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Citations de Alain Damasio (1535)


Pourquoi le vent souffle-t-il de l'amont jusqu'à l'aval, d'est en ouest, du lever au coucher, hier et demain, par n'importe quel temps, quoi qu'on dise ou fasse, prie ou supplie ? Pourquoi le ciel est bleu me direz-vous ?

p.477 Folio sf
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Soren. J'y pense tous les jours, j'essaie de rester tout près de lui […]
La vérité crue, c'est que je l'oublie. Son visage se troue. Aujourd'hui, ses traits ont dû tellement se durcir... je ne suis même plus certaine que je le reconnaîtrais s'il venait..
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Aucun de nos codes, pris isolément, n'a d'importance. Importe par contre suprêmement la logique qui a présidé à leur articulation et qui toute entière les imprègne. Cette logique est celle du dépassement de la fatigue et de l'abrasion.
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- Un gars qui courbe, Sov, il faut que tu piges qu'il est capable, en combat, de décaler ses mouvements de la durée habituelle. Il est non seulement plus vif, par son vent intérieur, mais il bouge dans une seconde qui est plus longue que la tienne. De l'extérieur, pour un observateur normal, qui respire normalement, il te semble très rapide. En fait, c'est surtout l'étirement de sa durée qui lui permet de placer plus de coups dans la même seconde.
- Il se donne le temps en quelque sorte ?

p.517-516
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Erg avait très vite – toujours en fait, dès le début – été à la hauteur de son statut de protecteur. Il anticipait, il gagnait. Il était surpris, il gagnait. De jour, de nuit, fatigué, privé d'arme même, il gagnait. En village, dans la plaine humide, dans la steppe, au milieu d'un lac, seul ou épaulé par Firost, par Léarch, par Steppe : il gagnait. Contre des pillards, des abrités, des orpailleurs, des Obliques en bande, des animaux – quoiqu'il arrivât, il gagnait. Sauf qu'hier, pour la première fois, il n'avait pas gagné. 

p.620, Folio sf
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Bon ben. Vous voyez le topo quoi... J'avais échoué dans le coin le plus crainteux de la fête, avec un Caracole aussi terne qu'un jour sans muage, ma gueule de bois et un petit vieux qui se prenait pour un chamane du vent et qui devait (à mon humble avis) tenir à peine debout sous Zéfirine. J'écoutais quand-même (au cas où). À les entendre, ils savaient tout, le cul dans l'herbe, et le pourquoi, et le qui et le comment 

p.528
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Je le revois face à cet Oblique qui m'impressionnait tant. Un quart de foudre. Il était comme ici, en l'air. Inchopable. Ce jeune crétin l'allumait à l'arbalète. Et Te Jerka, déjà vieux, sans armure et sans vitesse. Qui paraît avec une planche ! Qui me parlait. Qui me montrait. À un moment anodin, l'hélice de mon maître partit. Un jet tranquille. Le quart de foudre s'affala dans la terre. Il était mort. Te Jerka s'excusa devant moi. «  Vieillesse, macaque, raté la hanche. Plexus jamais bon. » 

p.531
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Tout débutant vous dira à quel point le vol stationnaire sous slamino est une impossibilité. Pas pour eux. Ils restèrent donc ainsi, immobiles dans le ciel, comme debout sur un plancher de nuit, à se regarder... 

p.540
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La monotonie n'existe pas. Elle n'est qu'un symptôme de la fatigue. Le divers, n'importe qui peut le rencontrer à chacun de ses pas, pour peu qu'il en ait la force et l'acuité.. 
p.549
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On volait d'une ville à l'autre, je me souviens, en se guidant au sextant. Entre les deux, on jouissait du paysage certes, mais comme d'un vide entre deux pleins. […] On tirait des diagonales nettes sur un quadrillage préexistant. Dans la horde […]
- […] ce qui compte c'est l'espace entre les points, là où aucune carte ne peut vous guider... » p.550
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Putain de machine... Il n'était pas rare que le matin, elle reconnût mal ma voix. Je me crispai à répéter dix fois le même ordre sans qu'elle réagît. Ou alors, si elle réagissait, elle branchait le visiophone à la place du téléphone et je dictais le numéro de mes amis à la rue... (De surcroît, sans être vocoréac, selon l'expression à la mode, la généralisation de la commande à la voix, si magique qu'elle fût, me semblait insidieuse. Elle avait supprimé l'ancien rapport aux objets, ce corps-à-corps, même stupide, avec la machine, les boutons, les claviers que l'on martelait... On ne touchait plus à rien : on parlait et le monde s'animait. De fait, nous nous prenions tous un peu pour des dieux – ou pour des flics : il n'y avait qu'un petit pas... Comme disait Slift : «Le plus grand flic du monde, c'est Dieu, puisqu'il n'existe pas. » Le pire est que nous finissions par y prendre goût, à ce ton paresseux de flic, à ces petites jouissance de chef que rien ne venait contrer. Le ton était descendu dans la rue, il pointait de façon récurrente dans les discussions. Les gens prenaient plaisir à se le faire remarquer et ils en riaient. Mais progressivement, de moins en moins de monde t prêtait attention. C'était devenu un tic commun : commander sans résistance...
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Moi, mon but, c'est d'empêcher que les gens soient vidés de tout ce qui bat et bout en eux ! Mon but, c'est que les gens vivent debout !
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Je vais vous clouer une chose : sans violence aucun pouvoir ne s'est jamais senti menacé. Vous lisez, vous êtes des gens cultivés, vous connaissez l'histoire... Sans violence, le peuple ne réagit jamais ! Sans violence, pas de Volution possible ! Voilà la stricte et dérangeante vérité. Vous, vous êtes là à rêver tout haut, à croire que la Volution se fait lentement, dans les consciences, pas à pas, avec des slogans, du papier et des mots. Mais sur quoi porte l'aliénation aujourd'hui ? Que fait la pub ? 
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Je l'ai rien eu Nouchka, comme amante. Je n'ai rien vécu. Je ne sais rien de l'amour. Je ne sais pas ce que ça fait d'aimer quelqu'un qui taimet, de se réveiller dans un lit avec quelqu'un comme toi. Je n'ai pas eu cette chance. Je n'ai pas du la prendre.
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Et nous trancherons des bras et des têtes, et nous pataugerons dans le sang normé si cela est juste. Mais est-ce juste ? Un cadavre de plus rendra-t-il notre humanité meilleure ? L'innocent, même aux mains plaines, même bourgeois, vaut-il donc tsar, vaut-il tyran ? Sa mort libérera-t-elle Cerclon du contrôle des corps ? Du confinement urbain ? De l'incessante assignation à résidence de nos vie ? 
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Loyal envers tous, droit comme la justice ne saurait l'être, il incarnait pour beaucoup quelque chose comme un sage et n'en tirait d'ailleurs d'autres orgueils que celui de dire. Dire ce qu'il pensait. Un homme de parole, Kamio, avec l'entière majesté de ce titre.
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Il savait surtout qu'il pouvait me faire confiance. Tout simplement parce que le fait même de me l'accorder, cette confiance, valait en mon cœur tous les millions. Parce que dans cette confiance, sa liberté entière s'y mettait, telle une offrande, en jeu et que cette liberté était ce qu'il avait de plus précieux. 
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Capt avait mis de la musique. […] Dire ce qui en sortait, réussir à en extraire une note ou un accord – était-ce envisageable? - revenait, pour ma sensibilité de musicienne, à remonter à la nage un torrent de vomi. Vainement, je cherchais un sens à ces coulures de métal éraillé, à ce flot rouillé de stridences, à ces brouhahas, cris, larsens, bruits de marteaux qui fracassaient le rythme hors de toute mesure... Comment pouvait-il écouter cela ?
[…]
- Le classique, il y a trop de silence. Trop mou, c'est mauvais. J'aime qu'on donne une voix à l'acier, au minerai qu'on torture pour en faire des poutres et des pylônes. Là, si tu écoutes, tu entends le chrome brut qui résiste, qui s'arc-boute, qui grince... Suis les guitares : elles découpent des plaques à coups de riff, elles scient, et en contre-point : les larsens, le synthé, eh bien ! ils rendent la rage, la matière première qui hurle devant le laminoir...
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Ce qui ressortait des statistiques policières montrait un lien net entre aspiration au Dehors et délinquance : 84% des délinquants questionnés reconnaissaient avoir pénétré au moins une fois dans le Dehors (contre 4% parmi la population globale de Cerclon). Conséquence : le passeur était un délinquant potentiel. Corollaire : banquer tous les passeurs, les surveiller et les pister devait permettre de limiter, voire de juguler à sa source la délinquance. Pas besoin de barbelés, au contraire : il suffisait de nous laisser venir... […] Savante était la stratégie policière que servait ce dosage symbolique : permettre, et mieux, rendre probable une infraction mineure pour repérer et isoler, au sein d'une population énorme, la petite portion d'individus qui, cédant à cette infraction sans conséquence, révélaient leurs dispositions rebelles et se désignaient par là comme délinquants potentiels pour des infractions futures à prévenir.
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pour lui, les paysages sont des mythes dont il faut défiler la trame. Il n'y a pas de buttes accumulées par le vent mais des gorces anciens qui dorment, pas de canyons creusés par la pluie, seulement le passage d'un serpent et la marque, sur les parois, de ces combats. Il n'y a même pas pour lui de vent, mais des fauvents qui remorquent la terre à leur allure et nous oblige à les poursuivre pour les stopper, si l'on peut, si l'on y tient. 

p.597
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