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Critiques de Alain Le Ninèze (78)
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L'empereur des alchimistes selon Arcimboldo

Livre reçu dans le cadre de l’opération « Masse Critique » de Babelio dont je remercie les organisateurs et les organisatrices ainsi que les éditions mentionnées.



Le récit écrit à la première personne met en scène le peintre Giuseppe Arcimboldo et ses deux amis, Gregorio Comanini et Giovanni Lomazzo.

D’une manière vivante et familière, la conversation retrace la création du célèbre tableau de Rodolphe II de Habsbourg, intitulé Vertumnus (dieu-jardinier, p44).



Les intentions, les doutes et les circonstances de la vie de l’artiste confessés dans un codex personnel que Gregorio et Giovanni lisent en aparté sont discutés ensuite avec l’artiste. Cet échange crée un court mais agréable roman historique (cela se passe au XVIe sc) dont je trouve l’idée originale (ceci étant ma première lecture de ce type).

L’approche romanesque pour laquelle a opté Alain Le Ninèze nous emmène sur la voie de la compréhension par la perception d’un instant de vie, lorsque l’œuvre prend naissance et progresse sous nos yeux, comme si nous partagions ce temps passé au présent en toute convivialité. C’est ainsi que nous comprenons mieux l’ensemble d’une œuvre qui dépasse son époque et ses contingences pour demeurer dans notre patrimoine artistique.

Il faut dire que l’atmosphère qui régnait à la cour d’un roi à l’imagination déréglée (p 57), où les fêtes costumées étaient organisées régulièrement (par Arcimboldo lui-même), les cabinets de curiosités en processus constant d’acquisition, l’engouement pour l’alchimie et les expériences de transmutation (p 44), métamorphoses et « transmigration » (p110) en tout genre, les légendes et les caricatures de monstres, etc., ont pu « révéler » un « art magique » dont la ville de Prague était le creuset et dont le surréalisme selon André Breton serait imprégné (p 97, 113).



Les questions qui se sont posées et qui se posent encore alimentent les « regards croisés » situés à la fin du roman. Celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur le style et l’impact des tableaux d’Arcimboldo y trouveront des analyses pertinentes en complément. Néanmoins, elles auraient pu venir étoffer davantage la conversation entre les trois personnages, ainsi que le corps du texte par la même occasion.
Lien : http://anne.vacquant.free.fr
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L'énigme Gerstein

Voici une livre pour lequel l'autre, Alain Le Ninèze a effectué de nombreuses recherches, car le cas Gerstein est comme le nom du roman l'indique une véritable énigme, un mystère.

Que penser de ce catholique allemand qui pour venger et dénoncer l'assassinat de sa belle-soeur, internée à la clinique de Hadamar, infiltre la Waffen-SS? Ce livre va bien-sûr vous permettre de vous faire une opinion, mais malgré tout, le doute subsiste et reste présent.

En infiltrant ceux qu'ils souhaitent dénoncer aux yeux du monde, Gerstein va se retrouver mêler aux horreurs perpétrées.

Alain Le Ninèze, nous donne les faits, ils utilisent tous les documents disponibles afin de donner aux lecteurs la possibilité de se faire un avis, car la justice elle-même n'a pas pu statuer sur le cas de cet homme. Ce qui explique qu'il reste aux yeux du monde une énigme.
Lien : https://livresque78.wordpres..
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L'énigme Gerstein

J'ai eu du mal à m'adapter au style au départ, avec les interventions directes de l'auteur par courts chapitres. Puis je me suis laissée emporter. Je l'ai lu d'une traite. C'est dantesque, glaçant, passionnant.
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L'énigme Gerstein

En parcourant les romans proposés pour la dernière masse critique de Babelio, je suis tombée par hasard sur ce livre d’Alain Le Ninèze, « L’énigme Gerstein ». Passionnée par la seconde guerre mondiale, mon œil a immédiatement été attiré par le résumé parlant de cette période et j’ai été très heureuse d’être sélectionnée pour le lire. Je découvre en même temps les éditions Ateliers Henry Dougier et je vais, à n’en pas douter, suivre leurs prochaines parutions tant j’ai adoré ce roman.

« L’énigme Gerstein » raconte l’histoire vraie de Kurt Gerstein, un allemand catholique convaincu, qui, en apprenant l’assassinant d’un membre de sa famille par les nazis dans le cadre de l’Aktion T4, décide d’entrer dans la SS comme ingénieur chimiste. Il fait ce choix afin de voir de ses propres yeux les crimes des nazis pour les dénoncer et tenter de prévenir les Alliés. L’auteur s’interroge alors sur les motivations réelles de cet SS anti-nazi : a-t-il tenu ce rôle jusqu’à la fin de la guerre ? Ou finira-t-il par participer sciemment et de son plein gré au génocide ? En effet, en tant qu’ingénieur chimiste, les responsables nazis lui confient rapidement des responsabilités et Gerstein se retrouve impliqué directement dans le développement des chambres à gaz et les premières utilisations du Zyklon B.

Pour répondre aux questions qui le taraudaient, l’auteur s’est basé sur deux versions du rapport que Gerstein a écrit après la guerre et d’autres sources, des récits de SS ou des comptes-rendus de procès. On pourrait ainsi parler ici de docu-roman tant l’auteur s’est documenté sur le sujet en référençant ses sources tel un historien, en donnant parfois plusieurs versions de la même scène. Entre les passages romancés où A. Le Ninèze imagine certains dialogues mais toujours en tenant compte des faits historiques, on lit avec plaisir les interrogations et les états d’âme de l’auteur sur la personnalité de Gerstein et les contradictions qui émaillent ses déclarations. Pensait-il réellement pouvoir enrayer la machine implacable des nazis ? Aurait-il dû aller jusque-là ? Les questions du silence de l’Eglise, que Gerstein a alerté, sont également posées.

J’ai trouvé la démarche de l’auteur très intéressante et la méthode historique très méticuleuse. Son point de vue est neutre et il part sans a priori sur les traces de l’allemand. J’ai aimé m’interroger sur son comportement, sa personnalité ambiguë, sur sa double vie de SS et sur ses réactions au même rythme que l’auteur qui nous livre tous ces atermoiements. Chacun se fera sa propre idée sur le personnage et découvrira que l’histoire n’est peut-être pas tout à fait terminée…

Ayant déjà vu le film « Amen » de Costa-Gavras librement inspiré de cette histoire, j’avais déjà entendu parler de ce Kurt Gerstein mais ce qui m’a marqué ici, c’est la précision historique avec laquelle l’auteur tente de démêler le vrai du faux quelques soixante-dix années après.

Ce n’est pas étonnant vu l’angle du livre, le style est direct et très factuel. L’auteur va directement à l’essentiel et alterne les passages à la troisième personne sur l’histoire de Kurt et ceux à la première personne où il raconte ses recherches et ses questionnements personnels.

Bref, j’ai passé un excellent moment de lecture tout en apprenant beaucoup de choses. Je le conseille à tous les passionnés de la seconde guerre mondiale et à tous les autres également !

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L'énigme Gerstein

J'avais adoré le film Amen, ce livre permet d'approfondir le sujet. L'auteur a su mettre a la suite différents témoignages, il se remet en question, s'interroge , c'est original et recherché. Très intéressant a lire .
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L'énigme Gerstein

Je reste, comme l'auteur de ce récit, entre deux opinions concernant Kurt Gerstein; un homme débordé par ses sentiments, allant au bout de ses idéaux mais en même temps faisant les mauvais choix, prenant les mauvaise décisions tout en se défendant de les faire pour la bonne cause.



Des témoignages de l'époque mais aussi à postériori pour étayer et tenter de cerner cet homme, mi héros, mi criminel de guerre.



L'histoire débute sur un cas personnel de l'entourage de Gerstein, qui va lui donner l'idée de vouloir comprendre, au plus près du pouvoir, comment les choses ont pu en arriver là.

Dans cette première partie, le récit nous ramène à un autre livre sorti il y a quelques mois:" l'heure des spécialistes".

Dans un second temps, les écrits sur la seconde guerre mondiale nous donne matière à comparer et compléter celui-ci.

Des livres ainsi que des films ont été inspirés par la vie de K. Gerstein et en tout premier "Amen" de Costa Gavras.
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L'énigme Gerstein

Ce qui m'a poussée à lire ce livre, c'est le portrait complexe de Kurt Gerstein et la question qui se pose : Comment un militant catholique et opposant au régime nazi a pu s'engager dans la Waffen-SS et par la suite se retrouver impliqué dans l'un des plus grands génocides ?



Tout commence en févier 1941 lorsqu'un membre de sa famille alors interné en hôpital psychiatrique est victime de la campagne d'extermination des adultes handicapés physiques et mentaux (Aktion T4) organisée par la régime nazi. Suite à cet événement dramatique Kurt Gerstein décide de s'engager au sein de la SS pour enquêter et dénoncer les crimes commis par les nazis.



Alors qu'il était ingénieur des mines à la base, Kurt Gerstein va être affecter à l'institut d'hygiène de la SS, au département " hygiène de l'eau" à Berlin. Très vite Kurt Gerstein monte en grade, ses supérieurs sont satisfaits et n'hésitent pas à le complimenter comme il se doit, personne ne se doute qu'il est en pleine infiltration au contraire c'est un très bon élément pour l'institut, il fait ses preuves et il les fait tellement bien que ses missions prennent de l'ampleur avec le temps jusqu'au jour où il devient le fournisseur officiel de Zyklon B qui va servir pour les chambres à gaz, à exterminer des milliers d'innocents.



Bien sûr lorsqu'il constate l'ampleur des horreurs commis par les nazis, il ne reste pas sans rien faire et tente même d'informer diverses personnalités religieuses, un diplomate, des dirigeants et même le pape Pie XII, mais malheureusement tous restent muets, personne ne bouge devant l'extermination en masse des juifs d'Europe...



L'auteur retrace avec brio le portrait d'un homme rempli d’ambiguïté, qui en voulant dénoncer des pratiques barbares, s'est retrouvé malgré lui responsable des crimes commis par le régime nazi. Le gros point positif du récit, c'est que l'auteur ne nous force pas à croire que Kurt Gerstein pourrait être responsable, au contraire, Alain Le Ninèze précise que c'est au lecteur de juger par lui-même au vu des éléments qui lui sont fournis.



Même si l'ensemble de l'ouvrage nous apporte assez d'éléments pour que l'on puisse se faire un avis, comme l'indique le titre, nous sommes face à une véritable énigme et il est très difficile d’émettre un avis quelconque lorsque l'on sait que même la justice a eu du mal à statuer sur ce cas.



Je tiens à saluer le travail de l'auteur qui est tout simplement formidable, on sent les heures de recherches pour être au plus près de la vérité, c'est un récit puissant, percutant, qui se veut juste et sans mensonges, en bref : Foncez !
Lien : http://promenonsnousdanslesl..
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L'énigme Gerstein

Froid et implacable roman, ou devrais-je dire biographie, docu-roman, récit personnel, essai historique, hagiographique, pamphlet, quoi, tout cela à la fois ?! C'est fort probable amis lecteurs.



Vous pouvez le croire à cette histoire : un officier SS, responsable de l’approvisionnement en zyklon B de toute l'industrie de la mort nazie, ce serviteur zélé du régime, chimiste reconnu et réputé, cadre loyal et père de famille, serait en réalité un infiltré, un farouche opposant politique ? Kurt Gerstein, un bon chrétien à la foi intense, serait volontairement entré dans les SS pour faire la lumière sur les horreurs commises par les Nazis sur les plus faibles, les handicapés en 1e lieu puis sur le peuple juif par la suite. Dingue comme histoire et pourtant, récit foutrement véridique, « d'après une histoire vraie » comme on dit.



Alain Le Ninèze s'empare d'un des mystères que renferme cette sombre période et nous livre sa vision de ce personnage, ambigu à l'extrême, dont on ne sait encore à l'heure actuelle s'il fut sincère et profondément révolté par la barbarie nazie, déterminé à dénoncer ces atrocités au monde entier ou un affabulateur, un illuminé sans doute convaincu de sa mission biblique, néanmoins artisan grotesque d'un génocide honteux.



A travers un travail minutieux d'enquêtes, des comptes-rendus sinistres aux témoignages des pires ordures du régime, de ceux des témoins et proches de Kurt Gerstein, en passant par les thèses sur sa personne ou encore des rapports rédigés par la main même de notre officier SS qui tentera de se justifier jusqu'au bord du gouffre, Alain Le Ninèze retranscrit de manière lapidaire, concise et effroyablement précise, cette ambiguïté fascinante, il n'y a pas d'autres mots. Gerstein fut-il un monstre ou une victime collatérale d'un destin hors contrôle ?



L'énigme Gerstein m'a fait froid dans le dos et vous choquera, forcément. Rien ne nous sera épargné de toute la barbarie nazie, rien. Pires encore les passages d'un horrible cynisme pendant lesquels les plus hauts gradés aborderont les chambres à gaz d'un point de vue purement industriel : comment tuer le plus de juifs possibles de manière la plus efficace, comparant les mérites du monoxyde de carbone à ceux du zyklon B. Bref.



Et pris dans cette tourmente, l'auteur, qui jusqu'au bout ne saura déchiffrer cette énigme et nous laisse, lecteurs, nous forger notre propre opinion sur cet homme qui aura tenté d'alerter les plus hautes autorités de l'Eglise, le pape Pie XII et même les Alliés. Et faire face, impuissants, à la fatalité, à cette indifférence générale. D'une tristesse sans nom...



Merci à Babelio et aux éditions Atelier Henry Dougier pour cette opération Masse critique qui m'a bien bouleversée, je l'avoue.


Lien : http://www.livreetcompagnie...
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L'énigme Gerstein

Peut-on avoir participé à l'élimination des Juifs sous l'Allemagne nazie et pourtant n'être qu'un acteur passif, voire même un sous-fifre manipulé par de plus grandes ambitions que les nôtres ? Peut-on être un criminel innocent ?



Voilà les questions qui sont restées en suspens à la fin de ma lecture !



Merci tout d'abord aux éditions Ateliers Henry Dougier et à l'opération Masse Critique pour l'envoi de ce "roman".

J'écris roman entre guillemets car si certains passages sont romancés, l'identité de Kurt Gerstein est bien réelle. Début 1941, une jeune fille de sa famille internée à la clinique de Hadamar meurt subitement de façon suspecte. Intrigué il décide de s'intéresser à ces rumeurs qui mettent en cause le sommet du pouvoir à l'époque: plusieurs morts suspectes auraient lieu par centaines dans des centres contre des patients victimes de maladie mentale ou d'handicaps.

C'est à partir de là qu'il veut découvrir, voir de ses propres yeux ce qui est en train de se passer en Allemagne et qui va devenir l'une des plus grandes tragédies de l'Histoire. Mais comment s'approcher au plus près de l'horreur ? De façon surprenante, il va s'engager dans la SS et participer malgré lui, aux exterminations de masse.



Dis comme ça, c'est digne d'un film, vraiment. Et pourtant ... L'auteur ici se permet de romancer certains passages mais toujours en se servant de nombreux documents historiques (les vraies déclarations de Kurt Gerstein mises à l'écrit, de témoignages, de rapports, etc); de sorte que l'on suit au plus près ce qu'a pu vivre Gerstein sans fantaisie.



Difficile de rester objectif face à l'horreur des camps, mais pour moi difficile de juger cette énigme qu'est le personnage. Pourquoi s'engager dans cette armée infernale ? Au vu des atrocités pourquoi ne s'est-il pas enfui ? Prisonnier de ses tourments ? Ne sachant pas comment éviter le pire il a essayé par différents moyens de saboter certaines livraisons de zyklon. Des petites actions qu'il va répéter, et même alerter l'étranger de ce qui se passait impunément au sein de son pays.

On hésite entre admiration et dégoût, on se demande comment on peut être opposé à ce régime tout en voyant défiler ces colonnes de personnes droit vers la mort.



C'est un livre bouleversant, que j'ai trouvé très intéressant à lire, qui est facile à lire dans la forme (pas de longues descriptions, des chapitres courts) mais dur de par son fond. Je suis très contente d'avoir été sélectionnée pour le lire !
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L'énigme Gerstein

Une vision subjective d'un épisode dramatique de l'histoire. Très intéressant.
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L'énigme Gerstein

Le 13 février 1941, Kurt Gerstein apprend que la belle-sœur de son frère est décédée. Bertha avait seize ans et était internée pour des troubles schizophréniques. La lettre du directeur de l’établissement, indique que cette fille en pleine santé aurait succombé à une pneumonie. Le ton du courrier est cynique. Kurt a entendu des rumeurs sur un programme d’euthanasie, tenu secret, « dans le but de débarrasser la nation allemande de ses éléments jugés inutiles ». (P. 13) Ses recherches confirment ses doutes : de nombreux aliénés sont morts d’une pneumonie.





Kurt Gerstein décide d’infiltrer la Waffen-SS, afin de témoigner. Il est incorporé le 10 mars 1941, puis nommé à l’Institut d’hygiène à Berlin. Afin d’être en mesure de dénoncer les crimes des nazis, il est au cœur des exterminations perpétrées par ceux-ci.





Pour écrire ce docu-roman, Alain Le Ninèze s’est fondé sur des documents d’archives et des témoignages : celui de Kurt Gerstein, lui-même et ceux de personnes qui l’ont connu et qui ont été interrogées des années plus tard. En croisant les différentes sources, l’auteur tente de comprendre la double vie de Kurt Gerstein et de cerner son degré d’implication dans les crimes de guerre.





Je n’ai jamais eu autant la sensation d’être au plus près de l’horreur. La description des chambres à gaz est glaçante et rend d’autant plus concrètes ces exterminations et l’inhumanité des SS. Le travail de recherche est phénoménal. Le récit est une alternance de documents officiels et de passages romancés. L’auteur indique quels sont les éléments qu’il a imaginés et explique ce qui lui a soufflé les scènes. Il donne également son analyse personnelle des faits, avec des arguments très étayés. Il relève aussi les contradictions et livre l’autre interprétation possible. Il partage ses doutes et ses questionnements au sujet de Kurt Gerstein. Qui était cet homme qui a participé à l’innommable, pour le crier à la face du monde ? Un criminel ou un résistant ?





L’énigme Gerstein est un livre incroyable, autant pour sa valeur historique que pour l’analyse de l’auteur, qui semble partager avec le lecteur, ses réflexions en temps réel. De plus, Alain Le Ninèze ne prend pas parti, nous laissant déterminer notre conviction. Pour être sincère, je n’ai pas su résoudre l’énigme Gerstein, je n’ai pas de certitudes sur cet homme et sur son invraisemblable décision.






Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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La Controverse de Bethléem : De l'évangile à la v..

Bien que très érudit, l'ouvrage se lit admirablement bien et se déguste sans même se rendre compte qu'on ingurgite une page d'histoire obscure (la chute de l'empire romain, vers l'an 410).



J'ai également beaucoup aimé le retrait et la modestie dont fait preuve l'auteur dans l'introduction, en se présentant comme le "traducteur" de la correspondance, tout en évoquant la disparition de l'original.



J'y vois un clin d'oeil au prologue du Nom de la Rose...
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La Controverse de Bethléem : De l'évangile à la v..

Le sujet, à l'image de la première de couverture, un Greco splendide, était fort beau. Il s'agissait d'imaginer, à partir de données historiques fragmentaires, la correspondance d'érudits théologiens du grand IV°s de Rome, qui vit naître une littérature patristique d'une grande qualité dans les deux langues, grecque et latine. Le sous-titre, hélas (on n'est jamais assez attentif aux sous-titres) nous place en plein anachronisme, du même tabac que la série télévisée sur le christianisme de Prieur et Mordillat : en gros, l'évangile c'est bien, l'église c'est mal. On aura donc droit à la controverse, non de deux grands théologiens témoins de sac de Rome, mais d'un "intégriste" et d'un lecteur de Golias, et l'anachronisme va jusque dans le vocabulaire employé. Si le lecteur cherche à la fois un certain dépaysement dans un roman historique, et une forme d'instruction, il n'aura ni l'un ni l'autre.
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La face cachée de Maître Pardès

C'est un livre qui m'a beaucoup fait pensé au magicien d'oz et à Alice au pays des merveilles. Sauf qu'il parle littérature. J'ai trouvé que c'était beaucoup trop répétitif et même si j'ai découvert des extraits de livres j'ai eu du mal à finir ce livre.
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La femme moderne selon Manet

Moderne et convoitée !



Une superbe analyse d’un tableau, les critères de beauté de l’époque nous surprennent et font de cette époque prenant le chemin de la modernité, une nouvelle passerelle à l’art sur le réalisme et bien avant l’engouement controversé des impressionnistes …

Raconté par son modèle une partie de la vie de Manet, ses habitudes, ses amis peintres et littéraires, ses amours, ses envies, son coup de pinceau depuis le déjeuner sur l’herbe et ses choix de sujet mettent en lumière son histoire forte d’un siècle en pleine effervescence…



Un petit livre subtil, une partie critique et journalistique d’une époque, un bon moment d’art.
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La femme moderne selon Manet

J'ai bien aimé ce livre. Alain Le Ninèze nous emmène dans une partie de la vie du peintre Edouard Manet principalement pendant la peinture de son tableau Olympia. Victorine Meurent qui a été son modèle pendant 10 ans, nous raconte l'aventure de cette oeuvre. Nous faisons également la connaissance de Beaudelaire, Zola et quelques autres.
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La femme moderne selon Manet

Dans La femme moderne selon Manet, d’Alain Le Ninèze, on ouvre les pages du journal fictif de Victorine Meurent, modèle préféré du peintre Manet.



À travers son récit, elle nous fait rentrer dans le cercle intime d’Édouard Manet, on partage ses soirées, ses débats artistiques et ses révoltes …



1862, la peinture n’a de cesse de représenter la mythologie et reste très académique.



Manet, entouré de ces acolytes Whistler, Fantin-Latour, Degas, Renoir ou Pissaro vivent pour la peinture. Ils n'ont de cesse d'étudier la lumière, renouveler les palettes de couleurs et jouer avec les ombres et les lumières.



Dans le microcosme artistique de Paris, ils font figure de fous pour l’époque. Mais rien à faire, malgré les refus récurrents de ses toiles au célèbre Salon de Paris, Manet cherche à se faire reconnaître en tant qu’artiste.



Victorine est le modèle de tous les scandales. Elle pose pour deux tableaux qui vont choquer les esprits bourgeois de l’époque et ouvrir la porte à la modernité.

Le Déjeuner sur l’herbe et l’Olympia, ce nu scandaleux représentant une courtisane alanguie. Tout sera vu comme une provocation dans ce tableau. Et pourtant Manet dira simplement « J’ai fait ce que j’ai vu ! »



Un roman court, facile à lire, très documenté, riche en anecdotes, l'occasion de de mieux comprendre une œuvre, un artiste, une époque.





Cette collection « Le roman d’un chef-d’œuvre », aux éditions des Ateliers Henry Dougier, allie récit et documentation historique pour nous raconter la face cachée d’une œuvre d'art.


Lien : https://bibliotheques.annecy..
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La femme moderne selon Manet

Le principe de cette collection m'a immédiatement tapé dans l'œil : faire vivre un tableau en racontant une histoire, mélanger réalité et fiction, peinture et littérature...

J'ai débuté ma découverte par Manet et je compte bien maintenant lire les deux autres titres de cette collection.



Ici, Alain Le Ninèze a choisi d'imaginer le journal de Victorine Meurent, qui fut la modèle d'Edouard Manet pour Olympia et plusieurs autres de ses tableaux. Elle y raconte le peintre, leur relation, la réception des œuvres de Manet aux Salons de peinture et de sculpture ; Le Déjeuner sur l'herbe qui fut exposé au Salon des Refusés en 1863, Olympia qui fit scandale en 1865...



Quel plaisir également de croiser "la bande des Batignolles" : Fantin-Latour, Pissarro, Renoir, Degas, Baudelaire, Zola, mais également Berthe Morisot à qui Victorine Meurent "cèdera la place" en tant que modèle.



Au-delà de l'histoire de l'œuvre, j'ai aimé ce choix de mettre en lumière une femme qui ne se contenta pas d'être modèle mais termina sa vie en tant que peintre, même si à ce jour, seules deux toiles lui ont été attribuées.



Concernant l'objet-livre, c'est une réussite, les deux rabats intérieurs offre la reproduction de l'œuvre d'un côté et un agrandissement d'une partie du tableau de l'autre.
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Le dernier sommeil selon Caravage

Lors de mon voyage à Rome, il y a quelques années, j’ai eu la chance de pouvoir admirer quelques œuvres du Caravage.

A la suite de ce voyage, je m’étais promis de lire sa biographie romancée « La course à l’abîme » de Dominique Fernandez qui se trouve dans ma PAL.

Ne dérogeant pas à ma réputation de lectrice super dispersée, je me suis tournée vers d’autres lectures et c’est finalement grâce à un autre auteur que je me suis retrouvée à lire un livre retraçant une partie de la vie de ce peintre.

Alain Le Ninèze nous fait rentrer dans l’entourage proche du Caravage puisque le narrateur n’est rien d’autre que Cecco del Carravagio, un de ses élèves.

Cecco, sous la forme d’un journal, va nous relater un des épisodes les plus marquants de la carrière du Caravage. En effet, une grande partie de cette histoire tourne autour du célèbre tableau intitulé « La mort de la Vierge » qui date de 1606. Ce tableau, que son créateur a voulu très réaliste, va se voir refuser par les religieux commanditaires du dit-tableau. En effet, une des raisons du refus est entre-autre que Caravage s’est inspiré du cadavre d’une prostitué pour représenter la vierge.

J’ai beaucoup aimé cette histoire, fort courte, car ce petit livre (par la taille, mais non par le contenu), nous fait plonger dans une période fort intéressante de l’histoire de l’art.

Je vais replonger dans ma Pal pour repêcher « Au bord de l’abime », car clairement, j’ai envie de retrouver ce peintre génial, disparu prématurément, puisqu’il n’avait même pas quarante ans lors de son décès.

Encore merci à Babelio pour son opération masse Critique ainsi qu’aux éditions henry dougier pour l’envoi de ce livre.







Challenge ABC 2021/2022

Challenge Multi-Défis 2022

Challenge A travers l’Histoire 2022

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Le dernier sommeil selon Caravage

J’avais vaguement en cours d’histoire d’art vu des informations sur cette œuvre de Caravage. Je savais que l’Église avait refusé ce tableau ne répondant pas à ses canons, l’humanité et la vulgarité mortelle de la Vierge étant trop présentes à son goût. Je me souviens dans le cours, qu’il y avait vaguement été question de ce vide que masque cette grande tenture rouge. Et c’est déjà pas mal.



Mais grâce à Alain de Ninèze, qui est - faut bien le dire - très bien renseigné sur le peintre, la profondeur de l’œuvre comme de l’artiste m’est apparue dans toute sa complexité et sensibilité ; me laissant entrevoir ainsi le lien et la blessure qui unissent l’œuvre au peintre. Du moins si on part du principe que Riccardo Bassani et Fiora Bellini racontent la vérité sur Anna Bianchini en modèle de la Vierge. Car en effet, il semblerait selon ces historiens d’art, que le modèle qui servit pour la représentation de la Sainte Vierge était une prostituée avec qui Caravage a entretenu des liens forts.



Néanmoins, si on découvre dans ces pages la genèse de ce tableau, si on voit dans ces pages un peintre qui peint vite (ça change de Léonard de Vinci !), qui aime à choisir ses modèles dans la rue, un peintre moins imbu de lui-même qu’un Michel-Ange Buonarroti, un peintre avec ses problèmes (et pas des petits !) et son entourage. J’ai pour ma part apprécié davantage le portrait psychologique que l’auteur a dépeint de Caravage grâce à des lettres d’époque. Donnant ainsi, et même si c’est discutable, un fond d’authenticité à ce livre. Certes, le coup du peintre ou de l’artiste torturé, sombre, bourru, qui souffre de la pauvreté ou du quand dira-t-on, et qui connaît mille problèmes avec la loi, c’est à défaut d’être éculé déjà bien connu. Mais le fait est que c’est bien la vie de Caravage, donc on ne peut pas en vouloir à l’auteur de ne pas faire dans l’originalité, surtout que l’écriture ne rattrape même pas ce point. Cependant, il faut bien admettre que sans cela le livre serait passé à côté de l’œuvre et de l’artiste avec un cœur qui bat. L’auteur ne partageant de surcroît que le minimum, laissant au portrait de l’artiste ce que l’histoire a de silence.



Outre Caravage, soulignons aussi la grande érudition d’Alain le Ninèze qui nous partage son savoir par des petites notes en bas de page mais aussi par le décor et les informations glissaient çà et là dans les paragraphes. Finalement on en apprend autant sur Caravage que sur Rome en ce temps.



En résumé, c'était un livre court à l'écriture pas si fantastique, mais pour tout ce que l'on découvre il vaut la peine d'être lu.



Éditions Atelier Henry Dougier.
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