L’HOMME SANS POSTÉRITÉ d’ ADALBERT-STIFTER
Victor, avant de commencer à travailler, quitte sa mère nourricière pour rendre visite à un oncle qui vit sur une île, loin de tout. Il se passe très peu de choses pendant cette étrange rencontre mais le jeune homme en sortira transformé. Un roman bien curieux, entre romantisme et initiation, au rythme très lent, qui m’a beaucoup touché.
Adalbert-Stifter est un écrivain autrichien du début du 19 ème siècle, admiré par Nietzche ou Hesse et récemment par Peter Handke. Si vous aimez l’action, passez votre chemin mais si une belle prose naturaliste vous inspire, alors essayez cet auteur qui m’était encore inconnu la semaine dernière !
Commenter  J’apprécie         20
J'ai beaucoup aimé "L'homme sans postérité", texte transparent en apparence mais qui prend à la gorge au détour d'un dialogue minimaliste ou d'une description. Le condor est, lui, la première nouvelle d'Adalbert Stifter, et le style en est diamétralement opposé : Grande richesse des mots, phrases alambiquées et touffues, bourrées de poésie. C'est très beau, mais l'émotion n'est pas venue. De plus, je trouve l'histoire mal construite, déséquilibrée, et peu claire.
Commenter  J’apprécie         20
Les première pages de l'homme sans postérité pourront sembler banales. Mais très vite, on se laisse porter par l'écriture fluide et légère du grand maître autrichien. L'admirable post-face de Georges Arthur Goldschmidt met en lumière ce livre pudique et nostalgique. La nature chez Stifter ne vaut pas pour elle même. Elle est avant tout la trace laissé par le promeneur. En cela, Stifter est dans la grande tradition romantique où le paysage apparaît comme le reflet de l'âme. Ce roman pose aussi des questions plus contemporaines sur la filiation. Le regard de l'homme âgé sur l'adolescent n'est pas sans ambiguïté. Il demeure une ode émouvante à la paternité,
Commenter  J’apprécie         20
Enchantée par le réalisme narratif, je me suis prise pour Heidi à travers cette pittoresque bohême que traverse le jeune Victor lors de son voyage initiatique. Une oeuvre littéraire et picturale qui laissera sans aucun doute encore longtemps son empreinte dans ma mémoire contemplative.
Commenter  J’apprécie         20
L'homme sans postérité est un conte initiatique, qui fait se rencontrer les extrêmes de la vie : la jeunesse la vieillesse, la bonté et la rudesse, la stérilité et l'amour.
Victor est un jeune homme droit et loyal, orphelin élevé par une mère adoptive aimante, submergé par un grand sentiment de solitude. Comme épreuve pour passer à l'age adulte, il est sommé de passer quelques semaines chez un oncle inconnu et revêche. S'y rendre est déjà en soi une initiation, par un voyage à pied à travers une nature bienveillante, accompagné de son chien fidèle. Il arrive vers cet homme inhospitalier, est retenu prisonnier dans une maison étrange, entre mystères et silences. Bien sûr, peu à peu, les rapports entre les deux hommes vont évoluer, Victor arrive à une connaissance de soi-même et de son histoire, qui lui permettront de devenir l'homme heureux et généreux qu'il mérite d'être.
C'est l'histoire d'une transmission d'une simplicité biblique, à la fois obscure et délicate, qui exalte les sentiments purs et la droiture. Les paysages par leur magnificence parfois surnaturelle, accompagnent l'éclosion d'un doux enfant perdu , entouré de la bonté des adultes, offerte ou retenue. Un roman optimiste, en quelque sorte.
Commenter  J’apprécie         20
Livre rassemblant plusieurs histoires, indépendantes des unes des autres, mais avec 2 points en commun, elles se déroulent en montagne, et les personnages sont des enfants, avec des membres de leurs familles.
Les histoires sont faciles à lire, nous amène dans l'univers montagnard, avec beaucoup de douceurs
Ces contes ont un style d'écriture différent que ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant, et c'est très agréable !
Je vais lire le prochain tome de cette série :)
Commenter  J’apprécie         10
LES GRANDS BOIS d’ ADALBERT STIFTER
Seconde lecture de cet auteur autrichien que j’avais présenté récemment. On retrouve cette même écriture raffinée, descriptive, naturaliste et romantique tout à la fois. L’histoire nous ramène au temps de la guerre de trente ans, des chevaliers, des princes et des jolies princesses.
Il ne se passe pas grand chose dans ce roman mais l’environnement d’une guerre toute proche, des incertitudes qui en découlent sont l’occasion pour Stifter de nous offrir des peintures de forêts somptueuses et l’exploration des sentiments des jeunes filles. Stifter était également peintre, cela se récent particulièrement dans ce livre.
Commenter  J’apprécie         10
Proposé en "blind sale" par la librairie, belle expérience de lecture qui permis de retrouver un peu Les Chardons du Baragan, la mémoire crée des mondes.
Commenter  J’apprécie         10
très beau livre qui se lit comme on regarde un tableau de maître.
ce roman est rempli de douceur, de bien être et de quiétude.
on rêve des relations telles que décrites.
j'ai vraiment été transportée par ce livre et j'ai fait le parcours du "héros" à son départ de France, son passage par la Suisse et son arrivée en Italie.
Les paysages sont saisissants mais on est aux antipodes du roman d'action, on est plus tourné vers l'introspection...
a lire si on est vraiment amateur de philosophie et/ou de psychologie
Commenter  J’apprécie         10
L'arrière saison est l'exact opposé de La Recherche de Proust. On pourrait rapprocher les deux œuvres dans le fait qu'elles mettent toutes deux au premier plan l'élite bourgeoise et aristocratique de leurs sociétés respectives mais en fait Stifter ne fait que brosser un Idéal sans aucune articulation sociale, psychologique ou historique quand Proust au contraire vise à caractériser au plus près le Réel de cette société.
En définitive, Stifter me semble être un Idéologue conservateur: chacun doit trouver la place que Dieu lui a destiné dans une nature magnifiée et un monde social sans contradictions ou la perfection réside dans l'artisanat et les choses bien faites.
Il y a beaucoup de réflexions sur 'l'Art" et l'esthétique mais uniquement dans l'idée de la perfection des matériaux et du savoir faire sans jamais s'intéresser davantage au sujet des œuvres sinon que le Beau devrait se rapprocher de l'Art de l'Antiquité grecque et romaine sinon en le reproduisant mais du moins en retrouvant son essence.
Que dire de l'écriture? On pourrait la qualifier de "marivaudage" ou là encore seule la forme du discours et les bonnes manières de dire sont reprises sans aucune prise dans aucune sorte de réalité.
Au total, cet Idéalisme conservateur et de tonalité très protestante associée à la glorification de la petite entreprise artisanale qui cherche à magnifier la nature est un manifeste du capitalisme anglo-saxon et peut-être du national socialisme des Nazis car il y a bien la notion de perfection de la race et de l'élite, la recherche d'une perfection perdue du fait de la décadence de notre époque qu'il faudrait dépasser.
Commenter  J’apprécie         00
Brigitta n'a pas la puissance d'un homme sans postérité. La fin de l'ouvrage apparaît assez invraisemblable et la tradition romantique confine alors à la mièvrerie.
Commenter  J’apprécie         00