Alexandra Ivy

— Qu’entendez-vous par là ?
— Mon père m’a contacté ce matin pour m’informer que votre future conjointe avait disparu.
Torque se redressa avec lenteur. Il s’était préparé à être accompagné directement au portail qui devait le conduire au repaire de Synge.
Les sourcils froncés, il tenta de déterminer ce qui pouvait bien se passer.
— Disparu ? Je ne comprends pas, marmonna-t-il.
— Elle reste introuvable.
— Mais… (Torque secoua la tête) je croyais qu’elle était dans le harem ?
Baine haussa les épaules.
— C’est ce que tout le monde pensait.
— A-t-elle été enlevée de force ? 

— Pour que je puisse m’extirper de ma malédiction assez longtemps pour me concentrer.
Char se raidit.
— Vous avez créé l’illusion.
Elle s’approcha des lourdes chaises en bois poussées contre le mur et les regarda fixement.
— Il n’y a pas d’illusion, dit-elle.
L’irritation de Char se mua en contrariété. D’accord, son dragon se consumait peut-être désespérément de désir pour cette femme. Et il existait peut-être entre eux un étrange lien encore plus troublant. 

— Non, dit-il de but en blanc.

— Non quoi ? s’enquit-elle avec perplexité.

— Non, tu ne peux pas rester, l’informa-t-il, lui opposant un sang-froid glacial. Ce n’est pas juste pour Molly.

L’expression affligée, elle eut le souffle coupé.

— Une visite de sa mère n’est pas juste ?

— Tu ne peux pas simplement apparaître et disparaître de sa vie à ta guise. (Il haussa les épaules.) C’est trop déstabilisant. 

" - Et tu as fui ?
Elle esquissa un sourire froid et dédaigneux.
- Fui quoi ?
Avant même de s'en rendre compte, il s'élançait et la saisissait par les épaules, baissant brusquement la tête.
- Ça, murmura-t-il, l'embrassant avec toute la frustration qui le rongeait depuis ces dernières semaines."

" - Je vais nous faire partir d'ici, dit-elle.
Elle se mordilla la lèvre inférieur, cherchant la clé que Caine gardait toujours sous le tapis de sol, avant de l'insérer dans le contact.
- Tu sais conduire ? demanda-t-il.
Quand le moteur rugit, elle examina le truc au bout arrondi qu'elle devait baisser, se souvient-elle, pour que le véhicule puisse avancer.
- Ça ne peut pas être bien difficile ?
- Merde, grommela-t-il. Attends un peu. J'irai mieux dans un instant.
Elle réussit à embrayer, appuya doucement sur l'accélérateur et se cramponna au volant quand ils roulèrent dans la rue vide plongée dans les ténèbres.
- Et si on été suivis ?
- Notre odeur a dû être masquée par le sort de dissimulation, répondit-il, posant la main sur la boîte à gants quand elle commença à prendre de la vitesse. De toute façon, quoi que soit ce qui nous poursuit, ça ne peut pas être plus dangereux que toi au volant."

" - Bordel de merde, haleta le Sylvermyst.
Il jeta un regard noir à la gargouille, qui avait réussi à se dégager et était occupée à ôter la boue de ses cornes.
- C'est la dernière fois que je traîne ton cul pierreux à l'autre bout du monde.
Levet glapit d'horreur, et et battit des ailes en tournant en rond, tentant de regarder par-dessus son épaule.
- Tu sous-entends que je suis gros ? (il s'arrête pour implorer Jaelyn des yeux.) Mon enfant*, est-ce que je suis gros ?
- Bien sûr que non, lui assura-t-elle.
- Là, tu vois ? (Il tira la langue à Ariyal en se tapotant le derrière.) J'ai des fesses d'aciers."

" - Que ce soit parfaitement clair, Tane. Je ne me sers pas du sexe comme monnaie d'échange. Jamais.
Alors qu'elle s'attendait à ce qu'il réagisse avec violence à son refus brutal, Laylah fut troublée de le voir esquisser un sourire de pur plaisir anticipé. Il l'attira étroitement contre lui pour lui parler directement à l'oreille.
- Maintenant, que ce soit parfaitement clair, Laylah, chuchota-t-il. Nous coucherons ensemble quand tu m'auras supplié de te prendre, et pas avant."

"- Que sais-tu des vampires ?
- Que vous êtes des salopards malfaisants, insensibles et nombrilistes.
- Nous sommes aussi plus forts, plus rapides et bien plus redoutables que les garous.
- Où tu veux en venir ?
- Je vais te relâcher, mais sache que, si tu ne te tiens pas tranquille je n'hésiterai pas à te bâillonner et à t'attacher au lit.
Elle doutait pas qu'il mette sa menace à exécution. Pas même une seconde. Bien sûr, vu la vie qu'elle avait menée, être ligotée ne montait pas très haut sur l'échelle de la terreur.
- Charmant.
- Compris ?
- Je comprends qu'un jour je te foutrai un pieu dans le cul.
Il haussa les sourcils.

- C’est pas ça qui me tuera.
- Non, mais ce sera super marrant.
L’ombre d’un sourire apparut sur les lèvres de l’homme avant de disparaître brusquement.
- Pas autant que de te voir essayer.
- Connard.

"Cezar lui prit la main et porta ses doigts à ses lèvres.
- Je guérirai, même si j’apprécierais que tu ne mentionnes pas ce petit incident à Viper. Il ne me laissera jamais en paix s’il découvre qu’un simple sidhe a réussi à me blesser.
- Un sidhe avec un couteau, lui rappela-t-elle.
Cezar sourit.
- Ça ne compterait pas s’il avait un lance-missiles. Un vampire a une réputation à maintenir."

L'amour n'est qu'une illusion fallacieuse dont se servent les hommes pour enfermer les femmes dans un asservissement perpétuel

- Je suis une paria.
- Et pas moi?
Elle soupira avec impatience.
- Je suis instable.
- Tu es une femme. (Son sourire s'élargit.) On s'y attend.
- Crétin.

Styx feula tout bas. Il n'avait à répondre à personne. Pas même à un membre de clan puissant qui se trouvait également être son ami.
- Je suis là pour m'assurer que Salvatore comprend que, la prochaine fois qu'il tentera de s'introduire sur mon territoire, ce sera la dernière.

Une rage folle envahit Cezar et son grognement emplit le couloir d'une menace meurtrière. Le sidhe eut le temps de lui décrocher un regard soudain apeuré avant que Cezar s'élance en avant, resserrant les bras autour de lui et enfonçant profondément ses crocs dans son cou fin.
Une mort prompte, mais pas suffisamment pour empêcher le dernier sidhe d'entrer dans l'arène.

- Vous ne faisiez pas partie des donneurs, si?
Il éclata d'un rire qui résonna dans les ténèbres.
- Non, cara, je ne me prends pas pour Dieu.
- Ouais, c'est ça.
Délibérément, il fit glisser son regard sur son corps svelte, laissant son désir brûlant réchauffer l'air autour d'eux.
- Je ne vous ai pas créée pour être ma fille, Harley. Mais ma reine.

Lui emboîtant le pas sans un bruit, Harley appuya un pistolet sur sa nuque.
- Bonjour, Frankie, murmura-t-elle. Je t'ai manqué?
Lâchant un ignoble juron, Frankie virevolta, l'envie de meurtre brillant dans ses yeux.
- Chienne.
Avant qu'il puisse deviner son intention, Harley frappa l'imbécile sur sa tête dure avec la crosse de son arme. Sous la force de l'impact, il s'effondra, complètement KO.
- Si tu savais.

Avec une douceur à laquelle elle ne se serait jamais attendue de la part de quelqu'un de si grand, Styx la porta jusqu'au lit et recouvrit son corps qui tremblait encore. Il s'étendit alors à côté d'elle, appuyé sur un coude, et la scruta du regard.
- Mon ange?
Il fallut plusieurs secondes à Darcy pour se rappeler comment on parlait.
- Purée, réussit-elle enfin à articuler.

- Qu'est-ce que vous faites? demanda-t-elle, affrontant sans peur le roi des vampires.
Tane poussa un grognement admiratif, attardant le regard sur la légère rougeur qui colorait sa peau ivoirine et sur le feu qui couvait dans ses yeux noirs.
Elle n'avait jamais été plus belle.
Une guerrière qui s'élançait à la rescousse.
A sa rescousse à lui.
Incroyable.
On le craignait, on le haïssait et on le désirait parfois.
Mais jamais, au grand jamais, on ne le protégeait.

Anna soupira doucement, son souffle caressant la peau nue de son torse, puis ouvrit les yeux et le regarda d'un air hébété.
- Cezar?
- Si.
Elle qui s'agrippait auparavant à lui, se mit à le repousser.
- Qu'est-ce que tu fous dans mon lit?

Viper regarda Shay se rasseoir lentement. Refermant les fenêtres, il tendit la main pour reprendre son revolver. Après une infime hésitation, elle le lui rendit et se baissa pour replacer les deux armes dans le compartiment secret.
En se réinstallant plus confortablement sur le siège en cuir, il lui adressa un léger sourire.
- Pas mal.
- Il porte à droite.
Le sourire du vampire s'élargit.
- Oui, je sais.
Shay plissa lentement les yeux d'un air méfiant.
- Tu pensais que j'allais le retourner contre toi?
- Tu n'as pas été tentée?

Ce ne fut que lorsque le poing entra effectivement en contact avec son menton que Darcy comprit que les rêves et la réalité différaient parfois.
Elle s'écroula sur le sol froid et gelé alors que les ténèbres qui attendaient inondaient son esprit.
Ouais, la réalité était une salope.