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Citations de Alex Marzano-Lesnevich (200)


Le deuil prend racine à l'intérieur des êtres.
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[au cours d'un enterrement]
Je savais qu'il allait pleuvoir. Mais j'aime autant, au fond, parce que c'est comme si les anges dans le ciel pleuraient.
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Il n'y a aucun moyen d'échapper aux souvenirs, pas lorsqu'ils viennent de l'intérieur.
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Il n'existe pas d'histoire simple. Il n'existe pas d'histoire achevée.
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[Ce livre] parle d'un meurtre, il parle de ma famille, il parle d'autres familles dont les vies ont été bouleversées par le meurtre. Mais plus que ça, bien plus que ça, il s'agit d'un livre sur la façon dont nous comprenons nos vies, le passé, la façon dont nous nous comprenons les uns les autres. Pour y parvenir, nous créons tous des histoires.
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« Quand ce sera terminé, dit-il à une jurée, agacé, je vais entrer dans la salle, et si vous êtes dans le jury, je vais vous dire : Madame, levez-vous. M. Langley doit-il vivre ou mourir ? Et vous allez devoir répondre, la vie ou la mort. Je ne vais pas vous lâcher – je ne vais pas vous laisser écrire un petit mot sur un morceau de papier pour dire : je vote pour la peine de mort. Je vais vous demander de vous lever, et de me le dire tout haut, de me regarder droit dans les yeux, de regarder cet homme droit dans les yeux, de regarder le représentant du ministère public droit dans les yeux et de me dire s’il doit vivre ou mourir. Vous pouvez faire ça ? »
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… je ne crois pas au fond que le fait que je sois contre la peine de mort – ou celui que d’autres soient pour – puisse se ramener à la raison. Il s’agit toujours de la même conviction simple, fondamentale : celle que chaque individu est une personne, quoi qu’il ait pu faire, et que prendre une vie humaine est mal.
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A travers la porte, j’entends le curé qui dit la messe à la télévision, l’étirement des voyelles latines. Mon grand-père regardait cette même émission tous les dimanches matins lorsqu’il venait nous garder quand j’étais petite. Tous les samedis soirs, ses mains. Tous les dimanches matins, la voix du curé.
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Parce qu’en plus de tout ce qui peut être vrai de mon grand-père, il y a ceci : il n’a eu à rendre aucun compte.
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L’homme au centre de ce procès, dont la personnalité sera interminablement discutée et débattue, interminablement reconstituée et disséquée dans un dossier qui finira par faire près de trente mille pages, cet homme restera en ce sens une énigme. Il est bien possible que ce que l’on voit en Ricky dépende davantage de qui l’on est que de ce qu’il est.
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Mais elle doit se rappeler de ne pas trop se poser de questions. C’est en se posant des questions qu’on se retrouve impliqué jusqu’au cou dans les problèmes des autres.
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« D’ailleurs, ce qui t’est arrivé n’est pas si grave que ça. Quand j’étais petit, ça m’est arrivé aussi. » (Le grand-père quand sa petite-fille de dix-huit ans lui demande des comptes).
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Ce qui m’a tant séduite dans le droit il y a si longtemps, c’était qu’en composant une histoire, en élaborant à partir des événements un récit structuré, il trouve un commencement, et donc une cause. Mais ce que je ne comprenais pas à l’époque, c’est que le droit ne trouve pas davantage le commencement qu’il ne trouve la vérité. Il crée une histoire. Cette histoire a un commencement. Cette histoire simplifie les choses, et cette simplification, nous l’appelons vérité.
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Un individu peut être en colère et éprouver tout de même de la honte. Un individu peut brûler de haine contre sa mère et tout de même l’aimer suffisamment pour vouloir faire sa fierté. Un individu peut se sentir débordé par tout ce qu’il voudrait être et ne voir aucun moyen d’y parvenir. « En ce moment, je pense souvent que je devrais mourir ou m’arranger pour me faire tuer par quelqu’un », lâche-t-il pour l’heure.
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Autour de moi, mêlées aux chants de Noël diffusés par les haut-parleurs, s’élevaient des voix que j’ai connues toute ma vie. Sur lesquelles se détachait une voix pleine de forfanterie : celle de mon père. Là, je l’ai entendu expliquer à un groupe d’amis que j’étais en train d’écrire un livre sur quelque chose qui s’était produit dans le passé. « Mais si vous en entendez parler, ne vous inquiétez pas, a-t-il dit, la voix rendue un peu pâteuse par l’alcool. Il n’y a qu’Alexandria qui s’en souvienne. » Dans l’escalier, je me suis figée. Ma famille avait toujours gardé le silence sur les sévices. Mais personne n’avait jamais sous-entendu qu’ils ne s’étaient pas produits. Mon père a continué à parler. Cet instant qui avait tout changé en moi n’avait rien changé pour lui.
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Alors Ricky s’enfuit. Il n’est pas question qu’il continue à s’asseoir sur une chaise et à parler de ça ; on ne l’écoute pas. Il va faire du mal à quelqu’un. Il faut qu’il soit bouclé, mais ils ne le prennent même pas suffisamment au sérieux pour ça. Le corps agité de tics nerveux, incapable de rester en place, infichu de garder un boulot, bon à rien quand il essaie de se suicider et bon à rien quand il essaie de se faire soigner, il déguerpit.
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Le mois dernier, après son arrestation, dit-il, il a pris quarante aspirines et attendu la mort. La seule façon d’évacuer son mal-être était de se tuer. Mais les cachets ont eu pour seul effet de lui donner mal au ventre et de lui faire siffler les oreilles. Alors il est là. En colère, mais prêt à faire des efforts. Parfois, il se fait de longues entailles dans les bras et se regarde saigner. Il boit des produits ménagers et traverse la route sans regarder, défiant les voitures de l’écraser. À présent il déclare à l’assistante sociale qu’il veut se faire hospitaliser, de façon à ne pouvoir agresser personne. « On dirait que plus je me donne de mal pour ne pas le faire, plus je le fais. » Mais ils refusent de l’hospitaliser. Il est propre et vêtu convenablement, note l’assistante sociale. Il se comporte comme il faut. Il n’est pas si malade que ça.
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e vais aux toilettes et me fais vomir. C’est un soulagement délicieux de me sentir vide, et à partir de ce jour-là, j’ai un secret supplémentaire. Mes parents doivent voir les paquets de gâteaux vides dans la cuisine, l’état lamentable dans lequel je laisse parfois les toilettes. Ils doivent remarquer que leur fille est devenue morose et qu’elle se mure dans le silence. Mais nous n’en parlons pas. De même que nous ne parlons pas de la balafre sur le ventre de mon frère, de la sœur manquante, du téléphone que l’on débranche parfois et, le reste du temps, des créanciers qui appellent jour et nuit ; tout ce qui grignote peu à peu cette vie que mes parents ont construite, la rendant semblable aux passés respectifs qu’ils ont tous les deux fuis, maintenant que les colères de mon père ont pris une telle proportion que même le cabinet d’avocats est en péril. Si nous ne mentionnons que les moments de bonheur, peut-être seront-ils les seuls à exister.
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Je commence à me cacher. Je teins mes cheveux en rouge camion de pompier, quelquefois en mauve, une fois en vert, et j’adopte un style à base de longues jupes amples de couleurs vives et dissonantes et de Doc Martens rouge sang tellement trop grandes que lorsque j’entre au lycée, les élèves les appellent des « chaussures de clown ». C’est de cette façon que je peux disparaître à ce moment-là : en donnant aux gens qui m’entourent quelque chose d’autre à regarder, la tenue que je porte, au lieu de moi.
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Chaque samedi, ma sœur Nicola joue aux dames avec mon grand-père sur le perron comme je le faisais auparavant. Moi, je ne peux plus. Je ne peux même pas les regarder jouer. Je suis trop consciente du fait que je l’ai vu la toucher dans notre chambre. Trop consciente du fait qu’il m’a touchée. Cette vérité me donne la chair de poule, la nausée. Je ne peux même pas aller aux toilettes sans penser à ses mains autour de son membre dans cet endroit, au geste que je ne comprenais pas. Mais je sais que je n’ai pas le droit de dire ça, de même que je n’ai pas le droit de raconter à mes copines d’école ce qui s’est passé. Ma mère a expliqué que je nuirais à la carrière politique de mon père dans le cas contraire. Mon père a expliqué que je ferais souffrir ma mère. Ils m’ont tous deux interdit d’en parler à ma grand-mère, car ça lui ferait trop de mal, et à mon frère. Il est très lié à mon grand-père et, comme il est le seul garçon dans une maison pleine de filles, il a besoin de lui. La douleur est donc un poids que je dois porter seule.
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