AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Aldo Naouri (199)


Le recueil des informations, des injonctions ou des ordres, celui de toutes les dispositions de la mère à l'endroit de chaque événement, façonne un cerveau en plein développement qui recueille et emmagasine, de façon inatteignable et donc inexpugnable, le discours insu et informulé, parce que spontanément informulable d'une mère qui a toute latitude au demeurant de le transmettre par chacun de ses gestes.
[...]
L'affirmation peut paraître surprenante, et quelque peu excessive. Et comment d'ailleurs ne le serait-elle pas, venant comme elle vient, inopinément et à cette place ? Elle est cependant tout à fondée et j'en ai démonté le mécanisme das certains de mes ouvrages précédents.
Commenter  J’apprécie          10
C'est toujours, et même jusque là, une histoire de femmes. Une histoire de femmes qui se fabriquent les hommes destinés à leur accomplissement. Une histoire de femmes qui se donnent, l'une qui-l'a-fait à l'autre qui-en-a-besoin, cet indispensable sans lequel l'histoire prendrait en quelque sorte fin. Il n'y a que les hommes, les pauvres, pour ne pas s'en être aperçu et s'être si bien laissé berner par les apparences qu'ils en sont venus à forger le désormais fameux concept de l'"échange des femmes" !
Commenter  J’apprécie          10
Il aura fallu que j'avance passablement dans mon travail pour convenir que, comme à l'accoutumée, l'inconscient est toujours le maître et qu'il impose ses voies de manière toujours pertinente. J'aurai en effet à m'apercevoir, puis à montrer, que lorsque les relations des mères et de leurs filles pataugent dans l'insoluble, c'est toujours, à quelque rares exceptions près, un garçon qui en fera, peu ou prou, les frais à la génération suivante.
Commenter  J’apprécie          10
Ce qui a dû me faire survivre, c'est probablement la violence avec laquelle elle avait adhéré aux propos du guérisseur et le message de vie qu'elle en avait tiré à mon intention. On pourrait toujours gloser sur le procédé, il n'aura jamais été autre chose qu'une manière de symboliser et de présentifier sans relâche un rapport privilégié aux forces de vie.
Commenter  J’apprécie          10
p.88.
J’ai stigmatisé la conduite de ces parents complaisants et séducteurs, en les avertissant du fait qu’un enfant « mal élevé » le restera toute sa vie, même s’il passe des dizaines d’années sur un divan.
Commenter  J’apprécie          10
p.22.
J’ai toujours procédé ainsi parce que j’ai vite constaté au fil de mon exercice que les adolescents ont besoin qu’on leur parle, et qu’on leur parle parfois longtemps avant qu’ils ne se risquent à faire de même.
Commenter  J’apprécie          10
Notre père lui a répondu: "Mon fils, les pères communs ont la chance de ne mourir qu'une fois. Les pères pauvres, eux, meurent à de nombreuses reprises; ils meurent chaque fois qu'un de leurs enfants leur demande quelque chose qu'ils ne peuvent pas lui donner."
Commenter  J’apprécie          10
L'enfant est par dessus tout ce par quoi les femmes parviennent à faire l'expérience de vie la plus consistante.
Commenter  J’apprécie          10
On ne peut pas, en effet, « être deux » quand un troisième vient s’immiscer et confisquer ce « deux » lui-même à son propre bénéfice.
Commenter  J’apprécie          00
... c'est ce qu'a cherché à montrer cet ouvrage, que, comme élément régulateur, [le père] a été et il est toujours aussi indispensable, sinon plus encore, à ses filles qu'à ses fils.
Commenter  J’apprécie          00
Comme [les mères] ne peuvent pas ne pas savoir l'inéluctable échéance, elles redoublent leur sollicitude, caressant l'espoir d'une mise en échec de la mort pour leur enfant et pourquoi pas pour elles-mêmes. Ce dernier fantasme prend toute sa force quand elles mettent au monde une fille et qu'elles entreprennent, sous les applaudissements environnants, d'en faire leur clone - le garçon étant protégé dans cette occurrence par la différence sexuelle. Cette injonction de répétition redonne à la pulsion incestueuse une allure encore plus grave. Elle en fait ce que Françoise Héritier appelle "l'inceste fondamental", et dont elle nous explique que, si l'inceste consiste toujours à "faire du même avec du soi", celui-là dispose de tous les ingrédients pour parvenir à ses fins à moindres frais.
Commenter  J’apprécie          00
C'est donc tout le problème de ce qu'on appelle l'identification primaire qui se trouve ici soulevé. Un homme doit tôt ou tard renoncer à s'inspirer en toute chose de sa mère pour parvenir à occuper sa propre stature - et la paternité viendra lui rappeler cette nécessité. Alors qu'une femme peut glisser jusque dans le clonage de sa mère sans même s'en apercevoir et sans que la maternité ne vienne d'aucune façon la rappeler à l'ordre.
Commenter  J’apprécie          00
Et voilà que, tant d'années après, je m'essaye à retrouver un sens à tout cela, croyant pouvoir produire dans l'après-coup, le travail qui n'avait pas été fait en son temps !
La bonne volonté peut-elle masquer à elle seule les coupables insuffisances ? et est-ce le bon sens ou la bêtise que les humains ont le mieux en partage ?
Commenter  J’apprécie          00
Mû par une logique comportementale qui met, à l'épicentre de sa vie jusqu'à sa mort, le goût prononcé et l'intérêt exclusif qu'il a pour l'acte sexuel - il suffit pour le vérifier, de relever la véritable nature de l'intérêt que les hommes portent aux femmes, lesquelles le savent bien évidemment tout comme elles savent faire ce qu'il faut pour le susciter -, c'est par le service, éventuellement apprécié, de cet acte et de tout ce qui l'entoure et peut y conduire, qu'il parviendra à s'attacher suffisamment sa compagne pour en faire au premier chef sa femme. La distrayant, ce faisant, de la trop grande préoccupation qu'elle pourrait avoir de leur enfant commun, il accomplira on ne peut mieux le travail d'interposition attendu de lui.
Commenter  J’apprécie          00
... on peut dire que c'est parce qu'elle a pu repérer l'importance pour elle du père qu'elle a eu, qu'une fille, quand elle devient ère, peut concevoir l'importance de celui qu'elle veut offrir à ses enfants et qu'elle s'évertuera à fabrique, à construire, à mettre en place en artisan consciencieux. non pas en exigeant de lui la satisfaction de certaines conditions artificielles, ais en se liant lui, et mieux encore en s'aliénant à lui, par des liens directs au sein desquels la relation sexuelle occupe le premier plan.
Commenter  J’apprécie          00
Combien de fois, et devant combien de publics étonnés, ,'ai-je pas eu à reprendre dans leur latéralité, ces recettes, ces définitions et ces attentes auxquelles il est faut tant de publicité, pour montrer l'obscène hypocrisie de ce qui n'est rien d'autre que la tentative outrancière de convertir à tout prix le père à la plus radicale maternisation.
Commenter  J’apprécie          00
Si on en juge tout au moins par le fait que l'attrait de l'amant réside dans la transgression rendue possible d'un interdit qui n'est pas sans faire écho à celui qui avait jadis pimenté la période oedipienne. un tel passage à l'acte équivaudrait de la part d'une femme au moyen qu'elle se serait trouvé pour combattre un trop violent retour du maternel en elle : le partenaire habituel faisant alors office de mère et l'amant de père ; le tout évidemment à une échelle autre et commandée comme d'habitude par les fameux mécanismes de déplacement.
Commenter  J’apprécie          00
Elle nous apprend, par là, que le fait d('ête d'abord une épouse avant d'être une mère a constitué, pour elle - ais pourquoi, diable, ne le ferait-il pas pour toute femme ? - le moyen le plus sûr d'asseoir son identité propre. C'est-à-dire son identité au regard de celle qui l'avait longtemps définie comme la fille de ses parents, et en particulier comme la fille de sa mère, et comme l'exécutante potentielle, à défaut d'une injonction de répétition, d'une mission qui lui a été impartie dès sa conception, voire avant même cette conception.
Commenter  J’apprécie          00
Comme la mêmeté ne crée rien et que la différence est au principe de toute individualité, autrement dit de ce qui donne à chacun la conscience de son inscription originale dans la vie, les pères ont, semble-t-il procédé ainsi de tout temps et sous toutes les latitudes, écartant leurs filles de leurs mères respectives et les confiant, en les prenant par la main, à l'homme qui leur est dévolu. C'est ce que constatent au demeurant des anthropologues quand ils soulignent, quelque fois sur un mode détonné sinon outré, que les hommes ont procédé et procèdent toujours à l'échange des femmes.
Commenter  J’apprécie          00
Il est bon de reprendre et de tenter de corriger, ici, en une brève incise, une ide fausse et tenace, à laquelle j'ai déjà fait allusion celle qui laisserait croire que, tout comme les hommes épouseraient leur mère ou leur soeur, les filles épouseraient en général leur père ou leur frère. Le cas de figure peut en effet se voir. Mais il a toujours une signification singulière. Il témoigne du fait que le détachement initial, par le truchement de l'investissement du père, ne se serait pas fait en son heure et de manière satisfaisante. Si bien que la fille, encore et toujours terrifiée par la violence de la présence en elle d'un attachement excessif à sa mère, ne peut pas faire autrement que reproduire l'interposition à l'identique sinon la pérenniser. Ce qui laisse supposer la lourdeur des liens de subordination.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Aldo Naouri (440)Voir plus

Quiz Voir plus

Kiffe Kiffe demain

Comment s'appelle le personnage principal du livre ?

Horia
Doria
Dorine

10 questions
75 lecteurs ont répondu
Thème : Kiffe kiffe demain de Faïza GuèneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}