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Critiques de Alberto Moravia (266)
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L'ennui

C'est un livre qui est bien écrit, bien construit mais d'une construction lente. J'ai eu du mal à entrer dans cette histoire cynique et scabreuse, surtout pour l'époque où le livre a été écrit !

Alberto Moravia est un auteur reconnu mais qui a perdu de sa notoriété, en France du moins car je ne sais ce qu'il en est, en Italie.

Je vais peut-être persévérer avec son livre le plus connu « le mépris » pour avoir un avis plus objectif.



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L'ennui

"C'est une constante de son oeuvre romanesque que de créer des personnages qui sont conscients du caractère factice et inauthentique des rapports humains tout en aspirant, sans pouvoir y parvenir, à autre chose. De là, les multiples variations sur le thème de l'ennui, de l'inattention, de l'indifférence que Moravia dépeint avec justesse et simplicité "
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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L'ennui

C'est en effet à mourir... d'ennui... comme pour Il Disprezzo / Le Mépris... Non décidément, je n'accroche pas à Moravia...
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L'ennui

D'abord une longue préface de Gilles de Van, intéressante en ce qu'elle situe L’ennui dans l'ensemble de l'oeuvre de Moravia et développe cette métaphysique qui domine dans ce texte, mais qui aurait dû plutôt figurer en postface car elle présente l'inconvénient, majeur à mon sens, de résumer brièvement l'intégralité de l'histoire, privant ainsi le lecteur de laisser aller son imaginaire jusqu'au bout en compagnie du héros, Dino.



Celui-ci, personnage central, est intéressant à bien des niveaux. Il rejette sa mère dont il a besoin pour son aide financière dont il prétend n'avoir que faire mais qui lui est nécessaire. Il est en interrogation permanente sur chacun de ses actes, sur ceux des personnes qu'ils côtoie au point d'imaginer des motivations et des situations pour chacune d'elles.



Et précisément, c'est dans les bras d'une jeune fille, Cecilia, qu'il ira au bout de ses interrogations, de ses frustrations, de son rejet d'une société bourgeoise dont il a besoin, de l'analyse de son ennui, de son amour. Tout le roman se structure autour de la négation de tout besoin, du rejet de presque tout, de l'indifférence à tout, et, en même temps du besoin quasi-permanent de tout ce qui est ainsi rejeté.



La personnalité de Cecilia est passionnante et Moravia lui donne, sous sa plume sans concession, une dimension physique et onirique qui ne peut laisser indifférent. Elle aime l'amour, elle aime faire l'amour, elle jouit merveilleusement tout en étant indifférente à tout ce qui l'entoure. Elle est simple, sans cruauté, se partage entre deux hommes naturellement, sans y voir le moindre problème ce que ne peut comprendre Dino.



Les dialogues entre eux sont à la limite de l'absurde et les réponses de Cecilia au questionnement pernicieux de Dino sont d'une simplicité qui le déroute dans leur absence de sens.



L'ensemble du roman est baigné dans cette atmosphère hors norme où le réel côtoie l'irréel, particulièrement dans les pensées de Dino, jamais dans celles de Cecilia.



Un très bon roman d'un écrivain talentueux tant dans l'art de son écriture, de ses phrases élaborées que dans son développement de cette thématique de l'ennui, de l'argent et de la finalité de la vie.

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L'ennui

Le prologue m'a beaucoup plu, puis je me suis ennuyé durant tout le reste : cette longue description du désœuvrement ne m'a paru qu'une laborieuse démonstration de l'idée présentée au début.
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L'ennui

L'idée du livre de Moravia est originale: le "héros" s'ennuie, mais pas dans notre conception habituelle de l'ennui... Il s'emmerde à 100 à l'heure. Bref, L'oisiveté dans la richesse ne rend pas heureux. Alors, il espionne sa compagne et se met à ausculter chaque seconde de sa vie. Le ton léger qui est employé par l'écrivain renforce l'ironie de la trame narrative, fatalement un peu lente. Ce roman n'est pas inintéressant sociologiquement.
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L'ennui

Histoire très sexe ... Pas très intéressante mais fascinante malgré tout, surtout le personnage féminin ! A lire par curiosité, donc.
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L'ennui

Dino est un bourgeois, fils d'une femme très riche, qui professe un souverain mépris pour l'argent. Peintre raté, car dilettante, il est affligé d'une navrante inertie, d'une incapacité à s'employer à être hic et nunc, qui lui fait éprouver un invincible ennui pour toute chose. Une jeune femme, Cécilia, maîtresse de son voisin artiste, autre gâcheur de toile dans son genre plus faunesque, lui adresse jour après jour des regards appuyés assortis d'un sourire Jocondesque. À la mort de son collègue érotomane le voilà qui devient l'amant de ladite. Commence alors une relation complexe, Dino intellectualisant tout, obsédé par l'idée de posséder cette femme auprès duquel il ne peut s'empêcher d'éprouver un sombre ennui, ce qui lui permettrait à son idée de s'en débarrasser plus commodément. Mais comme le dit le duc de Mantoue dans l'opéra Rigoletto, "la donna è mobile" , Cécilia toujours fuyante, difficilement cernable dans son emploi, élevé au rang d'art, de la tautologie, ne l'aide guère à se sortir de ses ratiocinations. 



Dans l'Ennui on retrouve la propension d'un narrateur à ressasser des idées obsédantes déjà observé dans le précédent roman Alberto Moravia. Dino, dans cette malsaine volonté de possession d'un être qu'il pense acter par les rapports sexuels et les cadeaux, étant encore plus retors que le scénariste du Mépris, la lecture peut s'avérer pénible pour certains lecteurs, même s'il faut bien reconnaître l'acuité et la finesse de l'auteur dans l'analyse de la psyché masculine. 
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L'ennui

Tout est dans le titre ; c'est un avantage.
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L'ennui

Curieux livre...
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L'ennui

Le livre porte bien son titre !

Surtout ne pas commencer par cet ouvrage pour découvrir l'auteur.

Choisir : Le conformiste , L'automate .
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L'ennui

L'intrigue est simple. Un jeune homme, peintre raté, issu de la haute bourgeoisie romaine devient l'amant d'une jeune fille, son modèle. Relation qui s'enlisera peu à peu dans une jalousie féroce de la part de l'amant lorsqu'il s'apercevra de l'inconséquence de la jeune fille. Remise en question de ses origines bourgeoises également face aux origines modestes de la fille. Roman très riche. A une époque, le tournant des années 60, où la société de consommation arrive en Italie, où les valeurs traditionnelles laissent la place à une société basée sur l'apparence et la vulgarité, modifiant également l'ensemble des rapports sociaux. Tout cela apparaît plus ou moins directement dans ce roman. La chair et le sexe sont également des thèmes abordés ici par Moravia. Sexe de consommation, sans amour possible, ne suscitant que lassitude et ennui. Malheureusement pour notre peintre, on n'échappe pas à sa condition sociale. Les personnages de second plan comme la mère du peintre et les parents de la jeune fille me semblent aussi rendre compte de toute la dimension sociale déterministe du roman.

Encore une fois, Moravia s'en prend aux valeurs italiennes bourgeoises à travers le personnage de cette mère intransigeante qui ne comprend pas le désarroi de son fils, qui n'a que la transgression pour échappatoire, confinant presque à la folie.

Du très grand art.
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L'ennui

L'oisiveté dans la richesse ne rend pas heureux pour autant. Le diktat des apparences, de la fidélité, de l'illusion du bonheur pèsent leur poids. L'appartenance sociale et l'activité professionnelle placent un individu, et tirer parti de sa compagne paraît indispensable quand on n'a pas soi-même d'activité fixe, surtout quand on provient soi-même de la haute bourgeoisie, où le regard des autres juge un peu plus qu'ailleurs.

C'est ainsi que notre anti-héros passe au peigne fin les activités de sa compagne, s'interroge par le menu, au moindre détail sur ses intentions, leur amour réciproque, et rien d'heureux ne peut pas réellement sortir d'une telle posture. Un cercle vicieux semble donc s'instaurer. L'absence d'occupation rallonge le temps, complique le peu qui existe autour de soi.

Le ton léger qui est employé renforce l'ironie de la trame narrative, fatalement un peu lente.

Ce roman est d'une écriture simple et agréable.

J'ai particulièrement apprécié les passages traitant de la jalousie maladive du personnage principal... Un cas d'école... à méditer.
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L'ennui

parfait
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L'ennui

L'idée est originale. le protagoniste s'ennuie. Puis, soudain, il est obsédé par une jeune femme. De la sorte, il passe au peigne fin les activités de sa compagne, s'interroge par le menu, au moindre détail sur ses intentions, leur amour réciproque, et rien d'heureux ne peut pas réellement sortir d'une telle posture. Un cercle vicieux semble donc s'instaurer. L'absence d'occupation rallonge le temps, complique le peu qui existe autour de soi. Un roman long et un peu ... ennuyeux !
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L'ennui

J'adore l'écriture de Moravia, ses talents de conteur, son habileté à construire la tension amoureuse et à la rompre, ses formules gravées en taille douce par l'acide de son intelligence, tout ça. Mais Moravia est aussi un sacré manipulateur. Non ce roman ne parle pas du couple. Ce roman parle de la lutte des classes. Un peintre trentenaire vit aux crochets de sa richissime maman et s'interroge sur son incapacité à peindre et à aimer. L'Ennui, publié en 1960 - décolonisation, révolution cubaine, PCI deuxième parti d'Italie, faut voir le contexte – est un essai de théorie critique marxiste des moeurs, un pamphlet sarcastique et violent contre la bourgeoisie capitaliste, déguisé en histoire d'amour et de jalousie. Car le Marx du Capital évoque peu le coeur et les moeurs. L'Ennui comble ce vide. C'est dans le chapitre IV.3 de « La Sainte Famille, ou Critique de la critique critique » que Marx (sans Engels) esquisse une théorie de l'amour. Les époux ou les amants se rassurent de leur existence mutuelle, même s'ils sont éloignés et même si leur relation est fragile car l'amour est un besoin humain par essence, une clef du matérialisme. En effet, l'amour « plus que toute autre chose apprend à l'homme à croire au monde objectif en dehors de lui, et fait non seulement de l'homme un objet, mais même de l'objet un homme ». L'être aimé manifeste la réalité objective du monde extérieur à notre esprit. C'est le dérèglement de ce mécanisme chez les bourgeois, que Moravia appelle ironiquement « ennui ». L'ennui c'est l'incapacité du bourgeois à rentrer en communication avec le monde, objets animés ou inanimés. L'ennui c'est son incapacité à aimer. En déniant au bourgeois cette faculté, décrite par Marx comme essentiellement humaine, Moravia déshumanise l'ennemi de classe et légitime le mépris, qui sourd à chaque page de l'Ennui. Celui qui a tout, n'a rien. Il ne s'intéresse qu'à ce qu'il ne peut pas avoir. le cocufier c'est lui rendre service. le bourgeois est coupé de « toute donnée vivante, tout immédiat, toute expérience sensible, plus généralement toute expérience réelle, dont on ne peut jamais savoir à l'avance -ni d'où elle vient ni où elle va». L'argent le maintient dans un caisson d'isolation sensorielle. Comme la « Critique critique » décriée dans La Sainte Famille, le bourgeois est condamné à un idéalisme auto-centré, qui aboutit au ridicule de tout ce qu'il entreprend, notamment en matière artistique : coupé du monde, il n'a d'autre choix que l'abstraction, et pour finir, comme l'anti-héros grotesque de l'Ennui, il préfère la toile vierge à tout tableau. On retrouve derrière le ricanement de Moravia sur l'artiste bourgeois, le conflit politique sur l'art contemporain, la guerre froide que se livrent après 1945 le réalisme socialiste promu par le KGB ou les artistes comme Fernand Léger membres du PC et l'expressionnisme abstrait de Pollock et Rothko promu activement comme outil de propagande par la CIA.

Bel article sur le sujet:

https://www.independent.co.uk/news/world/modern-art-was-cia-weapon-1578808.html
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L'ennui

Univers fort, sensuel
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L'homme qui regarde

réflexions sur les rapports humains ; très bien écrit
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L'homme qui regarde

La Feuille Volante n° 1258

L'homme qui regarde – Alberto Moravia – Flammarion.

Traduit de l'italien par René de Ceccatty.



Quand on est dans l’œuvre de Moravia, ce titre un peu original ne peut s'appliquer qu'au regard d'un homme pour une femme, même à une passante inconnue, un plaisir des yeux innocent, furtif et frustrant chez un timide, prometteur chez un séducteur. L'homme exerce ce regard inquisiteur ou fantasmé comme un voyeur, un scopophyle mais celui (ou celle) qui est regardé peut aussi être un exhibitionniste avec toute la charge valorisante, érotique voire pornographique que cela suppose, le plaisir de regarder et d'être regardé étant ainsi partagé, entre envie d'être vu et attirance sexuelle. Les yeux sont le vecteur essentiel du regard. Par eux on perçoit la réalité extérieure mais quand on rencontre ceux d'un autre, ils peuvent faire office de miroir où se reflète sa propre personnalité mais aussi se transforment en verre transparent ce qui permet la lecture des pensées les plus secrètes de l'autre. Moravia excelle évidemment dans ce registre où la psychologie se mêle parfois à la sexualité. Ici l'auteur met en scène Eduardo, le narrateur, jeune mais obscur professeur de littérature française, époux et amoureux de la belle Sylvia qui l'aime mais le quitte sans autre raison que de vouloir « réfléchir », situation bâtarde et hypocrite puisqu'il y a un autre homme dans sa vie dont elle ne dévoile pas l'identité à Eduardo qu'elle accepte cependant de revoir. Auparavant, ils vivaient ensemble dans l'appartement du père d'Eduardo, un brillant professeur d'université, un Don Juan sur le retour, cloué momentanément au lit à la suite d'un accident de voiture, mais encore plein de vitalité.

Eduardo est un intellectuel, et, à ce titre, convoque Mallarmé, Baudelaire et Dostoïevski et même l'apocalypse de St Jean pour nourrir ses fantasmes. Ce thème du regard, favori des philosophes, des psychiatres, des artistes est traité par Moravia, avec son habituel style fluide et son regard aigu, est intéressant même si l'histoire se perd un peu dans un épisode de vie entre Eduardo et Sylvia, dans sa rencontre avec une autre femme, dans l'opposition œdipienne entre un fils et son père, et pas au seul niveau théorique de la comparaison. Il y a autre chose pour Eduardo qui regarde par le trou de serrure, ce qui lui donne une vision réductrice des choses en ce sens qu'il ne voit pas ce qu'il devrait voir, pour la seule raison que cela se passe devant ses yeux, même s'il est vrai que sa cécité est favorisée par le mensonge et la trahison et que ses soupçons sont suscités par le seul hasard. Pour autant, devant ce qu'il croit finalement être une évidence, a-t-il réellement envie d'en avoir confirmation, au point de cultiver le non-dit voire le silence ou la dénégation, alors qu'il pourrait facilement lever ses doutes. Il y a même ce refus d'admettre les certitudes au point de se mentir à soi-même et aux autres pour sauver les apparences et son acceptation étonnante de la décision finale de son épouse qui néanmoins maintient le secret. Il y a aussi le fantasme d'Eduardo pour un improbable champignon nucléaire au dessus du Vatican, un contexte de fin du monde ! Cette obsession n'est évidemment pas gratuite, l'explosion dévastatrice éventuelle rompant le silence dans lequel il vit, la fission de l'atome évoquant la fente, allusion forcément sexuelle, mais aussi l'endroit par lequel le voyeur regarde puisqu'il doit rester caché.

Moravia sollicite ici beaucoup le registre érotique, voire pornographique, à ce titre use beaucoup de l'état d'infériorité physique du père d'Eduardo et de la mise en retrait de celui-ci, autant que l'opposition de son fils. L'âge et la condition du père d'Eduardo ouvrent une réflexion sur la vieillesse, même si cette période nécessairement déclinante en matière de vitalité est ici compensée par une activité sexuelle quelque peu débridée. Tout ce contexte permet à l'auteur de mener son analyse intime sur les rapports toujours compliqués entre les hommes et les femmes faits d'amour, de sexe, de plaisirs mais aussi de trahisons, de mensonges, d'adultères et de secrets. Encore doit-on se sentir soulagé quand, comme c'est le cas ici, on accepte de solliciter le pardon de l'autre, de tourner la page en tentant de réinstaller la confiance perdue.

© Hervé-Lionel – Juin 2018. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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L'homme qui regarde

Très curieux roman de Moravia, où l'on se rend peu à peu compte que le personnage est beaucoup plus "atteint" qu'on ne le pense... Un scopophile ! Un voyeur, pour les profanes. Ce serait d'ailleurs drôle de considérer ce roman non comme un récit, mais comme un compte rendu médical sur le voyeurisme. Par ailleurs, le voyeurisme du personnage principal se conjugue avec une relation compliquée avec un père célèbre et des difficultés de couple... Complètement déjanté... J'en conseille donc la lecture !
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