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Citations de Alain Fleischer (43)


D'abord, je préférerais garder les mots, sans la musique.Mais après, je choisirai de garder la musique sans les mots, pour écouter ce que les mots ne m'auraient pas appris ».
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Mon vieux maître Abba m'avait prévenu : «  Les légendes semblent être trop belles pour être vraies. Mais il faut croire en elles, car elles seules sont plus fortes que la laideur et la réalité. Tout être tente de faire de sa vie une légende : c'est la seule façon de ne pas désespérer et de rendre l'existence supportable en l'ouvrant à un temps au de-là du sien propre.Car on dit que les légendes sont éternelles. 
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«  On sait qu'apprendre à parler et apprendre à écrire son des processus d'imitation.Mais l'apprentissage de la parole est tourné vers l'imagination, celui de l'écriture vers la mémoire.Parler, c'est dépenser. Écrire, c'est conserver. J'ai donc commencé par apprendre à me souvenir de ce que je ne connaissais pas, de ce que je n'avais pas encore vécu. « 
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« Dans le meilleur des cas, les idées sont le royaume de ce qui n'existe pas, dans son effort pour exister.Mais parfois les idées sont le royaume de ce qui n'existe pas, dans son confort de ne pas exister. »
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«  Je ne puis croire que dans n'importe quelle légende on ne se soit jamais battu davantage ni plus désespérément pour n'importe quelle femme qu'on ne sait battu pour toi en moi, et cela depuis le début et sans cesse de nouveau et peut être pour toujours. » Fanz Kafka, lettres à Felice.
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Il me semblait soudain que les lois de la réalité avaient changé, comme faussées par une sorte de magnétisme inconnu qu'aurait dégagé ma Viktorie Type A de 1939, depuis qu'elle était entrée dans ma vie, ou que j'étais entré dans la sienne. J'ai aussitôt appelé le sorcier de la mécanique qui m'a confirmé qu'en tant qu'assureur de ses quatre nièces, il assumait la responsabilité des dommages dont elles étaient coupables, et que ma voiture serait réparée le lendemain. p. 72
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« Lumière avec le lettre L à l'initiale, aurait pu donner ce titre à ce chapitre dans un autre variante de cette histoire où la vérité, si elle existe, l'aurait emporté sur la littérature. A vrai dire, n'est ce pas la littérature qui fait la lumière, si l'on peut dire ? Ce mot «  lumière » Alma m'avait appris à le prononcer en français avec son accent hongrois, au cours du dernier été dans l'ancien monde, et mon vieux maître Abba avait trouvé des stratagèmes pour m'en livrer le sens. Dans notre cachette au fin fond de la Transylvanie, une nuit dans la pièce sans fenêtre où avaient lieu nos conversations, il avait soufflé la chandelle, nous plongeant donc l'obscurité totale. Il m'avait alors demandé : «  Maintenant qu' est ce qui te manque ? » A sa grande surprise, j'avais répondu : «  Plus rien ». et il me semblait l'avoir déçu. Alors il avait rallumé la chandelle, avait ouvert devant moi mon vieux dictionnaire bilingue, et m'avait demandé de lire à voix haute, en les repérant, égrenés au fil des pages, tous les mots que j'avais appris. Intrigué, j'avais commencé l'exercice par la lettre A, m'efforçant à la meilleure prononciation.Quand j'allais arriver au mot « Lumière » mon vieux maître avait soufflé la chandelle une seconde fois et, à nouveau, il m'avait demandé : «  Maintenant, qu'est ce qui te manque ? » Alors j'avais répondu : « Le livre. »
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L'ivresse, c'est quand un être s'est légèrement séparé de son identité sociale, pour ne plus être que celui qu'il peut aimer en lui même.
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«  Un homme qui ne sait rien, qui n'a rien appris, fait il quand même partie de l'Humanité ?. Il m'avait répondu : Dès qu'un homme sait parler, il est capable de tout savoir, de tout apprendre.Et même s'il n'apprend rien, il sait : il sait au moins qu'il est un Homme. »
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« Alors que l'Humanité est ce qui rend tous les hommes présents en un seul homme, elle est en même temps ce qui donne la conscience à chaque homme d'être unique. L'Humanité c'est une ressemblance en laquelle toutes les différences trouvent un sens. L'Humanité est une question lancée à travers l'espace et le temps, aux confins du visible, du connaissable, de l'imaginable. » *
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« Mon vieux maître m'avait fait cette remarque : Il y a donc bien plus de ressemblance que de différence entre le gorille et nous.Mais une différence infiniment plus minime encore, entre un homme et un autre homme, peut faire de l'un l'ennemi mortel de l'autre sans que celui qui cherche à exterminer l'autre comprenne qu'il entreprend le processus de a propre fin.
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LE RENDEZ-VOUS

Je suis assis à la terrasse d’un café où j’ai rendez-vous avec mon père. Et mon père se fait attendre, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Mais je ne m’impatiente pas, je ne m’inquiète pas, je ne perds pas espoir, j’ai tout mon temps.
J’ai attendu pendant trente ans. Jusqu’au jour où mon tour est arrivé.
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Tous les mots que tu entends et tous les mots que tu lis sont de la littérature.La littérature c'est a vie même des hommes, c’est ce que contient l'air qu'ils respirent.Quand il n'y a plus de littérature, les hommes meurent.Leur dernier souffle, c'est de l'air qui passe entre leurs lèvres où il n'y a plus de mot. »
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« J'étais devenu un homme ordinaire.Il n'y avait plus, entre le « je » qui pense et le « je » qui est, l'espace d'aucun jeu.
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De tout temps, l'Homme n'a cessé d'imiter la Nature, mais l'Homme lui-même est une création de la Nature - d'ailleurs la Nature n'a cessé de s'imiter elle-même -, et c'est quand l'Homme imite l'Homme que la Nature s'appauvrit par cette sorte d'inceste, œuvre de la consanguinité...
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Je devine que si vous essayez de comprendre les motivations de la récidive, c’est que vous cherchez à vous connaître vous-même, récidiviste à votre manière. Mais détrompez-vous, ce n’est ni vous ni moi qui sommes récidivistes. C’est le monde qui récidive. C’est plus précisément notre monde, notre vieux monde, le seul monde : c’est l’Europe qui récidive. C’est elle qui nous oblige à récidiver, à recommencer les mêmes crimes, en réponse aux mêmes crimes. Ne désobéissez jamais à l’injonction intérieure de recommencer ce que la vie vous apporte de meilleur, quand c’est le monde autour de vous qui recommence ses turpitudes, et trouve de nouveaux prétextes pour justifier la même infamie.
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Depuis mon arrivée à Paris et depuis le cours primaire de la rue des Feuillantines, la première école où je sois allé, le français était devenu ma langue maternelle si l’on peut dire, celle où tante Zsusza avait voulu m’enraciner, réussissant à effacer en moi le souvenir d’avoir su en parler une autre, que je n’aurais jamais apprise mais pourtant à partir de laquelle celle que j’appelais Alma m’avait enseigné la prononciation du français avec son accent hongrois, et dans laquelle, commentant la signification des mots du vocabulaire français, mon vieux maître Abba avait éveillé ma conscience et accompagné mes premiers pas dans l’univers des sens, des ­sentiments et de la pensée. ­Retrouvant Alma en celle que j’appelais maintenant Félicia, sans ­hésiter une seconde et spontanément, nous avons ­renoué nos relations dans la langue française que depuis des années je parlais avec ­l’accent de Paris.
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Le passage du savoir au pouvoir est une perversion
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Les relations entre les choses, les lieux et les êtres, ne signifient rien, n'éclairent rien, n'expliquent rien, n'ont aucun sens, et tout simplement n'existent pas. Ces supposées relations ne sont qu'obscurs rituels de survie : nous avons besion des zones d'obscurité particulière qu'elles créent pour chacun de nous, car chacun de nous aspire dérisoirement à une parcelle de nuit individuelle, dans la nuit générale.
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Il m'est impossible d'écrire, c'est à dire d'inventer une matière romanesque, de développer un récit, de construire une fiction, en dehors du temps de l'écriture, et par anticipation.mon imagination ne m'appartient pas, au sens qu'elle n'est pas contenue dans mon organisme où je pourrais la convoquer a tout moment (...)
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