Citations de Albert Camus (6762)
Mais beaucoup d'artistes sont comme ça. Ils ne sont pas sûrs d'exister, même les plus grands. Alors, ils cherchent des preuves, ils jugent, ils condamnent. Ça les fortifie, c'est un commencement d'existence. Ils sont seuls !
Cette terre était trop grande, le sang et les saisons s'y confondaient, le temps se liquéfiait. La vie ici était à ras de terre et, pour s'y intégrer, il fallait se coucher et dormir, pendant des années, a même le sol boueux ou desséché.
L'altruisme est une tentation, comme le plaisir.
Ce qui intéresse dans un livre, c'est la marque d'une existence pathétique. Et nos vies ne sont jamais pathétiques.
C'est la volonté du bonheur qui compte, une sorte d'énorme conscience toujours présente. Le reste, femmes, œuvre d'art, succès mondains, ne sont que prétextes. Un canevas qui attend nos broderies.
La souffrance ne donne pas de droits.
C'est de mes bonheurs que sortiront mes écrits. Même dans ce qu'ils auront de cruel. Il me faut écrire comme il me faut nager, parce que mon corps l'exige.
Le bonheur souvent n'est que le sentiment apitoyé de notre malheur.
Ce qui m'importe c'est une certaine qualité de bonheur. Je ne puis goûter le bonheur que dans la confrontation tenace et violente qu'il soutient avec son contraire.
Avoir de l'argent, c'est avoir du temps. Je ne sors pas de là. Le temps s'achète. Tout s'achète. Être ou devenir riche, c'est avoir du temps pour être heureux quand on est digne de l'être.
Agir et aimer et souffrir c'est vivre en effet, mais c'est vivre dans la mesure où l'on est transparent et accepte son destin, comme le reflet unique d'un arc-en-ciel de joies et de passions qui est le même pour tous.
Un homme se juge toujours à l'équilibre qu'il sait apporter entre les besoins de son corps et les exigences de son esprit.
La beauté d'un homme figure des vérités intérieures et pratiques.
La grandeur, c'est d'essayer d'être grand. Il n'en est point d'autre.
Tant que l'homme n'a pas dominé le désir il n'a rien dominé. Et il ne le domine presque jamais.
Finalement, je choisis la liberté. Car même si la justice n'est pas réalisée, la liberté préserve le pouvoir de protestation contre l'injustice et sauve la communication.
La chaleur mûrit les êtres comme les fruits. Ils sont mûrs avant de vivre. Ils savent tout avant d'avoir rien appris.
Ce qui était un malheur pour les uns était un bien pour les autres.
La faim pousse les uns à réfléchir et les autres à faire du ravitaillement.