possible.

Le premier épisode d’une série qu’il me tarde de dévorer dans son intégralité.
Commenter  J’apprécie          30
L'enfant du silence

J'ai bien aimé cette aventure de Bo (qui s'appelle en fait Barbara), que rien ne destine spécialement à être une super héroïne et qui va surmonter beaucoup d'épreuves avec brio (non je ne dévoile rien, je n'ai pas dit "toutes" les épreuves...). Son esprit vif va lui permettre de mettre le doigt avec clairvoyance sur les bons éléments. Les personnages secondaires sont attachants également, et bien profilés !
Commenter  J’apprécie          20
L'enfant du silence

Un enfant blanc de 4 ans est retrouvé attaché à un matelas dans une maison abandonnée au sein de la réserve indienne des Païutes.

C’est Bo Bradley, travaillant au service de la protection de l’enfance, qui va être chargée de cette affaire.

Elle va remonter le fil de l’histoire de cet enfant mais son implication émotionnelle n’est pas sans risque pour son équilibre.



Excellente initiative la réédition de ce roman sorti à l’origine en 1995.

Nous sommes ici dans une enquête particulière car Bo Bradley n’est pas une enquêtrice classique.

Elle prend en charge des enfants maltraités et, est confrontée aux rouages aberrants de la bureaucratie.



Bo est l’atout majeur de l’histoire.

Maniaco-dépressive (nommé bipolaire aujourd’hui), cyclothymique, paranoïaque, elle cache sa maladie mentale à sa hiérarchie et jongle avec ses traitements en fonction de son état du moment.

Très consciente de sa maladie, elle remet régulièrement en cause ses pensées afin de démêler le vrai du faux.

Elle passe pour une femme émotive voire incontrôlable mais fait surtout preuve d’une grande force dans sa quête de protection des enfants.



La relation qu’elle va créer avec ce petit garçon abandonné est profonde, touchante mais sans jamais tomber dans le pathos.



C’est un roman qui se dévore.

Une enquête bien ficelée, des personnages complexes, un contre la montre addictif et une ambiance parfois onirique.

En effet, c’est une femme âgée de la tribu des Païutes qui va découvrir l’enfant et elle va apporter une part de mysticisme qui donne au récit une atmosphère particulière.



J’attends maintenant que les autres tomes ressortent afin de retrouver Bo Brandley.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20
L'enfant du silence

Bo travaille au service de protection de l'enfant, Bo est en charge d'un petit garçon retrouvé par une indienne dans une vieille maison, mais Bo n'est pas comme tout le monde, Bo est maniaco-dépressive et ses démons viennent souvent la hanter très souvent, elle ne réagit pas de la même façon que nous autres ! Alors quand le petit garçon est menacé de mort, Bo fera tout pour le sauver !

.

L'enfant du silence est le 1er tome mettant en scène Bo, et pour une entrée en la matière c'est excellent ! Un personnage féminin atypique, une histoire originale tout y était réunis pour me plaire !

.

L'autrice m'a mené là où je ne m'y attendais pas, sa plume fluide et délicate est un atout dans cette histoire, d'autant plus qu'elle sait de quoi elle parle de par son expérience professionnelle ! Elle a su m'embarquer du début à la fin sans aucune lassitude !

.

Bo et ce petit garçon vont tisser des liens forts, ils sont attachants, émouvants ! L'un donne la force à l'autre et inversement ! Et tout deux sont la force de ce roman !

Bo va partir à la recherche des origines du petit garçon sans savoir dans quoi elle aller tomber !

.

Un roman écrit il y a presque 30 ans mais qui reste dans l'air du temps par tous ses aspects !
Commenter  J’apprécie          20
L'enfant du silence

"Il n'y avait rien entre elle et ce fantôme omniprésent, rien d'autre que sa lucidité durement gagnée." (108)



J’ai déjà lu toute la série il y a quelques années et j’avais peur de ne pas retrouver mon amour d’antan. Le revivre bonifié a été une agréable surprise. Il est rare de rencontrer un auteur qui donne des troubles psychiques – ici en l’occurrence, des troubles bipolaires – une vue concrète et simplement humaine. Bo Bradley assume les aléas de son cerveau avec lucidité et responsabilité. Habitée par un doute récurent sur la justesse de ses perceptions, elle est obligée de se discipliner par une présence accrue au monde, un constant réajustement face à « ceux qui [tiennent] les rênes de la réalité ». Défendre son intégrité est une priorité.



Du punch, de l’énergie, un équilibre réussi entre cultures irlandaise et amérindienne… et bien je vais tout relire alors !
Commenter  J’apprécie          20
Poupées brisées

Je viens d'apprendre que ce livre est le cinquième tome d'une série. Je n'ai donc pas lu les tomes précédents mais cela ne m'a pas gêné. J'ai apprécié ce thriller psychologique avec cette assistante sociale un peu décalée, et pas que dans sa tête, cette étude de la monstruosité ordinaire de l'humain et du système.

L'héroïne principale est très touchante dans sa fragilité de maladie mentale qui devient vite sa force, son regard décalé lui permettant de repérer assez rapidement la fragilité, le côté sombre et de s'obstiner tant qu'elle n'a pas été au fond des choses.

Une lecture agréable et du coup, je vais rechercher les tomes précédents pour voir s'ils sont du même tonneau.
Commenter  J’apprécie          10
Oiseau de lune

Voilà un polar qui sort des sentiers battus! Tout d'abord, l'enquêteur est une enquêtrice. Qui n'est ni flic, ni détective privée, car elle travaille au service de la protection de l'enfance. Et qui plus est, maniaco-dépressive.



Nous ne sommes pas à Chicago, New York, ou Los Angeles. Mais dans le sud de la Californie. Nous voyageons entre San Diego, petit paradis en bord de mer, et les réserves indiennes reléguées dans le désert, peuplé de serpents dangereux et de cactus encore plus redoutables. Les amoureux des chiens seront également séduits par certaines descriptions de la gent canine.



(Par curiosité je suis allée fureter sur le web, et j'ai découvert que la Californie est l'Etat où il reste le plus de ce que nous appelons "Indiens", et que nos amis États-uniens appellent natifs, ou peuples premiers.)



Le roman aborde beaucoup de thèmes: la culture indienne, la cupidité des firmes médicales, la paternité, la bio-éthique... Mais ce qu'il dépeint le mieux, c'est peut être ce que nous appelons la folie. Au final, la morale de l'histoire pourrait être la suivante: ceux que nous prenons pour des fous sont peut-être plus lucides et plus humains que les gens dits "normaux".



J'ai bien aimé aussi cette réflexion: si vous élevez vos enfants dans le luxe, cela produira soit de l'arrogance, soit de l'idéalisme...
Commenter  J’apprécie          10




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Abigail Padgett (102)Voir plus

Quiz Voir plus

Assassins célèbres

Né en 1577 à Angoulême1 et exécuté le 27 mai 1610 en place de Grève à Paris, pour l'assassinat d'Henri IV, roi de France, le 14 mai 1610.

John Wilkes Booth
Brutus
Jacques Clément
Charlotte Corday
Robert Ford
Félix Ioussoupov
Khalid Islambouli
Thomas McMahon
Ramon Mercader
Gavrilo Princip
François Ravaillac
Jack Ruby
Raoul Villain
Lee Harvey Oswald

14 questions
132 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , assassinats , culture généraleCréer un quiz sur cet auteur

{* *}