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Citations de Alain Schmoll (43)


Le secteur qu’il venait de quitter, celui des grands chantiers outremer, regorgent de collaborateurs aux ambitions déçues, de techniciens frustrés d’être relégués dans des tâches secondaires, tandis que de jeunes diplômés accédaient à des postes qui leur étaient refusés, à eux, les anciens, malgré leurs états de service, tout simplement parce qu’ils n’avaient pas eu le privilège de faire des études.
(page 44)
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A la fin de l'année 1991, la crise économique était bien installée en Occident. Après le Moyen-Orient, le bloc de l'Est avait à son tour fini de basculer. Le 25 décembre, Mikhaïl Gorbatchev avait démissionné de la présidence de l'URSS, actant de ce fait sa dissolution. Cela faisait deux ans que le Mur de Berlin était tombé, plus d'un an que les anciennes républiques soviétiques, Russie en tête, avaient proclamé leur souveraineté et engagé un processus de libéralisation de leurs régimes.
Les juifs avaient été les premiers à bénéficier de ce climat nouveau de liberté. Le droit d'émigrer leur avait été accordé depuis plus d'un an. Craignant que l'instabilité politique n'entrainât une résurgence des violences antisémites, et voulant offrir la meilleure vie possible à leurs enfants, ils avaient déjà été plus de deux cent mille à quitter l'ex-Union soviétique et à choisir de s'installer en Israël.
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Il faisait noir, il faisait froid. Dans le silence qui les enveloppait comme de l'ouate, ils pouvaient percevoir un bruit de roulement continu, probablement l'autoroute, à plusieurs kilomètres. Le temps semblait s'être arrêté. Plus d'une fois, Jamil a senti son corps s'engourdir et éprouvé le besoin de changer de position en visant puis remplissant ses poumons. Tiburce, pour sa part, paraissait capable de rester totalement immobile et silencieux pendant des heures, tassé sur son siège, le menton sur la poitrine, les jambes écartées, les pieds plat au sol. Son ventre rond, relâché, se soulevait imperceptiblement au rythme de sa respiration.
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C’était une petite maison d’un étage sur rez-de-chaussée, isolée de la rue par une cour minuscule. Des pavés inégaux étaient noircis par des coulures d’huile provenant d’une moto, parquée à l’abri d’un vieux mûrier à feuilles de platanes, le long de la grille extérieure, dont les barreaux rouillés, tordus ou cassés surplombaient un muret recouvert de crasse et orné de graffitis datant de plusieurs années.
(page 21)
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Elle était petite, râblée, vive, rapide et elle zigzaguait entre les garçons sans perdre le contrôle du ballon, le menant jusqu’au but adverse en mystifiant ses opposants. Ce n’était pas pour autant une sainte-nitouche et gare à celui qui aurait voulu la bousculer ou lui faire un croc-en-jambe, elle anticipait les pièges et n’hésitait pas, en retour, à donner un coup de pied calculé pour faire mal. Quel jeune homme serait allé se plaindre de s’être fait brutaliser par une jeune fille au sourire désarmant, lui arrivant à l’épaule, et de surcroît, tête de classe ?
(page 137)
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Le nom qu’ils ont donné à leur groupe WhatsApp est révélateur. Les officiers et les agents Action donnent l’impression de former une élite, un cercle fermé sur lui-même, une aristocratie de seigneurs qui manquent probablement de considération pour les petits sous-offs, pour les sans-grade, ceux qui se qualifient eux-mêmes de « manants du CPES ». Les seigneurs et les manants. Des braves types dévoués, mal payés, un peu méprisés, qui passent des journées entières à regarder des écrans de surveillance sur lesquels il n’y a rien à voir, à contrôler des papiers qui sont toujours conformes, à noter des heures d’entrée et de sortie, dont tout le monde se fiche. Des jeunes gars qui manquent de maturité et qui vénèrent des agents exerçant un métier noble, auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d’accéder un jour.
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À l’exception d’événements solennels qui ne se produisaient que rarement, Madame Benkha ne se voilait pas la tête, ses filles non plus. Cela leur valait parfois quelques réflexions désagréables, des propos désobligeants tenus derrière leur dos, mais elles étaient capables de répliquer avec sang-froid et elles n’avaient pratiquement jamais subi d’agression ou de menace. Dans le quartier, on savait aussi que la famille Benkha était soudée et que les trois fils n’hésiteraient pas à réagir vivement envers quiconque se permettrait de manquer de respect à ses éléments féminins.
(page 78)
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Au vu des pratiques du BTP français, je pense que ça ne te posera pas de problème (en Israël). Il te faudra juste éviter certains voyous bien connus, qui vont réciter des prières matin et soir à la synagogue et qui estiment que ça les autorise à entuber leur prochain pendant le reste de la journée.
(page 69)
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Ceux qui portent un maillot bleu, les plus nombreux, sont français, ils devisent tranquillement avec les adversaires du soir vêtus de leur curieux maillot à damier rouge et blanc. Tous souhaitent la victoire de leur équipe, il est probable que certains formulent même des vœux sacrificiels en leur for intérieur. Mais ce ne sont que des émotions positives. La bonne humeur et la convivialité sont de rigueur dans la foule qui se dirige vers le Stade.
(pages 185-186)
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Il est douloureux de se limiter au réel, aux journées qui filent et qui défilent, les unes après les autres, les unes semblables aux autres : se nourrir, se laver, s'habiller, se mirer, se sourire, se coiffer, exercer son métier, faire ses comptes, payer ses factures, s'occuper des enfants - s'il y en a -, garder en pensée le compagnon, ou la compagne - s'il y en a un, ou une -... Et justement dans le cas présent, il n'y en a pas ! Et passent les semaines et les années, qui s'effacent derrière les suivantes, lesquelles passeront et s'effaceront à leur tour...
Reste l'espoir, le rêve, l'aube azurée qui chasse la nuit céruléenne, la brise d'été qui dissous les brouillards, le soleil qui réchauffe les eaux mortes.
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Était-ce il y a deux ans, était-ce il y a trois ans ? En vieillissant, il se rendait compte que plus le temps passait et plus il passait rapidement, ce qui augmentait la difficulté de dater les souvenirs avec précision.
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Sylvie enseignait l’anglais dans un collège d’une commune voisine, où demeuraient des familles d’origines diverses, fraîchement immigrées. Malgré le dévouement de la majorité du corps enseignant et des médiateurs venus des différentes communautés, les incompréhensions et les heurts étaient fréquents.
(pages 145-146)
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En société, il se montrait maniéré et se flattait d’observer une galanterie de gentleman, mais ne n’était en fait qu’une forme prétentieuse et désuète de condescendance à l’égard de ce qu’il n’hésitait pas à nommer le sexe faible.
(page 207)
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Imaginez que vous organisiez des soirées conviviales autour de matches de football, alors que vous ne vous êtes jamais intéressé à ce sport et que vous n’y connaissez rien. Cela vous procurerait un drôle d’effet. Nul besoin de vous poser en animateur. Pour la plupart, vos invités partagent une passion qui les connecte spontanément, instaurant une atmosphère générale de bonne humeur, sans que vous ayez à intervenir.
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Les seigneurs et les manants. Des braves types dévoués, mal payés, un peu méprisés, qui passent des journées ennuyeuses et parfois des nuits entières à regarder des écrans de surveillance sur lesquels il n’y a rien à voir, à contrôler des papiers qui sont toujours conformes, à noter des heures d’entrée et de sortie, dont tout le monde se fiche. Des jeunes gars qui manquent de maturité et qui vénèrent des agents exerçant un métier noble, auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d’accéder un jour.
(page 229)
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L’éducation des filles s’était déroulée sans accrocs. Nadia et Leïla s’étaient toujours bien entendues avec leur mère. Elles avaient très tôt compris qu’il leur fallait rapidement trouver un métier, si elles voulaient conquérir leur autonomie et échapper à des traditions dites culturelles, inspirées du bled ou prêchées par quelques habitants adeptes d’un islam rigoriste.
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Paris étincelle sous le soleil de juin. Une onde de chaleur impalpable semble sourdre depuis les pavés du quai de l’Horloge. Les touristes sont nombreux à l’arpenter. Les étudiants, filles et garçons, ont préféré la position assise sur le bord, les pieds dans le vide. Contempler la Seine rafraîchit. Les garçons portent des bermudas et des tee-shirts, les filles des robes courtes à bretelles. Mehdi Mokhdane a les yeux qui traînent sur les jambes et les épaules nues où des tatouages de toutes sortes apparaissent. Les regards se croisent et l’on se sourit.
(page 283)
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Vous aurez compris que ma sœur et mon beau-frère font partie des pessimistes défaitistes que j’évoquais il y a un instant. S’ils avaient vécu plus tôt, je les imagine volontiers, en juin 1940, rester sourds à l’appel du général de Gaulle et accorder leur soutien au maréchal Pétain, au prétexte que l’invasion du pays aurait été la punition méritée après plusieurs années d’un prétendu déclin moral généralisé.
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- Vous savez, il suffit parfois à certains individus au caractère ombrageux d’un incident insignifiant à leur détriment, pour développer un ressentiment qu’ils vont ressasser en l’amplifiant jour après jour, jusqu’à le transformer en haine implacable, avec au bout, une possible décision de passer à l’acte. Dans la police criminelle, il nous arrive de rencontrer ce type de scénario.
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Elle a baissé le menton afin de contempler la perspective qu’offrait son corps à l’horizontale. À cinquante ans, elle avait de quoi être fière. Ses seins n’avaient plus l’arrogante stature de la jeunesse, mais ils donnaient l’impression d’être restés gonflés de sève et s’ils s’affaissaient très légèrement sur eux-mêmes, c’était sans se tasser ni s’échapper sur le côté vers le flanc. Ils avaient perdu leur aspect sculptural, mais avaient gagné en sensualité. Entre eux, elle voyait se profiler son ventre plat, le renflement de son pubis et sa touffe soigneusement taillée, puis les cuisses, dépourvues de toute cellulite, les jambes, lisses, jusqu’aux orteils et leurs ongles vernis.
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