AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Aimé Césaire (153)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une tempête, d'après La Tempête de Shakespeare

L’île de Prospero est bien sûr aux Antilles!



Aux personnages de Shakespeare:



- “deux précisions supplémentaires :



- ARIEL esclave ethniquement un mulâtre



- CALIBAN : un esclave négre,



une addition ESHU dieu-diable négre”



Si la tragédie est racourcie : trois actes au lieu de cinq, et 91 pages seulement, Césaire colle beaucoup plus au texte qu’on ne l’imaginerait. Dans la tempête de la 1ère scène les dialogues sont d’une redoutable efficacité comme dans l’anglais shakespearien :
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
Commenter  J’apprécie          30
Toussaint Louverture : La Révolution française ..

I’m back ! dirait le british. Na zongi ! hurlerait de joie le congolais. Effectivement cela fait belle lurette que je n’avais pas produit un commentaire de lecture. Je reviens avec du costaud. Aimé Césaire. A la veille du premier anniversaire de sa disparation, cela relève du timing quasi-parfait. Si j’étais animiste, je croirais peut-être que l’âme du poète a quelque peu perturbé et fait trainer ma lecture de cet essai historique sur Toussaint Louverture, la Révolution française et le problème colonial.



Lire la suite...
Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
Commenter  J’apprécie          30
Cadastre - Moi, Laminaire...

Césaire, c'est l'amour du dire l'engagement, par les racines. C'est vouloir, c'est faire, c'est agir. On ne quitte jamais les éléments, terre, feu, océan, présents à l'être, à sa condition, à sa dimension. Tout ancré dans la profondeur historique, de ce qui précède, matrice des jours présents où se débattre, où combattre. C'est aussi sarcler l'homme comme terroir et le laisser respirer, exsuder sa colère. "Fascinant le sang les muscles / dévorant les yeux ce fouillis / chargeant de vérité les éclats routiniers / un jet d'eau de victorieux soleil / par lequel / justice sera faite / et toutes les morgues démises"

Et puis Césaire, c'est également l'artiste du mot rare qui vous ramène au dictionnaire - laminaire, quiscale, épacte, hourque, orle, phosphène, ignivome - placé au lieu juste.

Laminaire, donc... peut-être une eau profonde, "entre chien et loup".
Commenter  J’apprécie          20
Une tempête, d'après La Tempête de Shakespeare

Publiée et jouée en 1969, cette pièce de théâtre est inspirée de La Tempête de Shakespeare.



" Un navire sombre dans les eaux furieuses d’une tempête infernale. Depuis l’île où il a été exilé à la suite d’un funeste complot, le duc et magicien Prospero contemple le naufrage… et voit débarquer ses ennemis d’autrefois. La vengeance est proche ! Mais son esclave Caliban se révolte, et rien ne sera plus comme avant…" (source internet)



Un texte magnifiquement écrit mais je me suis magnifiquement ennuyée et je l'ai donc lâchement abandonné au bout des 50 pages de rigueur.



Commenter  J’apprécie          20
Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Au nom de Dieu, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,



Voilà un ouvrage, petit par la forme, mais percutant par le fond : “Discours sur le colonialisme suivi de Discours sur la négritude” du célèbre écrivain, poète et homme politique français martiniquais Aimé Césaire aux Éditions Présence Africaine.



L'ouvrage est donc divisé en deux parties. D'abord un texte d'Aimé Césaire sur le colonialisme, puis un autre texte traitant cette fois si de la négritude, dans le cadre de la Première Conférence Hémisphérique des peuples noirs de la diaspora, qui a été organisée par l'Université Internationale de Floride à Miami, en hommage à l'auteur, ou il prononça ce discours le jeudi 26 février 1987.



Commençons d'abord par le commencement : le discours sur le colonialisme. Dans ce véritable blâme du colonialisme, Aimé Césaire détruit à coup de phrases assénées méthodiquement, toute l'idéologie colonialiste et ces défenseurs avec.



Par des analogies qui peuvent appeler à la polémique, des exemples terrifiants, mais vrais, et des retours sur des réalités idéologiques de nombres d'intellectuels, Aimé Césaire nous rend compte d'une idéologie de la barbarie. Une barbarie qui a le culot de se surnommer civilisation.

Césaire montre comment une classe bourgeoise européenne prend l'idéologie colonialiste comme un humanisme, qui en fait n'en est pas un. Il explique comment finalement la colonisation implique non pas une civilisation des colonisés, mais bien l'inverse : une barbarisation des populations qui est enclenchée.



Aimé Césaire compare notamment, et a plusieurs reprises, l'idéologie colonialiste, qui est basée sur le racisme le plus pur, à l'idéologie nazie. Aimé Césaire rend compte d'un colonialisme, qui n'a rien à envier au nazisme, et que Hitler n'est que l'un des maillons d'une longue chaine de barbarie européenne qui a commencé bien avant lui.

Les exemples de situation coloniale, il y en a des dizaines, l'auteur aimant à parler de la situation malgache, zaïroise, ou encore indochinoise.

Le poète martiniquais, écrit certains propos qui paraissent teintés de communisme, et va jusqu'à, à un unique passage, prendre exemple sur l'URSS de l'époque. Il explique que l'idée colonialiste est une idée développée par la bourgeoisie européenne, et qu'elle implique la prolétarisation des pays colonisés.



Aimé Césaire s'attelle aussi à étaler et dénoncer les propos choquants de nombreux intellectuels européens, sur les sois-disant bienfaits du colonialisme, à partir de plusieurs disciplines : la géographie, l'ethnologie, la psychologie, la théologie, la philosophie, etc.

Enfin, le fil rouge (c'est le cas de le dire), de ce discours foncièrement anticolonialiste, est d'une actualité frappante : il faut lutter contre l'européanisation du monde, et la destruction des sociétés anciennes, des sociétés extra-européennes et de leurs civilisations.



La suite de l'ouvrage est consacré au discours sur la négritude, prononcé en 1987. Dans ce discours particulièrement intéressant, Aimé Césaire revient sur le concept phare qu'il a lancé avec Léopold Sedar Senghor, Léon-Gontran Damas et plus tard Alioune Diop et d'autres intellectuels noirs, au milieu du 20ᵉ siècle : la négritude. Un concept, qui a influencé un grand nombre de personnalités noires et qui est même devenu un mouvement littéraire.



Aimé Césaire définit donc ce concept, en trace les grandes lignes, l'expose comme un concept qui a eu un impact sur le monde. Il définit ce concept, comme ayant en effet une dimension ethnique, mais surtout une dimension historique, “une manière de vivre l'histoire dans l'histoire”. Ce n'est pour lui ni une philosophie, ni une métaphysique, ni “une prétentieuse conception de l'univers”. Il explique la négritude comme un refus de l'oppression, un combat contre l'inégalité, une révolte contre ce qu'il appelle “le réductionnisme européen”, donc contre l'acculturation et l'aliénation culturelle du monde par l'Europe. Autrement dit par le fait que l'Europe agisse comme si sa culture relevait de l'universel.

Aimé Césaire arrive enfin sur le concept d'identité, qui est finalement la question que pose la négritude. Une question bien plus importante et bien plus profonde que l'ethnicité. Une question phare, pour Césaire.



Pour conclure, on ne peut qu'être émerveillé face à la plume de Césaire. Une écriture, belle, très profonde, très élaborée, digne du poète qu'il était. L'on voit l'intérêt qu'il porte pour la lutte contre le colonialisme, l'engagement qu'il prend par ces deux textes pour l'égalité, contre l'oppression et pour la culture. Son analyse tranchante du colonialisme, son dégout de cette idéologie, nous dévoile un homme profond par sa réflexion et intelligent par son analyse. 



Merci aux Éditions Présence Africaine pour ce petit ouvrage extrêmement instructif, une maison d'édition qui a très longtemps accompagné Césaire. 

Un livre à lire et à relire pour se souvenir, ne pas oublier et continuer à combattre contre ces idéologies, ces pensées qui aujourd'hui existent encore, pas loin de trois quarts de siècle après ce discours sur le colonialisme.
Lien : https://www.instagram.com/le..
Commenter  J’apprécie          20
Une Saison au Congo

Petite pièce avalée en quelques heures poursuivie par le visionnage de la mise en scène de Christian Schiaretti avec Marc Zinga dans le rôle de Lumumba, Safoura Kabore qui perce l’ecran.

Dramaturgie et conseils artistiques Daniel Maximin, Musique originale Fabrice Devienne, Scénographie et accessoires Fanny Gamet.



Quelques années seulement après l’indépendance du Congo et l’assassinat de Lumumba, Césaire s’engage dans une pièce de théâtre éclairante et engagée, un travail de mémoire pour saluer l’existence de Patrice Lumumba, un homme á la lucidité utopique. Un de ces David qui se jeta corps et âme dans le combat contre un Goliath polycéphale, perfide, d’un égoïsme démesure a qui rien rien n’avait été refusé jusqu’alors et qui avait coutume de se servir sans même demander.



Bien sur, la pièce s’assied sur les principes du théâtre classique puisque il s’agit la d’une déclaration de guerre contre l’ordre établi, contre les colonisateurs corrompus et les connivences entre le grand nord.



Bien sur, la pièce est pléthorique, de personnages, de mots, de danse, de musique et de poésie comme l’est Congo.



Bien sur, Lumumba meurt. Assassiné par le peur de perdre le pouvoir, par la tentation de l’exploitation infinie de la terre et des hommes, par la chefferie, par l’obéissance aveugle, par les intérêts personnels primant sur l’intérêt du peuple, par la traîtrise, par l’éternel recommencement des cycles de profitation humaine, par le grand capital, par la manipulation des foules, par la manque d’éducation et de choix éclairé, par le cynisme auquel abouti irrémédiablement le capitalisme aveugle, par les petites politiques court-termistes.



Bien sur, á côté de Lumumba, des femmes fortes. Mama Makosi, Hélène Bijou, Pauline Lumumba… telle l’Afrique, entières, solides, unies, résolument pan-Africaines.



« Je danse l’allégresse, aux semailles du soleil,

de l’incongrue petite pluie plantant

son rire de cuivre défait dans la chair

surette de la mer. »
Lien : https://kalalou.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

Le poète de la négritude avance toujours les poings levés pour l'indépendance de la Martinique , même s'il ne le dit pas ouvertement .Le parti inépendentiste du pays ne l'a voté qu'à 20% . De puis la mort du poète , les intellectuels et le peuple ne demandent plus la liberté de partir sur un autre chemin étant dépendant de la métropole .
Commenter  J’apprécie          20
Cadastre - Moi, Laminaire...

La poésie d'Aimé Césaire est inspirante. On lit ses mots sans faire trop attention et on a des poèmes qui se forment en s'endormant, des images, des réminiscences. On est pris, enveloppé dans son langage, on se l'approprie. En ce sens, Aimé Césaire a touché à l'universel avec ses mots rares voire inconnus du profane, ses animaux exotiques omniprésents, car c'est une nature fantastique, fantasmée et vue à travers des yeux qui semblent détenir son secret. Il ne faut pas trop chercher un "sens" immédiat. On doit se laisser bercer par ces plantes, ces animaux fantastiques, cette mer "toujours recommencée" qui nous "observent avec des regards familiers et l'homme en tueur, destructeur, Moloch mangeur de chair. La métaphore -comme chez tous les grands poètes- est puissante, parle, claque, impacte nos sens :

"Parler c'est accompagner la graine

Pis qu'au noir secret des nombres"



Et le Soleil -dieu céleste- contemple ce monde qui se débat, en témoin souvent bienveillant:



"Pirate" guet-apens de remords

Le Soleil n'est pas là en intrus.

Commenter  J’apprécie          20
Cent poèmes



Wifredo Lam, ce peintre cubain puis français, puis toujours cubain, mais il est mort à Paris, était de ses amis. Il lui rend hommage en contemplant la "Jungle". Wifredo dont la filiation artistique avec Picasso est évidente. Ce dernier, aussi, était son ami.



Où est donc passée cette culture subversive avec les surréalistes, colérique avec la négritude, visionnaire avec ces peintres de la déconstruction ou ces chantres des opprimés ?



Tout cela semble évanoui dans le tintamarre matérialiste de notre monde moderne. Mais voilà qu'apparaissent de nouveaux combats, portés souvent par la haine, la bêtise, dans une atmosphère fruste, suffocante pour la raison et l'intelligence.



Pat.
Commenter  J’apprécie          20
Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Deux discours importants (1950 et 1987) pour comprendre l'ancrage de la colonisation dans les mentalités occidentales. Aimé Césaire dénonce haut et fort la barbarie de la colonisation, le racisme, les discriminations...dans une ère postcoloniale naissante.

70 ans plus tard, le sujet est toujours d'actualité (#blacklivesmatter). Il faut lire et relire le "Discours de la négritude" et peut être que nous réussirons, colonisés et colonisateurs, à guérir un jour de ces maux que nous traînons de ce passé inavoué.
Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

Conséquence d'un recul nouveau sur sa terre natale, cette émotion poétique se manifeste dans les pages par un chaos poétique, poésie déstructurée si l'en est, à l'image peut-être de la destructuration mentale et concrète de la colonie antillaise. Ce chaos suscite une indignation chez l'homme intellectuel qu'il est devenu, mais aussi une compassion face à ses confrères, cocitoyens colonisés, victimes passives qui n'ont pas ce recul dont il a bénéficié pour se rendre compte de l'absurdité locale, que les choses pourraient être autres. Césaire s'inclue dans ce peuple dominé au lieu de se maintenir à l'écart comme le permettrait sa place d'intellectuel conquise. La poésie est logiquement l'instrument de retour à la souffrance corporelle de l'être intellectuel. Le vocabulaire très recherché peut ainsi apparaître comme une marque d'intellectualisme complexé, qui montre à ses dominateurs sa sur-maîtrise de la langue dont ils le croyaient exclu. Mais ce vocabulaire parfois difficile, très spécifique ou parfois même grotesque, faisant surgir le mystère de mots très concrets, mots de métier, leur matérialité souvent inconnue se heurte à des mots, des expressions et des constructions simples d'accès. Le poète obscurcit, contredit, complique tour à tour, fait exploser une émotion parfois résumable en un mot. L'anaphore de construction permet également à l'auteur de mêler une simplicité immédiate mais incomplète à une profondeur d'obscurité.

Bien que le poème ne semble répondre à aucune construction régulière de rythme, de rimes... ni même de juxtaposition de sons, on ressent à la lecture de cette matérialité difficile, de cette alternance entre simple et complexe, une voix puissante et poétique, un souffle, une danse des sonorités qu'un hasard de rencontres a rendues plaisantes. Le chaos colonial a accouché d'une poésie désorganisée mais qui a la puissance du corps, de l'instinct, dont les mots sont pleins de l'émotion et pas de l'intellect, où même les mots les plus étranges, les plus rares ou inappropriés prennent leur place et un sens dans le jeu des sensations. C'est ainsi par le poème que la réaction sensitive se change en acte politique.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
Commenter  J’apprécie          20
Toussaint Louverture : La Révolution française ..

À la fin du XVIIIe siècle, la partie française de l’île de Saint-Domingue, modèle de colonie d’exploitation, représentait pour l’économie française ce que l’Afrique noire toute entière lui apportait au XXe. La première grande concentration capitaliste s’organise dans la classe des armateurs, recrutée à Nantes, Bordeaux, Rouen, et précède l’industrie. Aimé Césaire, raconte, en trois moments, la première révolution anticolonialiste.

(...)

Épisode capital de la Révolution française et de l’histoire de la décolonisation, peu enseigné et rarement évoqué. Cet ouvrage est d’ailleurs indisponible !



Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

Lu en classe de première il y a longtemps pour pour le Bac de français. Je n ai jamais compris les raisons de ce choix. Il y a de quoi dégoûter les élèves de la lecture. Non pas que l œuvre de Césaire soit inintéressante mais il faut un peu de maturité pour apprécier ce genre littéraire. Il faudrait que je me replonge dedans , plus de 20 ans après pour chasser cette mauvaise expérience de lecture.
Commenter  J’apprécie          20
Cadastre - Moi, Laminaire...

Joli recueil de poésie.
Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

L’aube s’anime sur une humeur incertaine : « Au bout du petit matin… /Va-t-en, lui disais-je, gueule de flic, gueule de vache […] Puis je me tournais vers des paradis pour lui et les siens perdus, plus calme qu’une femme qui ment […] » (p 7).  



« Au bout du petit matin… », ces mots reviennent plus de vingt fois. Défilent Fort-de-France (cette ville plate/étalée/inerte, le morne oublié/accroupi/famélique), les souvenirs d'enfance, de misère et de soumission (le négrillon, la maison, la trêve alcoolique de Noël, la honte, la vie prostrée), jusqu’à la révolte et à la conquête de la parole : « Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-panthères, je serai un homme-juif /un homme-cafre /un homme hindou-de-Calcutta […] Je retrouverai le secret des grandes communications et des grandes combustions […] Qui ne me comprendrait pas ne comprendrait pas davantage le rugissement du tigre (p 20-21). Sa voix devient celle des esclaves, de la négritude, celle de Toussaint Louverture, le libérateur vaincu exilé dans la neige : « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n'ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s'affaissent au cachot du désespoir » (p 22). Sa voix devient imprécation : « Parce que nous vous haïssons vous et votre raison, nous nous réclamons de la démence précoce de la folie flambante du cannibalisme tenace » (p 27). Césaire a les accents du Rimbe de la Saison : « J'ai assassiné Dieu de ma paresse de mes paroles de mes chansons obscènes /J'ai porté des plumes de perroquet des dépouilles de chat musqué /J'ai lassé la patience des missionnaires /insulté les bienfaiteurs de l'humanité. /Défié Tyr. Défié Sidon. /Adoré le Zambèze. /L’étendue de ma perversité me confond ! » (p 29). Et l’imprécation devient provocation : « Mais pourquoi brousse impénétrable encore cacher le vif zéro de ma mendicité et par un souci de noblesse apprise ne pas entonner l’horrible bond de ma laideur pahouine ? /Voum rooh oh /Voum rooh oh » (p 30).



Enfin le poète trouve sa place et sa fonction : « Ma négritude n'est pas une pierre, sa surdité ruée contre la clameur du jour /ma négritude n'est pas une taie d'eau morte sur l’œil mort de la terre /ma négritude n'est ni une tour ni une cathédrale /elle plonge dans la chair rouge du sol /elle plonge dans la chair ardente du ciel /elle troue l'accablement opaque de sa droite patience » (p 47). « Et nous sommes debout maintenant, mon pays et moi, les cheveux dans le vent, ma main petite maintenant dans son poing énorme et la force n'est pas en nous, mais au-dessus de nous, dans une voix qui vrille la nuit et l'audience comme la pénétrance d’une guêpe apocalyptique » (p 57). Le poème s’achève après cette longue méditation de l’aube : « et le grand trou noir où je voulais me noyer l'autre lune /c'est là que je veux pêcher maintenant la langue maléfique de la nuit en son immobile verrition ! » (p 65).

Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

je ne sais pas... moins marquant que peau noire et masque blanc
Commenter  J’apprécie          20
Cahier d'un retour au pays natal

Pamphlet poétique sur la domination blanche, entre appel à la révolte et désespoir. Césaire l'écrit à sa sortie de l'ENS Ulm, avant de retourner en Martinique, lorsqu'il met des mots sur la situation des noirs avant la seconde guerre mondiale. Ce texte, publié dans une revue éditée par ses amis et lui, est considéré comme précurseur/initiateur de la négritude. Maginifique
Commenter  J’apprécie          20
Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Un beau discours dont les faits n'ont jamais cessé d'éclaircir nos voies obscures jusqu'aujourd'hui
Commenter  J’apprécie          20
Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Comment dénoncer si nous même nous ne sommes pas mieux?? C'est vrai qu'on ne seras jamais mieux que l'autre mais on peut tenter de faire mieux dans ses mots . il assemble la passion et l'envie de faire mieux afin de dénoncer et défendre son point de vue sur les civilisation qui se croit supérieur ou du moins qui se croit inférieur aux autres. L'oppression est l'arme qui est le plus utilisé dans le monde les civilisations qui se croit supérieur s'en serve encore de nos jours afin de s’enrichir. Que dire de ses territoire d’Afrique acquis par ses colonialisme afin d'exploiter leur richesse. le pire c'est qu'il achète ses terres pour même pas le 1/4 de ce qu'ils vaut . Le colonialisme est un sujet ou un principe renommer par la civilisation actuelle d'investissement .
Commenter  J’apprécie          20
Discours sur le colonialisme - Discours sur..

Des textes sévères et chargés de mots sincères, accusateurs, défenseurs de la dignité de chaque peuple bafouée par la soif de pouvoir à moins que ce ne soit la soif de puissance. Des écrits admirables et qui ont fait de ce homme politique un grand homme de lettres pareillement.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Aimé Césaire (1876)Voir plus

Quiz Voir plus

LNHI-28521: arts - les mouvements artistiques en peinture

A quel mouvement artistique du XXe siècle associe-t-on généralement les notions de 'monde moderne', 'civilisation urbaine', 'machines' et 'vitesse'?

mécanisme
futurisme
céléritisme
technologisme

10 questions
45 lecteurs ont répondu
Thèmes : arts créatifs , arts décoratifs , peinture , Mouvements artistiquesCréer un quiz sur cet auteur

{* *}