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EAN : 9782957807260
300 pages
CIGAS (31/10/2022)
4/5   12 notes
Résumé :
Il aurait émargé au Mossad, le mythique service secret israélien. Est-ce la raison pour laquelle on a voulu la mort de Nathan Kaplan ? La question embarrasse en France, au sein de la Direction générale de la Sécurité extérieure.

Difficile de démêler le faux du vrai, car même les institutions d’élite ne sont pas à l’abri d’une défaillance. Et dans les affaires, quand l’enjeu financier est important, certains peuvent être tentés par les pires méthodes d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Avec Pièce unique, Alain Schmoll m'avait embarqué dans une histoire familiale et sportive. Cette fois, La trahison de Nathan Kaplan est un vrai polar, imaginé d'après un fait réel.
À partir d'une planque mettant en scène Jamil et Tiburce, deux compères qui se caillent dans une vieille Land Rover, Alain Schmoll m'intrigue d'entrée. Qui surveillent-ils ? Que veulent-ils ?
Celui qui se fait appeler Tiburce joue le spécialiste, l'homme d'expérience et n'hésite pas à mettre les choses au point pour impressionner le jeune Jamil. Là, nous sommes en avril 2019. La mission des deux hommes est d'éliminer un soi-disant agent du Mossad, un Juif sioniste qui est soupçonné de préparer un attentat en France pour l'attribuer aux Musulmans.
Rapidement, l'auteur fait un bond en arrière, en 2005, pour présenter un certain Sylvain Morino (40 ans), célibataire, installé dans sa villa, sur la Côte d'Azur. Il n'a plus de job mais il est très habile dans le monde des affaires avec deux comptes en banque : un officiel à Londres et un autre à Zurich…
Jonglant avec les années et les périodes différentes, Alain Schmoll met peu à peu en place son roman.
Si je ne sais pas encore quels sont les personnages essentiels, je me doute que Sylvain va tenir un rôle important comme Virginie Déclair, fille du patron de l'entreprise BTP International qui porte son nom. En 2005, elle tente de joindre un certain Nathan Kaplan, autre personnage essentiel puisque son nom s'affiche dans le titre.
Virginie se souvient qu'en 1989, elle avait reçu ce même Nathan Kaplan, un jeune homme décontracté, toujours de bonne humeur mais ambitieux, sérieux et efficace. Sans peine, il avait décroché le poste d'ingénieur commercial chez Déclair. Cette entreprise se développe essentiellement à l'international, bétonnant à qui mieux mieux les pays émergents du Moyen-Orient. Par contre, chaque événement, chaque conflit comme l'invasion du Koweit par l'Irak en 1991, a des conséquences néfastes.
Autre élément important de cette histoire qui se complique, le Club des Mille Feux où Patrick Lhermit reçoit beaucoup de monde, surtout des gens huppés. Ils utilisent le stand de tir mais profitent aussi du bar, du restaurant, discutent affaires, etc…
Avec les retours en arrière, j'apprends de plus en plus de choses avant de faire connaissance avec le lieutenant de police Mehdi Mokhdane, de la Brigade criminelle régionale, assisté d'Alexandra Delgado. Une enquête commence car des faits délictueux s'accumulent.
Entre en scène la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure) et son Centre d'entraînement spécialisé de Cercottes (Loiret), près d'Orléans. C'est là que Tiburce, Jean-Marc Démesseau, est affecté, faisant croire qu'il fait partie du service Action.
Les éléments distillés habilement par Alain Schmoll s'articulent petit à petit, les fausses pistes aussi. Surtout, l'auteur décortique avec précision le monde de l'entreprise qu'il connaît bien. Une période florissante peut être suivie d'une dégringolade inquiétante. Alors, c'est le temps des rachats, de la revente, des montages légaux ou pas, des tractations, de la nécessité d'écarter un concurrent gênant, même une inspectrice ou un syndicaliste actif.
L'enquête est de plus en plus passionnante. Alain Schmoll adore commenter le physique de ses personnages, soulignant les transformations de leur corps avec l'âge. Par contre, il fait bien comprendre que l'apparence de Virginie résiste bien aux ravages du temps. de plus, il ne néglige pas l'amour, la rupture, les retrouvailles entre ses personnages principaux tout en montrant que le sens des affaires prend toujours le dessus.
La trahison de Nathan Kaplan est, bien sûr, démontrée et cela touche évidemment le monde de l'entreprise. Cet homme à l'envergure internationale a du mal à se défaire des contraintes de la religion juive imposées par sa famille. Cela aura des conséquences au fil de l'histoire…
La trahison de Nathan Kaplan m'a donc intrigué, passionné, instruit aussi sur les moeurs d'un monde dont j'ignore totalement les codes. Pour cela, je remercie Alain Schmoll qui m'a permis de vivre d'intenses moments de lecture.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Je tiens à remercier avant tout Alain Schmoll (@Archie ici sur Babelio) de m'avoir fait confiance en m'offrant son livre, d'avoir osé me l'envoyer, n'étant pas du tout attirée par les intrigues policières à priori comme le montre ma page…quelques lectures récentes commencent cependant à me faire changer d'avis sur ce genre que j'avais tendance à négliger, le livre d'Alain Schmoll en fait partie. J'ai dévoré ce livre, lu d'une traite en cette journée froide et grise. le plaisir de lecture a été réel tant ce polar est captivant tout en étant crédible, l'auteur s'inspirant librement d'un fait divers récent incroyable mettant en cause la bien connue DGSE.

Je dois avouer quand même être partie avec un mauvais a priori : la couverture n'est pas de celle que j'affectionne, c'est peut-être même une couverture qui pourrait, dans une librairie, me faire fuir tant les photos choisies laissent entrevoir davantage un roman à l'eau de rose qu'une intrigue rondement menée. Ensuite quelques personnages masculins m'ont semblé être décrits au départ – je pense à Sylvain notamment - de façon légèrement caricaturale, l'auteur voulant insister sur leur côté m'as-tu-vu, arrogant, parvenu. J'ai trouvé que cela manquait de nuances et m'attendais ainsi au pire pour le reste de l'histoire …Quelle a été ma surprise en étant peu à peu complètement happée par l'intrigue. Avec le recul, cette façon d'estampiller nettement les personnages est, je pense, une façon de guider le lecteur, les personnages étant nombreux.

Les premières pages m'ont fait penser irrésistiblement à l'ambiance ténébreuse des films d'Olivier Marchal. Deux individus font le guet dans une vieille Land Rover des heures durant en pleine nuit, promiscuité envahie peu à peu par les odeurs rances de sueur, de bières et d'haleine chargée. L'un est un soldat de la DGSE, Jean-Marc Démesseau, alias Tiburce, qui chapeaute le jeune et inexpérimenté Jamil Benkha, ravi d'avoir été recruté pour cette mission ultra confidentielle consistant à éliminer un agent du Mossad, le mythique service secret israélien, qui prépare un attentat sur le sol français, un certain Nathan Kaplan. Ils sont postés devant sa demeure dans un quartier chic de banlieue parisienne et ont pour objectif de l'écraser lorsque ce dernier sortira faire sa balade journalière en vélo le matin très tôt. Mission qui permettra assurément au jeune homme d'avoir enfin un avenir professionnel, de le sortir de sa cité et de servir la France. L'attente est longue durant cette nuit printanière pourtant très froide, les bouteilles vides servent d'urinoirs, et les conversations entre ces deux hommes cagoulées sont rares.

« Pour l'instant, on n'entendait plus que les froissements d'emballages et les mastications de Tiburce, aux prises avec les friandises censées leur tenir lieu de petit-déjeuner. Des effluves de café et de chocolat parvenaient aux narines de Jamil, sans toutefois prendre le pas sur des odeurs corporelles tenaces et obsédantes. Pour essayer de les oublier, Jamil continuait à scruter l'obscurité, qui restait épaisse sous les arbres ».

L'attente oppressante jusqu'au sort funeste permet à l'auteur de dévoiler peu à peu les facettes complexes de cette histoire par des allers-retours dans le passé, parfois même des allers-retours au sein d'une journée, de présenter les différents protagonistes en présence. Les questions émergent : Est-ce vraiment la raison pour laquelle on veut se débarrasser de Nathan Kaplan ? Qui est vraiment le commanditaire de cette opération ? Nathan Kaplan mène-t-il une double vie, celle d'un puissant homme d'affaires et celle d'un agent du Mossad, espion sur le sol français ? Si oui comment ? La DGSE est-elle impliquée et si oui jusqu'à quel degré ? L'instruction pénale de cette affaire serait toujours en cours, je suis personnellement passée complètement à côté de ce fait divers.

Habituellement très bavarde dans mes retours, j'ai conscience que développer davantage quoi que ce soit sur l'intrigue gâcherait totalement le plaisir de lecture, je n'en dirais donc pas plus sur l'histoire. Je dois avouer qu'Alain Schmoll a le don pour mener son lecteur par le bout du nez, au trois quart du livre je me suis demandée si je n'avais pas loupé quelque chose, avant de retomber rapidement sur mes pattes…en tout cas les pièces du puzzle s'imbriquent avec virtuosité, les liens entre les personnages se font jour peu à peu. La fin ne manque pas de nous étonner. D'excellents ingrédients réunis qui rendent le récit addictif !

J'ai trouvé très intéressante l'analyse du fonctionnement des entreprises avec d'un côté l'entreprise familiale dont la réussite dépend beaucoup du charisme et de la motivation de son dirigeant et de l'autre l'entreprise au capital détenu par des fonds d'investissement sans état d'âme sur le devenir de l'entreprise avec pour seule règle la rentabilité financière. La première, sur un même marché international, fait rarement le poids face à la seconde.
Passionnante également la mise en valeur de l'impact des perturbations géopolitiques sur l'activité des entreprises, et sur l'immobilier notamment, ces perturbations pouvant être tour à tour des opportunités ou des menaces.
Troublante cet entrelacement d'ambition politique, de stratégies industrielles et de rackets mafieux qui ne font pas partie de mon univers de lecture, j'en ai été d'autant plus sensible.
Précise et instructive enfin cette façon qu'a Alain Schmoll de nous expliquer le fonctionnement de la DGSE, ses protocoles et ses différents grades militaires, ce qui peut sembler flou aux néophytes.

Soulignons que le récit comporte en son coeur une histoire d'amour qui constitue à la fois une vraie respiration à ce récit musclé et viril…mais aussi et surtout une trame essentielle.


« La trahison de Nathan Kaplan » est en conclusion un polar captivant qui s'inspire d'un fait divers mêlant la DGSE à une histoire particulièrement louche et trouble qui en dit long sur les zones d'ombres et les travers des hommes. Il met en valeur les bas instincts de la société avide de pouvoir et de réussite matérielle et ostentatoire, de reconnaissance et d'élévation sociale, dans laquelle la concurrence acharnée conduit à des frustrations et des déceptions, à des honneurs bafoués et des hontes, des trahisons, tant professionnelles que sentimentales, qui se règlent avec violence et bassesse, de façon expéditive.

Je suis ravie que le hasard ait mis ce livre sur mon chemin qui me fait reconsidérer les polars…à moins que le hasard, ce soit Alain Schmoll se baladant incognito sur Babélio. Encore merci à lui !
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Après Pièce unique que j'avais beaucoup apprécié, me voici avec en main, le quatrième roman de Alain Schmoll, La trahison de Nathan Kaplan. Ce dernier est inspiré librement et partiellement d'un fait divers ayant entraîné la mise en cause de militaires de la direction générale de la sécurité extérieurs, la DGSE, le principal service de renseignement extérieur français.
En avril 2019, par une nuit très fraîche de début de printemps, deux individus font le guet dans une vieille Land Rover. le jeune Jamil Benkha est assis au volant, comblé d'avoir été recruté comme assistant opérationnel pour une mission ultraconfidentielle classée secret-défense par Jean-Marc Démesseau, alias Tiburce, son instructeur, assis à ses côtés. Il est ultra-fier d'avoir ainsi été sollicité pour des missions de surveillance du territoire, d'avoir enfin un avenir et rêve maintenant d'en découdre avec les ennemis de la France.
Garés à proximité du portail qui donne accès à la maison de leur cible, ils ont pour mission d'éliminer un espion, un agent du Mossad, le mythique service secret israélien. Ce Juif sioniste qu'ils guettent a pour projet « d'organiser un attentat contre la France, contre les Français, et de faire porter le chapeau aux Musulmans ».
Mais est-ce vraiment la raison pour laquelle on veut se débarrasser de celui qui se nomme Nathan Kaplan ? D'autre part la DGSE dont se réclame Tiburce est-elle vraiment la commanditaire de cette opération ? Quels rôles jouent ce Patrick Lhermit, propriétaire d'un club de tir mondain, le Club des Mille Feux où se croisent des militaires, des hommes d'affaires et quelques individus moins recommandables et ce Sylvain Morino, membre premium de ce club ?
Quand le responsable de la brigade criminelle informe le Lieutenant Mehdi Mokhdane qu'il va devoir enquêter sur une affaire assez trouble et bizarre avec une présomption d'attentat et une tentative d'homicide, ce dernier se dit qu'il va falloir agir vite et avec délicatesse. En effet, l'embrouille s'est déroulée dans un quartier super chic, deux suspects ont été arrêtés et l'un d'eux prétend et n'en démord pas qu'ils appartiennent à la DGSE et qu'ils avaient une mission de neutralisation en vue d'éviter un attentat…
C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai découvert le Centre parachutiste d'entraînement spécialisé de la DGSE, à Cercottes, village du Loiret proche d'Orléans, dont la vocation est de préparer les forces spéciales françaises susceptibles d'intervenir en opération extérieure. Bien évidemment, tous ne font pas partie de l'élite que constituent les officiers et les agents du Service Action, l'une des entités les plus protégées d'une institution par ailleurs cadenassée par le secret. Il n'est donc pas très étonnant que parmi les gardes, ceux qui assurent la protection du site, les sans-grade, mal payés, un peu méprisés, l'auteur les nommant les manants, en opposition aux précédents les seigneurs, certains, les plus faibles, ceux qui manquent un peu de maturité soient tentés d'accéder à ce terrain de jeu auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d'arriver un jour, se laissent convaincre par des individus malveillants.
Alain Schmoll, avec une maîtrise absolue, déroule une fiction absolument convaincante dans laquelle le suspense est maintenu jusque dans les toutes dernières lignes.
Il joue avec le temps de manière très habile, avec non seulement des retours en arrière dans les années mais également dans une même journée, n'hésitant pas non plus à philosopher un peu sur ce fameux temps qui passe et qui, plus il passe, passe rapidement, sans pour autant laisser trop de traces parfois, je pense à Virginie…
Il est également beaucoup question au cours du récit de la pérennité et de l'ingéniosité dont doivent faire preuve les entreprises pour rester durables et compétitives, l'innovation et la motivation du personnel en étant des clés. Allusion est faite aussi au dialogue syndical.
J'ai eu au début, je le concède, quelque difficulté avec les personnages, ceux-ci étant relativement nombreux. Mais après les avoir bien identifiés de par leurs statuts et leurs caractères bien différents, j'ai bien vite été emportée par cette aventure particulièrement rocambolesque où les enjeux financiers sont d'une extrême importance, les personnages en quête fébrile de réussite, et où la tentation est grande d'utiliser des méthodes pas très conformes aux règles morales.
La trahison de Nathan Kaplan est un polar qui, en s'inspirant d'un fait divers dans lequel le service de renseignement est mêlé à une histoire particulièrement trouble, met en scène, au coeur de la société contemporaine toujours avide de réussite et de bling-bling, et ce, avec beaucoup de psychologie, des frustrations professionnelles et des déceptions sentimentales qui vont finir par s'entrelacer faisant s'aimer et se croiser des hommes et des femmes qui, jusqu'au dénouement final surprendront le lecteur.
Je remercie très sincèrement Alain Schmoll pour m'avoir permis cette lecture absolument captivante et passionnante que je recommande fortement !

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« L'important dans l'action, c'est de faire ce qu'on a prévu, tout ce qu'on a prévu et rien que ce qu'on a prévu . »
Bon prévu ou non prévu, vu que c'est plus facile de l'énoncer que de l'exécuter, d'un côté, Avril 2019 on a deux mecs qui travaillent secrètement pour l'Etat 🧐et doivent descendre un agent du Mossad, de l'autre en 2005 un beau et relativement jeune « buziness man », qui s'est rempli les poches et s'apprête à s'installer dans sa villa sur la Côte d'Azur après un long séjour chez le Groupe international d'ingénierie Tollard aux méthodes peu orthodoxes….Quatorze ans d'écart , quelle relation ? Voilà Alain Schmoll aime dès le début nous mettre face à des situations pas très nettes où on se demande très vite où diable nous embarque-t-il ? Intriguant vu mes dernières lectures qui se passaient en Afrique, car ici aussi les liens s'allongent toujours vers l'Afrique, élément peu glorieux pour la réputation de la France. En plus éros, fric, faux ou vrais espions, …sont au rendez-vous. Et puis Alain aime les femmes , elles sont toujours en pôle position, belles, séduisantes , intelligentes, un tout petit peu fourbes quand même, mais pas grave 😊…..en tout cas merci de la part de la gent féminine 😊.
Quand aux hommes, s'ils ne sont pas engagés dans des actes de bienfaisance au profit de l'Etat 😆, comme nos deux mecs ci-dessus cités, sont généralement des crapules qui roulent en Porsche, grand amateurs de femmes, whisky, poker et autres petits vices inoffensifs du genre, et sont engagés dans des actes de bienfaisance au profit de leur propre compte bancaire en Suisse. Mais le monde est petit et tous ces crapules finissent par se croiser pour unir leurs actes de bienfaisance, comme dit le proverbe « L'Union fait la force » 😈. Quand à le Nathan Kaplan du titre, eh bien lui il est le Noeud de cette histoire magistralement orchestrée par Alain Schmoll .

Merci Alain ! J'ai passé un très bon moment de lecture en plus j'ai décidé de louer les services de Patrick et Sylvain pour mes futurs bobos, vu leur riche programme : intimidations, rackets, passage à tabac, incendies, accidents de voiture ……aucun risque qu'ils loupent ! Pourrais-tu peut-être m'obtenir un petit rabais, vu mon budget humble, incomparable avec ceux des commanditaires de ton livre 😁?
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Barbouzes à louer.
Alain Schmoll, Archie, pour les intimes babéliotes a rangé les crampons de son roman «Pièce unique» qui avait pour cadre la coupe du monde 98, pour nous ficeler un roman très original mixant espionnage, affairisme et basses besognes.
Deux hommes de main, bras cassés qui pensent comme des pieds et ne se font pas trop de noeuds à la tête, Tiburce et Jalil, planquent devant le domicile d'un agent de Mossad qui fomenterait un attentat sur le territoire dans le seul but de faire accuser des musulmans. Les espions du soir doivent le neutraliser, terme légal pour zigouiller quand la cause se veut noble.
En parallèle, le récit suit le parcours de plusieurs personnages dont le Nathan Kaplan du titre, un brillant homme d'affaires toujours en jet lag, Virginie Declair, qui a succédé à son paternel dans la boîte qui porte son nom et Sylvain, un flambeur qui ne planquent pas trop de scrupules dans son coffre-fort.
On se doute que tout ce petit monde ne va pas rester dans son coin et va finir par partager quelques chapitres avant la fin. Et quand l'appât du gain croise des services pas si secrets, le mélange des genres augurent des barbouzeries discount.
Nous ne sommes pas dans un roman de John le Carré, nos protagonistes n'ont pas le complet sombre et la mine taciturne, ni dans un 007. Pas de base secrète cachée sur une île volcanique et pas de patriotisme chevillé au corps. La Roleix au poignet suffit. Ici, il est surtout question de gros sous, de dessous de table, de dessus de lit et de requinades, mot que je viens d'inventer et qui me semble assez adapté au monde délicieux des affaires.
Bon présage, je n'ai pas eu une seule fois la tentation de lire en secret les dernières pages du livre pour connaître le fin mot de l'histoire, sale habitude que j'ai (je sais que je ne suis pas le seul !) quand une intrigue m'irrite plus qu'elle ne m'intrigue, quand le suspense ne suspend plus le temps.
Au fil du récit, on comprend vite qu'on ne va pas nous livrer le dénouement sur un plateau à blinis à mi-parcours et qu'il faut se laisser balader par l'auteur dans le temps, l'espace et les turpitudes. J'ai particulièrement apprécié la structure alambiquée du récit qui sert l'histoire sans égarer le lecteur en route.
Il m'a manqué un peu d'action pour booster mon adrénaline d'ado attardé mais les personnages sont bien construits et l'intrigue ne tombe pas dans la mode actuelle du complot généralisé comme dans le dernier Dugain qui m'a affligé. Billet à suivre.
Bravo et merci Archie !


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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
A la fin de l'année 1991, la crise économique était bien installée en Occident. Après le Moyen-Orient, le bloc de l'Est avait à son tour fini de basculer. Le 25 décembre, Mikhaïl Gorbatchev avait démissionné de la présidence de l'URSS, actant de ce fait sa dissolution. Cela faisait deux ans que le Mur de Berlin était tombé, plus d'un an que les anciennes républiques soviétiques, Russie en tête, avaient proclamé leur souveraineté et engagé un processus de libéralisation de leurs régimes.
Les juifs avaient été les premiers à bénéficier de ce climat nouveau de liberté. Le droit d'émigrer leur avait été accordé depuis plus d'un an. Craignant que l'instabilité politique n'entrainât une résurgence des violences antisémites, et voulant offrir la meilleure vie possible à leurs enfants, ils avaient déjà été plus de deux cent mille à quitter l'ex-Union soviétique et à choisir de s'installer en Israël.
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Le nom qu’ils ont donné à leur groupe WhatsApp est révélateur. Les officiers et les agents Action donnent l’impression de former une élite, un cercle fermé sur lui-même, une aristocratie de seigneurs qui manquent probablement de considération pour les petits sous-offs, pour les sans-grade, ceux qui se qualifient eux-mêmes de « manants du CPES ». Les seigneurs et les manants. Des braves types dévoués, mal payés, un peu méprisés, qui passent des journées entières à regarder des écrans de surveillance sur lesquels il n’y a rien à voir, à contrôler des papiers qui sont toujours conformes, à noter des heures d’entrée et de sortie, dont tout le monde se fiche. Des jeunes gars qui manquent de maturité et qui vénèrent des agents exerçant un métier noble, auquel on ne leur donne pas le moindre espoir d’accéder un jour.
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Il faisait noir, il faisait froid. Dans le silence qui les enveloppait comme de l'ouate, ils pouvaient percevoir un bruit de roulement continu, probablement l'autoroute, à plusieurs kilomètres. Le temps semblait s'être arrêté. Plus d'une fois, Jamil a senti son corps s'engourdir et éprouvé le besoin de changer de position en visant puis remplissant ses poumons. Tiburce, pour sa part, paraissait capable de rester totalement immobile et silencieux pendant des heures, tassé sur son siège, le menton sur la poitrine, les jambes écartées, les pieds plat au sol. Son ventre rond, relâché, se soulevait imperceptiblement au rythme de sa respiration.
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Il est douloureux de se limiter au réel, aux journées qui filent et qui défilent, les unes après les autres, les unes semblables aux autres : se nourrir, se laver, s'habiller, se mirer, se sourire, se coiffer, exercer son métier, faire ses comptes, payer ses factures, s'occuper des enfants - s'il y en a -, garder en pensée le compagnon, ou la compagne - s'il y en a un, ou une -... Et justement dans le cas présent, il n'y en a pas ! Et passent les semaines et les années, qui s'effacent derrière les suivantes, lesquelles passeront et s'effaceront à leur tour...
Reste l'espoir, le rêve, l'aube azurée qui chasse la nuit céruléenne, la brise d'été qui dissous les brouillards, le soleil qui réchauffe les eaux mortes.
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À l’exception d’événements solennels qui ne se produisaient que rarement, Madame Benkha ne se voilait pas la tête, ses filles non plus. Cela leur valait parfois quelques réflexions désagréables, des propos désobligeants tenus derrière leur dos, mais elles étaient capables de répliquer avec sang-froid et elles n’avaient pratiquement jamais subi d’agression ou de menace. Dans le quartier, on savait aussi que la famille Benkha était soudée et que les trois fils n’hésiteraient pas à réagir vivement envers quiconque se permettrait de manquer de respect à ses éléments féminins.
(page 78)
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