Citations de Alain Mabanckou (778)
Je craignais de ne pas supporter ces critiques négatives, tout comme je me méfiais des éloges exagérés de mes cousins ou de mes amis. Je me disais qu'il me fallait voir des "praticiens", ceux qui connaissent "l'affaire" de l'intérieur, ceux qui savaient de quoi ils parlaient, puisqu'ils avaient écrit et avaient été publiés...
Quelle mort ne voudrais-je pas subir moi-même, si tant est qu'il me soit donné d'en choisir une ?
C'est surtout parce que je ne peux pas donner de réponse à cette question que je me dis que, ce qu'il y a d'intéressant dans la mort, c'est que, excepté ceux qui se la donnent […], personne ne prévoit quelle sera la sienne. Et nous sommes convaincus que la mort de l'autre sera toujours plus cruelle que la nôtre.
Nous couvons l'idée que nous mourrons en pépères au cours d'un sommeil douceâtre, et que les anges nous porteront sur leurs ailes jusqu'aux portes du Paradis. D'ailleurs, il y a des périodes où nous sommes traversés par une idée d'éternité. La mort nous semble alors lointaine et étrangère. Nous nous disons que nous avons le temps de tout accomplir.
Et puis le corbillard qui passe, la mort du voisin, le crime entendu à la radio ou lu dans le journal nous rappellent notre condition de passager sur Terre...
Bref, pour moi, cette histoire de coups de feu que notre propre radio n'a pas encore annoncée est une provocation des impérialistes noirs et bancs qui cherchent à déranger notre pays et notre Révolution socialiste congolaise J'ai envie de dire à Papa Roger qu'il a tort de prendre cette information au sérieux alors qu'il a déjà entendu des nouvelles plus graves que ça et qui ne l'ont pas secoué puisqu'ils continuait à manger sa viande de pangolin, à boire son vin rouge et à enfoncer dans ses narines son tabac qui lui cause des éternuements.
Elle avait ajouté que ma mère n'avait qu'un seul enfant, qu'en plus cet enfant n'était même pas une fille mais un garçon fainéant qui passait son temps à rêver, noter des choses sur des bouts de papier, comme si des cafards se battaient à l'intérieur de son cerveau. Cet enfant, c'est moi Michel.
Soudain, il y avait une étoile, une toute petite étoile qui brillait plus que les autres. Je l'observais avec attention. Je la voyais alors se déplacer, s'isoler, me sourire, avant de disparaitre un moment entre deux nuages et de réapparaître. Cela m'amusais et je souriais à mon tour.
, j'ai horreur des répétitions inutiles ou du remplissage comme certains écrivais connus pour être des bavards de première classe et qui vous vendent la même sauce dans chacun de leurs livres en faisant croire qu'ils créent un univers, mon oeil
- Ces docteurs blancs, est-ce qu'ils savent qu'avant de soigner quelqu'un il faut d'abord le faire manger, hein ? Moi j'ai eu des malades ici qui, en réalité, n'étaient pas malades mais avaient tout simplement faim, et fallait voir comment ils mangeaient ! Comme toi !
Si j'avais hésité à le saluer ce n'était pas tant à cause de la transpiration de ses mains mais parc qu'il ne portait pas e blouse blanche comme les vrais docteurs et arborait plutôt un ensemble en pagne avec autour des manches et du cou des broderies luisantes qui me causaient des migraines.
Je ne me retiendrai pas de citer les paroles judicieuses de Jomo Kenyatta, le grand militant et président du Kenya, un pays frère : Lorsque les Blancs sont venus en Afrique, nous avions les terres et ils avaient la Bible. Ils nous ont appris à prier les yeux fermés : lorsque nous les avons ouverts, les Blancs avaient la terre et nous la Bible.
…et puis y a un grand problème technique, je crois que je suis pas assez bien membré, faut être réaliste, et vu les fesses à la balance excédentaire de Robinette, je sûr que je passerais la journée à chercher le point G de son Pays-Bas, j’arriverais à peine au point B, et il resterait les points C, D, E, et F, donc elle serait jamais satisfaite comme il faut, j’arrête d’y penser,…
Regarde plutôt la splendeur
Des songes égarés
Dans l'herbe de ton enfance
Préserve les ailes de tes pensées
De sorte qu'elles ne heurtent pas
Le brise-vent dresser par les censeurs
Choisis tes mots
N'emprunte pas ceux des autres
L'indépendance commence
Par le choix
Et s'arrête avec l'adhésion
Est ton pays
Celui qui t'ouvre les portes
Sans fouiner dans la besace
De tes songes
Est ton pays
Celui qui t'indique où
Mettre tes songes en lieu sûr
Apprends comme moi
Qu'il est des endroits ici sur Terre
Où écrire et rêver
Te ferment les portes de l'hospitalité
On te dira voici la vérité
La Sagesse et la Gloire
Reste sur le palier
Du commencement des choses
Interroge la fleur sur son éclat
Demande à la guêpe le goût du nectar
Et à la chrysalide le cheminement
De la métamorphose
Regarde plutôt la splendeur
Des songes égarés
Dans l'herbe de ton enfance
Les racines qui te lient à la terre
Sont précaires si de ton
émerveillement
Tu ne les arroses
Sache qu'aucune racine
Ne naît sans le croisement
Tu n'es que la greffe
De plusieurs essences entrecroisées
Toute ride sur le visage de l'homme
Est une sente élaguée
Dans les broussailles de l'existence
Quelle voie suivre
Lorsque deux sentiers se disputent
Le chemin
S'arrêter un instant
Regarder derrière
De la patience des pas épuisés
Viendra l'option
chaque phrase lue
se ressource dans l'oubli
les mots ont une âme qui s'abreuve
dans des phyltres obscurs
là où la phrase nous paraît immuable
glacée dans sa syntaxe
et coulée dans le moule de l'abandon
déjà une interligne
en modifie l'espacement
il ne s'agit pas de colmater
les failles
par où pénètre la lumière
viendra l'ombre
de l'absolution