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Citations de Alain Damasio (1535)


-Evidemment, Capt. Si on ne réagit pas, il n'y aura plus un homme comme toi et moi dans cinquante ans. Nos crânes serviront de coques d'ordinateur. Pour pouvoir lever le bras, on nous enfournera des noyaux durs dans la raie du cul !
-A mon avis, la sensation qui amène à cette démission est : puisqu'en vivant libres, nous risquons de nous entre-tuer, vivons en morts-vivants, avec des machines pour nous surveiller au-dedans comme au-Dehors et nous ne risquerons plus rien !
-Les machines veillent sur les machines, les machines veillent sur les hommes, les hommes les surveillent et pire : les hommes se surveillent chacun à chacun... C'est tout juste si les futurs arbres en plastique ne surveilleront pas l'herbe qui pousse. (p.152/153 - FolioSF)
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Se battre pour que les gens se battent, voilà. C'est ça : donner la gniaque aux gens. Leur donner envie de se dire : "Putain moi aussi je suis quelqu'un ! J'ai une tronche, un coeur et des muscles. C'est pas les critères qui disent ce que je dois faire. C'est moi qui décide maintenant. Je choisis ma vie, je fais ma trace. Elle ressemblera peut-être à la trace d'un autre, mais ça sera quand même la mienne, j'aurai rien copié." (p.149 - FolioSF)
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Le confort est un danger. Le bien-être est un piège. Les facilités nous détruiront. Les chairs grasses, les idées grasses et repues ne sont plus le privilège des bourgeois : nous sommes tous devenus des bourgeois ! Et puis : il n'y a pas de sainte simplicité. Toute simplicité est suspecte. Vouloir simplifier nos relations au monde, nos relations aux autres, c'est la volonté du malade, de celui qui peut plus, qui abdique sa force. La Volte se bat pour la vitalité. Pour que nos forces vitales touchent au plus profond de leur beauté - sans frissons électriques, sans techno-prothèses, par leur seule densité ! Pour que chacun puisse encore sentir la pluie sur sa peau, lever la tête au vent et regarder sans peur les bolides tomber des rêves au plein coeur de la rade. (p.131 - FolioSF)
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[...] J'adorais ce panneau. Je finissais par le connaître par coeur. Il était tellement emblématique de notre société qu'en j'en avais fait la base d'un de mes cours sur les suggestions de comportement. Tout y était : infantilisation des gens, conseils moraux, définitions de conformité et de non-conformité physique, normes implicites de civilité à respecter, gestion de la menace, prévention, hygiénisme... Un vrai programme de gouvernement...des âmes. (p.98 - FolioSF)
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En deux ans, nous n'avons pas remué le moindre flic, pas saboté le moindre système, même pas cassé une caméra, nous n'avons inquiété personne ! Je vais vous clouer une chose : sans violence, aucun pouvoir ne s'est jamais senti menacé. [...] Sans violence, le peuple ne réagit jamais ! Sans violence, pas de Volution possible ! (p.77 - FolioSF)
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J'attaque ma ixième avenue et j'hallucine sous cet éclairage au sodium, ces poubelles en alu, ces bornes rouges, ces dalles gris perle et blanches et grises et grises et blanches, cet asphalte noir où la lumière plaque des flaques glacées ; j'hallucine sur ces alignements stricts de plots d'acier archineufs, sur les poteaux d'inox nu, sur cette technologie sempiternelle et incorruptible, toute cette intelligence sédimentée dans la capture, l'archivage des bits, le prélèvement de tout et la trace de tout - toute cette informatique pervasive et arachnéenne qui rêve de donner une adresse à chaque grain de sable et un numéro d'identification à la moindre inflexion de ma voix, et ces rues désertes, j'en peux plus, et ces places vides, sans véhicule ni déchet ni pisse de chien ou merde d'oiseau, j'en peux plus, et ces bâtiments vitrés où personne n'a jamais pointé sa face livide au carreau pour regarder ne serait-ce que pousser les arbres en pot dans l'avenue morte, ça me tue ! (p.139 - FolioSF)
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Quelque chose de moins perceptible et de plus neuf montait au virage du siècle. Comme une métamorphose dans la matière même du pouvoir. Un passage du solide au liquide. Dans un occident aux autorités titubantes, aux hiérarchies discutables et sapées, dans nos démocraties toujours plus sainement intolérantes à l’arbitraire et à l’imposé, où l’impact des disciplines suscitait presque autant de résistance que d’effets, l’aérodynamique du pouvoir nécessitait d’être redesignée pour recouvrer ses capacités de pénétration dans l’air des corps et des esprits.
Ça, c’est beau de l’écrire mais c’est encore trop facile, et faux. L’aérodynamique est bien là, sauf que ce sont nos mains qui ont lissé par millions la carrosserie. Acceptons-le, tout gauchistes que nous sommes. Acceptons que cette société de contrôle, personne ne nous l’a imposée. Elle n’est pas extérieure à nous, on ne l’a pas reçue comme une punition : on l’a faite. Oui, bien sûr, les médias s’en emparent et la relaient. Oui, les gouvernements l’accroissent et la régissent. Oui, surtout, le technocapitalisme en fait son support et son beurre. Mais elle est d’abord l’invention propre à nos liberticides. L’appel compulsif au contrôle, comme agenda et mode d’être, est venu des populations mêmes. De ces populations émiettées par la doxa libérale ? Si vous voulez… et son égotisme-roi ? Certes. Mais aussi de nous autres les grumeaux, les grumains, excités par le développement personnel, les « deviens ce que tu es », rêvant d’émancipation et nageant en poisson égaré dans la pâte d’une dissociété que nous avons tous contribué à élaborer.
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Aujourd’hui,
enfin,
il est possible que toutes nos rages intestines,
nos fièvres sauvages,
tous ces cris esseulés tus et tués par la misère de crier seul,
que toutes ces lames solitaires pointées vers le bulbe de glu,
à ne savoir où frapper,
que tout cela converge !
Comprenez-vous que l’homme n’a même pas commencé à être un homme ?
Que l’histoire de notre société n’est que l’histoire du triomphe des forces réactives,
du ressentiment,
du larmoiement,
une petite histoire pleurnicheuse et atermoyée qui fornique sur la honte d’être heureux et la mauvaise conscience de voir les autres souffrir tandis que nous sommes sians et d’équerre !
La souffrance !
La souffrance !
Parce que nous ne souffrons plus,
il faudrait fermer sa gueule,
s’agenouiller,
obéir et prier ?
Il faudrait faire ce qu’on nous dit et là où on nous dit de le faire ?
Nous devrions avoir honte ?
Nous devrions au contraire nous dresser sur l’horizon tels des soleils tournoyants et ivres de fougue !
À flamboyer parmi le cosmos,
à faire des avenues des flaques de feu !
Devrait même plus pouvoir se regarder en face tellement chaque être,
par sa prestance et son éclat,
éblouirait !
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« Avec l'anneau, vous nous escamotez ce rapport précieux au dehors. Vous rendez improbable la rencontre avec ce qui n'est pas nous. Nous ne créons plus rien : nous paramétrons et nous permutons nos routines. Ce qui me glace, c'est le type d'humain que nous devenons, monsieur Gorner. »
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« Il veut surtout faire passer des lois-cadres sur l'habitat qui rendront tous les logements panoptiques. Au nom de la menace furtive. Des architectures publiques et privées de totale visibilité, de part en part. Éliminer tout angle mort, progressivement. Prôner les vertus de la transparence pour offrir des logements « sains » et hautement « sérénisés », c'est-à-dire surveillés. Dans le moderne, dans l'ancien ; dans les commerces, les entreprises, les avenues... S'assurer par conséquent un contrôle constant et connecté des espaces, pour la sécurité de tous. Et bien entendu pour le confort de son pouvoir. »
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« Non, ce qui nous définit, plus profondément, est la quête du contrôle. Externe et interne. Contrôle de notre corps, de notre espace, de nos ressources... Contrôle panique et raisonnée de de l'altérité : des autres prédateurs, des maladies qui ne sont que des prédateurs plus petits ; contrôle de l'accès à la nourriture, contrôle des déchets, contrôle du climat, contrôle à toute agression probable, possible, plausible ! Évidemment, nous avons échoué, souvent, en partie, tout le temps. Mais la quête s'est poursuivie et s'est affinée, à mesure que les menaces externes reculaient. Dans un univers désormais anthropisé à l'extrême, comme le sont nos villes occidentales, quelle était la dernière menace résiduelle, le dernier élément à maîtriser pour atteindre la sérénité ? Sinon nos semblables ? »
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« C'est tout à fait unique dans l'histoire de la biologie. Ma question est : comment est-ce possible ? Comment l'évolution a pu sélectionner une créature qui s'autocrée ? Permutante si vous préférez ? »
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« J'imagine même pas comment mon fils réagirait s'il la perdait ! Vous savez comment c'est, avec la réalité ultime ? Maintenant, ils trimballent leur doudou partout dans l'espace, ils le voient partout avec eux, il se surimprime dans la cour d'école, dans le bus, ils le font apparaître à la cantine tout comme s'il était là, on voit plus la différence... On le voit comme je vois ce petit bout de chou là-bas, vous voyez ? Et avec leurs nouvelles routines d'animation, le doudou parle, il fait des mimiques, il danse, fait des blagues, ça n'arrête pas ! Les gosses adorent ça ! »
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C'est une frotte pour les mains, pour la tripote, qui se pelote, palpée. Et catégorie doigté, c'est l'orgie les gars, y a pas une surface lisse, pas un truc plat et fadasse, que du creux/bosse, du plein, du crousticrunch sous la puple, un total poème de glyphes sur la moindre petite paroi planquée ! J'ai été caresser dans les coins, j'ai malaxé la bouillasse, j'ai fait crisser la pâte de verre : ça fait frisson. Et même le sol, même les dalles, elles raclent la semelle, elles ont pris le riflard !
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Le swykemg. Le secret de l'écriture cryptique des furtifs, qui n'expose jamais aucun mot entier, seulement des lettres-écrans, des lettres d'amorce, derrière lesquelles se cachent dans des séries fasciculantes des dizaines d'autres lettres, qu'il faut dévoiler pour retrouver les mots invaginés - comme s'il avait fallu que leur éthos fondamental, qui est de savoir se cacher, cet éthos produise l'écriture qui lui corresponde, où rien n'est jamais directement visible, tout se dépiste et se cherche, où les lettres gravées à même les murs et les sols, les pylônes, les poubelles ou les portes, comportent leur propre déformation potentielle, une ligne de rupture métamorphique dont on ne sait où l'arrêter, où la suspendre. Un d donne un a qui donne un u ou un o qui donnent un c, un n, un r.
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J'admirais comment l'IA réussirait à aligner les arguments sans trop donner l'impression d'une liste à puces. Car c'était une liste sémantique, au départ, classée dans une pile par proximité de sens, à coup sûr. Avec à la fin, une clausule populaire typique, pompée telle quelle sur un « coup de gueule » humain. Argumentatif + affectif, l'IA varie, bien vu. Beau répertoire idiomatique. Et si je testais l'ampleur de la base ?
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Toni maîtrise la peinture radioactive (pour rendre des zones impraticables, brouiller les capteurs, préserver un espace) et la peinture bactériologique (virale et infectieuse, parfois hygiénique et assainissante). Ça donne une efficacité concrète à l'acte de peindre et dépasse le simple effet artistique ou symbolique. La peinture a pour lui une dimension offensive. Avec d'autres graffeurs, il a mis au point des peintures migrantes, capables de se déployer seules à partir d'un point d'impact (tir à grande distance possible).
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L'interdépendance délibérée des tâches, où l'on se rend sans cesse service, en réciprocité, favorisant l'entraide ; les amendes dosées en cas de manquement ; le principe des corvées communes pour l'irrigation ou pour la reconstruction sempiternelle des digues que le fleuve arasait ; les cérémonies croisées où tour à tour tel foyer ou tel clan recevait puis donnait, débouchant sur des fêtes purgeant les tensions : tout ça était directement issu de Bali. S'y ajoutait la beauté spirituelle des offrandes, dans leur gratuité si contraire à nos capitalismes, et dont l'impact fut incroyable !
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On peut couper en deux un arbre qui a fait repousser ses bourgeons et ses feuilles deux cent cinquante printemps de suite avec une tronçonneuse à essence et en huit minutes. On peut abattre un jaguar qui court à 90km/h dans une savane en un dixième de seconde et avec une seule balle. Qu'est-ce que ça prouve de nous ? Qu'on sait stopper le mouvement ? Qu'à défaut d'être vivants, nous voudrions nous prouver qu'on sait donner la mort ?
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« Ta sensation a changé, Lorca. Tu l'as reconstruite au fil du temps. Chaque fois que tu convoques une réminiscence, ton cerveau reconstruit le réseau neuronal du souvenir, et il le déforme de proche en proche, en l'adaptant au présent. Sur des évènements traumatiques, sollicités des centaines de fois, ça finit par altérer totalement le souvenir originel. »
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