AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Alex Marzano-Lesnevich (336)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'Empreinte

Avis: coup de ❤❤❤❤❤

Entre récit journalistique et biographie, ce thriller sort des chantiers battus.

Alexandria nous démontre avec force l'emprise du passé, de l enfance, sur l'adulte que l'on est devenu.

A partir du fait divers de pédophilie, on remonte les faits les uns après les autres.

Alexandria alors étudiante en droit se trouve immergée dans cette affaire, et son passé, son enfance, son histoire, vont veut y faire écho. Ce qui va donner à ce récit quelque chose de très personnelle.

C'est un livre dur de part les thèmes abordés l'inceste, la pédophilie, la peine de mort. Mais aussi le pardon, la compassion l'éthique...

Un roman atypique qu'on oublie pas 1 fois refermé

Commenter  J’apprécie          10
L'Empreinte

Ce livre est juste inouï d'intelligence et de lumière ! Assurément un des mes meilleurs livres contemporains que j'ai lus depuis longtemps !



Un tour de force magistral qui parvient à fusionner des genres très différents avec évidence et classe folle. Improbable cocktail pourtant que de faire cohabiter sans sensationnalisme ni voyeurisme :



- un essai-plaidoyer surpuissant ( car subtil ) contre la peine de mort et une passionnante réflexion sur les travers du système judiciaire américain



- une enquête criminelle haletante de type True crime à la Truman Capote, on sent que l'auteur a avalé des kilomètres d'archives et de retranscriptions judiciaires pour nous les présenter sous la forme d'un quasi thriller



- un récit autobiographique bouleversant tournant à l'introspection personnelle et familiale jusqu'à parvenir à la résilience



2003 : Alexandria Marzano-Lesnevich est étudiante en droit à Harvard et choisit d'effectuer son premier stage auprès d'un cabinet spécialisé dans la défense des détenus du couloir de la mort en Louisiane. La première affaire à traiter : celle de Ricky Langley, un pédophile qui a étranglé un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory. Elle qui est farouchement opposée à la peine de mort voit ses certitudes s'écrouler en visionnant la video des aveux, envahie par une pulsion de haine et une envie de voir Ricky mourir.



Car ce n'est pas Ricky Dangley qu'elle voit et entend, c'est son grand-père qui l'a violée à maintes reprises durant son enfance, dans un silence familial assourdissant. Elle ne sera pas avocate mais écrivaine. Ecrire pour faire partir le poids de la souffrance, pas pardonner, non, être juste apaisée, se libérer de cette empreinte mortifère.



Le titre originel est plus fort que cette simple empreinte : «  the fact of a body », « la preuve par le corps ». Dans cette collision de deux faits réels douloureux ( Ricky a tué Jérémy – son grand-père l'a violée ), c'est le corps qui porte tout : son corps à elle depuis l'anorexie jusqu'aux souffrances invisibles aux yeux d'une famille dans le déni ; le corps de Jérémy qui lui seul détient la vérité qui est au coeur du procès ( Jérémy a-t-il été tué ou violé puis tué ? ).



Ce livre est bruissant de dix mille réflexions, éclairant des Lumières de la Raison des événements terribles tout en laissant battre son coeur dans des pages profondément incarnées et émotionnellement intenses.

Inoubliable.

Commenter  J’apprécie          18318
L'Empreinte

Complexe !



C'est le 1er mot qui me vient à la fin de cet ouvrage.

Une biographie et un procès, deux vies qui se croisent, qui s'entremêlent.



Je tiens a féliciter cette autrice pour ce courage qu'elle a eu à dévoiler cette vie qui lui a été imposée.



J'ai eu beaucoup de mal a rentrer dans ce livre, il m'a fallu persévérer, me documenter également à côté pour mieux comprendre cet écrit.



Ce que j'ai apprécié, c'est cette persévérance qu'elle a eu pour comprendre des accusations, des faits, des situations qui ont amenés à écrire ces deux récits.



Je regrette les détails poussé qui m'ont apporté lassitude, agacement et ennui parfois, mais j'en comprends les raisons.



Elle fera prendre conscience certainement a quelques lecteurs que notre présent est notre passé !!

Commenter  J’apprécie          50
L'Empreinte

Fille d’avocats, Alexandria Marzano-Lesnevich (ne l’appelez pas Ali) s’est intéressée très tôt au métier. Si sa connaissance du droit « vient exclusivement des livres », c’est portée par ses convictions qu’elle atterrit à La Nouvelle-Orléans : elle est venue dans le Sud pour lutter contre la peine de mort. Stagiaire dans un cabinet spécialisé dans les cas de peine capitale, elle fait face à l’horreur sous les traits de Ricky Joseph Langley, condamné pour le meurtre du petit Jeremy Guillory.



Peut-on se préparer psychologiquement à devoir défendre un assassin ? Peut-on souhaiter sauver la vie d’un homme qui a pris celle d’un enfant de six ans et en a jadis abusé d’autres ? Peut-on, dans la pratique, se dire oui, c’est désormais mon travail, coupable ou non, cet homme ne mérite pas qu’on lui ôte la vie à son tour ? Le sort de Langley n’est pas la question, la justice a tranché. Mais il y aura hélas d’autres Langley et d’autres Jeremy, et cette affaire résonne en Alexandria Marzano-Lesnevich, la renvoyant à sa propre histoire. Il lui faut comprendre ce qui motive un tel acte. Elle va alors se pencher sur le passé de Langley, qu’elle mettra en parallèle avec son enfance, émaillée par les silences de ses parents. Ce choix d’un récit alternant ces deux existences, qu’a priori rien ne relie, perturbe : savons ce qui se trame à deux pas de chez nous ? Qu’ont vécu les uns, les autres, qui ait pu les conduire ici ? à cela ? Qu’est-ce qui nous amène, nous, dans cette situation-ci ? à éprouver cela ? En s’interrogeant sur Ricky Langley, elle espère trouver des réponses à ce qui la ronge en silence.



L’Empreinte est un livre dérangeant. Pour son thème, pour les détails qu’il se devait de contenir. J’ai calé sur certaines phrases, il y a des choses qu’on n’est jamais préparé à lire et qu’on ne peut même pas accepter de visualiser. J’ai été ébranlée par cette façon toute personnelle d’aborder les faits, et qui engendrera sans aucun doute de nombreuses lectures différentes. Le travail de l’auteur est admirable : elle s’est mouillée, disséquée pour avancer, s’est émotionnellement impliquée dans les sources à sa disposition pour brosser le portrait humain d’un homme que je ne pourrais même pas regarder dans les yeux, et remettre en question sa propre famille. Elle a mené cette douloureuse investigation avec une surprenante impartialité, et je crois qu’en tant qu’individu socialement, moralement conscient, il faut partager ce mal nécessaire en se plongeant dans l’autops(y)ie de vies qui auraient pu être la nôtre.

Commenter  J’apprécie          30
L'Empreinte

« Le droit ne trouve pas davantage le commencement qu’il ne trouve la vérité. Il crée une histoire. »

Alexandria Marzano-Lesnevitch, auteur de ce récit hybride à la fois enquête et autobiographie, nous raconte son histoire et l’histoire de Ricky Langley, condamné pour le meurtre d’un enfant.

Le début du roman est construit sur une alternance de chapitres décrivant l’histoire de Ricky et celle de l’auteur. Rapidement, des liens se créent, des points communs apparaissent, les récits s’entremêlent, les faits se confondent.

« Les émotions. Les souvenirs. L’histoire. Le passé. »

L’enquête est très documentée, néanmoins le récit est personnel. L’auteur assume et revendique une narration subjective ; elle parvient à créer une histoire très bien écrite, loin d’une accumulation de pièces à conviction impersonnelle. L’auteur excelle dans l’utilisation des temps grammaticaux et dans la construction temporelle de son récit : elle enchevêtre différents moments, alterne flash-backs et anticipation. L’utilisation des répétitions et la narration omnisciente accentuent la tension, le lecteur se trouve happé par un récit aux allures de thriller.

Enquêter sur Ricky, c’est pour Alexandria plonger dans son passé, creuser ses propres blessures et traumatismes.

Le passé de Ricky, le passé d’Alexandria. Le passé détermine-t-il qui nous sommes ? Peut-on s’affranchir de son passé ? Permet-il d’expliquer l’innommable ? Comment se construire lorsque son passé est truffé de silences, de non-dits ? Ce qui est tu existe-t-il ? Les faits ont-ils une réalité indépendante de nous souvenirs ? Le silence protège-t-il ?

Quelle place accorder aux souvenirs ? Aux non-dits ? Comment nous construisent-ils ? Est-on prisonnier de nos souvenirs ? Leur poids détermine-il nos émotions ? Autant de questions que soulève ce roman bouleversant dont on ne sort pas indemne.



Commenter  J’apprécie          10
L'Empreinte

Livre intéressant sur le cheminement et les reflexions de son auteure apres avoir regardé une vidéo qui va remettre en question ses convictions et la vision de sa propre histoire familiale.

Un livre poignant et touchant abordant deux sujets délicats : la peine de mort et l'autre je ne vous dis rien vous le découvrirez bien assez tôt.

Une écriture sensible, car l'histoire personnelle de l'auteure est bouleversante.

En retraçant le parcours de ce tueur d'enfant condamné à mort puis à la prison à perpétuité, l'auteure ouvre les portes sur son propre passé, non sans douleur.

Sa quête de vérité va transformer toute sa vie, ravivera les non dits familiaux, sa carrière professionnelle prendra un tournant inattendu.

Un roman autobiographique, une enquête journalistique approfondie, une belle plume, un livre que je n'ai pas lâché.
Commenter  J’apprécie          440
L'Empreinte

En tissant des fils entre la vie de Ricky Langley, assassin d’enfant, et la sienne, l’écrivaine américaine offre une admirable réflexion sur les secrets de famille.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          20
L'Empreinte

Alexandria Marzano-Lesnevich nous donne à lire un document entre thriller psychologique et enquête minutieuse sur le basculement d’un individu dans une folie qui le conduit irrémédiablement à devenir un monstre.

En mettant en parallèle sa propre histoire et celle de Ricky pédophile et assassin, l’auteure reconstitue le cheminement des acteurs de l’affaire l’accusé, la victime, leur famille, les avocats, les juges, et pose en parallèle sa propre histoire. En visionnant la cassette des aveux de Ricky, Alexandria Marzano-Lesnevich se souvient de ce qu’elle et sa sœur ont subi, jour après jour, de la part de leur grand-père incestueux, protégé par une quasi omerta familiale. Bien que farouchement opposée à la peine de mort, elle se surprend à souhaiter l’exécution de cet homme.

Présenter « L’empreinte » comme un livre sur la loi et la recherche de vérité serait à mon sens réducteur, tant il contient d’émotion et de sentiments douloureux.



Je me suis surprise à lire avec passion ce document, moi qui en lis généralement très peu. Grâce à une écriture simple et efficace d’Alexandria Marzano-Lesnevich réussit à s’immiscer au plus profond dans la psychologie des protagonistes de ce drame.



« L’empreinte » est une lecture souvent douloureuse, qui pose une multitude de questions et dont on ne ressort pas indemne.

A mon avis, une grande réussite traité avec une parfaite maîtrise.





Commenter  J’apprécie          550
L'Empreinte

Je ne vais pas faire très original en disant que j’ai passé un très bon moment de lecture grâce à ce livre ! Alexandria Marzano-Lesnevich nous livre un récit terrible, fascinant et troublant à la fois, nous laissant sur un sentiment de malaise certain.



Je n’ai eu aucun mal à entrer dans le récit tellement la plume d’Alexandria Marzano-Lesnevich est belle, et nous embarque tout de suite dans une ambiance particulière. Elle réussit parfaitement à retranscrire les ambiances dans lesquelles se tiennent les scènes qu’elle décrit, ainsi que le caractère de ses personnages et le contexte social et familial dans lequel ils vivent, en seulement quelques mots. Elle nous ballade entre sa vie et celle de Rick Langley et de son entourage, mettant en parallèle deux vies et deux destins liés par… quelque chose. Une chose atroce et abominable, que chacun des deux subira d’une manière différente.



Alexandria Marzano-Lesnevich va au bout des choses dans son récit, et soulève beaucoup de questions qui, au premier abord, ne sont pas si évidentes. Au-delà du statut de meurtrier pédophile qui lui est attribué de prime abord, elle pose la question de la réelle identitié de Rick Langley : qui est-il en tant qu’homme, en tant que fils, que frère, qu’ami, qu’employé ? Comment appréhender sa punition pour le meurtre d’un enfant en appréhendant son profil avec un côté humain ? Comment défendre et juger un homme tel que lui ? Quel sens donner à la justice, et la justice elle-même peut-elle avoir un sens dans ce genre d’affaire ? Ce sont toutes ces questions que pose l’autrice, d’une manière très fluide, amenant le lecteur à se poser lui-même ces questions.



L’Empreinte est un récit qui aurait pu être un roman, et peut être lu comme tel, mais son appropriation par l’autrice est si forte qu’il en devient bouleversant. J’ai rarement lu un livre qui sonde aussi profondément l’âme humaine, qui va rechercher jusque dans les moindres souvenirs les raisons de telle réaction ou tel trait de caractère chez un individu. J’ai énormément cet aspect, d’autant plus que cela est passionnant, bien qu’un peu redondant parfois…



Je ne peux que vous recommander de découvrir à votre tour L’Empreinte, un livre original, profondément humain jusqu’à en être troublant.
Lien : https://matoutepetiteculture..
Commenter  J’apprécie          10
L'Empreinte

Alors étudiante en droit, Alexandria est résolument opposée à la peine de mort. Jusqu'au jour où elle voit les aveux filmés de Ricky Langley, coupable d'avoir agressé sexuellement et tué un enfant de 6 ans. Au fond d'elle-même, Alexandria le sent, elle veut "que Ricky meure".

Cette opposition de ses sentiments profonds à ses convictions la pousse à se remettre en question et à débuter un travail d'enquête sur cette affaire, à tenter de déterminer quel a été l'événement à l'origine, bien avant la naissance de Ricky, de ce qu'il est. La notion de cause adéquate, qui consiste à "déterminer la source de l'histoire, afin d'assigner les responsabilités" colore en filigrane tout le récit.

En parallèle de l'enquête sur Ricky Langley et le meurtre de Jeremy Guillory, l'auteure nous parle de sa propre histoire, des secrets qui hantent sa famille, des comptes qui lui restent à régler avec ses parents, ses frères, ses sœurs. C'est cette partie autobiographique qui donne vie au récit, la quête éperdue de vérité d'Alexandria, son besoin de comprendre, de savoir, afin de se réparer elle-même. Elle se débat entre ses convictions et ses sentiments, son histoire personnelle douloureuse toute en contradictions et paradoxes.

Même si ce texte est un récit, le rythme est bon, l'alternance entre les chapitres relatifs à l'affaire proprement dite et ceux traitant des souvenirs de l'auteure ancre le lecteur dans l'enquête. Le style est entrainant, fluide même lorsqu'il s'agit de notions de droit, qui sont clairement exposées et expliquées.

La présentation de L'empreinte fait référence à Making a murderer, série diffusée sur Netflix suivant deux prisonniers accusés de meurtre et tentant de démontrer leur innocence, mais je classe plutôt cet ouvrage dans la lignée de De sang-froid de Truman Capote, pour l'implication très personnelle de son auteure, les enchevêtrements avec sa propre histoire, et les fantômes qui continuent sûrement de la hanter, même après avoir terminé son livre.
Commenter  J’apprécie          10
L'Empreinte

L’Empreinte raconte et entremêle ces deux histoires dramatiques, celle de Ricky Langley et celle d’Alexandria Marzano-Lesnevich elle-même, pour composer un récit magistral et bruissant de mille réflexions...
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
Commenter  J’apprécie          80
L'Empreinte

Amis lecteurs, voici un livre troublant, résultat d'une soif de dire les choses, de les nommer dans l'espoir de vivre avec, de ne pas sombrer.

Alexandria Marzano Lesnevich est une survivante de sa propre histoire.

Je n'en ferai pas le récit car il me semble important que vous puissiez entrer dedans à votre rythme.

La libraire qui me l'a vendu en avait limite trop dit, je ne supporte pas qu'on me raconte trop l'histoire!

Ce livre est telle une enquête que l'auteure mène sur un tueur d'enfant, dont elle voit la video des aveux, lors d'un stage chez un cabinet d'avocat réputé lutter contre la peine de mort (dans un Etat la Louisiane, qui met encore en oeuvre des exécutions, et de plus avec un fort taux de criminalité). Voilà.

Sa recherche pour comprendre cet homme qui a commis l'innommable, la conduit à fouiller dans sa propre mémoire et les secrets que portent sa famille.

Merveilleusement bien écrit, sans méli mélo, l'auteure va droit au but tout en ménageant le lecteur dans l'attente de ce que ses recherches vont donner.

Elle ne se protège pas, elle se met à nu sans voyeurisme pourtant, mais elle explore la notion de secret de famille et les désastres que ces derniers provoquent dés lors qu'ils sont entretenus, par peur, par désespoir ..

Je l'ai trouvée courageuse (je pense aussi à la famille de l'auteure qui a dû lire ce livre) sans fard, luttant désespérément pour ne plus taire ce qui doit être révélé, afin de poursuivre une vie pleine d'espoir.

Alexandria Marzano Lesnevich nous emmène avec elle à la conquête de sa vérité, nous faisant réfléchir à la peine de mort, la question de la culpabilité, la mémoire, la responsabilité, les causes des actes les plus odieux, l'histoire familiale et ses non dits, la place des enfants face à des parents qui se taisent pensant les protéger, ou bien qui ont peur, ou qui ne veulent plus voir..

Bravo, j'ai été happée par ce récit.
Commenter  J’apprécie          130
L'Empreinte

Il ne m'a pas été facile de rentrer dans ce livre et puis à un moment, le processus de "je veux lire la suite", c'est enclenché. Le sujet n'est pas facile : les enfants abusés sexuellement. Comme avec les poupées russes, le premier crime en annonce d'autres

Le petit Jeremy Guillory, 6 ans, a été assassiné dans une petite ville, nommée Iowa, par Ricky Langley, un pédophile en 1992.L'enfant est venu dans la maison où Langley résidait chez des amis pour retrouver un copain et a ensuite disparu. Jeremy a été retrouvé mort, enfermé dans un placard dans la maison, sous un couverture. Le criminel avait participé aux recherches, préparé du café ... Ici un milieu modeste, très modeste, voire pauvre et de l'autre, l'auteur, elle aussi été victime d'un pédophile, son grand-père maternel (comme sa soeur). Issue d'une famille aisée d'avocats, et dans le formidable silence que produisent les actes de son grand-père (dont ses parents sur les conseils d'un psychologue, ne parlent pas), Alexandria Marzano-Lesnevich, grandit. Ce silence la conduira à l'anorexie et ne l'empêchera pas d'embrasser la carrière de la justice et par un étrange hasard, de rencontrer l'histoire de Jeremy Guillory, de sa mère, Lorilei, de Ricky Langley et de sa famille. Langley que Marzano a rencontré en prison, mais pas Lorilei. Langley, qui a passé de nombreuses années, a demander de l'aide auprès de services spécialisés de la santé mentale, parce qu'il savait qu'il n'allait pas bien et que ses pulsions étaient dangereuses pour les autres.

On pense à "De sang froid" de Capote sauf qu'ici, l'auteur n'a pas vécu l'histoire en direct. Les années ont passés entre le meurtre et l'écriture de ce livre et c'est d'autant plus intéressant. Ce livre nous permet d'accéder au cheminement de l'auteur : elle pensait qu'en matière de justice on était ou coupable ou innocent , mais son histoire et l'histoire du meurtre de Jeremy, et de la prison pour Langley, ont changé son point de vue. Marzano y explique notamment le fait que la mère de Jeremy, Lorilei, même si elle n'a pas pardonné à Langley, a demandé à ce qu'il ne soit pas exécuté dans un pays où de nombreux états l'appliquent toujours. L'exécution du meurtrier n'adoucirait pas sa peine et ne lui rendrait pas son fils. Un livre surprenant qui est une incitation à libérer la parole des victimes d'abus, a confronter leurs auteurs à leurs actes, mais aussi à permettre à ceux qui ont besoin d'aide psychiatrique de la trouver.
Commenter  J’apprécie          40
L'Empreinte

Un roman qui pourrait rebuter certains par le nombre de pages? N en faites rien et ouvrez le livre. Plongez dans ces pages, qui vont defiler sans vous en apercevoir tant nous sommes absorbes par cette histoire. La narratrice nous livre un livre qui est fort et puissant, melant fait divers et histoire personnelle. A lire absolument.
Commenter  J’apprécie          40
L'Empreinte

Cet ouvrage effroyable et brillant se résume en quelques mots : famille, pédophilie et meurtre, justice.



L'auteur, juriste de formation, confronte avec sincérité et minutie deux histoires : la sienne, et celle de Ricky Langley, un pédophile qui a tué un petit garçon de six ans en 1992.



Elle veut COMPRENDRE.

Comprendre ce qui lui est arrivé, à elle.

Comprendre l'histoire de Ricky Langley - histoire à laquelle elle s'est brûlé les ailes, et qui l'a fait renoncer à sa carrière d'avocate.

Comprendre la pédophilie, le passage à l'acte, la complicité par inertie de l'entourage, les failles de la société pour prendre efficacement en charge cette 'maladie', la possibilité de pardonner à ce genre de criminel.



Les talents de journaliste de l'auteur se déploient dans cet ouvrage riche, fouillé, aussi intime qu'universel.

Dans ce récit bouleversant, ses réflexions en tant que victime et juriste bousculent le lecteur, parce que les faits sont sordides, monstrueux. Autant que m'a semblé l'être la machine judiciaire - avec les trois procès successifs et les manipulations des avocats.



La 'sagesse' que l'auteur a acquise en travaillant sur ces deux histoires évoque 'Douze hommes en colère' (pièce de Reginald Rose). J'admire.

J'ai aussi pensé à 'Avenue des Géants' (Marc Dugain) où je parvenais à ressentir de l'empathie pour un serial killer, à 'Une si jolie petite fille' (Gitta Sereny) et 'L'Affaire Jennifer Jones' (Anne Cassidy), où les deux fillettes 'coupables' sont avant des tout victimes.

En lisant 'L'Empreinte', j'ai eu du mal à éprouver de l'indulgence pour Ricky Langley, à cause de la tristesse, la colère, le dégoût et la haine qui me submergeaient.



« Il est probable que l'homme qu'on voit en Ricky dépend davantage de qui l'on est que de qui il est », dit Alexandria Marzano-Lesnevich à deux reprises.

Oui et non. Et toutes nos belles théories contre la peine de mort peuvent alors voler en éclats…

___



▪️ Merci à la traductrice, Héloïse Esquié, pour son travail et ses excellents choix.

Commenter  J’apprécie          4610
L'Empreinte

Quand elle était étudiante en droit, l’auteure a été confrontée à une affaire de meurtre pedophile. Or elle-même a été victime, enfant, d’attouchements par son grand-père, et cette confrontation l’a conduite, alors à abandonner le droit, plus tard à écrire ce livre. Récit de deux crimes, histoires familiales, la sienne et celles du meurtrier et de sa petite victime, entre roman, biographie et autobiographie, ce document raconte la force des mots et des secrets - ceux que les parents veulent garder pour toujours « aller de l’avant ». Il questionne aussi les limites du droit, quand le coupable est aussi responsable qu’irresponsable.
Commenter  J’apprécie          60
L'Empreinte

Un sacré texte que ce témoignage. Evidement, que l'on pense à "de sang froid" de Truman Capote. Par le thème et l'approche. Ce récit-témoignage nous interpelle, nous questionne et il n'est pas simple d'avoir une idée très arrêtée face à certains arguments et sujets. Ce texte parle de la peine de mort, parle de pédophilie, de silences dans les familles, dans la société, parle de la justice et comment peut on juger et essayer de comprendre, peut on pardonner ??? Ce récit est haletant car on est face à une enquête mais aussi à un témoignage très personnelle d'une jeune femme. elle parle d'elle, de sa famille, des silences et secrets dans le cocoon de la famille. Elle parle sans détour de ses ressentis, de ses questionnements, de sa construction personnelle. Elle narre aussi très bien la société américaine, elle décortique le système juridique et judiciaire des Etats Unis. Une lecture éprouvante mais nécessaire car il nous interpelle, nous questionne. Le pire c'est qu'elle nous parle de réalité, de vraies personnes et qu'elle n'utilise pas le romanesque pour nous parler de ces sujets si délicats, peine de mort, pédophilie, pardon, justice, deuxième chance ...

Merci au Picabo river book d'avoir mis en avant ce texte dans le cadre du livre de poche de janvier 2020



.
Commenter  J’apprécie          20
L'Empreinte

Alex Marzano - Lesnevitch est une étudiante en droit à Harvard.

Elle s'oppose à la peine de mort jusqu'au jour où elle étudie le dossier de Rick Langley, accusé de l'assassinat et d'atteintes sexuelles sur un jeune garçon de son quartier dont il avait souvent la garde et ce, malgré des accusations de pédophilies connues contre lui mais pas par les gens de son voisinage .

Alexia va enquêter, fouiller le dossier, disséquer la personnalité de l'assassin et de sa famille.

Le côté assez insoutenable de l'affaire, c'est que tout cela va faire resurgir un passé personnel de traumatismes qu'elle - même a subis dans son enfance.

Insoutenable ou libérateur ? Je crois que je n'ai pas le droit d'aller plus loin.

Je peux quand même dire qu'en analysant la genèse de la famille du tueur, elle agit de même pour les membres de sa famille et cela va lui permettre de maîtriser beaucoup d'éléments de sa propre histoire.

Alexia ne montre aucune émotion inutile dans ce récit qui tient beaucoup d'une chronique mais pas froide pour autant.

Elle se rend compte qu'en tant qu'avocate, elle serait totalement incapable de défendre de tels criminels.

Évidemment, je me suis posée la question du titre " L'empreinte" et pour moi, il s'agit de l'empreinte de l'histoire familiale sur une personnalité future.

J'ai lu le livre entrecoupé de lectures plus douces car certaines scènes sont fort dures. De ce fait, une distance s'imposait malgré le fait que le récit est vraiment intéressant grâce à l'analyse de l'auteure et à son implication personnelle dans l'histoire.

Commenter  J’apprécie          427
L'Empreinte

Une histoire très intéressante mais,

désservie par un texte bavard, qui bégaie .

Encore une fois, la chronologie

est jetée aux orties sans que cela

présente un quelconque intérêt pour le lecteur.

L'auteure est contre la peine de mort.

Fille d'avocats elle se lance dans des études de droit.

Son passé d'incestuée trouve de multiples échos

dans les procès d'un pédophile meurtier.

Elle se passionne pour cette procédure

qui rebondit sur son enfance saccagée .

Elle exhume son passé, le sort du silence.

Un coming out qui fait un flop..

Sa famille pourtant aimante

cultive les secrets et...les silences.

Elle mesure les impacts prégnants

de ces agressions qui ont pourri sa vie

Ces parallèles sont passionnants mais,

il me semble mal exploités

Un côté lourdaud, brouillon gâche

quelque peu le plaisir de lecture





Commenter  J’apprécie          202
L'Empreinte

Ce récit percutant et profond a pour trame de fond les sujets difficiles que sont la peine de mort et la pédophilie. Abusée enfant par son grand-père, l'auteure, qui a suivi des études de droit, s'est retrouvée confrontée à l' histoire sordide du petit Jérémy Guillory et de son bourreau Ricky Langley. Ce crime a remis en cause ses convictions sur la peine de mort car cette histoire a provoqué un écho particulier en elle. Elle s'est donc mise à fouiller son propre passé dont les événements nous sont racontés tout au long du récit de façon je dirais parallèle par rapport à sa quête de compréhension de l'histoire de Ricky Langley.

J'avais peur de me perdre dans la lecture d'un procès ennuyeux ou trop complexe mais ça n'a pas été le cas car cette affaire est plutôt distillée au gré des réflexions de l'auteur et de l'avancement de son enquête.

J'ai préféré suivre l'histoire personnelle d'Alexandria, ses réflexions, ses émotions, ses souffrances que les éléments du procès souvent répétitifs.

J'ai aimé ce livre car il nous fait réfléchir sur notre propre position face à la peine de mort mais aussi sur le déroulement d'un procès et à quoi tient un jugement. Il met en lumière finalement que tout verdict est soumis à l'interprétation du jury et surtout à la façon dont l'histoire, les faits sont abordés et racontés. C'est donc pour moi un récit instructif, profond et dérangeant que je vous conseille de découvrir.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alex Marzano-Lesnevich (2014)Voir plus

Quiz Voir plus

Thierry Jonquet (facile pour les fans)

Connaissez-vous vraiment Thierry Jonquet ? Il est célèbre pour...

ses BD historiques sur la Renaissance
ses documentaires animaliers
ses carnets de voyage
ses romans noirs

12 questions
93 lecteurs ont répondu
Thème : Thierry JonquetCréer un quiz sur cet auteur

{* *}