Alain Caillé

Un essai issu d’un article, paru en novembre 2022 sur les sites de la revue du Mauss permanente et du convivialisme.



Même si j’ai pris du plaisir à lire cet essai, ce ne fut pas chose aisée, le vocabulaire utilisé par l’auteur est technique, érudit et d’un accès pas évident pour un lecteur comme moi qui à été plus souvent poursuivi par ses études plus tôt que l’inverse...



ce livre tente d’expliquer les causes de la montée des autoritarismes et des extrêmes droites en France et dans le monde.



Je vais être caricatural sans doute mais cela reflétera mon ressenti, on peut retourner le problème dans tous les sens, mais pour l’auteur, la principale raison de la montée de l’extrême droite, est l’avènement du néolibéralisme débridé, où «’idéal de justice est désormais celui de l’égalité des chances inséparable d'une valorisation du mérite individuel et de l'égoïsme, en adéquation avec le néolibéralisme triomphant.»



Bien sûr l’histoire nous apprend que le libéralisme débridé nous amène au chaos, et que l’on repasse les plats, l’histoire est un balancier qui vire d’un extrême à l’autre. Le tout est de trouver le juste équilibre.



Merci à babelio et les éditions le bord de l’eau pour l’envoie de cet ouvrage dans le cadre de l’opération Masse Critique , Non-Fiction,













I

Selon le "Manifeste convivialiste", publié en 2013 par Alain Caillé et co-signé par une cinquantaine d'intellectuels et de militants – parmi lesquels Patrick Viveret, Edgar Morin, Jean-Claude Guillebaud, Serge Latouche, Hervé Kempf, Susan George... –, le convivialisme peut se définir comme "un art de vivre ensemble (con-vivere) qui permet aux humains de prendre soin les uns des autres et de la Nature, sans dénier la légitimité du conflit mais en en faisant un facteur de dynamisme et de créativité. Un moyen de conjurer la violence et les pulsions de mort.". La démarche des convivialistes s'inscrit notamment dans l'héritage du penseur et précurseur de l'écologie politique Ivan Illitch, auteur notamment de "La convivialité", paru en 1973. En matière économique, les convivialistes sont particulièrement critiques envers les politiques qui prônent la croissance comme remède souverain aux maux de la société (chômage, inégalités, ...). Ils se rassemblent sur la notion de "soin des communs", c'est-à-dire la mise en œuvre de moyens économiques, juridiques, institutionnels, diplomatiques et participatifs pour préserver, développer, embellir ce que les Hommes ont en commun et qui conditionne leur vie, leur santé, leur épanouissement.



Le présent ouvrage, publié en 2016 (donc avant la présidentielle de 2017) se propose de poser les bases d'un projet convivialiste (basé sur les principes du Manifeste), en formulant des propositions concrètes dans différents domaines, notamment : économie, institutions et démocratie, éducation, justice, urbanisation, santé, Europe et mondialité. Chacun des co-signataires du Manifeste a été sollicité pour fournir 3 propositions qui lui tenaient particulièrement à cœur, à partir desquelles une synthèse a été réalisée. L'ouvrage expose d'abord cette synthèse puis l'ensemble des contributions individuelles.



Si cette synthèse, par le catalogue de mesure qu'elle présente, a parfois un petit relent de "Programme commun de la gauche" (signé en 1972 par le PS, le PCF et le MRG) où le souci écologique et le soin des communs auraient remplacé "l'appropriation collective des moyens de production", il y a néanmoins une volonté louable de relier l'utopie et le réel et de faire des propositions innovantes mais réalistes. Outre la préconisation de fournir d'autres indicateurs de richesse que le PIB pour évaluer les politiques publiques (thème cher à Patrick Viveret), j'ai noté l'intéressante proposition de faire en sorte que l'entreprise dispose désormais d'une double forme juridique : la forme actuelle (société de capitaux) et une "société à objet social étendu" qui serait comptable de son impact sur les communs (impact écologique, sociétal, innovation technique ...). Une autre idée, approfondissant la fameuse "taxe Tobin" : il s'agirait de donner de la "viscosité" aux transactions financières en appliquant une taxe sur la revente d'actions qui serait d'autant plus importante que l'action aurait été gardée peu de temps. Cette taxe serait directement versée à la société dont l'action fait partie. Ceci ayant pour but d'inciter les possesseurs d'actions à les garder plus longtemps et donc à enrayer la spéculation.



De façon générale, les convivialistes privilégient le temps long au temps court, le slow food ou les slow cities aux chaînes de fastfood ou à la multiplication des hypermarchés en périphérie des villes. Ces gens-là aiment écouter pousser les arbres et certains parviennent peut-être à entendre leurs conversations (cf La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben et le film qui s'en inspire "L'intelligence des arbres"). Heureusement pour eux car ils risquent d'attendre un peu avant de voir leurs solutions mise en application. Mais en attendant, leur utopie est bien rafraîchissante.

Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions le bord de l'eau pour l'envoi dans le cadre de la masse critique Non fiction.



J'ai apprécié cet ouvrage même si parfois j'ai dû relire plusieurs fois certains passages et utiliser mon dictionnaire car le vocabulaire est un technique. Cependant ce court essai à vocation à nous éclairer sur les causes de la montée des autoritarismes et des extrêmes droites en France et dans le monde.

Il vient aussi questionner le positionnement de la gauche qui perd du terrain sur la question notamment de la lutte contre les inégalités que récupèrent l’extrême droite.



Le déclassement, la perte de sens et de valeur dû à la croissance spectaculaire du capitalisme est semble-t-il la cause de cette montée des extrêmes.



A lire !

Je remercie Masse critique de m'avoir sélectionnée pour ce livre.

Ma critique sera bien plus courte que mes précédentes auxquelles vous êtes habitués. Pour celles et ceux qui me découvrent, j'ai tendance à faire de très longs pavés. Or, puisque ce livre est très court (une petite centaine de pages), je ne compte pas m'étendre.



En novembre 2022, Alain Caillé a publié un article intitulé "L'extrême-droite partout. Pourquoi ?". Face à l'engouement des lecteurs, il a décidé d'écrire un court livre pour expliciter son propos.



De la notion de démocratie à celle du totalitarisme (entre autres), Alain Caillé tente de nous apporter quelques explications sur la montée en puissance de l'extrême droite partout dans le monde.



J'ai trouvé ce livre très pertinent, très intéressant et bien trop court. Pour quiconque s'intéresse un tant soit peu à la politique, à la géopolitique, je le conseille avec ferveur

Un ouvrage collectif qui décline des propositions pour une société conviviale. Une alternative au libéralisme et au communisme, le convivialisme serait une voix possible pour sortir d’une société en crise. D’un côté inspiré par le livre d’Ivan Illich, « La convivialité », et de le l’autre par la théorie anthropologique maussienne du don (donner, recevoir, rendre), les auteurs nous offrent des analyses aussi réalistes que stimulantes.

Dans le fameux Essai sur le don punlié en 1921. de Marcel Mauss, et qui reste une référence aujourd’hui, Marcel Mauss analyse, en s’appuyant sur l’étude des civilisation primitives, les relations sociales à la lueur du trypyique Donner-Recevoir-Rendre.



Les auteurs y adjoignent « demander » et explicitent donc le cercle vertueux demander- donner-recevoir-rendre qui s’appuie sur un savant équilibre entre intérêt pour soi et intérêt pour l’autre d’une part, liberté et obligation d’autre part. Celui-ci, bien utilisé, est à la source de l’adonnement, l’envie de donner, autrement dit la motivation à entrer dans une relation fructueuse à l’autre.



Ils démontrent les usages vicieux de cet équilibre, soit en « excès » : exiger-imposer-rejeter-solder, soit en « manque » :  attendre-retenir-profiter-perdre.



Ce livre s’adresse idéalement aux managers qui veulent introduire un plus dans leur entreprise par la valorisation de l’humain. A travers de nombreux l’exemple, il décrypte ainsi des fonctionnements vertueux ou vicieux dans le monde du travail. Mais la lecture éclaire de nombreuses applications exploitables dans le vie quotidienne.

Un fil rouge traverse ainsi l’ensemble de l’ouvrage : l’exploration du visage de l’Autre — ou des visages pluriels de l’humain. Il nous invite à mesurer la fragilité de nos définitions de l’humanité et ainsi à admettre la vulnérabilité des humains qui la composent.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..

De la pure branlette intellectuelle... salades de mots, désincarnés, hors sol.



En plus, prendre Mauss comme référence, bravo.. Un pareil escroc



SANS INTERET

La variété des auteurs et des thèmes abordés apporte une vision large des transformations apportées par la « globalisation ».
Lien : http://www.lesechos.fr/entre..

Malgré quelques faiblesses, en particulier dans sa structure qui juxtapose des réflexions plutôt que d’en construire la progression, cet ouvrage apporte une substance précieuse à un débat aujourd’hui essentiel.
Lien : http://www.laviedesidees.fr/..

S’inspirant des idéologies de la modernité mais dépassant leurs limites, le "convivialisme" d’Alain Caillé s’affiche comme le dénominateur commun de ceux qui cherchent à concilier la relance de l’idéal démocratique et l’acceptation d’un "état stationnaire" de l’économie.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..