Citations de Agathe Colombier-Hochberg (149)
Douter d'être normale.
Je ne pouvais pas m'empêcher de penser que si je n'étais pas capable d'être mère, alors je n'étais pas vraiment une femme. Dans notre société, aujourd'hui encore, on n'est pas tout à fait une femme si on n'a pas d'enfants.
Je ne sais pas pourquoi on pense seulement aux enfants quand on demande comment s'est passée la rentrée. L'épreuve la plus terrible est pour les mamans.
- Il faut être gentil avec ses enfants, explique-t-il à Maud et Laurent. Après tout, ce sont eux qui choisiront votre maison de retraite.
- On l'a échappé belle ! souffle Laurent. J'étais en train de repasser dans ma tête quelques scènes de la Grande Evasion?
- Moi je pensais plutôt à Papillon, répond Julien.
- Ben voyons, s'amuse Yannis, et pourquoi pas Midnight Express ? On voit que vous n'avez pas beaucoup vécu pour imaginer les pires situations...
- On a énormément vécu ! proteste Laurent. Ne serait-ce qu'en passant nos vacances avec toi !
Ce n'est pas un calendrier qui doit me dicter mon emploi du temps et encore moins me dire quel jour je fais des cadeaux aux gens que l'aime.
PS : tu as bien fait d'arrêter les trucs allégés, les glaces, les chocolats, les hommes... Certaines choses sont meilleures riches.
Un petit miracle, un peu comme les fois où l’on fait tomber un objet sous un large meuble et qu’en tendant la main à l’aveuglette, on le trouve là, tout de suite, sous nos doigts qui n’ont même pas eu besoin de tâtonner.
Chez toutes les personnes âgées qu’elle connaît, il y a des guéridons, des bibelots partout, des petits tapis aussi glissants qu’inutiles, des napperons hideux, des fleurs en plastique, et la télé est allumée en permanence. Rien de tout cela ici. Les rares objets semblent avoir été soigneusement choisis, en particulier une statuette représentant trois singes qui se couvrent chacun une partie du visage : les yeux, les oreilles, la bouche. « Ne rien voir de mal, ne rien entendre de mal, ne rien dire de mal », récite mentalement Elsa, déplorant la présence de ce symbole asiatique de la sagesse qui n’augure rien de bon quant à la loquacité de sa propriétaire.
Écrire la biographie d’une star de cinéma n’est pas franchement ce qu’on attend d’un enseignant-chercheur, et dans le milieu universitaire, ce genre de démarche est accueilli avec beaucoup de mépris ; alors si j’écris ce livre, il faudra absolument que je prenne un pseudo.
Ce n’est pas uniquement pour ses talents de comédienne que les gens l’adorent ; j’en suis certaine. Elle a fait rêver des générations entières, et aujourd’hui, avec la carrière qu’elle mène au théâtre, elle touche un public beaucoup plus intello. La cible est très large.
Elle ne s’est jamais mariée, et elle n’a pas d’enfant. Quel que soit le domaine, une discrétion absolue la caractérise. Pour certains, le portrait succinct qui s’en dégage est la définition même de l’ennui ; pour Elsa, un tel mystère est forcément synonyme d’une personnalité riche et singulière.
Du ski ?
Certainement pas.
Je n'ai pas appris quand j'étais enfant , la première fois que je suis montée sur des skis, j'avais dix-sept ans. c'est fous ce que la conscience du danger peut gâcher le plaisir.
- Je veux aller me coucher ! gémit-elle à l'intention d'Emilie, et sans transition, elle attrape un par un les bagages et les jette joyeusement dans l'escalier.
En quelques secondes, ils le dévalent brusquement et finissent leur course en s'écrasant aux pieds des deux hommes dans un lourd fracas.
La vision du couple qu'ils forment avec leur enfant frappe l'adolescente de plein fouet. Pour la première fois, elle prend conscience de leur statut de parents. Et de famille. Le trio qu'ils avaient composé avec elle lui semble soudain bancal, alors que celui-ci es parfait. Et par définition, elle n'y a plus sa place. Est-ce cela qui la gêne le plus, ou bien l'absence de figure maternelle dans ce tableau d'un couple entourant un enfant? Impossible à dire, tout ce qu'elle sait, c'est qu'un sentiment encombre soudain son esprit.
Léo s'abstient de claquer la porte -manquerait plus qu'elle réveille le divin enfant- et entre dans le salon où elle se laisse tomber dans son fauteuil de prédilection. L'heure de son arrivée est désormais grevée d'un enjeu majeur, puisqu'elle ne détermine plus le temps qu'elle partagera avec son père, mais celui qu'elle pourra consacrer au charmant nourrisson qui passe environ vingt heures sur vingt-quatre à dormir. Selon les jours, elle bénéficie de l'immense privilège consistant à changer sa couche, lui donner son bain ou le biberon, lui faire faire son rot et accessoirement se faire vomir dessus, ce qui n'émeut ni son père ni Alex. De manière générale, les soucis et le quotidien de la jeune fille ne semblent plus préoccuper grand-monde dans la maison paternelle, ce qui l'arrange plutôt compte tenu de ses notes en chute libre.
Avec le recul, le plus difficile à vivre avait été la réaction de leurs amis. L'onde de choc qu'avait causée la nouvelle parmi eux était immense; non contents d'évoquer le sujet à longueur de dîners, leur curiosité était sans limites. Est-ce que vraiment elle ne s'était rendu compte de rien? N'avait-elle jamais surpris Paul posant un regard lourd de convoitises sur un autre homme? Et s'agissant de leur vie sexuelle, n'y avait-il rien qui aurait pu éveiller ses doutes? Pour tous ces couples que cet événement avait rassurés dans leur normalité, son identité se résumait à l'amie qui avait épousé un homo sans le savoir et dont la fillette allait au-devant d'un mal-être inéluctable.
"Parfois, la beauté d'une œuvre d'art la console de ses pertes, en venant lui rappeler qu'il reste encore quelques choses sur Terre qui sont éternelles."
"C'est une décision qu'Emma approuve ; cependant, au-delà de l'intention louable d'élaborer des repas équilibrés, ceux qui sont servis à son ami correspondent plutôt à l'idée qu'elle se fait d'un menu carcéral, et elle ne voit pas comment on peut reprendre goût à la vie en mangeant des plats qui n'en ont aucun."
"_Je vous présente Hervé, mon es-futur petit-gendre. Hervé, je te présente Frédéric et Patricia Maille, colle la moutarde.
_C'est Savora ! proteste le couple en chœur."
"_Selon moi, le sexe est largement surévalué, alors qu'avec un millefeuille de chez Jacques Génin, on n'est jamais déçu."